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Les filles du bois maudit – 1 – Sarah par Léna Van Eyck
Amis lecteurs, le moyen âge décrit dans ce récit est un moyen-âge de fantaisie, mon ambition n’étant pas d’écrire un texte historique, mais une nouvelle érotique.
1 – Sarah
Sarah essuya une larme. En émergeant discrètement du buisson, elle pouvait maintenant observer distinctement les soldats du baron escorter la sorcière. Ils l’avaient enfermé dans une sorte de cage à roulettes attelée à un vieux bourrin. Une cage ! Ridicule ! Dés fois qu’elle s’envole ! Comment une sorcière aussi puissante que la vieille Marthe avait-elle pu se laisser ainsi capturer ? Cette question la taraudait sans cesse. Certes, Sarah était bien placée pour savoir que les pouvoirs de la sorcière n’étaient pas si extraordinaires que ça. Ceux-ci ne naissaient, non pas du mystère mais de la connaissance. Elle savait des choses que les autres ne soupçonnaient même pas, parce qu’une autre sorcière les lui avait appris et ainsi de suite… les philtres, les poisons, les pièges, une parfaite connaissance de la nature, et aussi le don de manipuler l’âme humaine. Mais tout cela ne servait pas à grand-chose contre la force brute et la multitude.
A quelques minutes près, Sarah avait failli, elle aussi être embarquée. Ça lui avait pris comme ça, comme une envie, d’aller dire bonjour à son copain le crapaud, bête stupide et immobile, mais elle aimait son contact froid dans le creux de ses mains. Elle en avait profité pour remplir sa gourde en cuir bouilli dans l’eau du torrent et s’y laver ses petits petons.
L’affaire avait été ultra rapide. Les soldats du baron avaient cerné la petite cabane, quelques instants plus tard, ils enfermaient la sorcière faisant fi de ses gesticulations, de ses invectives et de ses anathèmes, ils mirent ensuite le feu à la pauvre masure. Bande d’imbéciles, des préparations rarissimes et difficiles allaient partir en fumées, des manuscrits secrets retransmis de générations en générations et même Lisbeth, la gentille petite chouette qui n’avait jamais fait de mal à personne subirait le même sort cruel.
C’était clair les emmerdements recommençaient !
Toute sa jeune vie n’avait été qu’une suite de malheurs, elle était née avec la pauvreté, l’injustice, l’intolérance, la bêtise… Quel âge avait-elle maintenant ? Elle aurait bien été incapable de le dire, ce qu’elle savait c’est qu’elle avait son sang menstruel depuis maintenant sept années complètes.
Elle se remémorait encore et toujours ces événements, et de toute façon leurs souvenirs ne la quitterait jamais. Ce jour-là, les paysans affamés avaient attaqué le château, bien sûr l’assaut avait pitoyablement échoué, et la répression fut atroce, les plus chanceux furent ceux qui moururent de suite dans les premières minutes de la charge, les autres périrent dans des souffrances atroces, le massacre fut aveugle, l’âge, le sexe, importaient peu aux brutes chargées de l’expédition punitive, et même ceux qui n’étaient pas de la révolte furent aussi victimes de la boucherie. Sarah avait dû à sa chance insolente, si toutefois on peut parler de chance en pareilles circonstances, le fait d’avoir la vie sauve. Elle jouait avec quelques gamins à quelques centaines de mètres des huttes, dans l’eau du petit ru. Quand le sol gronda des sabots de la cavalcade, ils se cachèrent d’instinct, assistèrent de loin, hébétés et choqués, au début du massacre puis s’enfuirent se cacher dans l’épaisseur de la forêt avoisinante.
Y survivre n’était pas évident, s’organiser encore moins, et après une première nuit pendant laquelle la solidarité et le chagrin soudèrent le petit groupe dans un élan de douleur, les premières dissensions apparurent, certains voulaient aller ici, d’autres là, certains, même voulaient aller demander pardon au seigneur, et pendant ce temps-là la faim gagnait les petits ventres.
Et puis, ils ne surent jamais qui les attaqua, ce fut bref, violent, sans cruauté excessive, ceux qui commirent le forfait emportèrent les cadavres. Sarah ce jour-là eu la deuxième « chance » de sa pauvre vie. Envoyée par ses petits camarades suite à un tirage au sort à la courte paille dans un arbre y dénicher des œufs d’oiseaux, elle assista impuissante à la tragédie. Elle resta longtemps sur sa branche, malade de rage et de haine. Seule la fatigue de la position la fit redescendre, mais elle ne luttait plus, elle avança vers n’importe où, attendant résignée, la rencontre avec la créature qu’elle soit humaine ou non qui lui enlèverait sa pauvre vie…
C’est alors que la « sorcière » la recueillit !
Voir à présent la sorcière partir vers un sort sans doute inéluctable la laissait dans des sentiments partagés. Certes en l’hébergeant dans sa cabane, elle lui avait sauvé une vie qui ne valait plus grand chose, et Sarah lui en fut infiniment reconnaissance, elle crut que la sorcière allait remplacer cette mère qui ne méritait pas l’injuste sort que lui avaient infligé les soldats du baron.
Non pas que Marthe, « la sorcière » fut méchante, cela aurait été plus simple. Mais elle ne manifestait même pas une parcelle d’affection. Ce qu’elle voulait c’est transmettre son savoir, plus même, façonner un être dans sa manière à elle de voir les choses et de comprendre le monde.
Cet apprentissage n’était pas toujours évident, et parfois la sorcière la punissait, les gifles étaient courantes, mais parfois elle avait aussi droit aux coups de badines sur son cul dévoilé, et même aux bouquets d’orties. Sarah ne s’était jamais rebellée face à ses punitions, estimant la plupart du temps qu’elle les méritait, à moins qu’elle y trouvât aussi un trouble plaisir inconscient à se les laisser infliger !
De cette éducation, la jeune apprentie en prenait et en laissait, et tout compte fait en avait pris pas mal, mais ce qu’elle avait détesté c’est qu’en échange de cette initiation qu’elle n’avait en aucun cas demandée, elle devait en contrepartie servir de bonne à tout faire (et dans tous les sens du terme) à sa logeuse. Passe encore d’aller ramasser des champignons et des myrtilles, de relever les pièges à lièvres… Laver le linge dans l’eau froide de la rivière n’était guère agréable, mais se servir de son corps comme monnaie dans des transactions dont elle ignorait les tenants et les aboutissants la révoltaient. Le fait de ne savoir où aller l’empêcha de fuir, quelques coups de verges sur les fesses l’incitèrent à limiter ses ronchonnements et elle appliqua l’un des principes de son étrange préceptrice : « quand quelque chose ne te plaît pas, essaie d’y trouver au moins un côté agréable. »
C’était plus facile à dire qu’à réaliser… Après que le premier l’eut prise par devant et par conséquent dépucelé, puis par derrière, la sorcière laissa d’abord passer l’orage de son ressentiment puis lui expliqua que non seulement ce ne devait pas être une corvée mais qu’elle pouvait même y trouver certains plaisirs. Elle n’insista cependant pas.
Sarah avait fini par s’accommoder de cette situation, et elle était devenue experte dans l’art des pratiques interdites. Désormais elle savait se régaler d’une bonne bite bien juteuse dans la chaleur de sa bouche ou dans l’étroitesse de son cul.
La sorcière crut lui apprendre comment prendre elle-même cette fameuse jouissance, mais Sarah ne l’avait pas vraiment attendu pour cela… Ce qu’elle ne comprenait pas c’est pourquoi les hommes étaient incapables de lui donner ce plaisir qu’elle pouvait se donner elle-même.
– C’est la nature des hommes, ils croient nous connaître, mais ils ne nous connaissent pas. Nous avons cet avantage sur eux…
Et puis un jour la sorcière l’informa que le partenaire serait une femme. Sarah se rebella d’instinct, mais de façon bien formelle.
– Elle veut juste te caresser, et elle est très douce !
– Ça ne me plait guère !
– Tu n’en sais rien, tu n’as jamais essayé, et lave-toi bien les pieds !
– Les pieds ?
– Ben oui, les pieds.
Un plan, un plan bien construit, bien solide, qui lui permettrait de partir, d’échapper à tout cela… Des hommes, puis maintenant une femme, il y aurait quoi après ? Un bouc, un ours, une troupe de soudards ou le démon en personne ?
Le visage de l’inconnue était masqué par un foulard de soie dévoilant uniquement les yeux et la bouche. La surprise fut de taille, la voix douce et suave de l’inconnue eut raison rapidement de son parti-pris renfrogné. Les caresses furent longues, sensuelles, agréables, elle les rendit donc. L’échange fonctionnait et pouvait aller plus loin.
– C’est la première fois que tu es au lit avec une femme ?
– Forcément ! Répondit Sarah (mais au sens propre du terme)
– Tu es belle !
– Si tu le dis !
La belle dame se contenta de caresser sensuellement Sarah, se satisfit d’affleurements sur les bras, les cuisses et le ventre. Puis elle s’enhardit légèrement, éprouvant la douceur et la rotondité ses seins avant de tenter un bout de langue sur le téton. La jeune fille fut surprise quand l’inconnue après lui avoir embrassé chastement le pied, vint lui lécher les orteils du pied gauche avec une certaine frénésie.
– Il sont jolis tes pieds !
– Ah ?
Et après le pied gauche, ce fut le pied droit, une longue lèche assez baveuse. Elle revint ensuite aux seins et cette fois la pression de la bouche sur les tétons se fit plus entreprenante au point que Sarah en eut un premier frisson, puis un second.
– Mes caresses te déplaisent ?
– Non, ce n’est pas désagréable !
– Alors, tu vois, tout ira bien !
– Tout finit par passer, dans une heure, tu ne seras plus là, je penserais à autre chose !
– Dans une heure ? Si tu pouvais te souvenir de mes caresses !
– Je n’ai pas beaucoup de mémoire !
– Tu te donnes parfois du plaisir toute seule ?
– « Elle » a dû te le dire !
– Si tu te donnes du plaisir avec tes mains, ces mains peuvent aussi en donner aux autres !
– Je ne comprends pas, tes mains ne te suffisent pas !
– Non, parce que quand je le fais toute seule, je n’ai pas un joli petit minois en face de moi, un joli corps que je peux caresser, qui me caresse aussi !
– Bon alors je fais quoi ?
– Fais-moi avec tes mains ce que tu te fais, toi avec les tiennes !
– Je trouve ça bizarre !
– Si tu ne veux pas, tant pis, on en reste là, je reviendrais dans une semaine, et j’espère que tu auras changé d’avis !
– Ouais et en attendant je vais recevoir une correction !
– Pas du tout, la sorcière comme tu l’appelles, n’en saura rien, ce sera notre secret ! Alors d’accord tu préfères réfléchir ?
Sarah ne sut jamais si la gente dame bluffait, mais l’honnêteté apparente du marché l’incita à lui faire confiance. Aussi ne protesta-t-elle plus quand la main de l’inconnue s’aventura dans sa minette.
– Regarde comment je fais… non là tu ne vois rien, mets un coussin sous ta tête, laisse-toi aller, et ensuite c’est toi qui me donneras du plaisir.
Trois doigts allaient et venaient dans la chatte de l’apprentie sorcière lui provoquant des ondes de plaisirs et des gémissements lascifs. L’endroit ne tarda pas à s’humidifier, du coup la masturbation exercée par l’inconnue s’accompagnait désormais d’un insolite bruit de clapotis. L’autre main ne restait point inactive et venait pincer le téton de la jeune femme qui se pâmait d’aise.
Alors d’un coup, sans crier gare, la bouche de la belle inconnue vint remplacer les doigts, et après s’être régalé du miel qui l’imbibait, elle se mit à lécher, là où il fallait, juste sur le petit bouton d’amour, ne pouvant se retenir Sarah manifesta bruyamment sa jouissance.
L’inconnue attendit quelques instants que la petite sorcière reprenne ses esprits, puis approcha son beau visage du sien, les bouches se rapprochèrent, les langues se rencontrèrent, une folle passion les animaient toutes deux.
– A ton tour ! Proposa la belle.
Sarah n’était plus en état de refuser, mais elle s’étonna que cette femme mystérieuse se couche sur le ventre et non sur le dos. Evidemment la pose avait l’avantage de mettre en valeur un fessier magnifique à la peau laiteuse, mais comment opérer.
– Lèche-moi mon petit trou, j’adore ça !
Il eut été indécent de la part de Sarah de discuter une proposition d’une personne qui venait de lui donner tant de plaisir, aussi comme dans un rêve, écarta-t-elle les deux magnifiques globes afin d’accéder au petit feuillet brun et fripé qui semblait la narguer.
Elle approcha son visage, langue en avant, rencontra une saveur légèrement âcre mais non désagréable et commença à léchouiller tout ça, du coup l’anus se mit à s’entrouvrir.
– Un doigt ! Dit l’inconnue.
– Plaît-il ?
– Tu te mouilles un doigt et tu me l’enfonces dans le troufignon !
– Ah ! Répondit simplement Sarah en faisant comme demandé.
– Hum, j’adore ça, remue le bien maintenant, essaie de mettre un deuxième doigt, voilà comme ça, remue bien ! Oh que c’est bon !
Cette petite fantaisie dura plusieurs minutes aux termes desquelles, la dame se retourna en demandant que l’on s’occupe maintenant de sa chatte.
Sarah y plongea son visage et vint lécher l’endroit trempée comme une soupe. Elle crut d’abord que l’inconnue s’était pissée dessus, mais elle connaissait le goût de l’urine, ce n’en était pas. Alors elle lécha consciencieusement trouvant la saveur subtile.
– Plus haut ce sera encore meilleur !
Effectivement, en se masturbant Sarah avait pu constater qu’un petit bouton en haut de la chatte était plus sensible que le reste, elle n’en avait pas parlé à Marthe, se disant qu’elle était peut-être victime d’une malformation incongrue. Elle apprit donc ce jour-là que toutes les femmes possédaient un clitoris et que le tripoter donnait beaucoup de plaisir.
En effet quelques dizaines de secondes après avoir commencé à butiner le bouton d’amour de l’inconnue cette dernière jouissait dans un raffut infernal à tel point que la sorcière vint regarder discrètement si tout allait bien.
Une nouvelle fois les deux femmes échangèrent un doux baiser, mais l’intimité ne dura pas longtemps, il fallait que la belle dame reparte.
« Vivement qu’elle revienne ! » se dit Sarah
Retour au présent
Il n’était pas impossible que les soldats la recherchent. Elle savait où se cacher. Deux caches bien différentes, l’une était une sorte de gros terrier perdu au beau milieu d’une fosse en contrebas, et dissimulé dans la ronce. Quelques pièges disséminés sur son chemin ainsi que des leurres destinés à tromper les chiens permettaient de sécuriser l’endroit. Par contre il n’était pas confortable et ne servait pas à grand-chose en plein hiver, sauf à s’y cacher quelques heures… Mais nous étions en été… Sinon il y avait autre chose de beaucoup moins rustique, mais aux contreparties peu ragoûtantes… nous en reparlerons plus loin.
Sarah se cacha dans le terrier quatre jours et quatre nuits, ne sortant que pour boire au ruisseau et s’alimenter de baies sauvages. Un plan germait, mûrissait, elle l’appliquerait bientôt. Avec tout ce qu’elle savait, elle pouvait manigancer, intriguer, trouver sa place dans ce monde qui n’était pas fait pour elle. Mais pour cela il lui faudrait des complices, il lui faudrait aussi s’éloigner de ces lieux trop risqués où si elle était arrêtée par les gens d’armes, son sort finirait par rejoindre celui de la « sorcière »… sur un bûcher !
Sarah regarda sa main. Cette bague la serrait un peu et elle avait du mal à s’y habituer. C’était un cadeau de l’inconnue masquée.
« Si un jour les gens d’armes te prennent, montre-leur cette bague, ils t’accuseront de vol alors voilà ce qu’il te faudra dire… »
Cette femme mystérieuse était revenue une dizaine de fois. Elle avait troqué sa cagoule contre un loup assez conséquent mais qui permettait de laisser libre la partie inférieure du visage. Elle dévoilait ainsi le bout de son nez en mettant en valeur sa belle bouche aux lèvres de fraises. Les rencontres devenaient plus hardies, c’était complètement nues qu’après avoir usé de folles caresses sur tous les endroits de leurs corps, elles s’installaient chacune visage contre sexe pour de la langue, faire venir leur jouissance. Sarah se persuada assez vite que la sorcière épiait leurs ébats et s’en régalait. Non seulement cela ne l’importunait pas, mais elle ressentait de la fierté de savoir maintenant si bien faire et de pouvoir le montrer.
A ces évocations, l’apprentie sorcière ressentit un picotement caractéristique entre ses cuisses, l’appel du plaisir, celui-là même qu’on lui avait enseigné de ne point refuser. Alors Sarah s’allongea le plus confortablement possible – et ce n’était guère évident dans ce trou – écarta les jambes et dirigea sa main vers le fouillis de ses poils. Tout mouillé là-dedans. Elle porta sa main trempée sous ses narines ! Elle appréciait d’ordinaire le mélange de ses odeurs intimes, mais aujourd’hui c’était décidément trop fort. La sorcière lui avait appris à se laver, à s’oindre d’onguent afin d’éviter les puces et autre bestioles gratteuses.
Elle n’avait pas eu trop le temps ces jours-ci… Mais l’excitation ne désarmait pas pour autant, le corps de l’inconnue envahit son esprit lui donna la chair de poule, alors violemment elle se dépoitrailla et tandis que sa main gauche allait d’un téton à l’autre, le pinçant, le tirant, le tordant, le serrant, le tortillant… la droite se frottait contre sa vulve, effleurant à chaque passage son bouton de plaisir et chaque fois un peu plus… Et ce jusqu’à ce que ce petit organe de chair réclame l’exclusivité de ses caresses.
Alors frénétiquement elle fit frotter l’intérieur de son majeur et de son index, collés l’un à l’autre, de plus en plus vite. Quand elle sentit l’orgasme arriver, en un réflexe, elle se retourna en finissant les fesses en l’air et le visage dans le foin afin d’étouffer le vacarme de sa jouissance. Elle s’endormit peu après.
Sarah grimpa sur un arbre, un très grand arbre, et scruta l’horizon, rien, il n’y avait rien, et ce n’est qu’après plusieurs heures qu’elle aperçut la petite troupe. Elle était à la lisière de la forêt et s’apprêtait à s’y enfoncer. Ce n’était pas pour elle, la troupe était certes en armes mais ne paraissait pas d’allure à en découdre. Plutôt s’agissait-il d’une escorte ou d’une mission lointaine, mais alors pourquoi traverser la forêt… et bien tout simplement parce que pour qui la connaissait cela signifiait un bon raccourci. Jadis la forêt inspirait peu confiance et les gens du coin, fussent-ils soldats, préféraient la contourner, la pensant ensorcelée. Mais le baron avait fait venir des hommes en armes des régions bien plus au Nord. Eux n’avaient pas ces frayeurs… Pas encore…
« Les idiots, ils vont se perdre, là-dedans ! »
Elle attendit qu’ils pénètrent, Elle pouvait les suivre, les devancer, courir à leurs côtés, ils ne s’apercevaient de rien. Tout juste les chevaux poussaient-ils des hennissements que leurs cavaliers avaient tôt faits de faire taire !
A un moment elle regarda la petite compagnie de plus près. Le chemin de terre est étroit, permettant juste le passage d’une carriole, les soldats avançaient donc en file. Elle repéra parmi eux, un homme à pied, une espèce de jeune benêt, le menton en galoche et l’air satisfait. Il ne fallait pas non plus qu’il soit trop lourd… Oui ce serait celui-là ! Elle était maintenant maîtresse de son destin !
La pierre qu’elle avait depuis longtemps choisie possédait des angles acérés. Il suffisait de savoir la lancer. Mais cela elle savait parfaitement le faire. Quand on sait chasser des lapins ou des oiseaux à coups de pierres, alors un homme vous pensez bien !
– Aie !
Le benêt la reçut juste en dessous du mollet !
– Gardes à vous ! On nous attaque !
A ces mots, le sergent vociféra des ordres, et les hommes se mirent en cercle, armes aux mains.
– Montrez-vous bandes de lâches ! Gueula-t-il à l’adresse des nuages.
Son attitude était débile, il était bien évident que si guet-apens il devait y avoir, ce serait non pas des pierres qui auraient été envoyé sur les soldats mais des flèches en pleines poitrines. Après quelques minutes où il ne passa rien, la logique militaire traditionnelle « j’ordonne d’abord, je réfléchis après » entra en jeu. Le sergent vint s’enquérir de la blessure de notre valeureux benêt, puis fit avancer ses hommes en rayons dans les fourrés sur une cinquantaine de mètres. Sarah avait bien sûr détalé depuis longtemps et observait la scène depuis un arbre fourchu.
Le gradé à défaut d’autres explications finit par conclure à une chute de pierre accidentelle, ne voulant montrer à personne sa crainte que les ragots concernant l’aspect maléfique de la forêt se révèlent exacts. Et ils repartirent…
Le grand benêt, lui commençait à souffrir, et à avoir du mal à marcher. Inexorablement il se traînait en queue de troupe, cent coudées le séparaient à présent des autres. Sarah jugea le moment propice de lancer la deuxième pierre. Celle-ci était ronde, n’était point faite pour blesser, mais pour assommer. Bien visée, elle envoya notre jeune soldat dans les hautes terres de l’inconscience.
A suivre
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