Jeudi 22 juillet 2021 4 22 /07 /Juil /2021 09:06

Chanette 23 – La mallette noire par Chanette – 14 – Anna et Daisy

bisou1719

Anna-Gaëlle

Daisy habite dans le 12ème, à quelques minutes de la Gare de Lyon., Arrivée en bas de chez elle, elle compose le digicode, ouvre la porte et entre dans l’immeuble, Anna lui emboite le pas de façon très décontractée. Daisy ignore l’ascenseur et monte jusqu’au deuxième, Anna la double et prend soin de regarder la position de la porte d’entrée de son appartement. Elle n’a plus qu’à redescendre et regarder sur les boites aux lettres à quel résident correspond le deuxième étage gauche.

 

Daisy est intriguée !

 

« Qui c’est celle-ci ? »

 

Elle entend Anna s’arrêter au troisième…

 

« Elle ne sonne nulle part, elle ne frappe pas ! Bizarre ! »

 

Daisy jette un regard dans l’œilleton de la porte, voit Anna redescendre.

 

« Faut pas chercher à comprendre. »

 

Anna scrute les boites aux lettres, elles ne portent aucune indication d’étage, il n’y a pas non plus de panneau de renseignements.

 

« Merde, je fais comment ? A moins qu’elle ait une plaque sur sa porte ! »

 

Elle remonte, s’approche de la porte afin de déchiffrer la petite étiquette blanche.

 

« Rollin, je m’en souviendrai ! »

 

Elle s’apprête à faire demi-tour, mais fait cogner involontairement le paillasson contre la porte. Daisy ouvre !

 

– Si c’est moi que vous cherchez, je suis là !

– Non, non excusez-moi, je me suis trompée…

– Vous ne vous êtes pas trompée, entrez cinq minutes, on va causer gentiment, c’est tout de même plus sympa que de faire de l’espionite, non ?

 

Déstabilisée, mais rassurée par le sourire de Daisy, Anna entre se disant qu’après tout, elle était susceptible d’apprendre des tas de choses.

 

– Asseyez-vous, je vous offre un jus d’ananas ?

 

Et sans attendre de réponse, Daisy s’en va verrouiller sa porte d’entrée… A clé !

 

Elle revient, sans le verre proposé et s’assoit :

 

– Bon, on va jouer cartes sur tables, si vous êtes de la police, prouvez-le-moi et je répondrais à vos questions. Dans le cas contraire, eh bien dans le cas contraire on verra bien…

– Je ne suis pas dans la police…

– C’est bien ce que je pensais, vous n’avez pas le look.

– Et puis les inspecteurs de police vont toujours par deux comme les témoins de Jéhovah. Mais vous êtes peut-être détective privée, ils en font un métier de merde ceux-là.

 

La provocation est volontaire, mais ne fonctionne pas

 

– Je ne suis pas détective privée.

– Bon alors écoutez-moi bien ! Ce que vous faites est illégal l

– Je n’en ai pas l’impression, mais expliquez-moi mieux, quelque chose m’a peut-être échappé.

– Vous vous foutez de moi !

– Non, mais vous m’aviez promis un jus d’ananas.

 

Daisy est un moment décontenancée par le calme d’Anna, cette dernière qui a été journaliste a suivi des stages où l’on s’exerce aux confrontations verbales difficiles et à rester sereine face à une adversaire qui ne rêvant que d’en découdre est à la limite du stress.

 

– Bon alors, si vous ne voyez pas, je vais vois mettre les points sur les i. Ça s’appelle une atteinte à la vie privée !

– Apportez-moi donc mon jus d’ananas, j’ai une de ces soifs

– Venir fouiner chez les gens, vous appelez ça comment, vous !

– Je ne fouine pas, je suis chez vous, parce que vous m’avez invité à entrer et si je suis entré c’est que j’avais soif.

– Bon dans ce cas, foutez-moi le camp !

– C’est ce que je vais faire, mais alors pourquoi vous m’avez fait rentrer ?

 

Daisy est en train de perdre le contrôle de la situation mais s’étonne que son interlocutrice soit si peu pugnace, Anna s’en fiche, elle a son nom, elle n’aura rien de plus, mais ce n’est déjà pas si mal.

 

– Si vous voulez que je sorte, il faudrait peut-être mieux débloquer la porte !

– On y va, mais maintenant écoutez-moi bien ! L’autre fois, j’ai envoyé promener votre collègue, maintenant c’est vous…

– Mon collègue ?

– Ne faites pas l’innocente ! Alors vous allez dire à votre chef que je ne reçois personne, que je n’ai rien à me reprocher, que je vais trainer Blondberger en justice pour harcèlement moral et accusation mensongère… et aussi que je vous emmerde.

 

« Qu’est-ce que c’est que cette salade ? » Se dit Anna « Et, si ce qu’elle me raconte avait un rapport avec notre affaire ? Si seulement je pouvais en savoir plus !

 

– Et si je vous prouve que vous me confondez avec quelqu’un d’autre, est- ce que j’aurais droit à mon jus d’ananas ?

– Je n’ai pas de temps à perdre !

 

« Vite, reprendre l’initiative ! »

 

– Monsieur Louis Perceval, vous connaissez ?

– Non ! répond Daisy. Parce que ?

– Parce que c’est la personne que je cherche ?

– ???

– Il m’a dit qu’il habitait dans cet immeuble !

 

Daisy commence à se demander si son interlocutrice ne disait pas vrai, elle se remémora alors son étrange attitude dans l’escalier.

 

– Vous avez une façon bizarre de le chercher !

– Pourquoi bizarre ? Il m’avait dit qu’il habitait au troisième…

– Et vous le cherchez pourquoi ?

– Il me doit de l’argent, beaucoup d’argent.

– Le mec, il vous doit de l’argent, je suppose que vous n’arrivez pas à le contacter, mais il vous donne son numéro d’étage ! N’importe quoi ! Vous ne savez même pas mentir. Foutez-moi le camp !

 

« Quelle conne je fais ! Il me reste une dernière carte ! Ce n’est pas sans risque, mais je n’ai pas le choix. »

 

Anna extrait une carte plastifiée de son sac à main et la tend à Daisy.

 

– Tenez !

– C’est quoi, ça ?

– La carte de « La feuille l’envers », la galerie d’Art que je dirige.

– Qu’est-ce qui me prouve…

– Téléphonez, vous aller tomber sur mon répondeur, vous reconnaitrez ma voix.

– Je suis capable de le faire !

– Ne vous gênez surtout pas !

– Je vous dois donc des excuses…

– Vous me devez surtout un jus d’ananas !

– Asseyez-vous, je vous l’apporte.

 

Daisy revint rapidement.

 

– En tous cas votre client, il vous a fait marron, il n’y aucun Perceval dans l’immeuble

– Le salaud ! Mais dites-moi, vous m’aviez prise pour qui ?

– Des conneries…

– Ça m’amuserait de savoir !

– J’ai des problèmes à mon boulot. Ou disons plutôt qu’on me cherche des poux dans la tête alors que je n’ai rien à me reprocher.

– Racontez-moi, je sais que quand on a des soucis, ça fait du bien de parler.

– Y’a rien à raconter, un jour mon chef m’a demandé des documents en communication et les a fait remplacer par des photocopies. Il se trouve que les originaux ont disparus. Qu’est-ce que j’y peux, moi ! Alors un gros con de la sécurité m’a cuisiné de façon dégueulasse, on se serait cru à la Gestapo. Du coup je me suis barré et j’ai été chercher un arrêt de travail chez mon toubib.

– Je vois, mais alors vous m’aviez prise pour qui ?

– Il n’y a pas longtemps, un inspecteur de la boite est venu m’emmerder, je l’ai envoyé promener. J’ai pensé qu’il s’agissait d’une deuxième tentative.

– Ah ! Et ces documents c’était quoi ?

– Non, ça je ne peux pas vous le dire !

– Je le comprends ! Vous êtes dans les assurances ?

– Non dans la banque, « La Banque de l’Atlantique sud »

 

Anna avait donc appris un tas de choses sans savoir s’ils seraient utiles à Jacques Pradier. Elle aurait pu en rester là si dans la conversation, Daisy n’avait pas évoqué le nom de sa boite.

 

« La Banque de l’Atlantique sud ! Et les deux agresseurs de Chanette qui sont sud-américains ! Y’a peut-être un rapport ? Mais comment en savoir plus ? La séduire ? Mais il n’y a que dans les romans érotiques que toutes les femmes sont bisexuelles »

 

– J’en ai marre, reprend Daisy, dans cette société de merde un cinglé peut se permettre en toute impunité de briser une carrière, une vie ! Vous trouvez ça normal, vous ?

– Non, c’est dégueulasse.

 

Et soudain, ce sont les grandes eaux ! Daisy chiale comme une madeleine.

 

– Il ne faut pas vous mettre dans des états pareils ! Lui dit Anna en se levant et en passant derrière Daisy. Je vais vous masser les épaules, vous aller voir, ça déstresse.

 

Et elle joint le geste à la parole.

 

– Mais attendez, je n’aime pas ça !

– Laissez-vous faire quelques instants, juste quelques instants.

– Ça ne sert à rien.

– Et comme ça ?

– Ce n’est pas désagréable, ça fait du bien, vous avez raison !

– Ah ! Vous voyez ! J’ai appris ça en Thaïlande, je fais aussi des massages complets.

– Vous êtes lesbienne ?

 

La question posée de façon si directe déstabilisa quelques instants la belle Anna.

 

« Ça va tourner court cette affaire ! Tant pis j’aurais essayé ! »

 

– Non, mais j’ai deux ou trois aventures avec des nanas ! Mentit-elle.

– Ah ! Moi aussi, une fois ! Ça change, hein ?

– On peut dire ça comme ça !

– Je ne sais pas pourquoi je vous parle de ça, après tout on se connaît pas !

– Ben justement, ça ne prête pas à conséquence ! Je continue de vous masser ?

– Je ne vaudrais pas abuser.

– Vous n’abusez pas, c’est très agréable de masser quelqu’un d’aussi réceptif.

– Ah, vous trouvez ?

– Si vous voulez vous allonger, je pourrais vous masser encore mieux.

– Sur le canapé ?

– Autant mettre les choses au point tout de suite, je n’ai absolument pas l’intention de me déshabiller !

 

« C’est pas gagné : je pensais pourtant avoir une ouverture. »

 

– Vous avez peur que je vous viole ?

– Non, je sais me défendre !

– Alors ?

– Alors rien ! J’ai eu des paroles malheureuses, je ne voudrais pas que vous vous figuriez des choses.

– Soyez rassurée. J’allais vous demandez de vous mettre en sous- vêtements, mais restez comme ça, je passerais les mains sous votre haut.

– En sous-vêtements, ça ne me dérange pas ! Euh juste le haut, alors ?

– A moins que vous souhaitiez que je vous masse les fesses ! Répondit Anna d’un ton moqueur.

– Laissez mes fesses tranquilles !

 

Daisy s’allonge sur le canapé et Anna entreprend de lui masser le dos

 

« Je perds mon temps, je me donne cinq minutes et je me casse. »

 

Au bout d’une minute, sans lui en demander la permission, elle dégrafe le soutien-gorge de Daisy qui ne proteste pas. Les mains ne massent plus vraiment mais « travaillent » par effleurement.

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– Vous faites ça bien !

– N’est-pas ?

– Trop bien ! On va en rester là parce que…

– Parce-que quoi ?

– Peu importe, on arrête !

 

Anna laisse Daisy se relever. Elle réajuste son soutien-gorge.

 

– Ne me regardez pas comme ça ! Dit-elle.

– La vie nous offre parfois des occasions qui ne se renouvelleront peut-être jamais. Passez à côté, c’est ouvrir la porte aux regrets.

– C’est très joli ce que vous dites, mais vous m’avez donné votre carte, si je veux vous retrouver, je peux toujours.

– Evidemment, bon je vais partir, c’est quoi votre prénom ?

– Daisy.

– Bon on se fait un bisou ?

 

Allez donc savoir quel démon poussa à cet instant Daisy à chercher les lèvres d’Anna ? Ce fut très bref, et sans la langue. Daisy se recule regarde Anna avec des yeux troubles puis contre toute attente, dégrafe son soutien-gorge, offrant sa poitrine à la vue de sa visiteuse.

 

– Si tu veux les toucher ! Vas-y !

– T’es directe, toi !

– Je suis directe parce que tu m’as excitée.

– Sont jolis tes nénés !

– Hé !

 

Anna ne peut s’empêcher de les peloter, puis d’en lécher les tétons.

 

– Oh ! La la ! Qu’est-ce que tu me fais ?

– Du bien, j’espère !

– Tu ne veux pas te mettre à l’aise un peu, toi aussi ?

– Parce que tu voudrais qu’on aille plus loin ?

– Ça te dit ou pas ?

– Je les pose où mes affaires ?

 

Deux minutes plus tard, Anna était nue comme Vénus en train de sortir de sa coquille géante.

 

– Waouh, tu vachement bien bidochée, toi.

– Je suis vachement quoi ?

– Bien foutue, quoi !

– Ben profites-en, ce n’est pas toujours la fête ! Et je te fais remarquer que moi je suis à poil mais pas toi.

– On va réparer cette grave erreur ! Et tout de suite en plus !

 

L’instant d’après les deux femmes se bécotaient le museau de façon très baveuse en étant si proches l’un de l’autre qu’elles s’écrasaient les seins mutuellement.

 

– Ben, dis donc, toi quand t’embrasses, tu ne fais semblant ! Finit par dire Daisy en se dégageant de l’étreinte oppressante de sa partenaire.

– Ça va, tu t’en remettras ?

– Je crois même que j’y reviendrais volontiers.

– Alors revenons-y !

 

Les deux femmes s’enlacent de nouveau, mais cette fois ci les mains se font caresses un peu partout. Celles d’Anna ne tardent pas à pétrir les douces fesses de sa complice de jeu.

 

Il arrive, tout cela n’étant qu’une question de circonstances, qu’Anna aime dominer sa partenaire amoureuse. Aussi tout en se collant à elle, s’arrange-t-elle pour la déséquilibrer.

 

– Tu vas me faire tomber ! Proteste Daisy.

– Mais non, je te tiens !

 

N’empêche que Daisy part en arrière, Anna s’accroche à elle et elles dégringolent toutes deux sur le canapé tout proche en rigolant comme des bossues.

 

Anna ne tarde pas à venir explorer l’intimité de Daisy…

 

– Attends ! Proteste l’intéressée, je vais peut-être me faire une rincette avant…

– Surement pas, ça sent trop bon, ça sent la femme, ça m’excite !

 

Satisfaite de cette réponse, Daisy ne dit plus rien et s’abandonne à la langue agile d’Anna.

 

C’est qu’elle mouille, la petite Daisy, cela devait faire des années qu’elle n’avait pas fait l’amour avec une femme, non pas qu’elle n’aimait pas ça, mais l’occasion ne n’était pas présentée et elle ne cherchait pas non plus.

 

Tout en léchant la cramouille de la petite secrétaire, Anna a envoyé ses mains en avant de façon à accéder aux tétons de sa partenaire. La pression en est modérée mais elle l’intensifie progressivement.

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– Pince-moi fort, j’aime ça !

 

« Si elle aime bien les petites misères, je vais prendre mon pied ! »

 

Alors Anna pince plus fort tout en continuant ses balayages.

 

– Là ! Oui, reste là ! Vas-y continue !

 

Le lecteur aura sans doute deviné qu’Anna sollicitait maintenant le clito de la petite secrétaire.

 

La pauvre (non, pas la pauvre) Daisy vocalise son plaisir sans se soucier d’ameuter le voisinage, son corps se raidit un court moment comme en proie à un choc électrique avant de retomber comme une chiffe molle.

 

– Quel pied ! Si je m’attendais à ça ! commente-elle.

– A ton tour de me lécher, maintenant !

– Je vais essayer d’être à la hauteur !

– J’ai confiance.

 

Et les deux femmes reprennent la même position, à ceci près que les rôles ont été inversés, et qu’Anna au lieu de rester sagement allongée s’est amusée à lever les jambes.

 

– Oh que c’est beau, tout ça ! S’exclame Daisy.

– Je n’y suis pour rien, c’est ma maman qui m’a faite comme ça !

– J’aime bien ton petit trou du cul, il est joli, il est attendrissant.

– Embrasse-le !

– Bien sûr !

 

La feuille de rose (rebaptisée anulingus par quelques cuistres) est une technique dont l’abord est d’une facilité déconcertante. Après rien n’empêche de se perfectionner, tout dépend alors de la façon de faire virevolter sa langue, de la vitesse, et de la pression.

 

Mais justement, en la matière, Daisy se débrouille plutôt bien, tant et si bien que le petit œillet brun finit par s’entrouvrir devant tant de sollicitude

 

– Tu peux m’enfoncer un doigt ? Lui propose Anna

 

Daisy ne se le fait pas dire deux fois, et introduit son index préalablement humecté dans l’étroit conduit avant de le faire aller et venir.

 

Le doigt rencontre une masse molle, elle s’en fout elle continue, mais quand elle le ressort il est légèrement pollué, pas gêné, elle l’essuie sur les fesses de sa partenaire

 

– Hum, c’est bon ! T’aurais pas un gode ?

– Non ! Enfin si, mais c’est dans mon fouillis, le temps que je le retrouve…

– O.K. ! Viens t’occuper de ma chatte.

– Quand je vois un joli petit cul comme le tiens, tu sais ce que j’ai envie de faire ?

– De le fesser ? C’est ça ?

– Comment t’as deviné ?

– Parce que je suis une sorcière ! Je t’en prie, lèche-moi la moule, je ne tiens plus en place, la fessée ce sera pour une autre fois.

 

La chose fut brève mais intense, et Anna se dit qu’elle serait bien bête d’étouffer son cri de jouissance puisque sa partenaire ne l’avait point fait.

 

– J’aurais bien continué, mais faut que j’y aille…

 

Les deux femmes se sont rhabillées, auparavant Daisy a proposé à Anna de prendre une petite douche. Elle en a profité pour fouiller furtivement dans son sac, elle a ainsi acquis la certitude qu’elle était bien ce qu’elle prétendait être.

 

« Oui mais, on ne sait jamais, il y a des gens qui exercent des professions bien respectables et qui servent d’agent de liaison à d’autres qui le sont beaucoup moins. »

 

– Je connais beaucoup de monde y compris des gens très bien placés, si je peux t’aider, ça ne me dérange pas. Tu sais dès fois juste un coup de fil, ça peut arranger les choses…

– C’est gentil mais je ne vois pas trop comment.

– Le document pour lequel on t’a emmerdé, c’était un truc « sensible » ?

– Secret professionnel, je t’ai dit !

– Ce serait anodin, tu m’aurais dit : c’est anodin, donc ça ne l’est pas !

– Mais tu cherches à savoir quoi au juste ?

– Si tu t’étais fait embarquer dans une histoire d’espionnage bancaire, je pourrais t’arranger ça !

– Bon, j’ai tes coordonnées, je vais réfléchir, et je te dirais.

– O.K. Je n’insiste pas, je te laisse, merci pour ce délicieux moment. Mais fait bien attention à toi, si c’est ce que je pense, ces gens-là sont dangereux et n’ont aucun scrupule.

 

Les deux femmes s’embrassèrent tendrement avant de se séparer.

 

– J’ai bien aimé ce qu’on a fait ensemble, ça te dirait de recommencer un de ces jours ? lui demande Anna

– Je ne suis pas contre.

– Je t’ai donné mon numéro, je peux avoir le tien ?

 

« Elle me plait bien cette nana ! », se dit Anna, « Il faudra que je trouve un prétexte pour revenir lui bouffer la chatte ! »

 

– Allo, Jacques ! Je suis sur une piste…

 

Et elle lui raconta ce qu’elle avait appris.

 

– Joli travail ! Tu vas la revoir ?

– J’en suis presque sûre.

– Qu’est-ce qui te fais dire ça ?

– Intuition féminine. Tu fais quoi ?

– Je suis devant chez Furet !

– Je te rejoins, faut que je récupère ma mob.

 

Daisy a oublié d’être idiote et maintenant que sa sulfureuse visiteuse est partie elle s’efforce de mettre de l’ordre dans ses pensées.

 

« Bon, récapitulons : il est évident que cette sorcière n’est pas venue me voir par hasard, cette histoire de mec qui lui doit des sous ne tient pas debout. Elle cherche à savoir quels sont les documents que j’ai photocopiés. Ce n’est donc pas quelqu’un de la banque. Ce ne sont pas non plus des gens qui gravitent autour de ce Cordoba. Alors c’est qui ? Un agent du gouvernement ? Absurde ! Une détective privée ? Mais au service de qui ? Il faudrait déjà que j’en sache plus sur elle. J’ai fouillé ses affaires mais ça ne prouve peut-être rien, ces gens-là se cachent souvent sous des « couvertures » solides, mais il y a toujours une faille. Comment la trouver ? »

 

Elle décide d’en informer Nicolas Furet.

 

– Bizarre en effet, on en reparle demain, on vérifiera pour cette galerie. Barricade-toi chez toi, n’ouvre à personne, ou mieux que ça, va dormir à l’hôtel, je te rejoindrais quand j’aurais fini ce que je dois faire.

– Avec quels sous ?

– Je vais te dépanner.

 

« Cette histoire continue de me saouler, moi, qui pensait pouvoir commencer à être tranquille ! » Soupire-t-il.

 

17 heures.

 

Furet sort de chez lui en voiture, Jacques Pradier enfourche sa moto qui est restée bien sagement en place depuis ce matin et le suit.

 

Anna ne l’a pas encore rejoint, dès qu’il en a la possibilité, il lui envoie un message, lui indiquant qu’il file Furet et qu’il la rappellera demain.

 

Trois quarts d’heure plus tard, la voiture pénètre dans un parking souterrain près du Châtelet.

 

« J’espère qu’il ne m’a pas repéré et qu’il ne va pas me jouer une entourloupe ! » S’inquiète Pradier.

 

Ce dernier se garde bien de le suivre dans le souterrain et s’en va l’attendre à la sortie « piétons ».

 

Cinq minutes plus tard il apparaît, et Jacques le file en roulant « au pas » sur le trottoir jusqu’à l’entrée du square de la Tour Saint-Jacques, là il gare sa moto contre les grilles.

 

Furet à cinq minutes d’avance, il jette un regard circulaire et n’apercevant pas Jimenez, il s’assoit sur un banc. Pradier s’assoit sur le banc juste à côté, il n’entendra probablement rien sauf s’ils s’engueulent.

 

A 18 heures précises, Pablo se pointe devant Furet et lui fait signe de le suivre pour rejoindre Jimenez sur un autre banc situé un peu plus loin sur la droite.

 

Jacques les suit nonchalamment, d’un air dégagé, il prend le trio en photo.

 

Nouveau message sur mon portable : « tu les connais ceux-là ? »

 

Trop fort ce mec ! Sur un banc mes deux agresseurs entourent mon client.

 

« Oui c’est eux ! Bravo ! »

 

Pradier jubile. Il faut maintenant jouer serré. Et ça ne sera pas forcément facile car l’entretien risque d’être court.

 

Furet donne un bout de papier à Jimenez.

 

– C’est l’adresse de la taupe ?

– Non, c’est mieux que ça, c’est l’adresse du type pour qui travaillait la taupe !

– Comment t’as fait ?

– J’ai eu du bol !

– Et son nom ?

– Je n’en sais rien, mais c’est un hôtel, il ne doit pas y avoir trente-six sud-américains.

– Bon on va y aller, tu vas venir avec nous.

– Non, non, je n’ai pas le temps !

– On l’a jamais vu, tu vas nous aider à le reconnaître.

– Vous n’allez pas me faire croire que vous ne saurez pas faire ?

– Tu ne discutes pas, tu viens avec nous.

– Non, non et non ! A chaque fois que vous me demandez un truc, vous ne pouvez pas vous empêcher de me demander autre chose. Alors maintenant, y’en a marre ! Vous vouliez l’adresse, vous l’avez, maintenant laissez-moi tranquille.

 

Furet a haussé le ton et Jacques qui ne pouvait suivre la conversation a entendu et comprit ce que disait Furet.

 

Aussi quand il voit Nicolas quitter le square encadré par ses deux anges gardiens, ne se fatigue-t-il pas à les suivre, il sait où ils vont et il enfourche sa moto.

 

Jimenez ne peut se garer devant l’hôtel Meyerbeer, mais le fait 50 mètres plus loin. Pablo et Furet descendent.

 

– L’hôtel ne semble pas faire restaurant, il faudra bien qu’il sorte pour aller dîner ! Commente Pablo.

– Quand je vous aurais montré qui c’est, je me tire, d’accord ? Propose Furet.

– Tss, tss, quand il va sortir on l’embarque, quand on aura la certitude que c’est le bon « client » tu pourras filer, mais pas avant.

– Vous faites chier !

– Non, c’est toi qui as compliqué les choses !

– Ben voyons !

 

A 18 h 45 Cordoba sort de l’hôtel sans bagage.

 

– C’est lui ! Dit simplement Furet.

– OK, retourne à la bagnole !

 

Ce dernier rassuré par les propos de Pablo obtempère. Celui-ci s’approche subrepticement de Cordoba :

 

– Vois avez du feu ?

– Je ne fume pas !

– Un revolver est pointé vers toi, tu me suis sans faire le con, c’est juste une vérification, il y en a pour cinq minutes.

 

Cordoba se sait perdu, sa seule chance est d’entraîner son agresseur dans un corps à corps qui aura l’avantage d’empêcher le tireur éventuel d’agir. Mais Pablo est un professionnel, il anticipe l’attaque de Cordoba en se reculant d’un mètre et en sortant une bombe de lacrymo avec laquelle il arrose le visage de sa victime.

 

Cordoba tousse et pleure, il se laisse conduire comme un zombie jusqu’à la voiture de Jimenez et prend place à l’arrière entre Furet et Pablo. Jimenez démarre.

 

– On va où ? demande Pablo.

– Je rejoins le périph.

 

La manœuvre est évidente, en évitant les feux rouges, il s’agit d’empêcher Cordoba de tenter une sortie désespérée de la voiture.

 

Pradier les suit. Que peut-il faire d’autre ?

 

– On aurait dû emporter des menottes ! Commente Pablo.

– On ne peut pas penser à tout ! Répond Jimenez. Commence à l’interroger.

– Faudrait déjà qu’il se calme !

– Interroge-le, je t’ai dit !

– C’est toi qui a les originaux des documents ?

– Quels documents ?

– Oh, oh ! Commence pas à faire le guignol ! On parle bien des documents sur le transfert des fonds du général Diaz ?

– Je ne sais pas de quoi vous parlez !

 

Et soudain Furet ne pouvant contenir plus longtemps sa haine intervient :

 

– Mais bien sûr que c’est lui ! Il s’est pointé chez moi avec un autre salopard, ils nous ont battus, ils nous ont humiliés, ils ont failli violer ma femme et ils m’ont bousillé un doigt avec un casse-noisette.

 

Et il conclut sa tirade en giflant violemment Cordoba.

 

– Toi, tu te calmes ! Finit par dire Jimenez, Pablo, fais-lui les poches

– Un passeport mexicain…

– Le portefeuille !

 

Pablo en épluche le contenu et découvre une carte d’une boite de nuit de San Cristobal, la capitale du Nueva-Costa.

 

– T’es vachement mexicain, toi ?

– Cogne ! Et repose la question.

 

Le poing de Pablo lui atterrit dans le ventre. Cordoba déjà handicapé par le gaz qui le fait toujours pleurer et tousser hurle de douleur.

 

– Alors ?

– Un moment, je reprends mon souffle !

– Dépêche-toi, on n’a pas toute la journée !

 

En fait Cordoba ne voit qu’une solution à court terme, gagner du temps. Mentir ne lui servirait à rien sauf à recevoir de baffes.

 

Un vague plan germe dans son cerveau, un plan quasi désespéré, genre 10% de chances de réussite, mais à défaut d’autre chose…

 

– Alors ?

– C’est moi qu’a récupéré les documents.

– Et bien voilà, on finit par y arriver, et ils sont où ?

– Je les ai enterrés dans un bois près de Versailles.

– Enterré, pourquoi enterré !

– Pour les mettre en sécurité !

– Y’avait pas plus simple ?

– Je voulais être sûr de les retrouver, même plusieurs mois après, en fait je voulais essayer de les monnayer.

– Monnayer ? Auprès de qui ?

– Au plus offrant !

– Quelle mentalité ! Bon, ben on va aller les chercher !

– Je vous signale qu’il fait nuit, pour aller dans les bois, c’est pas terrible ! Intervient Cordoba !

– Fais lui fermer sa gueule à ce con ! Répond Jimenez.

 

Cordoba reçoit un nouveau coup dans l’estomac et se tord de douleur.

 

– Ceci dit, il n’a pas tout à fait tort ! Se permet Pablo.

– Ce con veut gagner du temps, mais on va être plus malin que lui.

– Je vais peut-être pouvoir descendre maintenant ? Intervient Furet.

– Oui, quand on sera sorti de l’autoroute !

 

A 18 h 30 le portable personnel de Furet sonne.

 

– Tu ne réponds pas et tu l’éteins !

 

Trois quarts d’heure après avoir quitté Paris, Jacques Pradier voit la voiture de Jimenez s’arrêter quelques instants Avenue des Etats-Unis à Versailles, Furet en sortir apparemment indemne physiquement et s’empressant de sortir de sa poche, un téléphone portable.

 

Jimenez a redémarré, Pradier le suit abandonnant Furet à son sort ! On ne court pas deux lièvres à la fois.

 

« J’aurais pu le prendre derrière moi, mais il se serait peut-être méfié et de toute façon je n’ai pas de deuxième casque… »

 

Jimenez sort de Versailles, il demande à un passant l’emplacement d’un hypermarché devant lequel le trio s’arrête.

 

– Tu vas acheter des grosses lumières, des lampes torches, ou des casques de spéléo ou des projecteurs, enfin des grosses lumières, quoi, des trucs maniables quand même !

 

Un quart d’heure après Pablo revient avec de quoi s’éclairer en pleine nuit, la voiture longe le bois des Gonards et y pénètre par une allée forestière.

 

« Merde ! » se dit Jacques, « impossible de les suivre là-dedans » je vais me faire repérer. Je n’ai plus qu’à les attendre à la sortie en espérant qu’il n’y ait pas un autre chemin. »

 

Il voit la voiture s’arrêter 400 mètres plus loin et ses passagers en descendre. Cordoba et Pablo se coiffent avec les casques de spéléo.

 

« Qu’est-ce qu’ils vont foutre ?  »

 

Le groupe parvient dans la clairière, le trou rebouché sommairement y est toujours visible.

 

– Je l’avais enterré ici, mais j’ai changé d’avis, j’ai creusé derrière ! Indique Cordoba.

– Où ça ?

– Ici sous les branches.

 

Rapide comme l’éclair, Cordoba se saisit de la pelle camouflé derrière le fourré, exécute un moulinet, Jimenez reçoit l’outil en pleine poire et perd connaissance sous le choc. Pablo sort son revolver et tire sur Cordoba qui touché en plein cœur voit ici se terminer sa vie de barbouze.

 

Pablo vérifie si le mort est bien mort, prend soin de lui vider toutes ses poches, puis revient vers son camarade, il est salement amoché, il saigne du nez et des lèvres, mais n’a apparemment rien de grave.

 

– Je l’ai rectifié ! Lui précise-t-il.

– Pas une grosse perte, n’empêche qu’on est bredouille.

 

Jimenez tente de se relever, mais tout se met à tourner.

 

– On va attendre cinq minutes. Putain ma tête !

 

Pablo réfléchit, il y a bien eu un trou de creusé dans cette clairière, il prend la pelle, vérifie, ne trouve rien.

 

« Il a refait un trou, mais pas où il nous a dit, trop compliqué, mais ça ne doit pas être loin puisqu’il a laissé la pelle ! »

 

Il a alors l’idée de faire des cercles concentriques en examinant méticuleusement l’état du sol.

 

« Un fossé, ça ne peut pas être là-dedans ! C’est quoi ce truc ? Des fringues ? Mais y’a quelqu’un dans ces fringues ! Un macchabé ! Et il n’y a pas bien longtemps qu’il est mort, il ne pue même pas ! »

 

Pablo s’en va rendre compte à Jimenez, toujours à moitié estourbi.

 

– Il y a eu de la bagarre, un changement de cachette, si seulement tu n’avais pas tué cet abruti, on en saurait plus.

– C’était lui ou moi !

– On dit toujours ça ! C’est quoi ce bruit ?

– Quel bruit ?

– Ecoute !

– Une bête ?

– Non c’est un mec qui ronfle ! Il doit y avoir un blessé par-là, va voir !

– On y va !

 

Pablo se dirige dans la direction des ronflements qui se font entendre de façon de plus en plus bruyante.

 

– Un vrai moteur, ce mec !

 

Pablo découvre l’abri de Napoléon !

 

– Un clodo complètement torché, qu’est-ce qu’on en a à foutre ? Quoi que…

 

Il le secoue comme un prunier. En pure perte, l’homme n’émet que des grognements incompréhensibles. Il fait un rapide inventaire visuel du lieu et son regard est attiré par le sac à dos, il ouvre, il fouille…

 

– C’est quoi ce papelard ? Putain le document ! Et on dirait bien que c’est l’original !

 

Il revient vers Jimenez tout fier de sa trouvaille.

 

– Regarde ce que j’ai trouvé ?

– L’ordre de transfert ? L’original ?

– On dirait bien ! Bon on se casse, tu peux te relever ?

– Oui, mais tu conduiras !

 

Vingt minutes seulement après y être entrés, Jimenez et Pablo sortent du bois.

 

D’où il est, Jacques a du mal à voir, mais il lui semble bien qu’ils ne sont que deux à réintégrer le véhicule.

 

« S’ils ont trucidé l’autre, ça va devenir simple : je donne leur adresse aux flics, mais avant il faudra que je revienne pour être sûr, ça ne va pas être évident ! »

 

La filature reprend : Versailles, l’autoroute, le périf, sortie Porte Maillot, les deux barbouzes empruntent l’avenue de Friedland, s’arrêtent devant une pharmacie pour acheter de quoi soigner Jimenez, restent stationnés quelques minutes, puis prennent une rue adjacente où ils s’arrêtent et descendent.

 

« Ils ne sont que deux, je n’ai pas eu la berlue ! »

 

Il note le numéro d’immatriculation du véhicule.

 

« Probablement une voiture volée, mais bon, ça ne mange pas de pain ! Bon on dirait que ces deux lascars habitent dans les beaux quartiers ! »

 

A suivre

Par vassilia-x-stories - Publié dans : Chanette
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