Vendredi 23 juillet 2021 5 23 /07 /Juil /2021 18:59

Martinov 22 – Univers parallèles – 4 – Une détective très spéciale par Maud-Anne Amaro

 

stamp slave

Mercredi 5 Mars

 

Béatrice se rend donc à l’agence Zampano, dans le quartier des Halles, une officine de détectives privés tenue par Brigitte Silverberg (voir Martinov 17 – L’élixir du docteur Lidenbrock). Un gros lard l’informa que Madame Silverberg ne pouvait la recevoir faute d’avoir pris rendez-vous, mais que ses collaborateurs se feraient un plaisir… (air connu)

 

– Dites-lui que c’est la part de Béatrice Clerc-Fontaine et que j’en ai que pour cinq minutes.

– Je veux bien essayer, mais je ne vous promets rien. Répondit le gros lard.

 

Et trois minutes plus tard Brigitte faisait entrer Béatrice dans son bureau.

 

– Je ne voulais pas te déranger…

– Penses-tu, j’ai tout mon temps, alors voyons, je pense que tu vas me demander un truc impossible ! J’adore les trucs impossibles… mais ça a un prix.

– Je vais t’expliquer et tu me feras un devis.

– Un devis ou autre chose ! Tu sais que tu es toujours aussi craquante, je m’offrirai bien une petite séance d’amour vache avec toi !

– Tout le plaisir sera pour moi !

– Alors battons le fer quand il est chaud.

 

Brigitte active l’interphone :

 

– Jean-Pierre, je m’absente jusqu’en début d’après-midi, j’ai un rendez-vous à 11 heures, vous recevrez le bonhomme à ma place et s’il n’est pas content vous décalerez.

 

Elle se lève, invite Béatrice à la suivre.

 

– Mais on va où ?

– Chez moi !

– Tu ne veux pas que je te raconte l’affaire avant ?

– Tu me raconteras dans la voiture.

 

Sur place après avoir bu le verre de politesse, Brigitte commença de suite les hostilités.

 

– A poil, ma grande !

– Euh…

– Euh, quoi, tu étais d’accord, non ? Alors à poil, je te domine, je suis la maîtresse, tu es mon esclave, et je ne veux pas t’entendre rouspéter.

– D’accord, entièrement d’accord, mais j’aurais bien aimé un gros bisou avant de commencer !

 

Brigitte ne répond pas, mais son visage s’éclaire d’un large sourire et elle fait signe à Béatrice de s’approcher. Les deux femmes s’étreignent et s’embrassent avec fougue.

 

Après cette petite mise en bouche (c’est le cas de le dire) Béatrice se déshabilla.

 

– Hum, toujours aussi bien foutue, attends-moi sans bouger, je reviens je vais me changer.

 

Quand Brigitte revient, Béatrice a devant elle une véritable apparition. La détective privée s’est passé un corset noir à bretelles, soulignant la rondeur et la beauté de ses seins, elle n’a pas de culotte et quelques poils taillée en un long ticket de métro lui décore la minette, ses jambes sont gainées de bas résilles noir et ses longs cheveux noirs sont attachés en queue de cheval.

 

– Ça va, tu vas t’en remettre ?

– Tu me fais mouiller !

– J’espère bien ! Et à propos de mouillé, j’ai comme une grosse envie de pipi, tu imagines comment je vais gérer ça !

– Tout à fait ! Ce ne sera pas une corvée !

– Tant mieux ! N’empêche que tu es mon esclave et que pour l’instant tu n’as pas l’air d’une esclave, mais je vais arranger ça !

 

Brigitte farfouille dans un tiroir et en extrait un collier de chien qu’elle passe autour du cou de sa soumise avant de le relier à une laisse. Elle s’empare ensuite de deux pinces à seins qu’elle fixe sur les tétons de Béatrice.

 

– Ça fait mal, j’espère !

– Ça ira !

– Alors maintenant à quatre pattes, je t’emmène promener jusqu’aux chiottes.

 

Et là, Brigitte au lieu de se servir de la laisse pour faire avance la jeune chimiste, lui tire les cheveux

 

– Non, non, pas les cheveux !

– Pardon, j’ai mal entendu.

– Je n’ai rien dit.

– Il me semblait pourtant avoir entendu quelque chose.

– Non, non !

– Mais quelle menteuse, mets ta tête en arrière et ouvre la bouche.

 

Brigitte lui crache alors sa salive plusieurs fois de suite.

 

– Avale !

– Glups ! C’est fait.

 

Béatrice ressent un étonnant plaisir masochiste à se faire ainsi cracher dessus.

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La brune vient ensuite lui palper la chatte :

 

– On dirait que ça te fait mouiller, tout ça !

– Ben oui c’est l’ambiance !

– Je croyais que c’était moi.

– C’est toi aussi !

– Bon allez, on y va !

 

Dans la salle de bain, Brigitte s’assoit que le bord de la cuvette de façon à ce que sa chatte soit devant le visage de Béatrice.

 

– Attention, ça vient !

 

Elle ne bluffait pas quand elle disait qu’elle avait une grosse envie. Béatrice se régale, mais le jet est tellement abondant qu’elle manque de s’étouffer.

 

– On se calme on se calme, je me retiens un peu, et je vais te faire encore deux ou trois gouttes.

– Qu’est-ce qu’il est bon ton pipi ! S’exclame Béa en absorbant avec gourmandise ce petit supplément.

– T’aimes ça, la pisse, hein ma salope !

– J’adore !

 

Béatrice attend que sa partenaire lui demande de lui nettoyer la chatte, mais l’ordre ne vient pas. Brigitte ferme les yeux, semble se concentrer.

 

« Qu’est-ce qu’elle fout ? »

 

Mais elle croit comprendre.

 

– Je vais peut-être chier, tu veux regarder ? Tu n’es pas obligée.

 

Béa est tétanisée, la scato est pour elle une expérience relativement récente qu’elle n’a eu l’occasion de pratiquer que dans des moments de très grande excitation quand la fascination l’emporte sur la répulsion.

 

– Je vais essayer ! Répond-elle timidement.

 

Brigitte se retourne en restant toujours accroupie sur la lunette de la cuvette.

 

– Je suis gentille, je t’offre une vue imprenable sur mon cul ! Tu le trouves comment mon cul ?

– Divin !

– Ça ne vient pas, lèche-moi un peu la rondelle, ça va aider !

– C’est-à-dire…

– C’est-à-dire quoi ? Tu ne te rends pas compte de l’honneur que je te fais !

 

Un peu anxieuse, Béatrice se met à léchouiller l’anus de sa partenaire, qui s’ouvre très timidement.

 

– Mets moi un doigt, attends, t’as pas les ongles trop longs ? Non ? Vas-y, mais doucement !

 

Béatrice après avoir mouillé son doigt, l’enfonce dans l’étroit conduit. Elle sent la présence d’une masse molle.

 

« Putain, qu’est-ce qu’elle me fait faire ? »

 

– Allez, enfonce !

– C’est-à-dire… je crois qu’il y a quelque chose qui est prêt à sortir.

– C’est pas grave, continue de doigter, ça va aider !

– Juste un peu, alors !

 

Quelques va-et-vient que Brigitte semble hautement apprécier puis le doigt ressort… pollué.

 

– Ben quoi, c’est juste un peu de caca ! Donne-moi ton doigt, je vais le nettoyer.

 

Ce qu’elle fit avec un regard vicieux, et à ce moment Béa regretta presque de ne pas l’avoir fait elle-même.

 

– Non, ça ne veut pas venir, je ressaierai tout à l’heure, je te ferais un gros caca rien que pour toi !

– C’est trop d’honneur !

– Tu te fous de moi, là ?

– Juste un peu.

– Je vais être obligée de fouetter tes jolies fesses. Rassure-toi je ne vais pas te massacrer !

– Vas-y !

– Mets-toi en levrette sur le lit et cambre bien ton petit cul de petite salope, tu vas déguster.

– Maman, j’ai peur ! Se moque Béatrice.

– C’est ça fait l’andouille, dans cinq minutes tu rigoleras moins.

 

Brigitte revient avec une cravache et sans autre préalable en assène un bon coup sur les fesses de la jeune chimiste. Laquelle étouffe un cri de douleur.

 

– Ça fait mal, ma salope, hein ?

– Ne tapes pas plus fort !

– Comme ça ?

– Aïe !

– T’as raison, gueule, ça m’excite ! Et quand j’aurais fini de de fouetter, je t’enculerais avec un bon gode que je te ferais lécher après !

– Tout ce que tu veux ! Aïe !

– Tiens, trainée, morue, gourgandine.

– Quelle poésie ! Aïe, aïe, aïe.

– Tiens, je te dis pas ton cul, il a pris des couleurs.

– Oulala, j’ai mal, Brigitte !

– J’arrête, alors ?

– Non ! Encore un peu, juste un peu.

 

Brigitte lui donna encore trois coups puis lâcha sa cravache.

 

Béatrice se redresse en soufflant, elle fait une drôle de tête mais garde le sourire.

 

– Oh lala, mais je t’ai fait pleurer, ma pauvre bibiche, fallait me dire d’arrêter avant, regarde-moi ça, ton Rimmel a foutu le camp, viens m’embrasser !

 

Les deux femmes s’embrassent tendrement et se caressent.

 

– Tu sais, ce n’était pas désagréable, je crois que je me découvre des penchants un peu masos.

– On continue alors ?

– Si tu veux !

– Tu vas te mettre par terre et tu vas me lécher les pieds.

 

Voilà qui ne constitue pas une corvée pour notre chimiste préférée qui adore pratiquer ce genre de fantaisie.

 

Et c’est vrai qu’ils sont jolis les pieds de la détective, tout lisse, les ongles parfaitement vernis d’un joli rouge cerise.

 

Alors Béatrice les lèche, le dessus, mais surtout les orteils qu’elle porte en bouche avec gourmandise, s’acharnant sur le pouce qu’elle suce comme s’il s’agissait d’un pénis trapu.

 

– Et ben dis donc, pour toi, c’est pas vraiment une punition ce truc !

– Pas du tout !

– Qu’est-ce que je pourrais bien te faire ? Si j’appelais le gardien de l’immeuble pour que tu lui suces la bite ?

– Bof ! Si ça t’amuse, mais t’as pas autre chose à me proposer ? Tu m’avais parlé d’un gode !

– Ah, oui c’est vrai, j’en ai un tout neuf, transparent, mais si je te mets le gode, il y a une condition.

– Que je le lèche après usage.? C’est ça ?

– Tu ne dégonfleras pas ?

– Disons que je vais essayer de ne pas me dégonfler.

 

Brigitte fouille dans son tiroir et en extrait un « Doc Johnson » spécial anal de 15 centimètres en verre transparent.

 

– Allez en levrette, la chimiste ! Je vais te le mettre comme ça, il est propre !

– Vas-y !

 

Brigitte lui crache sur le trou du cul pour faciliter l’introduction, puis fait pénétrer le sex-toy dans l’étroit orifice, jusqu’à la garde.

 

– C’est bon ?

– Oui, j’aime bien être rempli comme ça !

 

La brune fait alors coulisser l’objet de toute sa longueur, en cadence. A chaque poussée Béatrice pousse un râle de plaisir.

 

– Ah, c’est bon, tu m’encules bien !

 

Brigitte n’arrête pas et accélère ses mouvements, et de façon fulgurante, elle se met à jouir, Brigitte n’arrête pourtant pas ses mouvements.

 

– Enlève-le, enlève-le.

 

Brigitte tiens le gode dans sa main, on ne peut pas dire qu’il soit exagérément pollué, mais il n’est pas net non plus.

 

– Viens lécher !

 

Béatrice regarde l’objet, respire un grand coup et d’un geste de défi, lèche l’extrémité de l’objet. Ça se passe bien mieux que ce qu’elle craignait, Elle tend le gode à sa complice :

 

– Tu en veux un peu !

– Avec plaisir.

 

Et les deux coquines se mettent à sucer le sex-toys ensemble en rigolant comme des bossues, puis elles s’embrassent tendrement.

 

– Alors, j’ai été une bonne esclave ?

– Oui, et une belle cochonne, mais maintenant je suis excitée comme une puce, il va falloir que tu me lèches l’abricot.

– Allonge-toi et écarte tes cuisses, je vais te faire sauter aux rideaux !

 

Excitée comme Brigitte l’était, il ne fallut pas longtemps pour la mener à l’orgasme, Béatrice prit néanmoins le temps se lécher la bonne mouille qui dégoulinait de la chatte de sa partenaire avant que quelques savants coups de langues sur le clitoris, la fasse fondre de plaisir.

 

– Maintenant je peux aller faire mon petit caca ! Déclara la jolie détective.

 

Elle ne demanda pas à Béatrice de la suivre, ce qui fait que notre jeune chimiste se demanda quelle attitude adopter, elle hésita une bonne minute puis rejoignit sa camarade de jeu.

 

– Ah, tu venais voir ? Ben tu arrives trip tard, c’est fait ! Par contre je ne me suis pas essuyé le cul…

– Retourne-toi, je m’en occupe.

 

On fit une petite pause, bières et cigarettes avant d’évoquer de nouveau le cas Beautilleux

 

– Avec la plaque de la camionnette, on va te la trouver, ton adresse. Lui assura Brigitte

 

Vendredi 7 mars

 

Effectivement l’entreprise de location retrouva l’historique de la mission, le camion s’était rendu avec sa charge dans un hangar situé au kilomètre 34 de la RD16. La prestation avait été payée en liquide.

 

Lundi 10 mars

 

Béatrice eut du mal à trouver le hangar en question, dont la porte était fermée d’un simple cadenas.

 

Brigitte enquêta, le propriétaire des lieux était en maison de retraite, sa mémoire semblait défaillante, mais il jura ses grands dieux n’avoir loué son hangar à personne et ne connaissait aucun Leloup, ni aucun Beautilleux.

 

Mercredi 12 mars

 

Béatrice et Brigitte décidèrent alors de revenir sur les lieux et de faire sauter le cadenas. A l’intérieur outre un tenace odeur de renfermé et un incroyable fouillis, ils ne trouvèrent aucune cabine.

 

– Pas con le mec, il s’est servi du hangar comme relais. On ne peut plus le pister. Se lamenta Béatrice.

– Mais si, il dû faire prendre la cabine par un transporteur pour l’apporter ailleurs. On a le lieu d’enlèvement, une fourchette de dates, il suffit de se renseigner auprès de tous les transporteurs du coin, il n’y en a pas tant que ça !

– On est certaines maintenant que ce mec trafique quelque chose de louche, mais qu’est-ce qu’on eut bien faire de louche avec une cabine d’ascenseur ?

 

Vendredi 14 mars

 

Il fallut tout de même pas mal de pugnacité et de graissage de pattes afin que Brigitte trouve le renseignement souhaité.

 

Un enlèvement avait effectivement eu lieu le lendemain sur la RD 16, la destination était à Rambouillet dans les Yvelines chez une certaine Mathilde Descloseaux.

 

Lundi 17 mars

 

Munis de l’adresse, le professeur Martinov et Béatrice se rendent sur place…. Et ne trouvèrent personne !

 

Nouvelle intervention de Brigitte qui découvre qu’il s’agit bien d’un pavillon appartenant à Mathilde Descloseaux qui le loue, mais pour l’instant il est vide. Elle récupère l’adresse parisienne de la propriétaire et la communique à Béatrice..

 

– Voilà ! dit Brigitte; maintenant je te laisse te débrouiller.

– Tu me diras combien je te dois ?

– Vu le temps que j’ai passé, je crois que ça mérite un nouveau gros câlin, j’ai très envie de te bouffer la chatte.

– Quand tu veux !

– On se téléphone, on se fera une bouffe et après on se fera une touffe.

– Whaaa !

– Et si t’as encore besoin de moi n’hésite surtout pas !

 

Mardi 18 mars

 

Et cette fois c’est Avenue Victor Hugo devant un immeuble cossu, que Béatrice et Martinov sonnent à l’Interphone.

 

– Qu’est-ce que c’est ?

– Je suis la personne qui a aménagé la cabine d’ascenseur qui a été livré à Rambouillet…

– Quoi ? Montez c’est au deuxième, je vous ouvre.

 

« Mais comment ces zigotos m’ont-ils trouvé ? On avait pourtant bien brouillé les pistes, c’est cet abruti de Beautilleux qui a dû déconner… »

 

Il nous faut à ce stade du récit décrire sommairement la dame, puisque son rôle dans cette histoire sera loin d’être négligeable.

 

Mathilde a probablement dépassé la cinquantaine, mais elle est remarquablement bien conservée, joli visage quoique légèrement carré, cheveux auburn coupés au carré avec petite mèche rebelle sur le front, lunettes à grosses montures, rouge à lèvres couleur cerise et sourire carnassier. Quant au chemisier imprimé à fleurs, il paraît bien rempli.

 

– En fait commence Martinov, nous cherchons à rencontrer Monsieur Daniel Leloup ?

– Connais pas !

– Il se fait parfois appeler Jean-Louis Beautilleux !

– Ah ?

– Ça vous parle ?

– Disons que c’est une vague relation de travail.

– Si nous pouvions avoir ses coordonnées, et après nous vous laisserons.

– Vous m’embarrassez. Pour quelle raison vous donnerais-je ce renseignement ?

– Ce monsieur nous doit de l’argent !

– Comment ça il vous doit de l’argent ?

– Il nous a payé avec des chèques en bois.

 

Martinov cru devoir préciser la falsification du chèque de banque.

 

Mathilde est en train de comprendre que Beautilleux a déconné et que son comportement risque de planter l’escroquerie qu’ils s’apprêtaient à monter. Il lui faut désamorcer tout ça et elle n’a pas trente-six solutions.

 

– Ecoutez, monsieur Beautilleux est en déplacement à l’étranger. Combien vous doit-il ? Je vais vous rembourser sa dette ?

– 7 000 euros !

– Quoi ?

– Ben oui !

– Le salaud ! Lâcha Mathilde spontanément ! Oh ! Excusez-moi tout cela est de ma faute, ça m’apprendra à faire confiance aux gens ! Je vais vous faire un chèque, à moins que vous préfériez un virement ?

– Si ça ne vous dérange pas, ce serait plus pratique !

– Allons-y ! Je vais vous faire ça de suite sur l’ordinateur.

 

Cinq minutes plus tard nos deux sympathiques chercheurs sortaient de chez Mathilde

 

– L’incident est clos, commenta Béatrice mais tu as oublié de parler du chèque de la Marianne !

– Je lui en ferais cadeau de ses 50 balles !

 

Beautilleux est tranquille chez lui, il a assuré fin février, la livraison de la cabine à Rambouillet et pour l’instant Mathilde n’a plus besoin de lui. Celle-ci lui avait viré 10 000 euros pour négocier l’agencement de la cabine. L’aubaine était trop tentante, une impression en haute définition à partir d’une image Internet légèrement bricolée et voilà un joli chèque de banque que seule une observation attentive pourra démasquer, mais les gens ne regardent jamais de très près ce genre de choses surtout quand on porte de grosses lunettes. Les 10 000 euros, il les a gardés pour lui, et Mathilde n’en saurait jamais rien. Il pourrait ainsi mener la grande vie quelques temps, grands restaurants, escort girls et casino. Quant à l’argent qu’il devait à la Marianne, un vieux chéquier qu’il avait oublié de rendre à son ancien banquier lui avait fait faire une économie, quand on peut grappiller, on grappille.

 

Flash-back

 

Joueur compulsif, Beautilleux, alias Leloup n’avait jamais un sou devant lui. Enfin, façon de parler, puisque fin gourmet, il prenait souvent son repas méridien dans un petit restau du Quartier Latin où il se complaisait à reluquer le décolleté plongeant de la belle serveuse blonde qui devait se croire en permanence à la fête de la bière.

 

Marié et divorcé très tôt, il ne s’était jamais remarié, mais sa position de chef de service dans une grosse boite d’assurances lui facilitait la tâche, il y a toujours des nanas volontaires pour coucher avec le chef de service !

 

Mais maintenant qu’il était en retraite, il n’avait plus de partenaire et se trouvait trop vieux pour draguer, et son budget grevé par sa passion du jeu ne lui permettait pas de bénéficier des services des professionnelles.

 

Mercredi 15 janvier

 

Revenons au restaurant que nous avons évoqué plus avant :

 

L’inconvénient du lieu c’est la promiscuité des tables : sur sa droite deux personnages intrigants échangent des propos bizarres : le plus gros des deux annonça en toute simplicité a son vis-à-vis :

 

– L’autre jour au bistrot j’ai rencontré un mage, il m’a décrit l’enfer avec une précision diabolique !

– Et c’était comment ?

– C’était chaud !

 

Le reste de la discussion se perdit dans le brouhaha, mais Beautilleux fut surpris par la capacité des gens à dire et à gober n’importe quoi.

 

Rentré chez lui, il se précipita sur son ordinateur et commença à écrire un long texte sur l’enfer, puis il se dit que l’idée n’était peut-être pas si judicieuse que ça. Comment se faire du fric avec l’enfer ? Il lui fallait un autre thème. Il se mit alors à écrire un petit opuscule sur les univers parallèles. Il y passa l’après-midi, puis la nuit, se reposa un peu, et le lendemain soir, l’ouvrage était prêt.

 

Il relit tout cela, conscient d’avoir écrit n’importe quoi. Il se rendit ensuite dans une librairie ésotérique qu’il connaissait de vue, là il eut la surprise de voir à la caisse l’un de ses voisins de table du restaurant, pas celui à qui on avait décrit l’enfer mais l’autre.

 

– J’ai écrit ça…

 

Le type jette un œil sur le début du manuscrit, il semble intéressé, il regarde au milieu, puis à la fin.

 

– Je vais lire ça à tête reposée, repassez demain, je vous dirais,

 

Et le lendemain :

 

Vendredi 17 janvier

 

– Je vais faire éditer votre truc, il y a quelques corrections mineures à faire, je les ai indiqués en marge, je vous laisse regarder.

 

Beautilleux approuva les corrections sans discuter, trop content de se faire publier.

 

– Ça tombe bien ! Reprit le libraire, nous n’avons pas grand-chose sur les univers parallèles. Le bouquin sera prêt d’ici 15 jours, disons le 31, que diriez-vous si nous le lancions lors d’une conférence ? Ça ne vous fait pas peur de parler en public ?

– Non, non !

 

Beautilleux était aux anges, il n’en espérait pas tant.

 

Vendredi 31 janvier

 

Et le jour de la conférence, il fut brillant, du moins c’est ce qu’on lui laissa entendre, il dédicaça son opuscule à tour de bras à des bourgeoises mémérisées. L’une d’elle lui confia sa carte en lui proposant de la rappeler : Une prénommée Mathilde, cheveux auburn, la cinquantaine, bien conservée, joli visage, fines lunettes

 

Le lendemain, il lui téléphona.

 

A suivre

Par vassilia-x-stories - Publié dans : Pr Martinov
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