Vendredi 23 juillet 2021 5 23 /07 /Juil /2021 17:34

Professeur Martinov 20 – La vieille horloge – 12 – Confession et galipettes par Maud-Anne Amaro

 

stamp partouz

 

Lundi 3 juin

 

Evidemment, tout cela remonte jusqu’à l’inspecteur Frémont qui n’en croit pas ses yeux.

 

L’enquête chez Rivers conclut à un suicide ou – réserve importante – un meurtre déguisé en empoissonnement.

 

On lui transmet la photo de Georgio Tader, le tueur présumé , qui affiche un look de « monsieur ‘tout le monde » sans signe particulier ». Le type ne possédait ni carte bancaire ni téléphone portable et est donc intraçable.

 

L’inspecteur Fremont et la juge Jiquelle s’énervent mutuellement.

 

– Mais ça remet tout en question ! Comment ce tueur a-t-il pu être au courant de l’inimitié entre Torre et Després ? Comment cet individu a-t-il su que Torre sortait son chien à 8 heures ?

– Ben…

– Després nous a encore menti, une fois de plus, il connaissait déjà Rivers quand il se sont rencontrés le 28 mars, pourquoi ce mensonge ?

– Je vais reprendre l’enquête.

– Vérifiez ce qu’il y a vérifier, on ne va pas faire trainer ce dossier pendant cent sept ans !

 

Fremont avait réfléchi : Rivers qui connaissait Després, lui avait demandé de supprimer Torre. Celui-ci avait d’autant plus facilement accepté qu’il ne pouvait pas saquer sa future victime, mais il y avait peut-être autre chose, Després n’ayant pas le profil d’un tueur, un chantage sans doute. Restait à connaitre le mobile, il faudrait pour cela fouiller dans les passés de Torre et de Rivers. Un travail de fourmi.

 

Et puis quelque chose ne collait pas ! Pourquoi avant de se suicider, Rivers avait-il fourni un alibi en or à Després ? De peur qu’il ne parle, qu’il ne révèle un très lourd secret ! Celui de la double vie du parisien ou quelque chose de beaucoup plus grave ?

 

Avant de se lancer dans une enquête longue et fastidieuse, il y avait deux choses qu’il pouvait faire relativement facilement :

 

La première consistait à se rendre chez Després et lui foutre « le nez dans son caca » en lui demandant par exemple comment Rivers pouvait être au courant de la croisière de son épouse. A tous les coups Achille craquerait, mais il voulait avant d’y aller vérifier quelque chose…

 

Et encore une fois le destin vint au secours d’Achille Després.

 

Car la seconde idée de Fremont était d’éliminer l’hypothèse de ce tueur que Rivers prétendait anonyme et qui pouvait être Georgio Tader. Or si celui-ci avait joué un rôle, il avait forcement suivi Després et avait dû fréquenter le café des « Ailes de France ». Il décida donc de s’y rendre et d’interroger la jolie serveuse, en plus cela lui permettrait de se rincer l’œil !

 

Si comme il en était quasiment persuadé cette piste ne menait nulle part, cela voudrait dire que Després, Rivers et Torre étaient en combine ! Maintenant quel genre de combine, seul Després pourrait le dire, il irait donc le voir juste après et le menacerait de révéler ses travers à sa femme s’il refusait de s’expliquer.

 

– Encore vous ! S’exclama Claire.

– Ce ne sera pas long ! On s’isole comme l’autre fois ?

– Je suis obligée ?

– Vous ne voulez pas aider la police ?

 

Claire soupira un grand coup, ils s’assirent et elle écouta l’homme.

 

– Voilà ! Auriez-vous remarqué un consommateur que vous n’aviez jamais vu, et qui serait venu régulièrement puis aurait disparu après l’altercation entre Després et Torre ?

 

Claire réfléchit très vite :

 

« Il cherche toujours l’assassin de Torre ! Il n’a pas fini de venir nous emmerder, je vais lui inventer un assassin fantôme, et il nous fichera peut-être la paix. »

 

– Oui ! Répondit-elle à la grande surprise du flic.

– Ah ? Vous pourriez le décrire ?

– Taille moyenne, la quarantaine, un « monsieur tout le monde », quoi !

– Il consommait quoi ?

– Du café… Allongé !

– Il sympathisait avec les autres clients !

– Non, il restait dans son coin à lire l’Equipe !

– Avez-vous eu l’impression qu’il s’intéressait particulièrement à certains de vos clients.

– Il s’intéressait à personne.

– Et vous ne l’avez pas revu depuis la mort de Torre ?

– Non. Je ne crois pas !

 

L’inspecteur restait sur ces gardes :

 

« Cette Claire couche avec Després, elle peut chercher à le protéger. Il faudra que j’interroge quelqu’un d’autre… »

 

– Essayez de vous rappeler un détail, cette personne est peut-être l’assassin de Torre.

 

Et soudain Claire a une idée de génie, elle interpella la patronne.

 

– Madame Ledoux, vous vous souvenez, le mec à qui on a demandé de déplacer sa voiture parce qu’elle gênait la livraison.

– Oui vaguement !

– C’était quoi sa voiture ?

– Un Fiat 500 grise !

– Ben voilà, c’est tout ce qu’on sait !

 

C’est ce qu’on appelle créer la confusion : l’homme à la Fiat 500, un voyageur de commerce qui n’est venu qu’une fois pour faire une pause pipi et café, devient dans l’esprit de l’inspecteur Frémont, l’inconnu taciturne imaginaire décrit par Claire.

 

– Ce serait pas ce mec-là, par hasard ? Demande Frémont en exhibant la photo de Georgio Trader.

– Si, si on dirait bien ! Croit pouvoir répondre Madame Ledoux qui croit reconnaitre la tronche de son client mal garé

 

Eh, oui, tous les « messieurs tout le monde » se ressemblent !

 

– Vous confirmez ? Demande-t-il à Claire.

– On dirait bien, oui !

 

Muni de cette fausse piste qui ne mènerait nulle part, l’inspecteur Frémont était beaucoup moins motivé pour cuisiner Achille Després. Il y alla tout de même… au flanc ! Jeannette Després lui appris alors que son mari était parti à Paris faire des courses.

 

– Bon je repasserais !

 

En fait il ne repassa jamais.

 

Ce même jour, une relation de Rivers, militaire de son état se présenta spontanément dans les locaux parisiens de la P.J.

 

– Benoît était un ami, il m’a demandé de lui procurer du cyanure, il m’a juste dit qu’il voulait se débarrasser d’un chien qui l’emmerdait, je n’ai pas cherché à comprendre.

– Il vous paraissait suicidaire ?

– Je n’ai pas eu cette impression quand je lui ai fourni le poison, mais j’ai peut-être une idée.

– Dites toujours ?

– Il était pédé, ça commençait à se savoir, moi, ça ne me gêne pas, mais dans nos milieux, c’est plutôt mal vu.

 

« Le secret de sa double vie commencerait donc à percer ? Bof ce n’est pas mon problème, laissons les morts tranquilles ! »

 

La thèse du suicide étant de ce fait validé, les policiers parisiens classèrent l’affaire de sa mort, et on prévint Fremont

 

« Le suicide est validé, mais ce ne serait pas la première fois qu’un suicidé écrirait des conneries »

 

Mardi 4 juin

 

L’inspecteur Frémont avait d’autres dossiers que celui du meurtre de Torre. Il s’apprêtait à demander à la juge s’instruction de délivrer un non-lieu définitif en ce qui concerne Després, mais il aurait avant souhaité avoir des réponses aux questions qui restaient en suspens.

 

Comme il le faisait régulièrement quand une affaire se compliquait, il prit un paquet de feuilles et les noircit d’indications. Ensuite il les épingla sur le tableur mural, fit rejoindre certaines d’entre-elles avec des flèches au marqueur et entoura en rouge les énigmes.

 

– Voilà dit-il à Carli ! Rivers a donc vu Després bien avant le jour du meurtre, quand sa régulière était en croisière ! Pourquoi ce mensonge ?.

– Un truc qu’il n’a pas eu envie de dire, une partouze particulièrement salace peut-être, avec des gens connus, et puis Després doit être vraiment un gros pédé, sa femme peut peut-être admettre une fantaisie passagère mais pas davantage.

– Bon admettons, mais après ?

– C’est ce jour-là que Després découvre la double vie de Rivers et Rivers sait qu’il l’a découvert. Donc Rivers lui tend un piège, il lui joue le grand jeu de l’amour fou et lui donne rendez-vous à une date éloignée.

– Parce que ?

– Parce qu’il joue les débordés, mais en fait c’est pour avoir le temps de peaufiner la machination. Després a dû lui dire qu’il y aurait sa femme à la maison, donc il lui faut un stratagème, ce sera la vielle horloge, il faut ensuite un mobile, ce sera la bagarre avec Torre à laquelle a assisté le tueur. Et comme Després n’ira jamais jusqu’à tuer Torre, c’est le tueur qui le fait.

– Mais pourquoi cette machination ? Rivers pouvait faire tuer directement Després c’était tout de même plus simple, non ? Rétorque Carli.

– Ah, faut tout t’expliquer ! Souvent les gens menacés croient se protéger en écrivant un truc sous enveloppe du genre « à n’ouvrir qu’après ma mort ». Parfois la lettre est déposée chez un huissier. Si Després mourait on ouvrait l’enveloppe et la double vie de Rivers d’étalait ! Alors que là, Després se retrouvait impliqué dans un meurtre sans qu’il ne puisse faire le rapport avec Rivers. T’as compris maintenant ?

– Oui chef !

 

Au fur et à mesure que Carli échafaudait son hypothèse, Fremont avait détaché les feuilles contenant des points d’interrogation.

 

– Et le tueur ?

– Deux témoins ont affirmé avoir vu Georgio Tader au café des « Ailes de France ». Précise Fremont.

– Tout se tient ! Ajouta Carli.

– Oui, on dirait !

– Tu n’as pas l’air si convaincu que ça !

– Pas complètement, mais t’as raison, tout à l’air de se tenir, je téléphone à Jiquelle.

 

« Mais pourquoi ni Després, ni Rivers ont-ils déclarés qu’ils ne s’étaient jamais vus avant cette rencontre au bois ? » Se demanda Fremont. « On ne le saura jamais, on a un assassin identifié, Després est donc innocent… »

 

Et c’est ainsi que l’on classa le dossier du meurtre d’Arnaud Torre.

 

Restait pour les deux policiers à présenter le classement de l’affaire à Madame Torre avec diplomatie

 

– Un dénommé Benoît Rivers a payé un tueur pour assassiner votre mari, cette personne s’est suicidée, le tueur a lui-même été victime d’un règlement de compte…

– Mais pourquoi ?

– Monsieur Torre avait bien malgré lui, et dans des circonstances que nous n’avons pu déterminer, découvert que Monsieur Rivers menait une double vie….

– Ça ne m’étonne qu’à moitié, j’ai toujours dit à Aranud qu’à force se mêler de ce qui ne le regarde pas…

 

Et Madame Torre fondit en larmes sans demander s’autres explications.

 

Deux qui tombèrent du placard quand Maître Bouchy les informa que Benoît Rivers s’était dénoncé comme étant l’assassin de Torre, ce fut Achille et Jeannette Després !

 

Ils descendirent à la cave comme ils le faisaient chaque fois qu’ils évoquaient l’affaire.

 

– Cette précaution est devenue inutile, puisqu’ils ont classé l’affaire.

– On ne sait jamais ! Répliqua Jeannette

– Tu y comprends quelque chose, toi ?

– C’est forcément les filles, ce sont des sorcières !

– Explique-moi !

– Quand l’avocat m’a annoncé que ton alibi ne tenait plus, je les ai menacés de ne pas les payer sauf si elles trouvaient autre chose. Elles m’ont dit qu’elles avaient une idée, elles ne m’en ont pas reparlé, mais apparemment ça a fonctionné !

– Oui !

 

Et Després lui en explique les détails.

 

– O.K., mais personne ne leur a demandé d’aller trucider le témoin ! Tu te rends compte de la situation ?

– C’est un suicide, on m’a dit ! Précise Achille

– Tu parles ! Tu y crois toi ? Déjà on peut pousser quelqu’un au suicide et puis si ça se trouve c’est un faux suicide.

– Qu’est-ce qu’on peut faire de plus ?

– Je vais aller les voir, je veux en avoir le cœur net !

– Si elles ont trucidé le mec, elles ne vont pas te le dire ! Argument Achille

– Ça dépend, pour l’instant le dossier est classé, et il est classé parce que seul ce Rivers pouvait le faire rebondir, OK ?

– Hum…

– Seulement, les deux nanas, elles peuvent avoir des éléments qui pourraient faire rouvrir le dossier !

– On n’a pas fini de s’angoisser !

– Tu te rends compte des éléments de chantage qu’elles ont en réserve ? Avec un meurtre pour couronner le tout, combien ça va nous coûter, on sera peut-être obligé de vendre la maison, de s’enfuir en province… Faut faire quelque chose !

– Faire quoi ? On ne va pas les tuer !

– Je vais y aller, on verra bien ce qu’elles ont dans le ventre !

– Je viens avec toi ! Propose Achille.

– Non, reste tranquille, on ne sait jamais.

 

Stéphanie et Agnès ont du mal à réaliser ce qui s’est passé avec Rivers, elles ont beau se dire et se répéter que c’était elles ou lui, on ne se remet pas de ce genre de de situation comme si on sortait de chez le dentiste.

 

– Faut qu’on parle à quelqu’un ! Dit Agnès, on ne peut pas garder ça pour nous !

– Parler à quelqu’un, t’en as de bonne toi ? A qui veux-tu qu’on parle ? Et puis c’est risqué de parler !

– A quelqu’un de confiance, quelqu’un qui saurait nous écouter sans nous trahir.

– Ça existe ça ?

– Un prêtre peut-être ? Suggéra Agnès

– T’es devenu croyante ?

– Pas du tout !

– Ou alors Martinov ?

– Ce vieux cochon !

– C’est un brave homme, il est peut-être obsédé, mais il est respectueux ! Rétorqua Stéphanie.

– Et on lui parlerait avec son assistante ?

– Ah c’est vrai qu’elle existe celle-là ?

– C’est quoi le problème ?

– Tu l’aimes bien, son assistante ! Persifla Stéphanie.

– Ben quoi, on a eu un bon trip sexuel, c’était génial, tu vas me faire une crise de jalousie, non ?

– Alors on improvisera, si elle est là on ne va pas la chasser non plus.

– D’autant que c’est elle qui nous a donné l’idée de l’alibi.

– Ah, oui j’avais oublié.

– T’es sûre qu’on ne prend pas de risque ?

– Si on se plante, tant pis, de toute façon, même si la vérité éclatait on ne risque pas grand-chose !

– Ça dépend du juge !

– On y va ou pas ? S’impatiente Stéphanie

– On y va !

 

Les filles ayant précisé qu’elles souhaitaient simplement « libérer leur conscience », le professeur Martinov a accepté le rendez-vous proposé mais sans enthousiasme.

 

– Cette fois, il faut qu’on se débarrasse de ces glues de façon définitive, tu es d’accord pour m’aider, Béatrice ?

– Compte sur moi, mon petit professeur. Tu vas faire comment ?

– Je vais sortir le grand jeu, quand elles seront parties, on ne sera pas près de les revoir.

 

Le professeur fait asseoir les deux filoutes !

 

– Je vous sers un jus d’orange ?

– Oh non ! Répondent les deux filoutes en un duo synchronisé complètement improvisé.

– Un problème ?

– Oui, nous avons développé une allergie spontanée au jus d’orange, d’ailleurs nous sommes ici pour vous en parler.

 

Le professeur avait envisagé plusieurs scénarios mais pas celui-ci. Prenant le parti de ne pas en tenir compte, il déclame le discours qu’il avait plus ou moins préparé

 

– Ecoutez-moi bien : d’une part en ce qui concerne le feuilleton Després, je ne veux plus en entendre parler…

– Mais on veut bien un jus d’autre chose ou un verre d’eau fraîche ! Le coupe Stéphanie en le déstabilisant un instant.

– On va vous servir mais laissez-moi terminer, ensuite pour ce qui est de vos activités tarifés, c’était très agréable, il faut bien le reconnaître, mais il n’entre pas dans nos intentions de prendre un abonnement.

– Ce n’est pas ça du tout… Répondit Stéphanie.

– Dans ce cas je vous accorde dix minutes, pas une de plus, après, on a du travail.

– Vous avez devant vous deux jeunes femmes, qui bien malgré elles ont fait une grosse bêtise. Le souci c’est qu’on n’en dort plus la nuit, on s’est dit alors que si quelqu’un pouvait nous écouter, ça nous ferait du bien, dans ces cas-là, ça fait toujours du bien de parler.

– Et c’est quoi, la grosse bêtise ?

– On a empoisonné un type ! Oh bien malgré nous, on pensait qu’il y avait du somnifère dans le verre, en fait c’était de l’arsenic.

– Qu’est-ce que vous avez encore été inventer ?

– Tenez lisez ! Répond Agnès en tendant au professeur une coupure de presse :

 

« Benoît Rivers, directeur de l’école Saint-Olivier du Marchepied et proche de la mouvance de l’ultra-droite a été retrouvé mort à son domicile… Il aurait absorbé une dose mortelle d’arsenic. Malgré la présence d’une lettre expliquant ses motivations, la police n’écarte pas complètement la thèse d’un crime déguisé en suicide. »

 

– Je ne comprends pas bien ! Commenta Martinov

– Il y a aussi cet article :

 

« Le témoignage spontané du fournisseur de poison vient renforcer la thèse du suicide pour ce qui concerne la mort de Benoît Rivers, lequel semble avoir trempé dans plusieurs affaires troubles… »

 

– Euh, excusez-moi ! Mais j’ai du mal à suivre !

– On est passé chez le mec, il nous a offert à boire, on a eu une chance inouïe, dans un miroir on l’a vu mettre une saloperie dans nos verres, quand il est venu nous servir, on l’a distrait et j’ai échangé mon verre avec le sien, il l’a bu, il est mort ! Explique Agnès.

– Sur le coup ! Il n’a pas souffert ! Précise Stéphanie

– Ensuite on a effacé toutes nos empreintes pour maquiller le truc en suicide ! Ajoute Agnès.

 

Le professeur se tait, il se rend bien compte que les dix minutes fatidiques vont être dépassées.

 

– Et pourquoi venez-vous me raconter ça ?

– Je vous l’ai dit ! On avait besoin de causer.

– Et pourquoi moi, je veux dire pourquoi nous ?

– Parce que j’ose espérer que vous n’irez pas le répéter.

 

Martinov et Béatrice s’échangent un regard dubitatif.

 

– Et qu’est-ce que vous voulez que je vous dise ?

– J’en sais rien, ce qu’on veut c’est que vous nous écoutiez.

– Mais c’est qui ce mec, une relation, un… client ?

– Je vais vous le dire mais ça ne va pas vous plaire !

– Parce que ?

 

Stéphanie se tourne vers Béatrice :

 

– Tu te souviens, quand je t’ai demandé ce que tu ferais si tu devais écrire un polar ?

– Oui, mais on ne va pas reparler de Després, j’espère ?

– On a trouvé l’oiseau rare, ce mec sur les coupures de presse, Rivers, c’était l’alibi de Després. On peut raconter ou pas ?

 

A ce moment Martinov et Béatrice ont deux solutions, soit mettre à la porte ces deux nanas conformément à leurs intentions premières, soit les écouter. Béatrice fait un signe discret au professeur. La curiosité féminine, n’est-ce pas ?

 

Alors les deux filoutes racontent tout avec force détails.

 

– Et qu’est-ce qui vous traumatisent à ce point ?

– Ben on a tué un mec !

– Vois ne saviez pas que c’était du poison ?

– Ben non !

– Vous ne pouviez pas faire autrement ?

– Si ! On pouvait refuser de boire ! Répond Agnès, mais dans ces situations on n’a pas trop le temps de réfléchir.

– Il vous aurait emmerdé par la suite, il faut voir le côté pratique, même si l’expression est un peu outrée.

– Mwais

– Je vais vous dire : je ne suis pas croyant, je ne crois ni à la sainteté, ni à la perfection, j’essaie de fonctionner avec une morale simple, j’aime bien Voltaire et je m’efforce de ne pas faire aux autres ce que je ne voudrais pas qu’ils me fassent, mais comme je ne suis pas un saint, il m’est arrivé de faire des choses dont je ne suis pas fier. Par exemple, si Després est aujourd’hui libre, c’est aussi un peu grâce à moi et à Béatrice, et je ne trouve pas ça terrible.

– Et grâce à nous ! Ajoute Stéphanie.

– Ouais, ajoute Agnès ! Cette affaire ça a été un engrenage, on s’est d’abord dit qu’il y avait du fric à se faire… je passe… ensuite on nous a proposé du fric pour trouver un alibi… on est des vraies salopes ! On va vous laisser.

– Et ça nous a entrainé où ? Vous vous rendez compte qu’on a failli crever ? Ajoute Stéphanie.

 

Et voilà cette dernière qui tombe en larmes ! Agnès la regarde avec un air idiot avant de craquer à son tour. Martinov et Béatrice ont un mal fou à les calmer.

 

– On va vous servir à boire ! Ça va vous faire du bien.

 

Les filles boivent le verre d’eau qu’on leur apporte, puis tout le monde se lève, on s’embrasse.

 

– Ça nous a fait du bien de parler ! Murmure Stéphanie trop de conviction

 

Et quand Béatrice étreint Agnès, elle lui demande :

 

– Tu ne veux pas rester un peu ?

 

Du coup, Agnès se tourne vers Stéphanie :

 

– Béatrice aimerait qu’on reste un petit peu !

 

Martinov est placé devant le fait accompli, mais vous vous doutez bien que ça ne le dérange pas plus que ça ! Comme quoi les « bonnes résolutions », ce n’est jamais fait pour durer.

 

– Je suis persuadé que vous n’allez pas repartir avec ce que vous êtes venues chercher ! Déclare Béatrice à l’adresse des filles.

– Si, un peu quand même !

– En restant plus longtemps on y verra plus clair ! Vous comptez faire quoi maintenant ?

– Faut qu’on clarifie nos rapports avec les Després, ça ne devrait pas être trop difficile.

– Et si c’était à refaire ?

– On aurait rien vu, rien entendu ! On peut vous demander autre chose que de l’eau ? Un truc un peu fort ?

 

La conversation prit alors un tour plus détendu autour d’une bonne mousse. L’air de rien, Béatrice vint se placer derrière la chaise d’Agnès et se mit à lui masser le dos.

 

– Tu nous fais quoi, là ? Je me demande si t’aurais pas envie d’un câlin ?

– Non ! Répondit hypocritement Béatrice ! Je te massais juste pour me détendre.

– Embrasse-moi, ça me détendra mieux !

 

Et voilà que ces deux demoiselles s’embrassent sur la bouche avec une fougue qui fait plaisir à voir.

 

– Non, mais ! Fait remarquer Stéphanie à Béatrice, vous avez vu ces deux-là ! Elles ne sont pas gênées.

– Que voulez-vous ? La jeunesse…

– Ce n’est pas nous qui ferions des choses pareilles ! Plaisante la belle brune en mettant la main à la braguette du professeur.

 

Puis tout d’un coup, tout le monde redevient sage

 

– On est peut-être parties pour faire des choses qu’on était pas venu faire… Commence Agnès.

– C’est comme vous voulez ! Renchérit Stéphanie !

 

Martinov et Béatrice se regardent et s’échangent un regard complice… Et tout ce petit monde se retrouve dans la chambre de Martinov et se déshabille.

 

Béatrice s’approche d’Agnès et lui suggère fort peu discrètement :

 

– Tu m’offres ton pipi comme la dernière fois ?

– Avec plaisir, viens !

– Commencez sans nous on vous rejoint dans cinq minutes ! Précise Béa à l’attention de Martinov et de Stéphanie.

– Ils vont faire quoi ? Demande naïvement le professeur qui s’en doute fort bien.

– Je crois que Béatrice va regarder Agnès faire un gros pipi !

– Et moi, je ne peux pas regarder !

– Si bien sûr, mais j’ai peur qu’on soit un peu à l’étroit !

– La salle de bain ? Propose Agnès.

 

L’endroit n’est pas gigantesque, mais ça peut le faire. Stéphanie joue les ordonnatrices, et demande à Béatrice et au professeur de s’accroupir dans le carré à douches en se tenant serrés l’un contre l’autre.

 

Les deux filles, un peu dedans, un peu dehors, n’ont plus alors qu’à se laisser aller. Le professeur et son assistante ont droit à une vraie douche dorée en doublette, ça coule de partout et ils n’omettent pas d’en avaler de bonnes rasades.

 

Tout cela se fait dans la bonne humeur et la rigolade. Quand les filles eurent terminé leur miction, Béatrice tendit vicieusement ses lèvres vers le professeur et ils s’embrassèrent gloutonnement.

 

– Qu’est-ce qu’ils sont cochons, ces deux-là ? Se moqua Stéphanie.

– Bouh ! Répondit Béatrice qui avait parfois de curieuses réparties.

– On va sur le lit, on vous attend !

 

Nos deux joyeux chercheurs prennent une douche vite fait avant de rejoindre les deux coquines qui excitées par cette petite séance de pipi sont en train de s’échanger des caresses au milieu du lit du professeur.

 

Spontanément Martinov se met à gauche de Stéphanie et Béatrice à droite d’Agnès et ils leur caressent les fesses puisque c’est pour le moment le seul endroit facilement accessible.

 

Les deux filoutes terminent leurs petits bisous avant de se retourner chacune de leur côté et se mettre à embrasser leur nouveau partenaire.

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Et c’est bientôt une mêlée quasi indescriptible où les corps se mélangent, où les mains vont partout, où les langues s’en donnent à cœur joie.

 

Un moment Martinov se retrouve entre les cuisses d’Agnès et lui flatte la chatte à grands coups de salive. Il a adopté pour ce faire, allez savoir pourquoi, une position insolite puisqu’au lieu de rester coucher de tout son long, il est quasiment en levrette, le cul relevé.

 

Un cul qui interpelle Stéphanie, qui commence à lui flanquer des petites fessées, puis s’enhardissant, elle lui introduit un doigt dans le cul.

 

– Qu’est-ce que c’est ? demande le professeur interrompant un moment son cunnilingus.

– Ben, c’est mon doigt ! Tu n’aimes pas ?

– Si, si continue !

 

A ces mots, Béatrice se trouvant momentanément sans partenaire, ouvre le tiroir du chevet et en sort le godemiché que Martinov aime à y ranger.

 

– Essaie avec ça, ce sera mieux que ton doigt ! Dit-elle en tendant l’objet à Stéphanie.

 

Le professeur adore faire jouir les femmes et peut se vanter de savoir le faire, aussi l’action de sa langue sur le petit bouton d’Agnès finit-elle par envoyer la coquine pour quelques trop brefs instants au paradis des plaisirs charnels.

 

Et pendant qu’Agnès humide de sa mouille et transpirant comme au sauna, tente de récupérer, Stéphanie enfonce le gode dans le trou du cul du professeur.

 

– C’est bon, ça ! Hein, mon cochon ?

– Bien sûr que c’est bon !

– T’as déjà essayé avec une vraie bite ?

 

« Mais pourquoi donc, se demande Martinov, toutes celles qui me foutent un gode dans le cul, me pose-t-elle cette question ? »

 

– Oui ! Et toi ? Répond-il.

 

Cette répartie inattendue, fait rire Stéphanie aux éclats. Tandis qu’Agnès toujours à demi dans les vapes intervient :

 

– C’est moi qui vous fais rire ? Qu’est-ce que j’ai fait ?

– Mais non c’est pas toi ?

– C’est quoi alors, je voudrais bien rire aussi !

– On te racontera tout à l’heure, c’est promis, dis tu veux pas t’occuper un peu de ma chatte ? Minaude Béatrice.

– Mais bien sûr ma chérie, je vais te faire monter au plafond !

 

Et tandis qu’Agnès entame sa tarte aux poils, Martinov continue à se faire limer le trou de balle à ce point que la belle Stéphanie commence à avoir mal au poignet.

 

– Tu veux jouir comme ça ? Te branler pendant que je te gode le cul ?

– Peut-être pas comme ça ?

– Alors dis-moi ce qui te ferais plaisir.

– Que tu t’empales sur moi !

– On y va ! je vais te retirer le gode !

– Mais non, je le garde !

 

Martinov se couche sur le dos, avec sa main gauche il maintient le gode dans son fondement, Stéphanie encapote la bite qui bande bien, puis s’accroupit au-dessus lui prête à s’empaler.

 

– Je vais te faire un gros cadeau ! Dit-elle.

– Ah ?

– L’autre fois, je n’ai pas voulu que tu m’encules, mais comme t’es super gentil avec nous, je vais t’offrir mon cul ! Mais attention, j’ai pas trop l’habitude, alors c’est moi qui vais faire tout le boulot, toi tu ne bouges pas d’un poil même si tu sens que ça vient, d’accord.

– Merci princesse ! J’apprécie le cadeau !

 

La suite ne fut pas très longue, après une introduction lente et contrôlée, Stéphanie se mit à coulisser sur le pieu de chair du professeur, lequel ne tarda pas à sentir le sang affluer à sa tête signe que la jouissance était proche. Il se retint de gigoter et laissa la belle finir le travail. Il l’embrassa, un poil ému par son geste.

 

A côté, Béatrice avait elle aussi joui sous la langue et les doigts de la jolie rouquine et les deux femmes se câlinaient les nénés du bout des doigts comme deux collégiennes qui se découvrent mutuellement leur corps.

 

– On vous doit combien ? Demande le professeur.

– Mais voyons, rien du tout ! Répond Stéphanie !

– Aujourd’hui c’est gratuit ! Renchérit Agnès en y incluant l’air de rien une nuance de taille.

– Alors on vous paie le restau ! Proposa Béatrice.

– Bonne idée.

 

A suivre

 

Par vassilia-x-stories - Publié dans : Pr Martinov
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