Lundi 23 mai 2016 1 23 /05 /Mai /2016 05:10

Chanette 9 Merci, petit Fouillis ! 2 Narva par Chanette

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2 – Narva

 

Chapitre 6 – Narva, Estonie

 

Je me suis habillée le plus simplement du monde, jeans, et tee-shirt blanc ! Marc m’explique le programme, en gros visite de  » Domination Land  » (puisque c’est comme ça que ça s’appelle) puis après on passe la frontière russe et on visitera St-Petersburg, d’où nous prendrons l’avion du retour. Je ne vous raconterais pas le voyage : Avion jusqu’à Tallinn la capitale estonienne (avec changement à Stockholm) puis train (un vrai teuf-teuf jusqu’à Narva, de l’autre côté du pays, à la frontière russe. Marc et Cécile avaient probablement fait une bringue d’enfer la nuit d’avant et passèrent le plus clair de leur temps à ronfler. Ce qui fait que je me suis pas mal emmerdé, j’aurais dû emporter mon baladeur, on oublie toujours quelque chose ! A Narva mes deux lascars louent une voiture pour aller visiter le machin. Ils sont enfin réveillés, mais pas très causants. Je demande quand même, histoire de meubler le silence, comment ils pensent organiser la visite de St Petersburg, Et puis j’aurais bien visité Narva, ça à l’air mignon ; Marc me répond qu’on improvisera, qu’on ne pourra pas tout faire et qu’il y a plein de choses à voir. Je leur parle alors du Kirov ! Ils ne connaissent pas ! Des rustres ! Encore des gens pour qui le sommet de l’expression musicale doit être Johnny Hallyday ! Tant pis on s’en remettra ! Marc a eu la galanterie de me laisser le siège passager à l’avant. Je jette un coup d’œil dans le miroir de courtoisie ! Bizarre, Cécile m’a l’air anxieuse, angoissée, pas dans son assiette, elle n’arrête pas de se mordiller les doigts, le regard dans le vague ! Bizarre je vous dis !

 

On finit par arriver !

 

– Ça a l’air un peu austère, c’est un truc qui date de l’Union Soviétique, c’était à l’armée, je ne sais pas ce qu’ils foutaient là-dedans, mais c’était super bien protégé ! Ils doivent faire prochainement des travaux pour rendre l’accueil un peu plus sympa ! Me prévient Marc !

 

Effectivement on rentre par une immense porte métallique, genre porte de garage, et on se retrouve dans un sas. Nouvelle porte métallique, puis nous voilà dans une cour. La voiture stoppe. Marc descend, m’ouvre la portière, je descends à mon tour. Trois personnages semblent s’approcher !

 

– Attendez-moi, je vais me garer là-bas ! Me dit alors Marc, se repositionnant au volant. Je le vois faire demi-tour ! La porte du sas s’ouvre, la voiture s’engouffre ! Je n’y comprends rien ! Pourquoi aller se garer dehors ? La grille se referme à nouveau !

 

Une bonne femme s’approche de moi, une espèce de géante, tout de noir vêtue, avec un fort accent flamand !

 

– Vous voilà prise au piège ! Me dit-elle ! Vous êtes prisonnière ici ! Il n’y a aucun moyen de sortir ! Suivez-moi gentiment, c’est ce que vous avez de mieux à faire… On va tout vous expliquer… je ne voudrais pas être obligée de demander à ces messieurs d’employer la force !

– Non, mais attendez, c’est une blague ou pas ?

 

Je devais être à ce moment-là blanche comme une craie !

 

– Allez, venez !

– Mes affaires, où sont mes affaires ?

– Ils vous serviront plus à rien !

 

Je fais le calcul, mon appareil photo, mon parfum, mon caméscope, mes affaires de toilettes… rien d’irrémédiable, je ne réalise pas encore ! Il est évident qu’on en veut à ma personne, mais je n’en conçois pas encore bien la gravité !

 

– Ecoutez ! Je suis citoyenne française ! Si vous m’emmerdez, je porte plainte au consulat, et pour l’instant je n’ai pas envie de rigoler, et je veux sortir d’ici !

– Allez-y, portez plainte ! Mais il faudra déjà la trouver la sortie !

 

Affolée, je regarde autour de moi, il y a un type de plus que tout à l’heure, et celui-ci tient un énorme dogue en laisse ! Mon envie irraisonnée de me mettre à courir est tout de suite étouffée dans l’œuf !

 

– Bon attendez, on peut peut-être s’arranger ! Mais il faut absolument que je sorte d’ici !

 

Mon cœur bat à cent à l’heure, je commence à réaliser. Marc et Cécile sont donc effectivement des rabatteurs pour un bordel estonien ! Le seul détail qu’ils ont volontairement oublié de m’indiquer c’est que les filles y étaient séquestrées ! Et moi comme la reine des connes je suis tombée dans le piège ! Mais que faire, putain, que faire ? Il y a sûrement une solution !

 

– Venez ! M’ordonne à nouveau la géante en m’attrapant le bras.

– Ta gueule ! Toi, tu ne me touches pas ! Vous ne savez pas à qui vous avez affaire, j’ai des relations, si vous ne me libérez pas tout de suite, vous allez avoir des problèmes !

 

Je reçois une gifle en pleine poire ! Oh ! Mais c’est que je ne vais pas me laisser faire par cette maquerelle surdimensionnée, je me jette sur elle, en ayant conscience que je fais une belle connerie. Effectivement nous roulons un moment toutes les deux dans la poussière. Les deux gorilles me font lâcher prise, et m’embarquent sans ménagement à l’intérieur du bâtiment ! On me menotte les mains derrière le dos ! Ça va mal, ça va très mal !

 

On me conduit, on me tire plutôt vers un bureau immense. La bonne femme nous précède, congédie l’un de mes anges gardiens et vient me toiser ! Je lui crache à la gueule ! Nouvelle gifle !

 

– Toi, ma salope, on va te mater !

– T’auras du mal !

– Non, c’est très facile ! Dans cinq minutes tu ne seras plus qu’une loque en train de pleurnicher.

 

Je ne suis pas vraiment rassurée ! Bien que s’ils veulent de gentilles animatrices, je ne voie pas vraiment l’intérêt ni de les abîmer ni d’en faire des rebelles ! Alors ça voudrait dire… Des idées affreuses me traversent l’esprit… Un endroit où on fait subir les pires sévices aux filles devant un parterre de sadiques. Ma vie est donc sans doute en danger…Je jette un coup d’œil sur l’endroit, il est évident que la géante doit être là ou l’une des responsables de ce bordel ! Il y a un canapé en cuir qui a dû coûter une fortune, un équipement de home cinéma, et même une vraie cheminée dans laquelle crépite un feu de bûches. La salope a récupéré mon sac à main ! Elle le vide sur le bureau sans ménagement, met d’un côté tout ce qui ressemble à du papier. Et jette carrément à la poubelle, le reste : le rouge à lèvre, le miroir, le briquet, les cigarettes et même le téléphone portable ! Mais elle est cinglée ! Faut l’enfermer ! Elle me regarde avec un petit sourire sadique et ordonne quelque chose au gorille. L’ordre n’est malheureusement pas en russe (je comprends un peu la langue) mais probablement en estonien !

 

Le mec s’avance vers moi ! Il a une paire de ciseau dans les mains, il commence à me massacrer mes fringues, je me débats autant que les menottes me le permettent, mais j’ai la trouille des ciseaux, je le laisse alors faire ! Le tee-shirt pas cher et le jeans c’est pas grave, mais l’ensemble slip soutien-gorge haut de gamme de chez Aubade, c’est pareil ! Connard ! On me laisse mes bagues et bracelets, mais exit la chaîne de cou, exit la chaîne de taille ! Je suis tombée chez les dingues !

 

– Monte là-dessus !

 

Me voilà à poil. On me fait monter sur un pèse-personne ! Le mec énonce le résultat, la maquerelle note ! Charmante ambiance !

 

– Grosse pute ! Me dit l’armoire à glace avec une moue de mépris !

– Gros con !

 

Il ne répond pas…

 

…mais m’envoie une gifle, encore une ! Et celle-ci est suivie d’un coup dans l’estomac ! Oh le salaud, le truc qui fait vachement mal et qui ne laisse pas de trace, je me tords de douleur, je m’écroule à terre, me ramassant mal à cause de mes poignets entravés, j’ai envie de vomir, ça serait peut-être bien que je le fasse ! Ne pas craquer, ne surtout pas craquer, leur montrer que je suis forte !

 

– C’est tes papiers personnels, ça ?

 

Question idiote, elle le sait très bien que c’est mes papiers ! Mais je réponds oui quand même, alors elle en prend le paquet et envoie tout cela dans les flammes de la cheminée !

 

– Tu n’es plus rien maintenant, tu n’existes plus !

 

Alors je craque !

 

Ben, oui c’est moche, je voulais faire la forte, je craque comme une allumette, je pleure, je chiale, à poil par terre, et l’autre salope qui ricane… à ce moment-là, je ne sais même pas son nom, mais je suis sûre d’une chose, je la tuerais !

 

– Allez fous-moi le camp ! Un jour tu viendras me bouffer dans la main… comme les autres !

 

On se raccroche à ce qu’on peut, même dans les pires circonstances. Elle a dit « un jour, tu viendras… » ça veut donc dire qu’on a pas l’intention de me trucider… et puis ce « Fous-moi le camp »… Un moment, juste un moment j’ai repris espoir, cru qu’on allait me libérer ! Non ! Une nana s’approche de moi, c’est une grande blonde, assez forte, je dois être au pays des géantes !

 

– Allez viens, je vais te montrer ta chambre !

 

Je la suis comme un zombie, je suis toujours menottée, je me demande si je peux tenter quelque chose, plus par instinct que par raison, le gorille suit derrière à cinq mètres. Mais quoi faire ? Foncer dehors… les chiens… L’impossible sas de sortie… Attendre ! On me montre ce qui sera ma chambre ! Ça pourrait être pire, ce n’est pas trop spartiate, pas trop petit, il y a une salle de bain individuelle, des chiottes, et puis une télé qui semble d’une autre époque. Des tableaux, ou plutôt des croûtes assez immondes… Combien de temps devrais-je donc les supporter ?

 

– Je m’appelle Edita ! Me dit la blonde !

 

Son français est très approximatif, mais je comprends !

 

– Ah ! Enchantée ! J’aurais préféré qu’on fasse connaissance dans d’autres circonstances !

– Pourquoi ? Je te plais ?

 

Quelle conne ! Je ne réponds même pas ! Dans d’autres circonstances j’aurais sans doute trouvé ce visage ravissant et ces grands yeux bleus plutôt jolis, mais pour le moment je la trouvais moche comme un pou et la détestait !

 

– Toi aussi tu t’es fait avoir ! Il ne faut jamais faire confiance à qui que ce soit, et ici c’est encore pire ! C’est la première chose à retenir ici !

– Ça tombe bien ! Justement, je n’avais pas l’intention de te faire confiance !

– Hein ?

– Laisse tomber !

– Le deuxième, c’est qu’il y a une façon de sortir d’ici ! C’est assez compliqué, mais ça existe, il ne faut pas que tu perdes espoir, il faut que tu attendes le moment propice !

 

Pourquoi me dit-elle ça ? Je me demande si elle est sincère ou si c’est de l’action psychologique, mais je décide de ne pas me creuser la tête, je suis persuadée que j’aurais la réponse bientôt ! Cela dit, je ne souhaite pas non plus paraître trop idiote !

 

– Si tu connais le truc pour sortir, pourquoi tu n’en profite pas ?

– Mais je ne suis pas prisonnière, moi !

– Ah ! Et quel intérêt tu as à me dire ça ?

– Je ne suis pas d’accord avec ce qui se passe ici ! Mais c’est bien payé ! Alors je reste, je ne suis pas parfaite ! Mais on pourrait fonctionner autrement, toute une partie du budget est basée sur la surveillance, on pourrait économiser tout cela et payer les filles en échange et les rendre libres. Le domaine y perdrait dans un premier temps, mais c’est de l’investissement, on gagnerait en efficacité ! Mais ce n’est même pas la peine de discuter, ici c’est la mafia russe qui tire les ficelles ! Ils ne savent raisonner qu’en matière de rapport de force !

– Et c’est quoi le truc pour sortir ?

– Je ne vais pas te le dire ! J’ai pas envie non plus de me faire virer, de toute façon pendant deux ou trois mois tu ne pourras rien faire ! Si tu restes complètement passive, tu es foutue, c’est à toi de chercher, aide-toi, le ciel t’aidera ! Bon demain je vais commencer ton instruction, ce sera assez simple ! Et après, tu devras commencer à bosser ! Surtout garde espoir ! Ne reste pas seule, fais-toi des copines mais méfie-toi-en ! Certaines mouchardent pour se faire bien voir ! On va t’apporter un plateau repas ! Après tu essayeras de dormir ! En fait, tu vas dormir très mal ou pas du tout, c’est parfaitement normal, hélas ! Demain ça ira déjà mieux, on s’habitue à tout, malheureusement !

 

Je l’interromps ! Une idée folle !

 

– Faut absolument que je sorte, sinon ma pauvre mère va s’inquiéter, elle est très vielle, faut être humain quand même !

– Arrête avec ça ! D’une part, ils s’en foutent et d’autre part leurs rabatteurs choisissent des filles sans familles, sans attaches, célibataire…

 

C’est pas vrai, ces salauds avaient été jusqu’à faire une enquête préliminaire…

 

– Bon, je te laisse le règlement, tu devras le lire et le signer ! Mais tu peux attendre demain, c’est assez dépriment ce truc, et puis il faut en prendre et en laisser ! Allez Tchao ! Ah ! La fermeture des portes est télécommandée depuis le central ! Les premiers temps tu seras enfermé dans ta chambre pour la nuit, Il n’y a aucun moyen de sortir ! Il y a un bouton d’urgence mais c’est vraiment pour les urgences, sinon les gardes vont te faire ta fête ! Bonne nuit ma puce, je reviendrais te voir demain… Et surtout ne perd pas espoir !

 

Par confort intellectuel, je préférais ranger l’attitude de cette nana au plan de l’action psychologique, après m’avoir démoli (et avec quelle efficacité) voilà qu’on me redonnait des espoirs complètement théoriques. Je ne touchais pas au plateau repas ! La crise de nerf je la fis sur mon lit ! La nuit fut longue, agitée, sans réel sommeil. Au petit matin j’aurais peut-être dormi ! Une nénette très jolie, encore une autre se pointa avec les petits déjeuners ! Des yeux bleus, une peau laiteuse, de belles formes, un joli visage avec une belle bouche et un nez bien ourlé, de magnifiques cheveux bruns tombant en cascade.

 

– Salut ! Moi c’est Lydia ! Ne me regarde pas méchamment, on est dans la même galère !

– Salut !

– Le petit déj’ se prend dans la salle commune ! Sauf pour les punies, les cas et les nouvelles ! Ne meurs pas de faim, c’est interdit par le règlement !

 

Si c’est de l’humour, ça me paraît bien lourd !

 

– T’aurais pas une clope, l’autre saleté m’a jeté mes cigarettes !

– Les clopes aussi, c’est interdit !

– Non, mais c’est pas vrai ?

– On rediscutera de tout ça si tu veux, il faut que j’y aille !

 

Elle me fait un beau sourire et disparaît. J’avais plus soif que faim, le sale goût de l’eau du robinet ne m’avait pas désaltéré cette nuit. Alors j’avalais le café noir ! Par défi, moi qui adore le café au lait, je décidais que je n’en reboirai que le jour où je serais libre ! Le breuvage me fit malgré tout retrouver un soupçon d’appétit et je grignotais les galettes de miel et de confiture qui encombraient le plateau. En même temps, je parcourais le « règlement ». Je ne l’avais pas fait la veille au soir, persuadée que j’étais qu’il ne m’apporterait rien de neuf ! En fait c’était un catalogue d’interdictions assez surréalistes ! Interdit d’avoir des relations sexuelles avec le personnel, interdit de modifier son poids soit en se gavant, soit en se privant, pour ne parler que des trucs les plus bizarres ! Et puis effectivement, interdit de fumer… Des tarés, des tarés trop graves !

 

J’attends, je ne suis plus rien, je n’existe plus, on m’a volé mon identité ! Je pense à mon chat ! Pauvre bête pauvre petit fouillis ! Combien de temps la voisine va-t-elle le nourrir avant de finir par le faire euthanasier ? Cette pauvre bête ne mérite pas cela, je pleure !

 

Je n’ai dit à personne où j’allais, j’aurais dû prévenir les copines ! Pour moi ce n’était qu’un week-end ! Je redoutais un accident d’avion, et je suis tombée sur un réseau de traite des blanches, faut-il que je sois conne !

 

Chapitre 7 – Isabelle !

 

Cette nana est en train de bouleverser ma vie ! Je deviens folle, j’ai scanné sa photo je l’ai mise en fond d’écran sur mon ordinateur de bureau ! Je suis parfaitement lucide, je sais ce que je fais. Elle n’attend pas après moi ! Je n’ai aucun espoir de pénétrer sa vie de façon durable ! La seule chose que je puisse attendre c’est que nous fassions l’amour encore une ou deux fois ! Et que je conserve ce souvenir longtemps, longtemps… En arrivant chez elle vendredi soir, j’ai cru qu’elle allait me jeter ! Quand elle m’a proposé de revenir aujourd’hui j’ai failli en mouiller ma culotte ! Elle fait ça pourquoi ? Il est clair qu’elle n’en a rien à foutre de moi, sauf peut-être si les circonstances font que… c’est donc à moi de faire valoir les rares arguments que je possède ! Peut-être, après tout, que la situation évoluera ! Peut-être qu’un jour elle pourra m’aimer ! Non Isabelle ! Reste lucide, reste lucide ! S’aimer charnellement une seule fois encore tient déjà du miracle et ce miracle je le tiens ! Ne demandons pas l’impossible ! Quand même pourquoi cette proposition ? Pour ne pas l’avoir fait vendredi ? Aujourd’hui elle aura peut-être un autre prétexte, mal à la tête ou ses ragnagnas ! Non je n’y crois pas, cette fille est naturellement gentille ! Mais ce n’est pas une raison suffisante ! Ses impôts ! On s’en fout de ses impôts ! Quand je pense que je voulais la saquer !

 

Ce n’est même pas la peine que je déboutonne mon chemisier aujourd’hui puisqu’elle est d’accord d’avance ! En fait si, je vais le déboutonner, comme ça… pour le fun !

 

Pourquoi ça ne répond pas ? Je sonne, je tambourine ! Elle a peut-être été retardée ! Le chat miaule à l’intérieur ! Pourvu qu’il ne lui soit rien arrivé ! Je re-sonne, je re-tambourine ! Et voici la voisine qui finit par sortir !

 

– Ah ! Vous voulez voir madame D ? Elle devait rentrer lundi, mais elle n’est toujours pas rentrée ! Ça m’embête bien à cause de son chat ! Ce n’est pas son style, c’est une personne très correcte !

– Bon, je repasserais dans quelques jours ! Elle finira bien par rentrer !

 

Je griffonne un mot, et je disparais, la rage et la peine au cœur !

 

Chapitre 8- Prisonnière !

 

On m’a même pris mon nom, je ne m’appelle plus Chanette, mais Alexia ! Ça fait plus branché ! Pendant trois jours j’ai été en stage, ce qui veut dire que je ne faisais rien, me contentant de regarder ce que faisaient les autres ! Pas tellement différent dans les méthodes de ce que je pratiquais dans mon studio parisien, mais ce sont les contacts qui n’ont rien à voir, rien de cette complicité avec certains clients qui cassait la monotonie de la journée, ici il y a la barrière de la langue, et puis à quoi bon, le mec paye et ne reviendra jamais ou alors dans six mois ce qui revient à peu près au même ! On m’a attribué une panoplie de fringues très cuir, très sky, très vinyle, ça c’est pour le travail. Pour les périodes de détente, on m’a refilé des tee-shirts bleu-ciel marqués  » domination land  » Une horreur ! Je m’amuse à les enfiler à l’envers, j’attends qu’on me dise quelque chose ! Et puis des joggings gris souris ! Je n’aime pas les joggings ! On m’a donné des conseils de maquillage, on m’a conseillé (fortement conseillé) de me coiffer comme ci, comme ça, il y a une coiffeuse qui fait le tour des chambres, je suis hideuse, encore heureux qu’on ne m’ait rien coupé !

 

Passé le choc initial, l’existence est vivable si l’on peut dire ! Le travail est con, mais pas fatiguant et les clients ne nous touchent pas. La bouffe est à peu près (à peu près) correcte, mais ce n’est pas avec ce qu’il nous donne qu’on risque de prendre des kilos (et de toute façon c’est interdit !). Il n’y a que la nuit que les couloirs de nos chambres sont fermés électriquement, sinon on peut se balader dans le domaine quand on n’est pas occupé, mais pas partout, il y a plusieurs salles communes, une médiathèque, une salle de gym, mais pas de piscine ! Et dehors un espace nous est réservé, ils appellent ça l’enclos ! Charmant !

 

On peut papoter avec les autres filles. Mais les gardes sont bien là et nous le font sentir ! Fumer, je l’ai dit est interdit, ceux qui sont accros ont un mois pour arrêter, et elles doivent quémander clopes et feu auprès des gorilles qui ne se gênent pas pour nous jeter leur mépris à la gueule ! Si un jour je coince l’un de ces connards ! Passé le mois, si une fille est prise à cloper, elle est battue ! C’est marqué comme ça dans le règlement, c’est pas « punie », c’est « battue » !

 

J’ai beau retourner le problème dans tous les sens je ne vois pas bien comment m’échapper. J’essaie néanmoins d’échafauder des plans d’évasion, mais ça m’apparaît tout simplement impossible seule, la barrière d’enceinte doit faire huit mètres de haut et n’est pas accessible directement, il y a un grillage deux mètres avant, personne ne sait s’il est électrique ou pas ! Et puis il y a les chiens ! Non ! Peut-être une complicité, ou alors une prise d’otage, et dans ce dernier cas, il faudrait une arme efficace…

 

Le mercredi j’ai dû commencer « pour de vrai » comme disent les gosses ! En alternance avec une autre nana j’ai fouetté un mec jusqu’au sang, il était aux anges ! Tout ça pour rien du tout ! J’ai essayé de communiquer avec l’autre fille, rien à faire, pas un mot d’anglais et je cache le fait que je comprends le russe ! Tant pis ! Edita est venu me féliciter, il paraît que je fouette bien ! Ben oui, c’est ça le savoir-faire ! N’empêche, j’aurais été vendeuse en charcuterie, je ne serais pas ici en ce moment !

 

Je fais un tour dans l’enclos ! Il y a deux filles qui sont là dont Lydia, je m’en approche !

 

– Salut ! Me dit-elle. Alors ? C’est dur, hein ?

– Oui, mais bon, tu es passée par-là aussi !

– Tu travaillais où ?

– A Paris ! Et toi ?

– Amsterdam !

– C’est vrai qu’on peut sortir ?

– Je ne vois pas bien comment ! Ce truc appartenait à l’armée rouge ! C’est hyper protégé avec des alarmes partout !

– Et, ils nous gardent combien de temps ?

– On n’arrive pas à savoir, parfois il y a des filles qui disparaissent de la circulation, je pense simplement qu’on les transfère ailleurs.

– Tu veux dire que personne n’a été réellement libéré ? Mais c’est affreux !

– Non, il y a des filles qui se sont suicidées, et puis il y en une autre, ce n’est pas très vieux, elle s’est carrément défigurée avec de l’acide, je ne sais pas où elle a dégoté cela ? Bien sûr ils ne l’ont pas gardé, mais si ça se trouve, ils l’ont liquidé !

– T’es rassurante toi !

– Non réaliste !

– Et t’espère quoi ?

– Un jour, il y aura une plainte, quelqu’un viendra foutre cette organisation en l’air mais quand ? Dans un an, deux ans, dix ans ?

– Ou jamais !

– Non, pas jamais ! Il ne faut jamais dire jamais, la seule crainte qu’on puisse avoir, c’est que ça arrive trop tard ! Répond Lydia.

– C’est beau l’optimisme !

 

Je remarque seulement maintenant que Lydia me déshabille des yeux, et c’est sans transition qu’elle me pose la question :

 

– Euh, t’est bi ?

– J’étais ! En ce moment, je ne sais plus très bien !

 

Je craque ! Mes pensées sont obsédées par mon pauvre matou, est-ce qu’au moins la voisine a continué à s’en occuper ! Est-ce que je vais le revoir un jour mon petit fouillis ?

 

C’est Edita qui m’encadre comme elle dit, tous les matins elle me donne les instructions pour la journée, les clients que je dois faire, où est-ce que ça se passe, comment je dois m’habiller, avec qui je dois le faire, tout ça ! C’est elle qui surveille la bonne tenue de notre maquillage et de notre coiffure, elle regarde aussi si on ne se lasse pas aller ! Elle n’est pas méchante, elle fait ça comme si elle ferait autre chose ! Je me demande ce qu’elle fabrique ici ! C’est aussi à Edita que l’on demande si on a besoin de quelque chose. Je lui ai réclamé de quoi écrire :

 

– Ecrire à qui ? Ta lettre ne partira jamais !

– Non, je veux écrire pour moi, ça m’occupera !

 

Elle m’a apporté un cahier et un stylo !

 

Chapitre 9- Lydia

 

Je repensais à ce que me disait Edita sur la possibilité de sortir, ça me travaillait, plus j’y pensais plus il me semblait que cela n’était rien d’autre que de l’action psychologique ! J’avais lu quelque part que rester enfermé sans aucun espoir de sortie menait inéluctablement à la folie ! Finalement elle me paraissait bien primaire leur action psychologique. Je décidais d’en reparler à Lydia à l’occasion.

 

Ce soir-là, j’écrivais sur mon cahier dans ma chambre, j’étais juste habillé d’un tee-shirt (à l’envers comme d’hab et d’une petite culotte) on frappe, je ne me rhabille pas davantage, j’en ai plus rien à foutre ! J’ouvre ! C’est Lydia ! Elle rêve de me sauter, j’ai pas dit oui, j’ai pas dit non, je suis tout simplement dans un état psychologique qui m’éloigne complètement du plaisir, faudrait peut-être qu’elle le comprenne !

 

– Tu fais quoi ?

– Ben tu vois j’écris !

– T’écris quoi ? Un roman ?

– Presque ! Ce sont des histoires, les aventures de Chanette !

– Qui c’est Chanette ?

– C’était moi ! Je voulais te demander, quand tu es arrivée, est-ce qu’Edita t’as pondu un couplet sur le fait qu’on pouvait sortir d’ici ?

– Ce n’est pas Edita qui s’est occupée de moi. La fille m’a dit qu’il ne fallait pas perdre espoir et patati et patata, mais elle ne m’a pas dit qu’il y avait une solution ! De toute façon c’est du baratin !

– Je voudrais qu’on en reparle ! Insistais-je.

– De quoi ?

– Des solutions !

– A vrai dire je ne venais pas pour discuter de cela !

– Et ben moi, je veux qu’on en discute, après je me laisserais peut-être faire, on ne sait jamais !

– Je te l’ai déjà dit, il n’y a qu’une intervention extérieure qui pourra nous libérer ! On ne va pas tolérer ce machin indéfiniment.

– Et les autres filles qu’est-ce qu’elles en pensent ?

– A peu près la même chose… Ils y en a qui croient au feu ! Expliqua Lydia.

– Au feu ?

– Oui, imagine que tout crame, il y aurait les pompiers, tout ça, on en profiterait pour partir !

 

Elle ponctuait sa phrase de grands gestes des bras en papillotant des mains, sans doute pour mimer un incendie ! Elle est drôle parfois !

 

– Pourquoi on ne creuse pas l’idée ?

– Et pourquoi ils interdisent de fumer ? D’après toi ? Essaye de trouver un briquet, toi, sans passer par les gardes !

– On en maîtrise un a plusieurs, on lui pique son briquet et on fout le rif !

– Si les choses étaient aussi simples, tiens, je vais te raconter une histoire… Il y avait un gardien, un vrai sadique, tout était prétexte pour nous emmerder, il allait jusqu’à inventer des fautes qu’on n’avait pas commises, un salaud, enfin tu vois le genre ? Alors on s’est plaint. Ça n’a servi à rien ! Alors le mec s’est senti encouragé, il a multiplié les provocs. On en avait marre, plus que marre et certaines filles craquaient. Une fille a proposé de le coincer, elle s’appelait Manuela, alors on l’a coincé à dix, j’en étais, on l’a plaqué par terre devant le réfectoire, on s’est assises dessus, on a fait masse. Il est mort étouffé ! On était folle, sur le moment on ne s’est pas rendu compte de la portée de notre acte, on s’est dit qu’on allait toutes passer un sale moment ! Mais non, rien n’est venu ! Cette mort semblait arranger tout le monde, on a soufflé, on s’est alors dit qu’en s’unissant, on pourrait peut-être tenter quelque chose, mais les avis divergeaient, et une semaine jour pour jour après la mort du gardien, on retrouvait Manuela morte devant le réfectoire, morte exactement de la même façon que le gardien !

 

Un court sanglot accompagna la dernière phrase du récit de Lydia ! J’en attrapais la chair de poule !

 

– Et ben !

– Comme tu dis, ça veut dire qu’il a des mouchardes ici ! Des nanas débiles à qui on demande de rapporter tout ce qui se raconte, en échange on leur promet la liberté ! Sont vraiment trop connes !

– Tu prends peut-être des risques, je suis peut-être une moucharde !

– Et alors, je ne t’ai rien dit de secret !

– A moins que ce soit toi, la moucharde ?

– Ne rigole pas avec ça ! Il faut se méfier de tout le monde, mais parfois il faut prendre des risques sinon on ne vivrait plus !

 

Et tout en me répondant, Lydia, le plus simplement du monde retire son bas de jogging ! Je sens l’attaque venir ! Vite une diversion

 

– Et Edita ?

– Difficile à cerner, elle est très correcte, mais elle ne cherche pas à se lier, dés fois elle me dévore des yeux, mais comme le personnel n’a pas le droit de s’envoyer les filles… Tu les trouve comment mes cuisses !

– C’est des cuisses !

– T’es dure ! Moi je croyais qu’elles étaient belles !

– Dis donc Lydia ! Avant que j’arrive, tu faisais comment ?

– Je faisais comment quoi ?

– Tu t’envoyais qui ?

– J’aime le changement, j’aime la nouveauté…et puis je vais te dire, tu me fais flipper !

– Déconne pas, je ne suis loin d’être une star !

– Arrête, t’as vu ta frimousse ?

– J’aurais mieux fait de naître avec le pif de traviole, je ne serais pas là, en ce moment !

– On se fout à poil ?

 

Elle est un peu lourde la Lydia !

 

– Lydia ! J’ai pas envie ! Tu comprends ça !

– Je ne te plais pas ?

– La question n’est pas là !

– Tout à l’heure tu m’avais pourtant laisser entrevoir…

– Je sais, j’aurais mieux fait de me taire…

 

Elle se fout de ce que je lui réponds. Elle enlève son haut, elle n’a pas de soutien, ses seins me narguent, ils sont magnifiques, de belles poires en équilibre, mais mon intérêt pour eux est plus esthétique qu’érotique !

 

– Ils te plaisent !

– C’est pas mal !

– Caresses-les

– T’es chiante, je te dis que j’ai pas envie !

– Ecoute, Alexia…

– Je ne m’appelle pas Alexia !

 

La bourde ! Je me serais peut-être laissé faire, quelle idée de m’appeler par ce pseudo ridicule qui me rappelle que je n’ai même plus de prénom. J’ai soudain une boule dans la gorge ! Ça ne va plus très bien !

 

– Qu’est ce qui t’arrive ?

– Rien, un coup de cafard !

 

Je vais craquer, je vais craquer, je craque ! Et l’autre qui en profite pour me passer le bras sur les épaules

 

– On se calme, on se calme !

 

Et que je te tripote les avant-bras, et que je te les caresse. Elle n’ose pas me tripoter les cuisses, mais je sens que ça ne va pas tarder ! Mais qu’elle le fasse, puisqu’elle en meurt d’envie ! Au moins je servirais à quelque chose d’utile !

 

– Ça arrive, moi aussi au début j’ai pas mal craqué ! Ça m’arrive encore des fois mais c’est plus rare ! Allez, arrête, je ne veux pas que tu pleures !

– Pourquoi, ça contrarie tes plans ?

– Quels plans ?

– Plan plan et rantanplan !

– Hein ?

– Cherche pas, je délire !

 

Je me calme un peu ! Mais le résultat de ma mini crise, c’est que maintenant Lydia est collée contre moi sur le bord du lit, cuisse contre cuisse, avec ses nichons à l’air !

 

– Tu me les montre tes nénés ! Minaude-t-elle.

– Et qu’est-ce que ça va te donner de plus, un sein c’est un sein !

– C’est pas vrai, il y en pas deux pareils !

 

Je soulève mon tee-shirt trois secondes, lui exhibe ma poitrine !

 

– Voilà, tu les as vus !

– Tu parles ! J’ai pas eu le temps !

 

Et puis elle doit en avoir marre de jouer au chat et à la souris, elle avance sa main et me la fout carrément sur le sein. Je me laisse faire, je m’en fous, elle me pelote, s’enhardit, passe l’autre main sous le tee-shirt atteint le deuxième sein et le pelote aussi. Une main au-dessus, une main en dessous, c’est original ! Mais la première main passe à son tour en dessous, elle me pelote à tâtons, caressant les globes, puis elle s’approche du mamelon. J’attends avec appréhension le moment où elle va m’en toucher les bouts. Je peux encore l’envoyer promener ! Je ne dis rien, ça y est, les doigts se baladent sur l’extrémité du téton, je pousse un soupir. Le pouce rejoint l’index !

 

– Plus fort !

 

Mon tee-shirt est parti je ne sais où, elle m’a basculé sur le lit et sa bouche vient me mordiller les fraises de mes seins. Je me laisse faire, ça me fait un bien infini. Elle a eu ce qu’elle voulait, la Lydia elle se redresse me fait un sourire, un sourire de victoire, j’y réponds, je suis contente pour elle, cette victoire je lui offre, si cela lui fait plaisir, son visage s’approche du mien, je ne l’ai jamais vu si près, je constate alors, qu’elle a un très léger duvet au-dessus des lèvres, ça lui donne comme on dit un certain charme !

 

Et ça y est, on s’embrasse ! Elle n’en peut plus, elle va me bouffer la langue si ça continue. On se bécote comme des vraies sauvages, la salive en dégouline sur nos visages, on est dégoûtantes.

 

Une pause ! De façon simultanée on enlève ce qui nous reste de vêtements. Lydia s’est couchée sur le lit, les jambes écartées. Elle m’attend, elle est belle ! Je la regarde, elle se caresse les cuisses, l’intérieur des cuisses devrais-je dire, puis ses doigts remontent vers sa vulve dont elle écarte les lèvres. Elle est poilue, bizarre j’aurais juré qu’elle était rasée, non, elle est même très poilue, ça déborde un peu sur les cuisses et un insolite filet à tendance à s’échapper vers le nombril. Finalement je trouve tout ça charmant. Je m’approche et lui fourre le nez dans ses affaires !

 

J’hume l’endroit, ça sent la savonnette, par-dessus l’odeur de mouille ! Elle s’est douchée, récurée avant de venir ! Elle aurait pu s’en dispenser, mais je lui expliquerais cela une autre fois ! Je donne un grand coup de langue ! Puis j’y vais carrément léchant cette chatte offerte et humide comme s’il s’agissait d’une friandise. L’autre qui pousse des soupirs ! Qu’est-ce que ça va être quand je vais attaquer pour de vrai ! Son clitoris me nargue, se dresse semble m’attendre ! J’ai horreur de faire attendre, j’y pose ma langue et l’asticote de petits coups latéraux. Lydia se met à haleter ! Je lève un œil pour regarder ce qu’elle fabrique, elle est en train de se tirer les bouts de ses tétons à se les arracher. La monté de sang provoquée par l’approche du plaisir lui rougit sa peau blanchâtre, c’est impressionnant. Je continue. Elle m’attrape les cheveux, elle va me faire mal cette conne ! Heureusement ça ne dure pas longtemps. Et elle finit par éclater en serrant les draps dans ses poings. Le lit devient tout défait, c’est malin !

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Elle m’attire vers elle, nouvelle embrassade, mais cette fois je suis bien excitée. Mais je n’ai pas besoin de lui faire un dessin, elle commence par me caresser partout, elle se découvre une passion pour mes fesses, me les caresse, me les lèche, me les tapote même, sa langue s’aventure dans le sillon culier. Est-ce qu’elle va oser ! Tu parles ! Bien sûr qu’elle ose ! La voilà qui me lèche le trou du cul ! Je vous dis, faut surtout pas se gêner ! J’aime bien ce truc là, d’autant qu’on ne le me le fait pas si souvent ! Et… Non, mais ça va pas, voilà qu’elle me fout un doigt ! Je lui explique que je préférerais qu’elle s’occupe de mon sexe, elle n’en a cure et continue son doigtage de plus en plus vite, ça m’excite, ça m’excite et puis hop elle me retourne. Son visage se colle à ma chatte, ses mains s’allongent jusqu’aux pointes de mes seins. Elle a une vraie langue de sorcière, une façon de l’enrouler autour de mon clito, j’attends le plaisir, je le sens monter, je m’arque boute, je décolle mes fesses, je pars, je crie, je retombe, et nous revoilà dans le bras l’une de l’autre en train de nous caresser partout et de nous faire des bisous passionnés ! Sacrée Lydia, elle a gagné ! Finalement elle a bien fait d’insister, ça fait du bien !

 

Parfois après l’amour on parle de n’importe quoi ! Une façon comme une autre de ne pas vouloir revenir trop vite aux réalités…

 

– T’as jamais essayé de te raser ?

– C’est pas trop mon truc ! Je me faisais le maillot, avant… dans une autre vie ! M’explique Lydia.

– Tu montrais ta chatte à tes clients ?

– Ceux qui voulaient du pissing, oui ! Sinon non !

– T’aime ça faire du pissing !

– C’est marrant ! Mais juste pipi, pas autre chose !

– J’entends bien ! Mais je veux dire en dehors du boulot !

– Non, je ne suis pas une acharnée, mais j’avais une copine qui adorait ça !

– Lydia !

– Oui !

– Pisse-moi dessus !

– Ah bon, ça te ferais plaisir ?

 

J’ai été m’asseoir dans le carré à douche, Lydia s’est placée les jambes écartées au-dessus de moi et s’est alors mise à uriner des torrents de pisse. Elle m’en a foutu partout ! Sur le ventre, sur les seins, sur les cuisses. Elle a eu une seconde d’hésitation quand j’ai tendu mon visage vers le jet. Puis elle me l’a aspergé !

 

– On fait le contraire ?

– Euh…

– Si tu veux qu’on recommence, il faut bien que tu acceptes mes petites fantaisies, tu m’as bien foutu un doigt dans le cul…

– Bon d’accord mais pas sur le visage !

 

A mon tour, je l’ai aspergé, on s’est mise à rigoler comme des bossues ! Et puis je l’ai relevé, j’ai attiré son visage contre le mien, nos bouches se sont collées ! Prise au piège !

 

– Hé ? Ho ! Proteste-t-elle

– Ben quoi, tu ne vas pas en mourir !

– T’es vraiment une salope !

– Qu’est-ce que tu as dit ? Tu peux répéter s’il te plait ?

– J’ai dit que tu étais une salope ! Répète Lydia, jouant à me narguer.

– Mais ça mérite une punition ça ?

– Si tu veux me donner une fessée, ne te gêne surtout pas j’adore ça !

– Non ce ne sera pas une fessée !

– Quoi alors ?

– Continue à m’embrasser !

– D’accord, je le fais, mais c’est uniquement parce que c’est une punition ! Dit-elle en riant !

– J’avais bien compris !

 

Chapitre 10 – Isabelle encore !

 

Je deviens folle ! Ma vie est en train de tournebouler trop grave ! J’en arrive à me masturber dans les toilettes en regardant la photo d’identité qu’elle m’a laissé prendre ! Mon mari se pose des questions ! Je prétexte le boulot ! Il me conseille d’aller voir un toubib, de m’arrêter ! Certainement pas, je veux continuer à pouvoir disposer de mes horaires ! De toute façon je ne me fais aucune illusion, je vais coucher encore une fois avec Chanette et après l’affaire sera terminée ! Tout redeviendra comme avant, mais j’aurais un souvenir magnifique en plus dans le coin le plus secret de mon cerveau !

 

Personne toujours personne chez elle ! La voisine qui se lamente, le chat qui miaule ! Je me donne une semaine ! Après je ferais quelque chose ! Quoi, je n’en sais rien mais je ferais quelque chose !

 

Je rentre, je vais déprimer si ça continue, ce n’est pas possible d’angoisser à ce point pour une nénette que je ne connais pas plus que ça !

 

Je ne tiens plus en place, je n’arrive plus à bosser correctement, je me suis donné une semaine, mais au bout de quatre jours je craque, je retourne chez Chanette ! Personne ! La voisine me refait la grande scène ! Je la calme, je lui file du fric pour qu’elle continue à s’occuper du chat !

 

– Mais vous comprenez, il n’arrête pas de miauler, alors que je lui donne à manger, à boire, et que je lui change sa litière… Après j’ai compris, ce qu’il veut c’est des caresses, il s’ennuie, pauvre petite bête !

 

Je lui refile un billet de plus, c’est bien la première fois que je paye quelqu’un pour faire des caresses à un chat ! La voisine accepte de m’ouvrir l’appartement ! Je cherche un indice, quelque chose, rien, il y a une enveloppe près du téléphone « s’il m’arrive quelque chose ! » J’ouvre avec l’assentiment de la voisine, ça ne m’apprend rien, il est simplement précisé qu’en cas de décès accidentel toutes ses affaires sont léguées à une certaine Anna-Gaëlle machin chose. Je cherche les coordonnées de cette personne, en vain ! Je m’en vais, je ne sais pas trop quoi faire, signaler sa disparition à la police ? Et ils vont faire quoi ? A la maison, c’est la crise, mon mari s’inquiète de plus en plus de mon état ! Les gosses ne comprennent pas non plus !

 

Le lendemain je m’enferme dans mon bureau, je me connecte sur Internet ! Je me branche sur un moteur de recherche ! J’y ai passé la matinée  » Estonie + Bordel  » ne donne rien. Ce n’est que vers midi que je finis par trouver un machin qui s’appelle  » Domination land  » ! A mi-chemin entre Tallinn et St Petersburg ! Le paradis de la volupté et blablabla… La description correspond grosso modo à ce que m’en a dit Chanette. Je vérifie encore, s’il y a d’autres établissements du même genre dans le coin. Non ! Ça doit donc être celui-ci ! Il est midi et demi ! Je file chez mon responsable, lui indique que j’ai de graves problèmes familiaux et que je suis contrainte de fixer tout de suite des jours de congés ! Il me regarde perplexe, renonce à comprendre et me laisse faire ! Je file à la maison, prend deux ou trois affaires, je laisse un message « obligée de partir à l’étranger pour le boulot, de retour dans deux ou trois jours, je vous donnerais des nouvelles », puis je passe à la banque ou je prends de l’argent, et enfin l’aéroport, il n’y pas de vol quotidien pour Tallinn, on me conseille de passer par St-Petersburg.

 

Le site Internet avait l’obligeance de préciser l’adresse, on peut même s’y inscrire si l’on veut réserver une fille, mais dans la galerie de portraits, point de Chanette, peut-être le site n’est-il pas encore mis à jour ? Je réalise que ma piste est bien frêle ! Qui me dit qu’elle est là-bas ? Une chose me paraît tout de même sûre ! Il lui est forcément arrivée quelque chose contre son gré, elle n’aurait pas sinon laissé son chat dans cette situation de semi-abandon ! J’ose simplement espérer qu’il ne s’agisse de rien d’irréparable !

 

Arrivé dans l’ancienne capitale des tsars, il me faut ensuite prendre un train qui me conduit à Narva, de l’autre côté de la frontière ! Contre toute attente, alors que je pensais tomber sur un trou, je découvre une petite ville médiévale absolument charmante, mais je ne suis pas venue pour faire du tourisme, et ses fortifications, sa cathédrale orthodoxe et son vieil hôpital attendront. Là, je prends une chambre d’hôtel, et deuxième surprise, c’est impeccable, mais je crois que de toute façon, rien ne m’aurait fait dormir et j’avais hâte d’être au lendemain.

 

Je loue une voiture et me rends ensuite à l’endroit décrit sur le site Internet ! Le lieu est facilement repérable, il y flotte une espèce de drapeau qui est le même que sur le net ! Un machin rouge et blanc avec un fouet dans un cercle ! Je fais le tour du truc ! Il y a bien une entrée monumentale mais elle semble abandonnée, les marches sont envahies par la mousse et les mauvaises herbes et la porte doivent s’ouvrir à tous les coups sur un mur de béton, sinon rien que des murs haut et épais et une seule véritable entrée, genre porte de garage ! Il n’y a pas de sonnette, pas d’interphone rien ! Juste une espèce de truc sur le côté, sans doute un lecteur de passe magnétique ! J’attends un peu et comme il ne passe rien, hormis quelques entrées et sorties de voitures, je retourne à Narva

 

J’essaie d’expliquer mon cas à la police locale, on a la bonté d’aller me chercher un interprète ! Mais on m’apprend que « Domination land » n’est pas de leur juridiction et qu’ils ne peuvent rien faire !

 

– Mais enfin, la police ne peut pas rentrer ou elle veut ?

– Les choses ne sont pas si simples, admettons qu’on se pointe là-bas, on va rentrer et on va leur demander s’ils ont accueilli votre amie, ils vont évidemment dire non ! Et comme on n’a pas l’autorisation de fouiller, on sera bien obligé de les croire !

– Vous me conseillez quoi ?

– Je ne sais pas ! Voyez avec votre consulat !

 

C’est ce qui s’appelle perdre son temps ! Il n’y a pas de consulat à Narva, ça veut donc dire aller jusqu’à Tallinn ! Je n’y crois pas une seconde !

 

Sans plan précis, je retourne à « Domination land » et j’entreprends de surveiller les allers et venues ! Il me faut d’abord savoir si Chanette est ici, ensuite il ne sera pas nécessaire de vérifier si elle y est de son plein gré… Il faudra la faire évader ! Super simple, non ?

 

Quelques voitures rentrent et sortent mais ça ne m’avance pas à grand-chose ! Je retourne à Narva, j’achète une grosse paire de jumelles, un couteau de trappeur et je convertis une partie de mes euros en dollars US. Je vais ensuite chez un graveur et lui fais inscrire les initiales CIA sur une grosse médaille. Le type ne pose aucune question et me facture la chose une fortune !

 

Nouveau retour au bordel ! Je commence à comprendre le manège, les clients doivent se pointer à un rendez-vous secondaire et sont ensuite acheminés ici en taxi ! Restera à savoir quel est l’endroit en question ? Il y a quand même un certain nombre d’allées et venues ! J’attends, jumelles à la main. Une voiture sort, une autre rentre, j’attends sans trop savoir ce que j’attends, un moment un taxi entre, il n’y a aucun passager, il ressort quelques minutes plus tard, un type est à l’arrière, il ne m’a pas l’air bien costaud ! Je suis le taxi, il dépose le client à Narva… dans le même hôtel que moi ! Du coup je prends ma clé et je file le type, repère sa chambre, attend que le couloir soit vide, je m’empare de mon couteau de trappeur ! Je frappe !

 

– J’ai besoin de vous parler !

 

Le mec baragouine, c’est un anglais ou un américain, ça tombe très bien je parle parfaitement la langue de William ! Je lui montre très très vite ma médaille afin qu’il n’ait pas le temps de la détailler !

 

– Madeleine Ronsard ! Je travaille pour la CIA, j’ai juste une question à vous poser !

 

Le mec est livide !

 

– Vous êtes française ?

 

Ah ! L’accent !

 

– En effet ! Mais la question n’est pas là ! On vous a vu entrer et sortir de « Domination land » (je décide d’être odieuse) donc ou bien vous collaborez avec moi ou bien je publie les photos vous montrant en train de sortir du truc ! Elle est très belle la photo, on vous voit juste en dessous du drapeau ! (C’est évidemment archi faux, il n’y a aucun drapeau à cet endroit !)

– Si c’est pour un chantage, ne comptez pas pour moi !

 

Il faut bien qu’il dise quelque chose !

 

– Ce n’est pas un chantage ! Est-ce que vous avez vu cette personne ? Je lui fous sous le nez la photo d’identité de Chanette.

– Non ça ne me dit rien !

– Tu veux que j’insiste ?

– Je vous donne ma parole !

– Bon alors vous me racontez tout, l’endroit où on prend les tickets…

– Quels tickets ?

– On vient bien vous chercher quelque part ? Vous réservez bien à quelqu’un ? Vous payez bien à quelqu’un ! Je veux tout savoir !

 

Le mec me débite tout ! Il est vert de peur ! Je suis sûr que dans son pays c’est un chef d’entreprise ou un cadre supérieur qui terrorise ses subordonnés, ici hors de son contexte il redevient ce qu’il n’aurait jamais dû cesser d’être, un minable ! Me servir de lui pour faire sortir Chanette ? Ou d’un autre client ? Ou d’un faux client, un complice ? Alors que je ne sais même pas si elle y est ! Je pensais avoir une ébauche de plan, mais je réalise que tout cela est trop difficile et trop hasardeux, je lâche l’affaire !

 

– Vous rentrez quand chez vous ?

– J’allais y aller, je vais prendre le train pour St Petersburg dans une heure !

– Bon, soyez tranquille, j’ai eu les renseignements qui m’intéressaient ! On ne s’est jamais vu, on ne s’est jamais parlé, bon retour chez vous ! Je vous laisse !

 

Le type n’en revient pas d’en être sorti à si bon compte et m’attrape la main qu’il me serre avec une énergie toute démonstrative.

 

Finalement je n’ai pas avancé ! Je retourne à Domination Land et j’attends de nouveau. Une voiture sort… une femme seule est au volant ! Sans doute quelqu’un du personnel ? Pourquoi pas ? Je la file ! A Narva je la choppe à sa descente de voiture ! Elle ne parle ni l’anglais ni le français, j’hésite à lui montrer la photo de Chanette, et je laisse tomber !

 

Nouvelle attente, je vais finir par me faire repérer avec mes conneries. Je laisse passer plusieurs voitures qui ne m’intéressent pas. Puis j’en avise une avec une autre femme seule ! Allez, j’essaie ! Le véhicule ne se dirige pas vers Narva mais s’en va en pleine campagne ! Je suis un moment seule derrière elle, la voie est déserte, je la double, j’attends l’endroit propice et m’immobilise en travers de la route ! Puis je sors de la bagnole, les bras écartés, voulant signifier par là que je n’ai aucune intention malveillante ! La fille stoppe à son tour, descend, me crie je ne sais quoi !

 

– D’you speak English ? Demandais-je.

– Yes !

 

Je lui sors mon faux badge de la CIA, plus c’est gros plus ça marche, c’est bien connu ! Puis je lui présente la photo de Chanette !

 

– Vous connaissez ?

– Je ne sais pas !

 

Réponse idiote ! On connaît quelqu’un ou on ne le connaît pas !

 

– C’est un ancien agent à nous ! Mais elle nous a doublés, si elle est chez vous tant pis pour elle, qu’elle se démerde, mais on voudrait savoir !

 

L’explication a l’air de l’intriguer ! Elle ricane !

 

– Elle, un agent double ? N’importe quoi ?

– Elle est bien là-bas, alors ? Vous êtes sûre ?

– Ouais, c’est Alexia, elle vient de France je crois ! Mais ce n’est sûrement pas un agent secret !

 

J’allais dire non, elle ne s’appelle pas Alexia, mais je me ravise au dernier moment ! Donc Chanette est ici. On embraye sur le second acte, la faire sortir ! Mais déjà je me sens mieux ! Elle est là, elle est vivante ! Dieu soit loué !

 

– Disons que c’était un contact. Elle peut sortir ?

– Sortir ? Ben non, elle ne peut pas sortir, les filles sont enfermées !

– Pas enfermées tout le temps quand même ?

– Oh ! Si ! Ce sont toutes des nénettes qui se sont fait piéger par des rabatteurs !

– Et vous vous faites quoi ?

– Je fais partie du personnel ! Bon faudrait peut-être pas laisser votre bagnole comme ça, ça va faire désordre !

– On peut continuer à parler quelque part ?

– Si je vous dis non, vous n’en tiendrez pas compte ! Je suppose ?

– Vous supposez très bien !

– Et bien, suivez-moi, je vous emmène chez moi ! Mais je vous préviens, je n’ai pas toute la soirée à vous consacrer !

– Vous vivez seule ?

– Pour l’instant oui, je suis divorcée ! Mon mari était officier dans l’armée rouge !

 

On arrive dans ce qui avait dû être autrefois une petite ferme ! On rentre dans une pièce qui fait à la fois cuisine, salle à manger, et séjour !

 

– J’ai soif, vous voulez une bière ! Je m’appelle Edita !

– Volontiers ! Vous pouvez me dire comment vous avez été recruté ?

– A l’époque de l’Union Soviétique, c’était une base de l’armée rouge, je m’occupais de l’économat. Au moment de l’indépendance les russes ont vendu le truc à un mec qui voulait importer des meubles via la Finlande, ça n’a jamais marché très fort mais comme j’étais d’origine estonienne j’ai pu rester et après c’est devenu un bordel !

 

Bon c’est pas elle qui va me dire comment quelqu’un peut se faire embaucher là-bas… j’allais lui demander autre chose mais elle prend subitement une profonde inspiration et entreprend de me faire une véritable déclaration de principe !

 

– Bon on va jouer cartes sur table, je fais partie de ceux qui ont gardé une certaine nostalgie de l’Union Soviétique ! Soviétique sur un passeport ça voulait dire quelque chose ! L’Estonie, la plupart des gens ne savent même pas où c’est !

– Ça ne me dérange pas !

– Pourtant ça devrait, parce que ça veut dire aussi que je n’ai que du mépris et aucune sorte de confiance pour ce que vous représentez, je considère la CIA comme la dernière des merdes ! Et si j’accepte de répondre à vos questions c’est parce que je sais bien que si je n’y réponds pas, vous emploierez des moyens beaucoup moins cool !

 

Bon, elle est remontée, surtout ne pas la braquer !

 

– Et vous êtes d’accord avec ce qui se passe dans ce truc ?

– D’accord avec quoi ? Avec les pratiques ? Ou avec le fait que les filles ne soient pas libres ?

– Les deux ?

– Les pratiques je m’en fous, que les filles ne soient pas libres, non je ne suis pas d’accord ? Mais depuis quand la CIA s’occupe-t-elle de morale ?

 

Quelquefois quand on joue aux cartes ou aux échecs on hésite à jouer un coup ! On ne sait pas d’avance si en le faisant, on va remporter la partie ou faire un flop ! C’est dans cette situation que je suis tout d’un coup ! J’hésite ! Je tente le coup… pourvu que ça marche !

 

Je sors alors ma médaille ! Je lui fous sur le nez !

 

– Tiens regarde ça de près ! Qu’est-ce que tu en pense !

 

Elle a deviné ! Mais bizarrement cela ne la rassure pas plus que ça !

 

– Tu n’es pas de la CIA ? Alors tu roules pour qui ? Pour la mafia ?

– Je ne roule pour personne ! J’ai ma copine à l’intérieur, je veux la libérer !

– Et qu’est-ce que je viens faire là-dedans ? Moi ?

– T’as peut-être une idée !

– Non !

– Tout s’achète, Edita, tu veux combien ?

– Tu ne comprends rien ! C’est la mafia russe qui tient ce truc, s’il se passe quelque chose d’anormal, ils enquêteront, ces gens-là sont des tueurs ! Si je t’aide, je ne serais plus jamais en sécurité, ce n’est pas une question de prix !

– Donc il y un moyen !

– Non, je t’ai dit !

– S’il n’y avait aucun moyen tu ne m’aurais pas fait cette tirade sur la mafia russe !

– Tu pourrais m’obtenir la nationalité française ?

 

Je réfléchis, je l’ai bluffé, cette fois elle vient de m’avouer qu’il y a un moyen, à moins qu’elle s’amuse à vouloir faire du double jeu ! Mais je n’y crois pas, je prends le risque ! La nationalité française ? Je peux me débrouiller, avec un mari haut fonctionnaire ce ne doit pas être si difficile que ça !

 

– Il y a en fait plein de moyens, mais le problème c’est qu’ils sont risqués. Pour les filles, pour ta copine et puis surtout pour moi ! Alors autant que ça soit clair, je ne veux prendre aucun risque !

– C’est quoi ton idée ?

– Il y a une sortie, une galerie qui doit faire un kilomètre et qui débouche dans une ferme ! J’espère simplement que personne ne l’a bouchée, il faut que je reconnaisse le parcours ! C’est la première chose, mais il y a un mais !

– Attends, tu es en train de me dire qu’il y a un passage secret et qu’ils ne le connaissent pas !

– Ce n’est pas un passage secret, c’était une sortie de secours, quand les russes sont partis, un marchand de meubles s’est installé, il a entreposé des cartons juste devant la sortie en question et quand il est parti à son tour il les a laissés, et personne ne les a enlevés. Jusque-là c’est très clair, mais je le l’ai dit, il y a un  » mais  »

– C’est quoi le mais ?

– C’est que si une fille disparaît dans la nature, la mafia va enquêter ! On va s’apercevoir que je suis la seule ancienne, la seule qui était là au moment des soviétiques, on va me cuisiner !

– Qu’est-ce que tu en à foutre, puisque tu seras en France !

– Je n’ai pas l’intention de partir tout de suite, mes parents sont encore en vie, et tant qu’ils le seront, je veux rester ici ! Une fois qu’ils seront malheureusement disparus, je n’aurais plus aucune raison de rester là, plus aucune attache, c’est à ce moment-là que je te demanderais de m’aider pour devenir française !

 

Dans notre série, ça se complique …

 

– Alors tu proposes quoi ?

– D’organiser une diversion !

– Une diversion ?

– Oui, exploser le mur ! Après, quand ils feront les comptes, ben les filles disparues ils seront toutes censées être passées par le mur ! Et moi à ce moment là je m’arrangerais pour être en train de discuter avec la patronne, ça me fera un alibi en béton !

– Exploser le mur ! Rien que ça !

– Je peux te fournir du plastic, pour le faire sauter, et même les détonateurs, il y a un peu de tout dans les caves, les russes n’ont embarqué que les armes lourdes, mais c’est tout, je ne fournis pas la main d’œuvre ! Il faudrait faire ça vers trois heures, on serait en plein dans l’heure des sulkies, des filles seront sur les parcours, il y aura des évasions spontanées, il faut ensuite un car pour les recueillir. Personne n’ira soupçonner que ta protégée est partie par un autre chemin !

– C’est quoi les sulkies ?

– Des ponies-boys, des mecs qui trottent en tirant un sulky, et dans le sulky il y une fille qui drive !

– Instructif !

– Mais alors l’explosion suffit ! Il n’y a pas besoin de souterrain !

– Pas du tout ! Si elle n’est pas à l’extérieur à ce moment-là, qui te dit qu’elle aura le temps de sortir avant que les gardes réagissent ?

– Tu peux m’orienter sur quelqu’un ?

– Non, plus il y aura d’acteurs locaux impliqués, plus la mafia risque de remonter la filière !

– Juste un nom !

– Non, tu retournes en France et tu reviens avec une équipe, en fait deux personnes suffiront, un artificier et quelqu’un pour conduire un petit car ! Toi de ton côté tu iras attendre ta copine, et vous prendrez le train normalement jusqu’à Tallinn, puis il faudra aller au consulat de France parce que tous ses papiers ont été détruits !

– Retourner en France !

– Ne craque pas, elle ne va pas s’envoler ta protégée !

 

Le lendemain Edita me confirmait que l’accès au souterrain était encombré d’un tas de caisses peu facilement maniables. Elle estimait à une quinzaine de jours le temps de dégager tout cela, après il lui faudrait vérifier si la galerie n’était pas obstruée quelque part ! Ce n’est qu’à ce moment-là qu’elle me préviendrait par téléphone ! Je rentrais donc en France angoissée. Pour tout arranger mon mari me fit une scène insupportable, déclarant comprendre de moins en moins mon comportement ! Excédée, je pris quelques affaires et allait m’installer à l’hôtel en attendant que ça se calme ! Je voulus reprendre mon travail en précisant que je serais sans doute obligée de reprendre des congés ! On me conseilla alors d’aller voir un médecin ! Bonne idée, j’en ressortais avec des antidépresseurs et un arrêt de travail !

 

J’en étais là ! A sacrifier ma famille et ma carrière pour… mais pour qui ? Pour une chimère, un visage, une pute ! Je dois vraiment être devenue dingue, il paraît que c’est courant dans mon métier !

 

L’attente ! J’ai horreur de l’attente surtout quand cette attente est aléatoire. Edita ne m’avait pas donné son numéro, c’est elle qui m’appelait. Dix jours sans nouvelles ! C’était normal, Je devenais dingue, rien ne pouvait m’occuper, ni la télé, ni la lecture, j’eus l’idée un moment de retourner au domicile de Chanette, discuter avec la voisine, chercher des adresses de copines, dire bonjour au chat, mais j’y renonçais, comme je renonçais aussi à me masturber devant la photo de ma chimère ! Je traînais dans Paris, m’angoissant à ne pas passer dans des zones non accessibles aux téléphones portables ! Dés fois qu’Edita m’appelle ! Douze jours, treize, quatorze, quinze, le délai fatidique venait de passer. Je décidais d’attendre encore 5 jours, puis je retournerais en Estonie, mais avant, il me faudrait m’enquérir des complicités nécessaires, mais j’avais ma petite idée !

 

20ème jour ! Edita a donc dû se faire repérer dans son souterrain ! Pourvu qu’on ne l’ai pas torturé pour lui faire avouer qui elle voulait faire évader ! Je parviens à chasser cette idée ! Donc une bonne douche et après j’essaie de contacter du monde et d’échafauder un plan de rechange !

 

– Dring !

 

A l’allure ou je quittai la douche pour aller répondre ce fut miracle que je n’aille pas glisser sur la savonnette !

 

– Allo !

– Isabelle, c’est Edita !

– Enfin ! Alors ?

– La voie et libre !

– Mon dieu ! Soupirais-je.

– Rendez-vous mardi devant la mairie à Narva, ça colle ? On ne se parlera que quelques secondes, le plus discrètement possible !

– Mardi, ça fait trois jours ! OK ! Tu me rappelles pour que je te confirme !

– OK, Salut, bisous !

– Bisous !

 

Bisous ? Voilà qu’elle me fait des bisous à présent ! Putain que je suis contente, et pourtant rien n’est fait !

 

L’intérêt du métier, c’est que je connais du monde et pas toujours des gens très fréquentables. Trouver un chauffeur de mini car fut très facile, dégotter un artificier à peine plus difficile !

 

Martin, mon artificier m’indiqua qu’en plus du matériel proposé par Edita, quelques grenades lacrymogènes pourraient être du meilleur effet ! Elle avait l’article ! Elles seraient disposées dans la nature à un endroit convenu avec les pains de plastique et les détonateurs. Il ne restait plus qu’à fixer la date de l’opération… et à faire prévenir Chanette !

 

Chapitre 11 – L’espoir

 

Voilà bientôt un mois que je suis dans cette galère !

Qu’est-ce qu’elle a Edita à tourner autour de moi depuis tout à l’heure ? Elle ne peut pas me foutre la paix, elle n’est pas désagréable mais elle est collante ! Elle doit être jalouse parce que je suis toujours fourrée avec Lydia… Oh ! Le déclic ! Le voilà mon plan ! Ces conards interdisent les relations sexuelles entre le personnel et les filles ! Ils ont évidemment peur que se créent des complicités si fortes qu’elles pourraient déboucher sur des tentatives d’évasions. Mais il suffit de retourner l’argument. Il est bien là le plan : séduire à mort Edita, la rendre dingue, qu’elle devienne amoureuse de moi et la forcer psychologiquement à faire la folie de me faire évader ! J’en parle à Lydia !

 

– Ça m’étonnerait que ça marche, je ne pense pas que ses penchants aillent jusque-là ! Son truc c’est quand même les mecs, mais bon, tu peux toujours essayer, je ne suis pas jalouse !

– Elle tourne autour de moi depuis tout à l’heure, on dirait qu’elle veut essayer un truc !

– Vas-y tente ta chance ; tu me raconteras !

– Ok !

 

Edita s’approche de moi ! Je la laisse venir, je plonge mon regard dans le bleu de ses yeux, en lui offrant mon plus beau sourire !

 

– Alors, Edita ? Qu’est ce qui t’amène ?

– J’ai rencontré une de tes amies qui m’a payé pour te faire sortir :

– Quoi ?

– Ferme ta gueule !

 

Oups ! Si je m’attendais à celle-là ! Je n’en reviens pas ! Anna Gaëlle ! Mais comment a-t-elle fait pour remonter la filière ? Quelque chose m’échappe ! Je lui ai peut-être parlé du week-end à Saint Petersburg au téléphone, mais je ne me souviens pas avoir évoqué cette escapade en Estonie, elle m’aurait engueulé… mais c’est vrai que parfois on dit des trucs de façon tellement machinale !

 

– C’est pour quand ?

– Cet après-midi ! Mais écoute-moi bien et tu vas faire ce que je vais te dire sans discuter !

– Je ne pars pas sans Lydia !

 

Pourquoi j’ai dit ça ?

 

– Mais tu nous fais chier, c’est un plan pour une personne pas pour un régiment !

– Deux personnes ce n’est pas un régiment !

– Je t’interdis de raconter quoique ce soit à Lydia !

– Mais quoi, c’est ma copine, ce n’est pas une moucharde !

– Je t’interdis ! Je cours assez de risques comme cela, tu ne vas pas m’en faire courir d’autres alors que je viens te rendre service, non ?

 

L’argument était imparable ! J’avais donc ma chance, peut-être qu’un jour Lydia aurait la sienne. Chacune son tour !

 

– Ecoute bien, à trois heures moins le quart, un commando va attaquer le mur, tu vas entendre une explosion, ça va être le bordel pendant quelques instants avant que ces messieurs-dames essaient de s’organiser, tu en profites pour détaler : Tu descends l’escalier gris, sur la droite, tu trouveras une armoire électrique, tu l’ouvre et tu prends la torche qu’est dedans !

– L’escalier gris ? Celui des caves ?

– Oui ! T’as pas le droit d’y aller, mais personne ne le surveille ! Ça fait partie des endroits où on dit aux filles qu’il y a des alarmes et des pièges électriques, en fait il n’y a rien du tout ! Tu vas dans l’avant-dernière cave, la porte sera ouverte, tu passes derrière les cartons, j’ai posé aussi un sac en plastique, dedans il y a des basquets et une pince, ça sera peut être fermé à l’autre bout, je n’ai pas vérifié, c’est tout rouillé, ça fait un bruit d’enfer, mais ce n’est pas bouché, on sent l’air qui passe !

– Attends, je ne suis plus !

– Bon, derrière les cartons, tu vas trouver une porte, tu pousses, tu vas te retrouver dans une autre galerie abandonnée, tu rentres dans la deuxième cave à gauche, au fond il y a une porte à peine visible, tu l’ouvres, tu fermes derrière toi et tu te retrouves dans un tunnel qui fait un kilomètre de long, ils ont creusé assez large mais pas très haut, tu en as bien pour vingt minutes. Tu vas déboucher dans une ferme, elle est occupée par un couple très âgé, des russes, ils ne s’en rendront même pas compte. Il n’y a pas de retour en arrière possible, j’essaierais de profiter de la confusion pour dissimuler à nouveau l’entrée ! T’es pas obligée d’accepter ! Mais je crois que ta copine serait déçue ! Elle t’attendra en voiture devant l’entrée de la ferme !

– Y a pas de risques ?

– Pas trop ! A la limite j’en cours plus que toi ! Bon tu ne t’emmêles pas les pinceaux ! L’escalier gris, la torche, l’avant dernière cave !

– A gauche ou à droite !

– Fais pas chier merde, les dernières sont toutes à gauche ! Bon l’escalier, la torche, l’avant dernière cave, tu passes derrière les cartons…

 

Elle me répéta une seconde fois toute la procédure, me demanda de la répéter…

 

– Ça colle ?

– Merci Edita !

– Une dernière chose ! Quand ça va péter, tu verras peut-être des filles s’enfuir par le mur, ne les suis surtout pas, même si tu penses que c’est plus facile. Elles risquent tout simplement de se faire tirer dessus si ça se goupille mal, mon chemin à moi il est sans risque ! Et puis c’est à la ferme que t’attends ta copine, pas derrière le mur !

– Je te fais la bise !

– Tu me la feras à Paris !

– A Paris ?

– Cherche pas !

 

A midi je choppe Lydia !

 

– Tu fais quoi cet apre’m ?

– Séance de vénération avec Claudia et Véro !

 

Le truc chiant au possible, ça dure des heures, deux ou trois esclaves passent leur temps à nous adorer les pieds, c’est agrémenté de quelques légers coups de cravaches, on doit faire durer le truc le plus longtemps possible et à la fin on se déchaîne !

 

– Et ça se passe où ?

– Au deuxième ! Pourquoi tu demandes ça ?

– Comme ça !

 

Chapitre 12 – Stéphanie

 

Martin était étonné de la facilité déconcertante avec laquelle il réalisait sa mission, les quatre pains de plastiques étaient prêts. Il avait débité une théorie fort bizarre sur l’aspect psychologique des explosions qui laissa Isabelle sans réplique :

 

– Une explosion c’est la panique, mais deux explosions en même temps, c’est la confusion, les uns vont dire c’est par là, les autres : non c’est par ici, ça fout un bordel très efficace ! L’explosion à répétition c’est pour saper le moral, comme à la boxe, le premier coup pour déstabiliser, le second pour démoraliser ! Une fois qu’on a compris ça, il n’y a plus qu’à choisir les points d’explosions en fonction de leur intérêt stratégique !

– Et dans la pratique ?

– Première double explosion : un gros trou dans le mur, d’où des personnes pourront sortir, l’autre dans le sas, la ferraille va se disloquer et ça deviendra inutilisable, donc les bagnoles ne pourront pas sortir ! Et après, je balance quelques grenades lacrymogènes, ça rajoute à la confusion et ça neutralise les clébards ! Puis deux nouvelles explosions simultanées ! Ils vont se croire attaqué par un commando !

– Et l’appareil photo, c’est pourquoi faire ?

– Ben je vais prendre des photos, cette bonne blague, ça fera un souvenir… pour mon album !

– Et vous êtes sûr qu’il va exploser le plastic ?

– Vous faites pas de bile, princesse !

– Bon ! Adieux, on se connaît plus, on se reverra à Paris, enfin j’espère !

– Adieux ! Euh ! Je voulais vous dire…

– Oui Martin !

– Euh, s’il m’arrivait quelque chose, ça m’étonnerais mais on ne sait jamais, je voulais vous dire… euh !

– Mais quoi Martin ?

– Depuis que vous m’avez embarqué dans cette histoire, je vous voie autrement !

– J’ai compris Martin, prenez soin de vous !

– Je peux vous faire un petit bisou, juste sur la joue !

– Bien sûr, Martin ! J’espère que ce n’est pas moi qui vous provoque cette érection !

 

Stéphanie est une des plus anciennes dans  » domination land  » A l’époque les recruteurs n’avaient pas des normes de tailles et de mensurations à respecter, et elle fut sélectionnée, si l’on peut dire, malgré sa petite taille ! Elle comprit vite que pour survivre dans ce lieu, il valait mieux être parmi les meilleures ! Certaines disparaissaient malgré un physique impeccable ! Disparaissaient où ? Sans doute dans des endroits pires qu’ici ! Où elles ne survivaient pas très longtemps ! Sa petite taille et son poids de jockey l’avaient tout de suite fait spécialiser dans les jeux de ponies boys ! Autrement dit, on harnachait un esclave volontaire à la façon d’un cheval de trot et celui-ci devait tracter un sulky dans laquelle elle prenait place ! C’était devenu la grande spécialiste ! On organisait des courses, Il était bien rare qu’elle ne les gagne pas ! Ce qui ne l’empêchait pas de fouetter son esclave à l’arrivé au titre qu’il aurait dû aller encore plus vite ! Un jour, on n’en voudrait plus de Stéphanie, mais pour l’instant c’était l’une des vedettes du lieu, sa photo trônait sur le site Internet en première page ! Sinon un jour il se passera forcément quelque chose, un sinistre, une nouvelle réglementation ou tout simplement une « faillite du système »… Pourquoi pas ? « Tout système qui n’est pas attaqué de l’extérieur se détruit de l’intérieur » disait sa prof de philo, là-bas à Athènes ! Comme la Grèce lui paraissait loin maintenant ! Cette évocation lui donna l’espace d’un instant la chair de poule !

 

– Allez avance, esclave, tu dois faire encore un tour de piste, et après tu pourras te désaltérer à l’abreuvoir !

 

L’esclave ne peut pas répondre, il a le mord dans la mâchoire, il tire comme il peut, il est sans doute en train de se rendre compte qu’entre le fantasme et la réalité, il a un monde ! Il entame le virage, la piste est à cet endroit proche du mur d’enceinte !

 

L’explosion ! La fumée ! Le trou ! Une seconde explosion un peu plus loin, la fumée envahit tout le domaine ! La grille qui tombe ! Ça crie, ça gueule dans tous les sens ! Les chiens aboient ! Stéphanie ne voit que le trou béant, D’autres trucs explosent, plus petits, les yeux lui piquent, le trou, le trou elle fonce ! Une voix derrière elle :

 

– Vite Stéphanie ! On se barre !

 

Elle court ! Elle est dehors sans même sans rendre compte ! Une voix :

 

– Dans le car, vite !

 

Elle grimpe dans le véhicule, deux autres filles la rejoignent, une autre s’en va en courant complètement de l’autre côté. A travers la fumée on distingue une fille qui semble-t-il est ceinturée par un garde ! Une nouvelle forte explosion se fait entendre, puis encore une autre, là-bas le gorille renonce à immobiliser la fille et fonce vers nulle part, la fille franchit à son tour le trou et rejoint ses camarades dans le car !

 

Martin lance encore deux grenades lacrymogènes !

 

– Bon, faut y aller avant que les flics se radinent !

 

Le chauffeur fait demi-tour, rejoins la fille qui s’est trompé de sens ! Il n’y a rien à faire, elle ne veut pas monter dans le car ! Tant pis ! Le véhicule s’écarte un peu des routes principales, Ils regardent à la jumelle si parfois on aurait installé des barrages de polices, mais non il n’y en a pas ! Le mini car prend alors la direction de Tallinn, là les filles seront invitées à se rendre dans leurs consulats respectifs ou ailleurs ! La mission de Martin sera alors terminée ! Il est content, Martin. Il n’a pas pu prendre beaucoup de photos, mais il est content.

 

Chapitre 13 – l’évasion

 

Je suis dans un des donjons à l’intérieur du domaine, en alternance avec une autre fille, je suis occupé à fouetter un client immobilisé sur une croix de saint André ! Il a déjà le cul bien rouge le pépère, mais il en veut encore… A trois heures moins le quart, c’est l’explosion, un nuage de fumée envahit la cour

 

– Qu’est ce qui se passe ? Demande la collègue.

– On attaque le domaine, on va peut-être être libéré !

 

Je ne peux pas en dire plus, j’espère que cette gourde aura l’idée de se pointer tout de suite dehors ! Je plaque là ma collègue ! En voilà une que je ne suis sans doute pas prête de revoir… si tout se passe bien ! Et je file vers l’escalier gris ! Le temps de me faufiler dans les couloirs, je me débarrasse de mes escarpins de pute. Quelqu’un passe en courant, je me planque, la voie est devenue libre, je m’apprête à reprendre ma course, quand j’entends un bruit de cavalcade dans l’escalier du haut, trois filles détalent à toutes jambes ! Elles doivent venir du deuxième ! Si seulement Lydia… Gagnée, la voici !

 

– Lydia !

– On est en train de nous libérer, viens, on fonce !

 

Je la retiens par le bras, la séparant du coup des autres filles !

 

– Lydia, je t’en prie écoute-moi, ne sors pas ! Tu vas te faire mitrailler. Je connais la sortie de secours, suis-moi !

– Mais espèce de conne, lâche-moi, on vient nous libérer !

– On ne vient pas nous libérer, c’est un règlement de compte entre mafieux, ils n’en ont rien à foutre des filles. (Où est-ce que je vais chercher tout ça ?)

– Mais qui t’as dit ça !

– Je te le dirais plus tard, allez grouille !

 

Elle hésite, mais quelques grenades éclatent, la faisant se décider finalement à me suivre.

 

Je respecte les instructions d’Edita à la lettre. J’ai proposé à Lydia de nous partager les basquets, chacune ferait alors la moitié du parcours avec. Mais elle a préféré garder ses échasses, je ne vous dis pas la vitesse de pointe ! Et puis, elle est morte de trouille, elle n’arrête pas de regarder derrière nous ! Les constructeurs du tunnel ont eu l’idée de ne pas le creuser droit mais en continuelle sinuosité, on ne peut ainsi tirer de loin sur quelqu’un. Mais l’inconvénient c’est qu’il paraît interminable, on n’en voit pas la fin !

– Mais Alexia, ça ne mène nulle part ton truc, on va se faire cueillir au bout comme des lapins !

– Tais-toi, et arrête de m’appeler Alexia !

 

N’empêche que sa trouille est communicative, je n’en mène pas large non plus !

 

– Mais enlève-les, tes pompes, merde !

– Mais non, je vais essayer de faire des enjambés plus grandes

 

Du coup elle enlève sa robe ! Et la voilà qui continue à avancer dans le souterrain en porte jarretelle et en hauts talons ! N’importe quoi !

 

Elle claque des dents, ça devient insupportable ! Quelle idée j’ai eu de m’encombrer de cette poule mouillée ! Un moment elle s’arrête pile !

 

– Ben quoi ! Tu fais quoi ?

– Je crois que… Je crois que…

– Que quoi ?

– Je crois que je suis en train de me pisser dessus !

– C’est pas grave, avance !

 

Je vous l’ai dit, une poule mouillée ! On finit par arriver au bout, la porte n’est pas verrouillée ! Ouf ! Mais, nous voici dans une cave, une nouvelle porte à franchir ! Et à nous la liberté ! Je pousse la porte ! Fermée ! Il y a un peu de jeu, mais le simple fait de remuer la porte de quelques centimètres fait un bruit épouvantable répété en écho par les voûtes. C’est quoi ce bordel ! C’est le moment de sortir la pince que m’a confiée Lydia ! Mais en bonne bricoleuse je ne vois pas bien ce que je pourrais faire avec !

 

– Il suffit d’enlever les gonds ! Me dit Lydia !

 

Tiens, elle va mieux, elle ! Bien sûr ! A deux on soulève la porte en bois, pas trop difficile, ça passe ! On sort, on monte un escalier ! Nouvelle porte ! Et cette fois ci c’est une vraie porte pas un bout de bois ! On tambourine, on frappe, on s’énerve ! Personne à l’horizon, alors on y va à coup d’épaule ! Rien à faire ! La pince ne sert à rien là non plus, on redescend, on fouille, on cherche quelque chose, un outil qui pourrait nous aider, on trouve une espèce de barre de fer un peu plate, ça devrait pourvoir faire levier, on remonte ! C’est alors que la porte s’ouvre ! Horreur ! On est découverte ! Ça va mal se passer !

 

– Vite ! Viens !

 

La contrôleuse des impôts, mais qu’est-ce qu’elle fout là ? Je rêve ou quoi ? C’est ça, c’était un mauvais rêve ? Non ! Alors Anna-Gaëlle serait venue avec la contrôleuse des impôts ! Je n’y comprends plus rien !

– Qui c’est, elle ?

– Lydia, une copine !

– Vite à la bagnole, on parlera après !

 

On s’engouffre dans la voiture, à l’arrière par réflexe comme si on montait dans un taxi.

 

– Où est Anna ?

– C’est qui Anna ?

– Hein, mais alors vous êtes venue toute seule ?

– Ben oui !

– Vous êtes venue toute seule pour me libérer !

– Ben oui !

 

Je viens de me rappeler qu’on se tutoyait !

 

– Et tu as fait tout ça pour moi !

– On se calme ! J’ai apporté des fringues pour une personne, on va s’arrêter chez un marchand acheter un tee-shirt et un jeans pour ta copine

– Et des pompes ! Rajoute Lydia !

 

Je n’en suis pas encore revenue ! La contrôleuse des impôts qui vient me délivrer ! Evidemment qu’Anna-Gaëlle ne pouvait le faire puisque je ne lui en avais pas parlé !

 

– Tu as fait tout ça pour moi ?

 

Ça fait deux fois que je le dis, je commence à radoter !

 

– Non, je l’ai fait pour le fisc, pour récupérer le fric que tu lui dois ! Tente-t-elle de plaisanter !

 

Et puis sa voix se brouille

 

– Mais bien sûr que je l’ai fait pour toi, connasse ! Rajoute-t-elle entre deux sanglots !

– Isabelle !

– Ouais !

– Arrête-toi que je t’embrasse !

– Pas le temps, mais rappelle toi tu m’avais promis une soirée de caresses !

– T’inquiètes pas, je vais la tenir ma promesse, au centuple même !

– J’y compte bien, c’est bien pour ça que je suis venu te chercher !

 

C’est le destin sans doute, il n’y aurait pas eu cette enquête fiscale… il n’y aurait pas eu le chat pour briser la glace ! Il n’y aurait pas eu…

 

…le chat ! Mon fouillis !

 

Merci petit fouillis !

 

Fin

 

© Chanette (Christine D’Esde) 8/2002

reproduction interdite sans autorisation de l’auteur

 

Ce texte a obtenu le 1er prix Vassilia du « meilleur récit publié sur notre site en 2002

narva

 

à l’attention des petits curieux une petite vignette de cette très belle ville qu’est NARVA

Par vassilia-x-stories - Publié dans : Chanette
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