Partager l'article ! Chanette 27 – L’affaire Manet-Carrier – 16: Chanette 27 – L’affaire Manet-Carrier – 16 – Ministre en fuite et délire au donjon ...
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Jeudi 3 juin
Manet-Carrier angoisse, dès son arrivée, de ce que contiendra le nouvel envoi de son mystérieux persécuteur.
Et quand Fiona le lui montre, il devient tout blanc. Le message indique « Nouveau rendez-vous cette nuit, si tu ne viens pas je balance le reste. » Mais c’est la photo qui l’accompagne qui fait vaciller le ministre, sur cette photo, l’équipe de football de la maison de correction de Senlis, deux visages y ont été entourés, le sien et celui du vrai Paul Tocquard.
– C’est vous quand vous étiez jeune ? Demande innocemment Fiona.
– Surement pas, mais c’est vrai que ça me ressemble. Je ne sais pas à quoi joue le mec qui m’envoi ces merdes, mais ça commence à me les gonfler !
– Vous êtes tout pâle, monsieur !
– C’est parce que je suis énervé.
– Je vous rappelle que vous avez rendez-vous à 10 heures à l’ambassade d’Allemagne…
– Je me prépare et j’y vais. Merci Fiona.
Le ministre réfléchit. Il a conscience que la situation est encore plus grave que ce qu’il imaginait. Quelqu’un a découvert sa substitution d’identité et l’étau se resserre. Bientôt la situation ne sera plus tenable, et si la police s’empare de l’affaire, il est cuit ! Il n’y a donc qu’une solution, la fuite ! Et il lui faudra le faire aujourd’hui pendant qu’il est encore temps.
Son plan est simple, se faire conduire à l’aéroport de Roissy et profiter des avantages que lui offre son passeport diplomatique pour acheter un vol vers un pays qui n’a pas signé d’accord d’extradition avec la France. Il en imprime la liste à partir de son ordinateur. Mais avant il lui faudra passer chez lui récupérer les bijoux.
Quant à son rendez-vous à l’ambassade d’Allemagne, il décide malgré tout de s’y rendre, pour deux raisons. Ne pas y aller, serait prendre le risque de se faire remarquer… risque limité, mais on ne sait jamais. Et puis Manet-Carrier reste fidèle à l’un de ces préceptes : « ne rien faire dans la précipitation » !
Le rendez-vous sera probablement suivi d’un buffet, c’est à ce moment qu’il s’éclipsera.
Arrivé à l’ambassade, c’est l’horreur : lui qui pensait être libre en tout début d’après-midi… Non, ces messieurs ont programmé des plateaux repas et la séance se terminera par un discours de l’ambassadeur à 14 h 30 .
La réunion commence, il essaie en vain de s’y intéresser, mais ce qu’on y raconte le dépasse complètement, alors son esprit s’évade et il songe à sa fuite.
« J’ai pris tous ce qu’il me faut, le passeport, les papelards pour la valise… putain, merde, la clé du coffre ! »
Il prend un air faussement contrit pour quitter momentanément la salle de réunion et téléphone à Fiona.
– Fiona il faut que vous me rendiez service, j’ai un truc personnel à faire après cette corvée à l’ambassade. Vous allez ouvrir mon dernier tiroir à droite, vous trouverez une petite boite bleue
avec un mini cadenas. Il faudrait que vous me l’apportiez au métro Champs-Elysées-Clemenceau, disons à 15 h 30
– Bien monsieur.
« Qu’est-ce qu’il nous fabrique ? » se demande Fiona en récupérant l’objet. Il est effectivement fermé avec un cadenas de fantaisie, le genre de machin qui s’ouvre avec un trombone, et c’est exactement ce qu’elle fait : A l’intérieur il y a une clé électronique de coffre-fort et un petit papier sur lequel sont écrits quatre chiffres.
« Putain, une clé de coffre avec son code ! Mais il est où ce coffre ? Chez lui, dans une garçonnière ? Il va falloir la jouer fine, mais si on pouvait l’ouvrir avant lui… Je peux demander à Hubert de voir ce qu’il peut faire ? Mais si ça se passe mal… Je vais faire mieux que ça… »
Elle appelle Hubert et lui demande de la rejoindre de toute urgence.
– Il y a peut-être un gros coup à faire, mais magne toi le cul !
Elle se précipite ensuite vers la boutique de serrurerie la plus proche et sollicite un duplicata de la clé électronique. On lui demande un justificatif d’identité et une déclaration sur l’honneur… Elle s’en fiche.
Elle retrouve Hubert vingt minutes plus tard.
– C’est la clé d’un coffre mural, je suppose que le coffre est chez le ministre, voilà son adresse. Pour ouvrir je vais t’expliquer comment faire, on a grosso-modo le même modèle au
ministère…
– Et je fais comment pour entrer chez lui ?
– Tu te démerdes ! Je te file un tuyau, si tu peux le faire tu le fais, si tu ne peux pas, ce n’est pas grave.
Hubert n’a rien d’un monte-en-l’air, cette occasion que lui présente Fiona lui arrive comme un cheveux sur la soupe et il n’a aucun plan.
« Si n’y a personne, je ne vois pas comment je vais pouvoir rentrer… et s’il y a quelqu’un… j’aurais eu plus de temps je me serais acheté un costume d’employé du gaz ou quelque chose dans le genre… Bon, on verra bien… »
(On ne lui a jamais dit à Hubert qu’il y a bien longtemps que les employés du gaz n’ont plus de costume !)
Et il enfourche sa moto jusqu’à Levallois. Sur place il repère la très belle maison bourgeoise du ministre et sonne au portail. C’est Louise qui lui ouvre. Il la connait de vue puisqu’il a eu l’occasion de la filocher, en revanche elle, ne le connait pas.
– Bonjour ! Je travaille au ministère, je suis envoyé par Monsieur Manet Carrier qui souhaite récupérer d’urgence quelque chose dans son coffre.
L’effet de surprise marche à fond et Louise ne se méfie pas encore.
– C’est par là, suivez-moi !
Elle décroche un tableau dévoilant un coffre mural.
– Je ne l’ai jamais vu s’en servir, je suppose qu’il vous a expliqué comment ouvrir ?
– Bien sûr, j’ai le code.
Et Hubert tape les quatre chiffres magiques 3729…. Et ça ne s’ouvre pas !
« Merde, c’est quoi ce délire ! »
Il recommence, sans succès.
– Je ne comprends pas, vous savez l’ouvrir, vous ? Demande-t-il à Louise.
– Surement pas, ce sont ses affaires, moi j’ai les miennes.
Il recommence une dernière fois.
« Bon ça foire ! »
– Appelez-le ?
– Je ne peux pas il est en réunion. Tant pis…
Et saisi d’une impulsion subite, il a l’idée de taper les chiffres de droite à gauche 9273… et ça s’ouvre.
– Il ne vous l’avez pas dit ? S’étonne Louise.
– Ben non !
Louise commence à se demander si tout cela est bien normal, Hubert plonge ses mains dans le coffre et en sort un petit sac en toile de jute. Le problème c’est qu’il est plein à ras-bord et qu’en le manipulant, il fait tomber un superbe collier de pierre.
– Mais attendez, c’est quoi ça ? Demande Louise de plus en plus déconcertée.
– J’en sais rien, il m’a demandé de lui ramener le contenu du coffre, je ne suis pas payé pour me poser des questions.
– Donc vous ne vous opposerez pas à ce que je passe un contre appel ?
Hubert commence à baliser.
– Non, mais je doute qu’il vous réponde.
– Je sais comment faire.
Vif comme l’éclair, Hubert bouscule Louise qui se retrouve le cul par terre, puis file dehors rejoindre sa moto, son sac de bijoux dans la main.
Louise est choquée, et ne réalise pas bien ce qui vient de se passer. Mais elle se rend bien compte qu’il y a du louche dans tout cela. Elle se demande d’où viennent ces bijoux et d’où sort ce bonhomme que son mari n’avait probablement jamais mandaté.
« Ça sent le roussi ! Je ferais mieux de disparaître un petit peu… »
Elle pense d’abord à prévenir son époux, puis se ravise, elle ramasse les bijoux tombés par terre, récupère ceux laissés au fond du coffre, quitte la maison et s’en va louer une chambre d’hôtel dans un palace.
Après s’être suffisamment éloigné, Hubert téléphone à Fiona.
– C’est fait ! Mais il y a des complications. Tu peux parler ?
– Je ferme la porte, vas-y.
– J’ai un sac plein de bijoux, il doit y en avoir pour un sacré paquet de fric…
– Putain !
– Le soucis c’est que j’ai été obligé de bousculer un peu sa femme. Maintenant elle va probablement prévenir son mari.
– OK. On se retrouve à la Fontaine Saint-Michel, je pars de suite.
Fiona déboule à pied le Boulevard Saint Germain, quinze minutes plus tard elle rejoignait son compagnon.
– Fais voir ! Demande-t-elle fébrile.
– Non pas ici, t’es folle !
– Il va comprendre que je suis à l’origine du coup, il faut que je me planque.
– Facile, mon studio à Gentilly n’est toujours pas vendu, on n’a qu’à y aller ! Quelqu’un sait qu’on est ensemble au ministère ?
– Personne, je ne raconte pas ma vie !
– Pour le boulot tu vas dire quoi ?
– Dans un premier temps, que de graves problèmes familiaux me sont tombés dessus, ensuite on verra.
– Bon, on y va ?
– Attends, tu es sûre que sa femme va le prévenir ?
– Ça me semble logique, non ?
– Elle semblait au courant pour les bijoux ?
– Pas du tout, elle tombait du placard !
– Imagine, une bonne femme découvre que son mari cache une fortune dans son dos, tu crois vraiment qu’elle va le prévenir, moi je crois plutôt qu’elle va l’attendre de pied ferme pour lui
demander des explications.
– Peut-être, mais qu’est-ce que ça peut faire ?
– Si mémère ne l’a pas prévenu, il va se rendre au rendez-vous au métro Champs-Elysées-Clemenceau et si je lui remets sa boite magique il ne me soupçonnera pas.
– Hum…
– On va essayer de voir, pour l’instant on va déposer les bijoux à Gentilly, on va casser la croute, et 15 h 30 on va là-bas.
En quittant l’ambassade d’Allemagne, Manet-Carrier a renvoyé son chauffeur, puis après avoir tourné quelques minutes dans la quartier, se rend à la sortie du métro.
– Le voilà ! Je vais lui rendre sa boite ! Reste pas trop loin de moi et si tu vois que ça se passe mal, tu le bouscules et on file sur la moto.
– On se croirait dans un film de gangsters.
– J’y vais !
Le ministre ne semble nullement traumatisé et arbore un sourire béat.
– Merci, Fiona ! Quelle purge ces allemands. Demain, je serais en retard, il faudra que vous décaliez tous mes rendez-vous du matin.
– Souhaitez-vous que je vous téléphone si le corbeau se manifeste de nouveau.
– Non, et n’ouvrez pas l’enveloppe, cela me permettra de faire un petit test.
– Ah ?
– Je vous expliquerais tout ça, vous rentrez au ministère ?
– A moins que vous m’autorisiez à rentrer chez moi ?
– Rentrez chez vous Fiona, à demain !
« J’avais raison, sa femme ne l’a pas prévenu. »
Fiona descend les marches du métro et attend cinq minutes avant de remonter. Manet-Carrier lui, a hélé un taxi.
Arrivé chez lui, le ministre ne s’émeut pas outre mesure de l’absence de son épouse. Il trouve même que c’est une aubaine puisqu’il pourra faire sa valise en toute quiétude. Il se prend du linge et des vêtements pour une semaine, ses affaires de toilettes, son ordinateur portable personnel, de l’argent liquide qu’il a toujours en permanence dans son bureau. Il referme tout ça puis dégote un attaché-case, il n’a plus qu’à y mettre les bijoux à l’intérieur.
Il ouvre son coffre d’un air confiant. . Et là…
Imaginez sa tête.!
Il ne comprend pas, et fait comme toute personne en pareille situation, il imagine n’importe quoi : « Je les aurais déposés ailleurs ? C’est vrai que ça fait un bout de temps que je n’ai pas ouvert ce coffre ! Mais bon, je m’en rappellerais. Je n’ai pas quand même un début d’Alzheimer ! Ils ne sont quand même pas dans l’autre coffre ? »
Il va voir, évidemment ils n’y sont pas !
« Bon, voilà qui change la donne, du moins en partie, parce que d’un moment à l’autre la police va me mettre le grappin dessus, il faut donc que je quitte la France. Tant pis pour les bijoux mais ça va être dur, très dur ! »
Il commande un taxi, s’en va à Roissy où il achète un vol en première classe pour Mexico. Ça tombe bien il y a un départ à 22 h 45 assuré par une compagnie mexicaine.
Il sait que quand la police va le prendre en chasse, les gares et aéroports seront surveillés, mais là il a confiance, il est trop tôt.
Vendredi 4 juin
Manet-Carrier vole tranquillement vers Mexico se demandant comment il va faire pour y survivre.
Au ministère on commence à s’affoler en milieu de matinée. Personne n’a de nouvelles du ministre.
– Son téléphone ne répond pas !
– Appelez sa femme, il lui est peut-être arrivé quelque chose.
– On a essayé, ça ne décroche pas !
– Et sa secrétaire n’est pas là non plus… Se lamente son chef de cabinet
– Elle a dit qu’elle avait des problèmes familiaux.
– Si ça se trouve ils sont en train de baiser ensemble.
– Je croyais que c’était fini leur liaison ?
– Parfois quand c’est fini, ça recommence.
– Téléphonez à Fiona Marconi. Faut qu’on le trouve, il a rendez-vous à 11 heures avec un ponte de l’Unesco. S’énerve le chef de cabinet.
Le téléphone de Fiona sonne.
– C’est le ministère ! Dit-elle à l’attention d’Hubert.
– Répond, sinon ça va paraître louche.
– Allo !
– Allo Fiona, je suis désolé de vous déranger, j’ai appris que vous aviez des problèmes, je voulais juste vous demander si vous aviez des nouvelles de Monsieur Manet-Carrier, il avait un
rendez-vous important ce matin et…
– J’allais appeler. Je suis partie précipitamment du ministère hier, je suis en train de régler un problème merdique. Hier Manet-Carrier m’a dit qu’il reviendrait au ministère après son
rendez-vous chez les Allemands. Je ne sais rien de plus.
– Ah ! Merci Fiona et bon courage !
Fiona raccroche en poussant un soupir de soulagement.
– Il m’avait dit qu’il arriverait en retard aujourd’hui et qu’il fallait que je déplace tous ces rendez-vous de la matinée, je n’ai pas pensé à leur dire.
– Laisse-les se démerder ! Répond Hubert
Un type arrive en courant dans le bureau du chef de cabinet :
– Je viens d’avoir son chauffeur. Manet-Carrier l’a renvoyé en sortant de l’ambassade d’Allemagne et lui a dit qu’il était inutile de venir le chercher ce matin.
– Ah bon ? Je vais prévenir le gars de l’Unesco qu’on a un contre-temps….
Evidemment on ne vit pas Manet-Carrier de la journée.
Après une nuit à l’hôtel Louise décide de rentrer chez elle, le cadre dissimulant le coffre non remis à sa place et un mégot de cigarette laissé dans le cendrier du salon prouve que son mari est passé hier après son départ, en revanche le lit n’a pas été défait, et un coup d’œil sur l’armoire lui apprend qu’il a fait sa valise.
« Bonne nouvelle, autant que ça se conclue de cette façon ! »
Elle décide néanmoins de faire changer toutes les serrures.
– Oui, monsieur le serrurier, c’est urgent, peu importe le prix, je veux que ce soit fait ce matin.
Lundi 7 juin
Le chef de cabinet attend 9 h 30 avant de s’énerver pour de bon.
– Aline vous vous occuperez de son courrier, avant essayez de le joindre ainsi que sa femme, moi je vais essayer quelque chose.
– Manet-Carrier ? Non je n’ai pas de nouvelles récentes ! Répond Alberti, vous savez : on est un peu en froid en ce moment…
– Je viens d’avoir sa femme… Commence Aline.
– Ah !
– Il semblerait qu’il ait quitté le domicile conjugal.
– C’est donc une histoire de cul, c’est bien ce que je pensais. Bon je vais voir ce qu’on peut faire.
Aline trie le courrier, celui d’aujourd’hui et celui de vendredi. Elle tombe sur deux lettres anonymes et les jette au panier, ce qui est dommage car l’une disait « Tu es sûr que tu n’as pas volé l’identité de quelqu’un ? » L’autre : »Tu ne t’appellerais pas Tony Morsang, dès fois ?
Le chef de cabinet prévient son ministre de tutelle, qui prévient le premier ministre qui prévient le président qui décide de la suite à donner en deux minutes chrono.
– On attend encore 48 heures, demandez à Alberti de nous trouver quelqu’un pour le remplacer, et quelqu’un de clean, ça vaudra mieux, s’il ne trouve personne on supprimera ce secrétariat d’état, de toute façon il ne sert à rien.
Didier Remiremont se dit que sa campagne de missives anonymes a dû porter ses fruits, mais il aimerait en avoir le cœur net.
Il téléphone donc à Hubert :
– Je viens un peu aux nouvelles pour savoir s’il y a du nouveau du côté de Manet-Carrier.
Hubert botte en touche
– Le souci c’est que Fiona est souffrante, elle ne s’est pas rendue au ministère depuis la semaine dernière. Là ça va mieux, faudra nous rappeler dans quelques jours.
Mercredi 9 juin
Un bref communiqué de l’Elysée annonce que pour « des raisons techniques, le secrétariat d’état chargé des capacités. logistiques environnementales est supprimé et que ses activités seront reprises par son ministère de tutelle… » Il n’est fait nulle mention de Manet-Carrier.
« Bizarre » se dit Remiremont, « y aurait-il un rapport ? »
Evidemment dans l’heure qui suivit quelques journalistes en quête d’article à sensation s’empressèrent de montrer ce qu’ils savaient le mieux faire et bientôt quelques sites Internet diffusaient un tout autre son de cloche :
« Que cache ce mini remaniement ministériel qui n’ose pas dire son nom ? Tout simplement la disparition depuis près d’une semaine du sous-ministre Manet-Carrier qui saisit du démon de midi s’est empressé de quitter le domicile conjugal en oubliant les devoirs liés à sa fonction. »
Puis plus grave :
« Il semble bien que Manet-Carrier se soit envolé avec l’une de ses secrétaires qui tout comme lui reste introuvable… »
C’est la mère de Fiona qui affolée prévient sa fille.
– C’est quoi cette histoire ? Un journaliste est venu m’emmerder en me demandant si j’étais au courant que tu aurais une liaison avec un ministre….
– De quoi ?
Bref, maintenant Fiona est au courant des ragots.
– On fait quoi ? Demande-t-elle à Hubert !
– Rien ! Qu’est-ce que tu veux qu’on fasse ?
Les délires journalistiques inquiètent jusqu’au sommet de l’Etat.
– Si c’est vraiment une affaire de cul, ce n’est pas dramatique, mais ça peut être autre chose, Qu’on fasse intervenir les services secrets. Je veux savoir où est ce connard !
Avec une remarquable célérité les services secrets commence par examiner les relevés de cartes bancaires de Manet-Carrier, y compris évidemment sa carte professionnelle. Et découvre l’achat d’un vol pour Mexico le soir du 3 juin., on trouve ensuite d’importants retraits d’espèces, plusieurs factures de restaurants et d’autres achats tout cela à Mexico-city. Dans la foulée les « fins renards » examinent la carte de Fiona Marconi et ne découvre que des achats dans un supermarché de Gentilly.
« Evidemment elle a pu prêter sa carte à quelqu’un pour tromper l’ennemi, je n’y crois pas une seconde, mais c’est facile à vérifier avec les relevés téléphoniques… »
Le chef de mission rend compte immédiatement par téléphone.
– Il est parti tout seul ?
– On va vérifier, mais il n’a acheté qu’un seul billet, un aller simple.
– Et la secrétaire ?
– C’est pas elle !
– OK ! Arrangez-vous pour que la fuite au Mexique se sache et laissez entendre qu’il s’agit bien d’une l’histoire de cul. Comme ça, les journaleux n’auront rien d’autre à se mettre sous la main.
Et bloquez-lui toutes ses cartes !
Le type s’apprête à partir et salue le chef de cabinet qui, cela tombe bien, n’est pas seul.
– Il s’est barré au Mexique, c’est bien une histoire de cul.
– Avec Fiona Marconi ?
– Non, on n’a pas identifié sa dulciné, on ne m’a pas demandé de le faire mais ce n’est pas Madame Marconi.
Le chef de mission téléphone ensuite à un média bien connu possédant un site internet.
– Il y a du nouveau en ce qui concerne Manet-Carrier, on sait où il est, tout le ministère est au courant mais moi je ne vous ai rien dit…
Jeudi 10 juin
En fin de matinée, Remiremont est passé me voir au studio en compagnie de Tanya. Il commence par m’annoncer la bonne nouvelle :
– Manet-Carrier s’est enfui au Mexique, il ne risque plus de venir t’emmerder.
– Il va faire quoi là-bas ?
– Je n’en sais rien, il y a une communauté française là-bas, reste à savoir comment il va s’y intégrer, c’est un malin il peut y arriver, mais le pays est dangereux. De toute façon je vais
m’arranger pour ne pas qu’il revienne.
– Comment-ça.
– Un petit rapport à la DSGE suffira. Il y aura une courte enquête, puis une fuite dans la presse…
– On trinque d’abord ou après ? Proposais-je innocemment.
– T’en pense quoi Tanya ? Demande Remiremont.
– On peut faire les deux.
J’ai toujours du Champagne au frais, je reviens avec une bouteille et trois coupes… Et je découvre mes deux zigotos à poil… C’est ce qui s’appelle ne pas perdre de temps.
Remiremont me tend quelques billets, que je refuse.
– Non aujourd’hui c’est gratuit, profitez-en, ce n’est pas tous les jours la fête.
Il n’insiste pas et je les fais mettre à genoux tous les deux
– Dommage que je n’ai personne dans le donjon, je vous aurais fait sucer de la bite !.
– Humm, une bonne bite qu’on aurait bien sucée tous les deux, hein Didier ? S’exclame Tanya que je trouve excitée comme une puce.
– Ce sera pour une autre fois ! Répond Remiremont.
– Humm, et tu te fera enculer devant moi !
Mais elle est déchainée, la blackette !
– On va peut-être boire une coup avant de passer à autre chose ! Suggérais-je.
– Pourquoi pas ! Approuve Didier.
Et puis j’ai soudain une idée salace, ils veulent jouer ? Moi aussi je suis très joueuse. Je reprends la bouteille de Champagne et la remet au frigo.
Quand je reviens, je me déculotte et je pisse dans deux coupes que je leur tend.
– Voilà ! Du champagne maison, buvez, c’est bon pour la santé !
– Tu ne trinques pas avec nous ! Proteste Tanya sur le ton de la plaisanterie.
Si elle croit que je vais me dégonfler, elle se fout le doigt dans l’œil, Je ne m’étais pas vidée complètement la vessie ce qui fait que je peux remplir ma propre coupe. Et du coup on trinque et on boit.
– Bon, on est pas ici pour rigoler, ne bougez pas je reviens.
Je commence par leur poser un collier de chien
-. Il faut toujours mettre des colliers aux esclaves, S’ils se perdent, ça permet de les retrouver… plaisantais-je
– Ce pourrait être marrant ! Réplique Tanya. « Bonjour Madame, j’ai trouvé votre esclave dans la rue, je vous le ramène, j’espère que je vais avoir droit à une petite récompense. »
Pas moyen de faire une domination « sérieuse » avec cette nana ! Cela dit je ne vois pas pourquoi une domination se devrait d’être obligatoirement sérieuse !
– Je ne réponds pas à la provocation et je leur accroche à tous les deux des jolis pinces sur les tétons. J’ai droit à un concert de grimaces. Alors je continue sur ma lancée, je tire, je tords, je tortille, je les fais grimacer encore plus et quand ils sont bien chauds j’ajoute des poids.
Ils font moins les malins, maintenant, mais ils aiment ça, c’est l’essentiel.
– Maintenant vous allez rejoindre le chevalet, l’un à côté de l’autre, vous mettez vos mains à plat et vous tendez vos fesses, je vais vous rougir le cul !
J’ai saisi ma cravache préférée et je distribue le coups, un pour Didier, un pour Tanya, et on recommence. Didier pousse des petits cris étouffés, Tanya, elle, continue dans la provoc.
– Salope ! Morue ! J’ai même pas mal !
Elle m’énerve, j’ignore si elle est consciente de jouer un jeu dangereux, mais ce n’est pas elle qui aura le dernier mot, et si elle n’a « même pas mal », je suis parfaitement capable d’arranger ça !
Alors j’arme ma cravache de toutes mes forces et lui en assène un coup à faire démarrer un cheval.
– Aïe, aïe, aïe ! Ouille, ouille ! Sale dingue !
Je retape, mais moins fort.
– Ça va, ça va ! Proteste-t-elle
Encore un coup !
– Arrête, Chanette, arrête !
– Un dernier pour la route !
– Non !
– Si !
Je pose ma cravache.
– Bon, revenez, on va passer à autre chose !
– Tu m’a tué, salope ! Me dit Tanya.
Mais elle dit ça sur le ton de la plaisanterie et elle cherche ma bouche. Je ne me dérobe pas et du coup on se roule une gamelle. Je vous dis qu’on est dans de la domination atypique !
Je m’empare un joli gode-ceinture avec lequel je m’harnache et me présente fièrement devant mes deux zigotos.
– Allez mes cochons, venez me lécher la bite !
Ils se prêtent volontiers à cette fantaisie, Didier à gauche, Tanya à droite.
– Un peu plus d’énergie, s’il vous plait, sinon je vais être obligés de vous enculer.
– T’en a pas un autre ? Me demande Tanya.
– Un autre quoi ?
– Un autre gode ceinture ?
– Pourquoi ? T’en veux un plus gros ?
– C’est pas ça, je voudrais te prendre avec pendant que tu prendras Didier.
– Hein ? Mais c’est le monde à l’envers !
– Ben quoi, on est pas vraiment dans une séance SM, puisque tu nous as pas fait payer, on va dire qu’on est dans une séance de délire.
Après tout, pourquoi pas ?
J’ai donc demandé à Didier de se mettre en levrette, il m’a exhibé et écarté son gros cul. Et comme on est dans le délire, je me suis autorisée à lui lécher l’anus, ce que je ne fais pratiquement jamais d’ordinaire avec mes soumis. Je me surprends à prendre beaucoup de plaisir à butiner ce charmant petit endroit si troublant.
Je le pénètre ensuite avec mon gode-ceinture, et me débrouille afin que Tanya puisse accéder à mon intimité. On a mis quelques instants avant de se synchroniser mais Drôle de sensation j’encule et me fait enculer…
Au rythme où Tanya me laboure, je ne vais pas tarder à jouir du cul. Je hurle. Du coup la blackette m’abandonne et s’en va sucer à fond la bite de Didier qui n’en peux plus.
L’affaire n’a pas traînée, deux ou trois minutes après avoir commencé, Didier éjaculait une grosse rasade de sperme dans la bouche de Tanya qui s’en pourlèche les babines. Mais mademoiselle n’a pas joui et son excitation n’est pas retombée. Elle s’allonge sur le sol.
– Venez, venez tous les deux, venez me faire jouir.
Pas de problème, je viens lui lécher l’abricot tandis que Didier lui tète ses bouts de seins. Le donjon ne tarde pas à s’emplir de son cri de jouissance (il est insonorisé)
Ensuite nous avons bu le champagne, le vrai, celui avec des bulles !
A suivre
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