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Professeur Martinov 18 – L’héritage de tante Madeleine – 27- Une petite virée à Chantilly par Maud-Anne Amaro
Il est midi et la vieille Madeleine Mornay-Sauvignac n’en peut plus.
– Mais enfin, il est passé où cet abruti de Romuald ? Et vous, ne restez pas là comme ça sans rien faire, dites-moi quelque-chose !
– Je voudrais bien, mais… Pourquoi vous ne lui téléphonez pas ? Suggère Ninotchka la soubrette
– Justement, j’allais le faire.
Mais à l’autre bout du fil, Romuald reconnaissant le numéro de sa patronne se garde bien de répondre.
– Ce n’est pas normal, je vais vous donner son adresse, vous allez y aller ! Ordonne Madeleine.
– Moi ?
– Ben oui, vous, c’est bien à vous que je parle, non ?
– J’irais après vous avoir servi votre déjeuner !
– J’ai pas faim !
– Mais moi, si !
– Vous mangerez un sandwich.
« Vieille peau ! »
N’ayant nulle envie de se fatiguer, Ninotchka, une fois à l’extérieur, eut l’idée de téléphoner à Romuald.
Ce dernier est dans un fast-food à Orly avec Amalia, il voit le numéro s’afficher. Il hésite, quand on fait le mort, on fait le mort et cela ne souffre d’aucune exception, mais d’un autre côté il se dit que ça peut être important et décroche.
– La vieille s’inquiète, théoriquement je suis censé être allé voir chez toi…
– Eh bien, dis-lui tu ne m’as pas trouvé ! Je raccroche.
Romuald est un angoissé, il réfléchit. Il ne faudrait pas non plus que la vieille soupçonne quelque chose et prévienne la police. Il rappelle Ninotchka :
– Dis-lui que tu as vu le gardien de mon immeuble et qu’il t’a dit que j’ai dû partir d’urgence pour une affaire de famille.
Ninotchka s’en va lécher les vitrines et reviens une heure après rendre sa réponse à la vieille Madeleine laquelle devient furieuse.
– Quel toupet ! Il aurait pu me prévenir. Il va être absent combien de temps ?
– J’en sais rien !
– Vous ne vous êtes pas renseignée.
– Si le gardien ne sait pas, je fais comment ?
– Arrêtez de vouloir toujours avoir le dernier mot ! Ça frise l’insolence.
– Bien, madame !
– Qui va le remplacer pendant son absence ?
– Vous faites comment quand il est en vacances ?
– Romuald rattrapait le retard en revenant et en attendant Amalia s’occupait du courrier et du téléphone. Vous pourriez faire comme elle.
– Vous croyez que je n’ai pas assez de travail comme ça ?
– Ce que je crois, c’est que si vous continuez sur ce ton, je vais demander votre remplacement.
– Bon, bon, on se calme, je vais faire comme vous avez dit !
– Vous avez plutôt intérêt !
« Vieille vache ! »
Le soir Ninotchka retrouve Louis Gringola.
– Y’a du nouveau : Romuald s’est enfui…
– Quoi ?
– Il m’a avoué qu’il renseignait ton neveu Herman.
– Autre chose ?
– Oui, j’en ai ma claque de ce job. Je rends mon tablier.
– Patiente quelques jours.
– Non, je n’en peux plus, la vieille, je vais la trucider.
– Vu ce qu’il y a au bout, ça vaut quand même le coup de s’accrocher, non ?
– Pour toi, c’est facile à dire, t’as le cul dans ton fauteuil, c’est pas toi qui te fais humilier à longueur de journée.
– Bon, je te promets de me débrouiller pour faire avancer les choses. En attendant je vais te donner une petite prime. Je te prépare une enveloppe.
Ce même soir Maria-Ines faisait choux-blanc au domicile de Romuald.
« Merde, ce con est sorti, on verra demain. »
Mercredi 16 octobre
Maria-Ines
La nuit porte conseil. En prenant son petit déjeuner Maria-Ines interpelle Herman.
– J’ai un pressentiment ! Si Romuald n’était pas chez lui hier soir c’est peut-être qu’il se planque, dans ce cas, ça veut dire qu’il s’est mis en congé de la mère Mornay. On va attendre un peu et tu vas essayer de le joindre chez la vieille.
10 heures du matin. Herman téléphone.
– Oui, bonjour mademoiselle, je voudrais parler à Monsieur Romuald Leroyou.
– Monsieur Leroyou n’est pas là en ce moment ! Répond Ninotchka
– Je pourrais le joindre vers quelle heure ?
– Je l’ignore Monsieur !
– Y’a-t-il un moyen de le joindre, c’est très important !
– Je l’ignore, Monsieur !
– Mais enfin il va revenir ou pas
– Je l’ignore Monsieur.
– Vous ne savez dire que ça ?
– Oui, Monsieur
– Pétasse !
– Connard !
– C’était qui ? Demande la mère Mornay-Sauvignac.
– Un monsieur qui voulait parler à Romuald.
– Vous n’avez pas été très polie !
– C’est lui qui a commencé, madame !
– Ce n’est pas une raison, et c’était qui ?
– Il ne s’est pas présenté
– Fallait lui demander ?
– Je n’y ai pas pensé, Madame.
– Evidemment vous ne pensez jamais à rien !
– Bon ! dit Maria-Ines, pour le manuscrit on se met en stand-by, On va se concentrer sur la bonne. Tu t’en occupes, mais attention, tu nous fais ça en douceur. Cette fille est forcément vénale, donc tu lui propose du fric…pour commencer…
– Je saurais faire !
– J’espère, tu m’as déjà traumatisé Romuald et la copine à Martinov. Je n’ai pas envie que tu nous fasses avoir des ennuis.
Dans l’après-midi, Herman sonne au domicile de sa grande tante, Madeleine Mornay-Sauvignac. Ninotchka lui ouvre la porte :
– Oh, pardon, je me trompe d’étage !
Il voulait simplement mémoriser le visage de la petite bonne, voilà qui est fait !
Ninotchka quitte son service à 18 heures. Herman s’apprête à la suivre. Ce qu’il fait sur une cinquantaine de mètres.
Il a le choix, la suivre jusque chez elle, et la faire parler, il y sera en position de force, sauf si elle n’habite pas seule. Sinon, la coincer en pleine rue, c’est la solution qu’il choisit.
Herman la rattrape, se plante devant elle.
– Qu’est-ce qui vous prend, vous ?
– Je l’appelle Herman Gringola, ça vous cause ?
– Pourquoi, ça devrait ?
– J’ai une proposition intéressante à vous faire, on peut en discuter ?
– Allez vous faire foutre !
– Pourquoi cette agressivité, je veux juste discuter.
– Vous me laissez passer ou je fais un scandale !
– Je ne vous le conseille pas !
Herman n’a pas vu arriver la gifle.
– Et que je t’y reprenne à me foutre tes sales pattes sur moi, mocheté.
Les gens s’attroupent, Herman vexé et déstabilisé s’enfuit en courant et se perd dans la foule.
On entoure Ninotchka, on lui pose mille questions, ça l’agace.
– Vous devriez porter plainte ! Lui lance une grande perche à lunettes.
– Bon, il m’a juste touché les seins, je l’ai giflé par réflexe, c’est tout, je ne suis pas morte.
– C’est une agression sexuelle inadmissible ! Ajoute la grande saucisse.
– Pourquoi « inadmissible » ? Parce que ça ne risque pas de vous arriver ?
– Mais c’est incroyable d’entendre ça ! S’égosille la saucisse à lunettes
– Bon, je rentre chez moi, je suis pressée…
Herman fulmine, plus que l’échec, c’est le fait d’avoir été traité de mocheté qu’il n’a pas supporté, désormais, avec Ninotchka c’est une affaire personnelle.
Demain, il la suivra, et si elle est seule chez elle, il se promet de se venger de cet affront.
A 18 heures 15, le professeur Martinov et Gérard Petit-Couture profitent de la sortie d’un occupant pour pénétrer dans l’immeuble de Madeleine Mornay-Sauvignac. Ils montent à l’étage et sonnent. Gérard exhibe sa carte de police devant la douairière.
– Police ! Rassurez-vous il n’y a rien de grave, on peut rentrer ?
– C’est à propos de Romuald ?
– Romuald, non pas du tout. Qui est donc ce Romuald ?
– Mon secrétaire, il a disparu !
– Ah ! Nous ne venons pas pour ça. Vous avez acquis récemment une table tournante, on voudrait voir la facture !
– La facture ? Est-ce que je sais où elle est la facture, moi ? C’est Romuald qui classe mes papiers.
– Y’en avait une, de facture ?
– Comment voulez-vous que je m’en souvienne, puisque je vous dis que je ne m’occupe pas de la paperasse ?
– C’est ennuyeux parce que nous soupçonnons cette table d’être le produit d’un recel. On peut la voir ?
La vieille se souvient alors que la table a été livrée un samedi, jour de congé de Romuald. Une facture ? Elle se dit qu’il devait y en avoir une…
– Je ne sais plus où je l’ai mise ?
– Vois ne vous souvenez plus où vous avez mis la table ?
– Vous me prenez pour une débile mentale ou quoi ?
– On peut voir la table ?!
– C’est par là.
Martinov et Gérard jouèrent alors la petite scène qu’ils avaient préparée.
– Ça ressemble ! Commença Gérard.
– Pas si sûr ! Répondit Martinov en regardant le dessous du plateau.
– On va faire un contrôle, on ne sait jamais.
– Ce ne sera pas bien long.
– Madame, pouvez-vous nous laisser seuls quelques minutes, s’il vous plait ?
– Vous cherchez quoi ?
– On vous dira.
Martinov fait glisser son index sur les quatre faces du pied central de la table sans rien ressentir de particulier.
– Rien ?
– Non, mais je vais le faire plus délicatement.
Il recommence mais cette fois moins vite et avec l’ongle de son pouce. Il ne trouve rien sur la première face, entame la deuxième, il sent une très légère aspérité.
– C’est là !
– Attendez ! Lui dit Gérard.
– Quoi ?
– Il y a une caméra, faudrait pas que la vieille voit ce qu’on est en train de faire.
– Masquez-là avec un kleenex.
– Hum, il y a un micro aussi !
– Grattez-le avec votre ongle sans vous arrêter, la vieille n’entendra rien.
Martinov reprend son examen, découvre une seconde aspérité.
– Il y a un boitier ici, ça devrait s’ouvrir en appuyant, comme ça, non pas comme ça, alors comme ça, non, qu’est-ce que c’est que ce truc ? Bon, on ne s’énerve pas…
Martinov tripote l’emplacement du boitier en tous sens et tout d’un coup, ça s’ouvre.
– Comment vous avez fait ?
– A vrai dire je ne sais plus trop, voyons voir, ça marche à piles et en plus c’est télécommandé.
– On en sait assez ?
– Oui, j’ai tout compris. On remet tout en place.
Les deux hommes sortent du lieu.
– C’était une fausse piste ! Indique Gérard à la vieille. Cette table n’est pas celle que nous cherchons.
– Ça me rassure parce que quand même…
– Mais des tables tournantes, il n’y en pas tellement sur le marché, peut-être que votre magicien pourrait nous mettre sur une piste ? Suggère Gérard le plus innocemment du monde.
– Vous voulez quoi, son téléphone ?
– Nous l’avons mais il ne répond pas.
– Moi, il me répond.
– Il sélectionne ses correspondants, il y a des gens comme ça ! Vous avez son adresse ?
– Non !
– On essaiera de discuter avec lui à la fin de sa prochaine séance, on peut se cacher quelque part chez vous ?
– Pourquoi vous cacher ?
– La présence de policiers pourrait troubler son travail, ce serait dommage, autant que nous n’intervenions qu’après !
– A ce moment-là, vous pourriez attendre dans la cuisine ?
– Ben voilà ! On attendra dans la cuisine. Euh, c’est une caméra qu’il y a dans le coin en haut ?
– Pourquoi ? C’est défendu ?
– Non, c’est juste une question !
– Bien obligé, avec le personnel de maison de maintenant, je n’ai pas envie de me faire voler mes objets.
– Et il est où l’écran ?
– Là-bas sur l’étagère de la bibliothèque.
– C’est quand la prochaine séance ?
– Après-demain à 18 heures
– Bon, on vous laisse, désolé pour le dérangement.
Jeudi 17 octobre
A 6 heures tapantes, Gérard Petit Couture et Florentine sonnent à la grille de la villa d’Herman Gringola à Chantilly. Florentine s’est coiffée en queue de cheval, chaussée de lunettes à grosses montures et s’est revêtue d’un blouson de cuir. Ainsi parée, elle fait très fliquette en mission. Mais comme elle n’est absolument pas coutumière de ce genre d’opération, il a été convenu que seul Gérard mènerait la barque.
Herman et Maria-Ines dorment dans le même lit, un très grand lit, la sonnerie les a réveillés. Herman se lève en maugréant et actionne l’interphone.
– C’est quoi ?
– Police, ouvrez !
– Police, mais on n’a rien fait.
– Ouvrez-nous et tout se passera bien.
– Cinq minutes, on arrive !
Maria-Ines affolée, rejoint Herman.
– Les fics ! Qu’est-ce qu’ils veulent ?
– J’en sais rien, ce doit être la pétasse à Martinov qui a porté plainte. Passe-toi une robe de chambre, je vais leur ouvrir.
Herman descend, ouvre la grille donnant sur la rue, puis la porte d’entrée. Gérard exhibe sa carte barrée de tricolore :
– Lieutenant Gérard Petit-Couture, Direction de la Sécurité Générale du territoire, Vous êtes Herman Gringola ?
– Oui ! Mais c’est une erreur…
– Vos papiers !
– Je vais les chercher.
– Non, dites-moi où ils sont.
– Dans mon blouson sur le fauteuil près de la fenêtre.
– On va aller voir ça ! Et vous, vous êtes Madame ?
– Maria-Ines Hernandez.
Gérard ne s’attendait pas à avoir devant lui une aussi belle femme et un homme si peu gâté par la nature. Cela le déstabilisa mais juste l’espace d’un instant
– La pute de Monsieur ? Je suppose ?
La fausse question est juste destinée à les à déstabiliser, mais si Herman sent monter l’adrénaline, Maria-Ines ne se démonte pas.
– Je suis la petite amie de Monsieur.
– Il vous paie bien j’espère ?
– C’est pour nous poser ce genre de questions que vous venez nous réveiller à 6 heures du matin ?
Gérard attendait une occasion comme celle-ci et Maria-Ines ne vit pas arriver la gifle et lui rendit un regard remplit de haine. Il s’en voulu de frapper ainsi une aussi jolie femme, mais l’objectif qu’il s’était fixé devait absolument être atteint.
– Et vos papiers à vous, ils sont où ?
– Dans mon sac à main.
– Et le sac à main, il est où ?
– Là-bas, à côté !
– On y va !
Ils avancèrent tous les quatre dans le salon.
– Ne bougez pas, on s’occupe de tout !
Gérard se dirigea vers le blouson d’Herman et en vida toutes les poches, puis vida le portefeuille en s’attardant sur la carte d’identité.
En même temps, Florentine s’emparait du sac à main de Maria-Ines en renversa le contenu sur la table.
– Eh, doucement, il y a des choses fragiles là-dedans !
– Ta gueule ! Répondit Florentine.
– Vous faites quoi comme métiers tous les deux ? Demanda Gérard.
– Je suis directeur de société ! Répondit Herman avec suffisance.
– Une société de quoi ?
– Bateaux de plaisance, équipements nautiques.
– Et madame ?
– Secrétaire de direction.
– Dans l’entreprise de monsieur ?
– Oui !
– Un emploi fictif ?
– Croyez ce que vous voulez !
– On aimerait tout de même savoir de quoi on est soupçonné ? Demanda Herman qui reprenait un petit peu du poil de la bête.
– Une minute !
Puis Gérard demanda à parler en tête à tête avec Maria-Ines, et ils se dirigèrent vers la cuisine.
– Bon ! Commença-t-il, ce n’est pas joli, joli ce que vous faites !
Maria-Ines ne répondit pas ne voyant pas trop ou le faux flic voulait en venir.
– Je vois qu’il faut vous mettre les points sur les i ! Vous michetonnez Herman Gringola, la seule chose qui vous intéresse chez lui c’est son fric.
– Un : c’est faux, et deux : même si c’était vrai, ce n’est pas interdit, et en plus…
– En plus quoi ?
– Non rien !
– Vous mourez d’envie de le dire, alors dites-le !
– Herman est un garçon intelligent, il a souffert depuis son enfance de son physique ingrat. Je suis probablement la première à lui avoir apporté un peu de bonheur. Mais ça, vous êtes incapable de le comprendre.
Gérard ne fut pas insensible à l’argument, mais n’en montra rien et continua d’enfoncer le clou.
– Ce qui vous intéresse chez lui ce n’est pas sa société de bateaux qui n’est pas si mirobolante que ça, nous nous sommes renseignés, mais la perspective de recevoir une belle part de l’héritage de sa tante. Seulement sur ce coup vous vous fourrez le doigt dans l’œil jusqu’au genou, il n’y aura pas d’héritage. Après notre départ, si on vous laisse en vie, vous allez pouvoir faire vos valises et rechercher un autre pigeon. Maintenant, revenons à côté.
– Comment ça « si on nous laisse en vie ? »
Gérard s’abstint de répondre.
On fit asseoir Maria-Ines devenue toute pâle, puis Gérard reprit la parole :
– Voilà je vais vous montrez de nouveau ma carte, regardez bien, nous ne sommes pas la police mais la DGST, la différence c’est que quoique nous fassions, nous serons couverts. Cela s’entend y compris pour ce qui concerne les personnes trop curieuses.
Herman et Maria-Ines ne comprennent rien mais commencent à baliser sérieusement en attendant la suite.
– Il était dans nos intentions de vous supprimer purement et simplement. En principe on fait ça très bien et en douceur. Soit la personne meurt de mort naturelle, soit elle disparait à jamais, tout cela avec quelques variantes….
– Vous vous trompez de personne ! Parvint à balbutier Herman.
– Pas du tout, il se trouve que pour l’instant, je dis bien pour l’instant, votre élimination n’est plus prioritaire. J’en arrive aux faits : les activités et les biens de Madeleine Mornay-Sauvignac sont classés « secret défense ». A son décès ses biens seront placés sous séquestre et l’Etat fera valoir son droit de préemption. En clair cela veut dire qu’il est inutile de magouiller autour de son héritage puisqu’il n’y en aura pas.
Les tronches de Maria-Ines et d’Herman !
– Si toutefois, il vous prenait la folie de persister dans votre travail de fouine, il ne vous sera pas compliqué de deviner à quoi vous vous exposez.
– On peut discuter ? Tente Herman.
– Non on ne peut pas, nous allons repartir mais auparavant vous allez me rassembler sur cette table tous ce qui ressemble à un téléphone portable, à un ordinateur ou à une arme à feu. Et ne tentez rien d’irréparable, nos supérieurs savent où nous sommes et nous sommes très bien entrainés.
Comme des zombis, Herman et Maria-Ines accomplirent ce qu’on leur demandait.
– On confisque aussi les clés de bagnole et les cartes bancaires ? Demande Florentine répétant une réplique convenue à l’avance.
– Inutile, je crois qu’ils ont compris, bon on s’en va. Je boirais bien un petit café, moi !
– Tu y a été fort ! Lui reprocha Florentine.
– Je sais ! Mais quelque part ce sont des escrocs. Répond Gérard.
– Je vais te dire ce que je pense : Tu n’avais pas à la traiter de pute. Moi aussi j’ai été pute, tu l’as oublié ?
– Mais Floflo…
– Laisse-moi parler, moi aussi j’ai manœuvré auprès de toi, ce n’est pas pour ça que j’ai été une salope !
– Mais….
– Et tu as vu la tronche de cet Herman, c’est une horreur, cette fille elle le manipule peut-être mais je suis sûr qu’avec elle il a un peu de réconfort.
– C’est exactement ce qu’elle m’a dit !
– Alors tu vois ! Il va se retrouver comme un con, ce pauvre gars… Et tout ça pour faire plaisir à Thérèse. Qu’est-ce qu’elle a de plus que Maria-Ines, ta Thérèse ?
– Ce n’est pas ma Thérèse !
– Et mon œil ?
N’empêche que Florentine avait visé juste et Gérard était atteint. Mais pouvait-il avouer à sa compagne qu’il était secrètement amoureux de Thérèse ?
Un amour bien encombrant ! Florentine et Gérard formait un couple très libre et très libéré, mais ils avaient mis une barrière valable pour les deux : Des aventures, des coucheries, des partouzes, oui, mais jamais de liaison !
– T’es fâchée ? demanda-t-il
– Non, je t’ai dit ce que j’avais à te dire.
– On n’en parle plus ?
– Sauf que je me demande ce qu’on est, venu foutre ici ? A part le bordel ?
– T’as peut-être raison, mais on ne peut pas revenir en arrière.
« Si on pouvait toujours, mais ce serait catastrophique ! » Se dit-il.
– Ce qui est fait est fait !
Quelques instants plus tard, l’automobile de Florentine et Gérard longeait un bois.
– Tu te goures de direction, là !
– Non je vais fais faire un arrêt pipi, j’ai une grosse envie !
– J’en profiterais aussi.
L’automobile emprunte pendant une centaine de mètres un petit chemin de terre avant de s’arrêter cinquante mètres derrière un camping-car. Gérard sort et Florentine lui emboite le pas.
- Tu fais quoi ? Demande ce dernier
– Je vais te la tenir ! Répond Florentine, ça me rappellera des souvenirs. Quand t’était amoureux fou de moi et qu’il n’y avait pas Thérèse.
– Floflo, arrête avec ça !
Gérard se débraguette, et aussitôt sa compagne lui attrape la bite.
– Attends ! Si tu me fais bander, je vais avoir du mal à pisser.
– Justement c’est rigolo ! Laisse-toi faire !
Quelques mouvements de masturbation et la queue de Gérard ne tarde pas à montrer le chemin des cieux.
– Bonjour les amoureux, ne vous gênez pas pour moi, je ne fais que passer !
Florentine et Gérard dévisagent l’importun, ou l’importune, parce que dans ce cas on ne sait trop à quel genre il faut accorder les mots. En effet il s’agit d’un travesti, mais le travesti avec lequel il ne peut y avoir d’ambiguïté, habillé sexy, superbement maquillé mais on voit bien qu’il s’agit d’un homme.
– A moins que ma présence vous intéresse ! Reprend l’inconnu, je ne prends pas trop cher et je suis très docile.
Par réflexe, Gérard a rangé son sexe. La situation lui paraît extravagante.
– On s’était juste arrêté pour faire pipi ! Croit-il devoir préciser.
– Un pipi coquin alors ?
– On va dire ça comme ça !
– Bon, je vous laisse, si vous changez d’avis, je serais au bord de la route.
– Tu tapines dans le coin !
– Tous les matins sauf le samedi et le dimanche. C’est bien le matin, les clients sont frais, sobres, il n’y a pas de loubard.
Et il s’éloigne.
– Bon, je vais peut-être pouvoir pisser, maintenant ? Dit Gérard en sortant de nouveau sa bite de sa braguette.
– Tu veux qu’on s’amuse avec lui ? demande Florentine qui s’est accroupie pour faire son petit pipi.
– Avec le travelo, tu rigoles ? Répond Gérard tout en arrosant la végétation.
– Arrête, je suis sûr que ça te plairait ! Et d’abord je le trouve mignon !
– Dans ce cas…
– Dans ce cas, quoi ?
– Ben si tu le trouve mignon, on peut s’amuser un quart d’heure. Rappelle-le !
– Attends je n’ai rien pour m’essuyer la minette !
– Pas bien grave !
– Oh ! Hé ! Crie Florentine en faisant signe au travesti de revenir vers eux.
– Vous avez raison, la vie est courte, autant profiter des bonnes choses. Qu’est-ce qui vous ferait plaisir ? En principe je suis passif, mais je suis ouvert à la discussion.
– On se suce un peu et après je t’encule ? Propose Gérard
– Pas de soucis et Madame ?
– On improvisera ! Je suppose que tu n’as jamais de femmes comme cliente ?
– A cette heure-là, jamais, quand je faisais le soir il m’arrivait d’avoir des couples. Bon ça se passe dans le camping-car. Amenez la monnaie s’il vous plait.
Le véhicule n’offre qu’un confort que très relatif, une couchette, pas vraiment prévue pour trois personnes, deux sièges.
– Alors ? qu’est-ce qui vous ferait plaisir ?
– Montre-nous ta bite ! Demande Gérard.
– Ça va me changer, d’habitude, c’est mon cul que les gens veulent voir, mais on va vous montrer tout ça. Au fait je m’appelle Lucette.
Lucette enlève son petit string rouge et le tend à Gérard
– Sentez-moi ça ! L’odeur de mon cul, l’odeur de ma bite !
– Hé, hé !
Puis elle enlève sa petite jupette.
– Voilà ! Devant ça bandouille, mais je compte sur vous pour arranger ça, et derrière, ben derrière, c’est comme ça, en principe j’ai un cul qui plaît ! Vous savez il en est passé des bites là-dedans ! Des petites, des grosses, des blanches, des noires… j’enlève pas le haut, ce sont des faux seins… sauf si vous insistez…
– Non, non, ça ira ! Répond Gérard ! Je peux te sucer !
– Mais bien sûr, Milord ! Et vous Milady ?
– Pour l’instant je regarde…
Gérard a pris la bite de Lucette dans la bouche. Quelques savants coups de langues et de lèvres et l’organe trouve rapidement bonne taille et bonne raideur.
– Ben dit donc, tu suces comme un dieu, toi ! Tu m’as l’air d’un sacré coquin ! Madame ne doit pas s’ennuyer avec toi !
Gérard ne répond pas, sa maman lui ayant appris qu’il était inconvenant de s’exprimer la bouche pleine.
– Humm, tu me fais bien bander ! Je suis tout raide ! Reprend Lucette.
– Tu veux gouter ! Propose Gérard à Florentine.
Elle veut bien ! Et les voilà tous les deux en train de se régaler de cette bonne bite bien droite dont les couilles ont été soigneusement épilées.
– Tu peux m’enculer ? Lui demande Gérard.
– Ça devrait le faire ! Et si ça le fait pas j’ai un joli gode. En levrette ou par devant ?
– Par devant, j’ai envie de te regarder !
– Pourquoi ? Je te plais ?
– Hé !
Gérard s’installe sur la couchette, les jambes en l’air. Lucette lui tartine le trou du cul d’une dosette de gel intime, puis s’encapote.
– C’est parti !
C’est même rentré, à vrai dire !
– Ben dis-donc, toi, le passage est bien dégagé, tu dois aimer ça te faire enculer ?
– Je ne vois pas pourquoi je me refuserais ce plaisir !
Et pendant que Lucette bourre le cul de l’ancien ministre, Florentine lui pince le bout de ses seins, ajoutant ainsi à son plaisir.
Mais au bout de quelques minutes, Lucette débande et se retire.
– Désolé, mais j’ai déjà joui ce matin, j’ai du mal à tenir la distance… je te mets un gode ?
– Non, non, c’était court mais c’était bon, maintenant, c’est moi qui vais t’enculer !
– Mais avec grand plaisir mon bon monsieur. Le client est roi, enculez-moi, mon cul est à vous !
– Je mets du gel ?
– Un petit peu !
Lucette se met en levrette et Gérard introduit sa quéquette. Excité comme une puce, il sodomise le travesti à grand coups de reins. Florentine se contente de regarder, la main dans la culotte. Le spectacle est court, Gérard ne tardant pas à exploser dans le fondement qu’il labourait.
– Je vais vous redonner un petit billet ! Lui dit Florentine ! Je suppose que vous n’avez rien contre le fait de faire jouir une femme ?
– Mais ce sera avec grand plaisir ! Montrez-moi votre petite chatte, je vais vous la lécher bien comme il faut !
– Ce sera une première ! Je ne me suis jamais fait lécher par un travesti.
– Il y a toujours une première fois !
Florentine se déculotte et s’allonge sur la banquette afin que Lucette la rejoigne.
– Hum, ça sent bon !
– Hé ! c’est que je suis excitée ! Oh, j’y pense j’ai fait pipi, je ne me suis pas essuyée…
– Ça n’en sera que meilleur.
Et quelques courtes minutes plus tard, Lucette envoyait Florentine au septième ciel tutoyer les anges.
– Bravo, vous êtes un artiste !
– Merci Madame, on aurait pu arroser cette première fois, mais je n’ai pas de champagne, qu’un Muscadet entamé et des verres en plastique…
– Eh bien pourquoi pas ? Répond Florentine. J’ai une petite soif.
à suivre
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