Le blog de vassilia-x-stories
Le lendemain, Musaraigne reprit le train en direction Angers et après avoir pris son petit déjeuner dans un bistrot s’en alla jouer les touristes en allant visite le château du Roi René.
– C’est pas que ça me passionne, mais faut bien passer le temps !
A 13 heures, Bruneteau perd patience.
– Apparemment Lisieux ne sait plus comment chercher la nana, on ne va pas attendre cent sept ans. On va aller le cueillir une nouvelle fois mais en attendant on va cuisiner la fille de la galerie. J’ai demandé au juge d’instruction l’autorisation de consulter sa fadette.
Karadec et Fulci pénètre dans la galerie « La feuille à l’envers » à 14 heures.
– Police, on veut juste vous poser deux ou trois questions.
– Posez, posez…
– Il cherchait quoi votre agresseur ?
– Je l’ai déjà dit, une bonne femme que je n’ai pas l’honneur de connaître, il s’est trompé d’adresse.
– Et le prénom de cette femme qu’il cherchait ?
– Caroline ou Carole, je ne sais plus trop.
– Et vous ne connaissez pas de Carole ?
– Ben non !
– Vous mentez !
– Non mais dites-donc…
– Nous avons épluché votre fadette…
– C’est quoi ça ?
– La facture détaillée de votre téléphone, nous avons identifié les numéros et avons pu constater que vous avez appelé plusieurs fois une dénommée Carole Esteban.
Du coup Anna devient tout pâle.
– Si vous savez tout, pourquoi vous me demander ?
– Non on ne sait pas tout, on la cherche et tu vas nous dire où elle se planque.
– Je ne vous ai pas autorisé à me tutoyer.
– Tu réponds, pétasse !
– D’abord vous n’êtes pas obligé de ‘insulter et ensuite je n’en sais rien .
– Tu ne veux pas répondre ?
– Je ne peux pas répondre à une question que je ne connais pas la réponse
– Très bien, mademoiselle Esteban est soupçonnée de meurtre sur la personne de Monsieur Bertrand Sauvignon.
– Oh la vilaine ! Se gausse Anna.
– Tu la protèges, ça s’appelle du recel de malfaiteurs et c’est puni de trois ans de prison. On te donne une dernière chance te t’exprimer.
– Mais puisque je vous répète que j’en sais rien !
– OK, vous êtes en garde à vue à partir de cet instant, vous avez le droit de garder le silence et blablabla.
Et notre sympathique Anna-Gaëlle, après avoir été priée de fermer boutique est menottée et conduite dans les locaux de la police judiciaire.
Sur place elle a droit à un coup de fil (un seul)
Pas beaucoup de temps pour trouver une solution.
– Balance-la, de toute façon elle était d’accord pour se rendre ! Lui dis-je
– Je ne suis pas une balance.
– C’est pas comme ça qu’il faut voir les choses, on a une gros problème sur le dos avec Carole, on va l’aider à s’en sortir, inutile d’en ajouter une deuxième. Attends une demi-heure avant de
leur dire, je ne voudrais pas qu’elle soit seule quand ils vont venir la ramasser
– Bon c’est fini le téléphone ? Hurle un poulet, c’est pas Radio-parlote-Inter ici .
Anna raccroche en soupirant de hargne .
– Bon je vais vous dire où est Carole, mais pas tout de suite on va attendre une demi-heure. Elle se rendra sans résistance, inutile d’emporter vos mitraillettes ‘
– Et pourquoi attendre une demi-heure ?
– J’ai droit au silence, non ?
– Conasse.
Et trente minutes plus tard, elle balançait mon adresse.
– Bon, je suis toujours en garde à vue ?
– Oui, et on va te foutre en cellule, ça t’apprendra à nous avoir énervé.
Les flics sont arrivés chez moi avec une discrétion éléphantesque.
– On ne bouge plus, on lève les mains en l’air. Vous êtes combien là-dedans ?
– Deux
– Vous êtes en garde à vue toutes les deux, vous avez le droit de garder le silence et blablabla….
– Eh, j’ai rien fait, moi !
– Ta gueule. Tu abrites une criminelle.
– Mais pas du tout…
J’ai beau vociférer, on nous embarque.
– J’ai une pièce à conviction, il faut que je la prenne. Tente d’expliquer Carole
– Chaque chose en son temps, allez on s’active
Une fois au poste, on se contente de contrôler nos identités avant de nous loger en cellule.
En fait, ils attendaient Lisieux cueilli à Angers…
Mais là, il y a eu comme un problème.
A trois heures du matin, Musaraigne sort de son hôtel comme s’il avait besoin de prendre le frais. Il se dirige vers la gare, puis monte dans un taxi.
– Devant le château, s’il vous plaît.
Le gendarme local opérant la filature nocturne, n’est pas assez rapide et perd sa cible.
Arrivé au château, Musaraigne fait celui qui a changé d’avis, retourne à la gare et prend un billet pour Paris. Le premier train est à 6 heures 30, il attend.
Le gendarme ne parvient à pas à joindre son collègue parisien avant 7 heures. Celui-ci envoie un message à Bruneteau qui vient juste de se lever.
On localise Musaraigne à l’aide de son téléphone portable.
– Il est dans le train pour Paris…
La police demande à la SNCF de ne pas procéder à l’ouverture automatique des portes en gare de Paris Montparnasse.
– Et s’il descend avant ?
– Il y a beaucoup d’arrêts ?
– Il va encore s’arrêter à Versailles et après c’est Paris .
Musaraigne est fébrile, son téléphone est éteint et la géolocalisation désactivée.
– Mais on ne sait jamais avec les flics…
A l’arrêt de Versailles-Chantiers il descend du train, sans être inquiété
Il ne connait pas la ville et demande comment gagner la capitale .
– Ben prenez le train…
– Y’a que le train ?
– Non, il y a un bus aussi qui va jusqu’au Pont de Sèvres, mais faut pas être pressé…
Très pratique le bus, on peut descendre n’importe quand et n’importe où !
– Chef, il est descendu à Versailles.
– Merde. Et il est où.
– Il chemine.
– Envoie son signalement aux collègues de Versailles, on verra bien ce que ça donne.
Et quelques minutes plus tard…
– Individu repéré, il attend le bus avenue de Paris.
– Ok, appréhendez-le, on viendra le chercher
Avec tout ça on a toutes les trois passées la nuit en cellule
Le lendemain matin, on est pas fraiches, mauvaise nuit dans des conditions d’hygiène dégueulasses. On nous porte un café à peine buvable. A 9 heures 15, les interrogatoires peuvent commencer.
Et c’est d’abord Carole qui s’y colle.
– Reconnaissez-vous avoir assassiné monsieur Bertrand Sauvignon .
– Je lui ai foutu un coup de marteau sur le crâne, je voulais l’assommer, pas le tuer.
– Et pourquoi ?
– Il voulait me tatouer, j’ai pas voulu, il devenait menaçant, j’ai pris un marteau et boum.
– Je ne comprends pas bien.
– Alors j’explique mieux, je suis tombée amoureuse de ce type, un coup de foudre, quoi ! Il m’a proposé un protocole sadomaso, j’ai accepté, ça devait durer une semaine. Je n’avais rien contre.
Puis au fil des jours il est devenu de plus en plus bizarre, ce n’était plus vraiment du SM, mais je me suis laissé faire, sauf que sa proposition de tatouage ,ça a été la goutte d’eau qui a fait
déborder le vase…
– Vous vous sentiez en danger ?
– Absolument.
– Et qu’est-ce qui vous a fait penser que vous étiez en danger ?
– Ces choses-là ça se sent, et j’avais raison, j’ai trouvé des drôles de choses dans ses placards, je voulais vous les apporter mais vos collègues m’ont empêché de les prendre.
– C’est quoi ces choses ?
– Des bijoux féminins qui apparemment appartenaient à deux femmes différentes
– Et vous les avez embarqués ?
– Vous savez, je venais de trucider un mec, dans ces moments-là on ne fait pas toujours des choses logiques.
– Et c’est où tout ça ?
– Chez Chanette.
– C’est qui Chanette ?
– Madame d’Esde.
– Qu’on la fasse venir.
Ça y est c’est mon tour, le poulet demande si je suis au courant de ce que raconte Carole.
– C’est dans une boîte, elle est chez moi.
Deux fonctionnaires m’accompagnent à mon domicile.
– Elle est où la boîte ?
– Je vais aller la chercher
– Non tu bouges pas, dis-nous où c’est .
La confiance règne !
On revient, Bruneteau ouvre la boîte ,
– C’est quoi cette carte d’identité ? Demande-t-il.
– C’était dans le sac à main avec les fringues ..
– Et pourquoi t’as pris ça ?
– J’ai pensé que si j’étais arrêtée ça pourrait vous intéresser.
– Bon, Verdier, tu épluches tous les fichiers et tu recherches si tu trouves cette Fabienne Rich quelque part. Marcoule, tu me fais des relevés d’empreintes sur les bijoux. On va faire une
pause-café, qu’on reconduise ces putes en cellule.
Bon, ça va durer longtemps ce cirque ? Une garde à vue c’est 24 heures, j’espère qu’ils ne vont pas la prolonger.
– Chef, on a trouvé une plainte pour vol déposée à Roissy… rien dans les personnes disparues.
– Bizarre. On va envoyer quelqu’un à l’adresse…
– J’ai fait une requête auprès de opérateurs téléphoniques, j’attends
Entre temps Marcoule revient du labo.
– Les empreintes, c’est un tas de monde, mais il y a celles de Sauvignon et surtout celles de Lisieux.
– Le contraire aurait été étonnant, c’est tout ?
– Non, à l’intérieur d’une bague il y un prénom de gravé, Malika.
– T’as consulté les fichiers ?
– Je suis en train.
Quelques minutes plus tard la police obtenait le numéro de téléphone de Fabienne Rich
– Elle est sur répondeur.
– On peut localiser l’appareil
– Oui, il est à la Défense dans le centre commercial.
– Bon on attend. Et toi pour cette Malika ?
– Pas évident, j’ai cinq signalements rien que pour la région parisienne.
– Bon on va creuser tout ça mais maintenant on va s’occuper de Lisieux. Euh débrouille toi pour envoyer la photo de cette bague aux familles, on ne sait jamais.
– Oui chef.
On se retrouve toutes les trois dans une grande salle, un siège est vide, bientôt occupé par Lisieux alias Musaraigne qui n’en mène pas large.
– Bon les pouffes, on va essayer de clôturer cette affaire, je vais poser quelques questions à ce monsieur, je vais vous demander expressément de fermer vos gueules et de n’intervenir que lorsque je vous y autoriserai. Est-ce que c’est bien compris ?
On opine du chef.
– Lisieux, mademoiselle Esteban a avoué le meurtre de Sauvignon. Ce qu’on veut savoir, c’est où est le corps ?
– J’en sais rien.
– Est-ce qu’on va être obligé de te foutre trois baffes ?
– Je ne parlerais qu’en présence d’un avocat.
– C’est ton droit, mais à mon avis t’es mal barré. Qui avait intérêt à planquer le cadavre ?
– Le pape !
– Shlack
Cette fois ci Musaraigne se reçoit une gifle magistrale.
– Vous n’avez pas le droit !
– Je sais. Alors je vais t’expliquer, tu ne voulais pas qu’on trouve le corps dans la garçonnière de Sauvignon, et pourquoi ? Parce qu’une perquisition aurait fait découvrir des choses pas
terribles, j’ai bon ?
Musaraigne ne répond pas
– Il nous intéresserait de savoir ce que sont devenues Fabienne Rich et Malika
Et bizarrement l’homme devient bavard.
– Malika je ne connais pas, mais Fabienne Rich je peux vous expliquer
– Eh bien vas-y.
– J’étais à Roissy, et je vois un bagage abandonné, alors je l’ai pris, il y avait une carte d’identité avec une adresse. J’y suis allé pour lui rendre ses affaires mais elle avait déménagé sans
laisser de traces, alors j’ai entreposé tout ça chez Sauvignon.
– Et tu ne pouvais pas laisser tout ça dans la valise ?
– Non, ça aurait tout froissé.
– Tu te fous pas un peu de notre gueule ?
Et là, coup de théâtre !
– Chef, j’ai réussi à joindre Fabienne Rich, elle arrive pour faire une déposition.
Oups !
On s’échange toutes un regard, le même regard désespéré, l’hypothèse de Carole d’être tombée sur deux serials-killers est en train de s’effondrer !
Bizarrement Musaraigne paraît soudain gêné, pourquoi donc puisque ce coup de théâtre devrait être de nature à le rassurer.
Temps calme. Les flics ne nous interrogent plus pour le moment.
Fabienne Rich arrive. Une jolie femme très glamour et tout étonnée de se retrouver devant tant de monde.
De façon stupide Musaraigne tente de dissimuler son visage.
– Eh Lisieux, tu fais quoi ? L’interpelle Bruneteau
– Vous avez enfin retrouvé ce connard ! Indique Fabienne en le montrant du doigt.
Je n’y comprends plus rien.
Bruneteau lui montre la photo de ses affaires rangées dans la garçonnière de Sauvignon.
– Reconnaissez-vous tout ça ?
– Evidemment, c’était dans ma valise.
– Expliquez- nous ce qui s’est passé.
– J’attendais sur un banc que l’embarquement pour Rome soit ouvert, ce monsieur était assis à côté de moi et nous avons échangé quelques banalités, un moment je lui ai dit que je devais aller aux
toilettes et lui ai demandé de garder ma valise, et comme j’étais toute confiante je lui ai même laissé mon sac. Quand je suis revenue, ce salopard avait disparu avec toutes mes affaires. Et
ensuite j’ai déposé plainte.
– C’est n’importe quoi ? S’écrie Musaraigne.
– Toi ta gueule ! Ce monsieur Lisieux nous a raconté une tout autre version. Nous allons la réécouter .
Musaraigne répète donc son petit baratin avec une conviction en berne
– Et pourquoi ne pas avoir été porté tout ça au poste de police de l’aéroport ?
– On ne réfléchit pas toujours à tout.
– C’est bizarre quand même, on a deux versions, donc au moins l’une est fausse. A ton avis on a tendance à croire laquelle ?
– Bon, je vais vous dire la vérité.
– Enfin !
– J’espérais que la dame m’offrirait une belle récompense.
– D’accord, j’ai sous les yeux la copie du dépôt de plainte de Madame Rich. C’est curieux parce que la description du voleur ressemble fichtrement à la tienne.
– Y’a des gens qui se ressemblent.
– Bon au point où t’en est autant nous dire la vérité, son bagage tu l’as trouvé où tu l’as volé.
– Je ne suis pas un voleur
– Bien sûr, mais parfois c’est l’occasion qui fait le larron
– Bon j’ai fait une connerie, j’avoue
– Et au fait tu faisais quoi à Roissy ?
– Vous m’embêtez, j’ai avoué le vol, maintenant foutez-moi la paix.
Et voilà que Karadec entre en trombe dans la pièce.
Nouveau coup de théâtre !
– La bague appartient à Malika Fuentes, disparue le 21 juillet pendant son jogging dans le bois de Vincennes, jamais retrouvée.
– Alors Lisieux ? Explications
– Ce sont les affaires de Monsieur Sauvignon, pas les miennes
– Et tes empreintes dessus, elles sont arrivées comment ?
– Qu’est-ce que j’en sais, moi ?
Bruneteau est sur le point de péter un câble.
– Bon on va faire simple, madame d’Esde et mademoiselle de la Souderie (Anna), foutez-moi le camp, il est possible que le juge d’instruction vous implique pour recel de malfaiteurs, mais ce n’est plus ma priorité.
On s’en va, dommage j’aurais bien aimé connaître la suite. Mais on me l’a raconté plus tard alors (un tout petit peu de patience) :
La première chose que nous avons faites avec Anna c’est de nous précipiter dans le bistrot le plus proche afin d’y consommer un petit déjeuner digne de ce nom.
– Je peux vous importuner cinq minutes ?
On lève nos nez, c’est Fabienne Rich. Qu’est-ce qu’elle fout là ? Envie de prendre un café tout comme nous, c’est tout simple.
– Drôle d’affaire ! Commence-t-elle.
Bon la dame a envie de causer et je n’ai pas l’impolitesse de l’envoyer promener, mais il ne faudrait pas que ça me prenne la tête non plus.
– Voyez-vous, je suis romancière…
– Professionnelle ? La coupe Anna toujours aussi curieuse.
– Ah, non je voudrais bien, j’ai juste publié un seul bouquin un polar, je trouvais ça pas mal mais ça n’a pas eu un grand succès. En fait je cherche des idées pour un deuxième bouquin et ce que
j’ai entendu chez les flics… enfin je me disais… mais pour cela il faudrait que je connaisse toute l’histoire…
– Pour l’instant on ne sait pas tout ! Croit devoir préciser Anna.
– Oui mais vous finirez par savoir ?
– Si Lisieux se met à table
– Certes ! Vous pourriez m’aider ?
– Pourquoi pas ? Répond Anna.
Mais elle est givrée, elle aurait pu me demander mon avis et puis faudrait peut-être demander à Carole ce qu’elle en pense, c’est quand même la principale concernée, non ?
– Bien sûr les noms des protagonistes et des lieux seront transposés. Ajoute Fabienne.
Encore heureux !
Elle lit dans mes pensées ou quoi cette pétasse.
– Je ne me suis pas présentée, ajoute Anna qui nous fait ça à l’américaine. Anna-Gaëlle de la Souderie, galeriste.
– Oh, vous gérer une galerie !
– J’en suis propriétaire, rue de Seine.
– Et vous exposez quel genre de choses ?
– Des choses un peu coquines.
– Ah, ah, vous êtes coquine, alors ?
– On le dit, on le dit.
– Donc moi, mais vous le savez déjà, je suis Fabienne Rich.
– Oui, donc romancière…
Anna avec ses gros sabots essaie de faire dire à Fabienne quel est son métier, mais celle-se contente de sourire énigmatiquement.
Bizarre ! Aurait-elle une activité « inavouable » ?
– Vous faites quoi aujourd’hui ? Lui demande Anna.
– Je n’ai rien de prévu avant 18 heures
Mais qu’est-ce qu’elle est en train de nous faire ?
– Ça vous intéresserait de visiter ma galerie ?
– Avec grand plaisir.
Que je suis conne, je n’avais rien compris, les deux nanas ont un ticket réciproque. Décidément il y a de plus en plus de gouines en liberté, cela dit je serais mal placée pour critiquer étant moi-même assez portée sur la gent féminine.
Mais en fait je suis presque jalouse, qu’est-ce qu’elle a de mieux que moi, Anna ?
– On te laisse Chanette, j’emmène Fabienne à la galerie.
Elle ne me propose pas de les accompagner, ça tombe bien je n’avais pas envie d’un plan à trois.
Anna et Fabienne prennent le métro bondé, chose qui ne facilite pas vraiment les échanges. Arrivées à l’Odéon, elles cheminent jusqu’à la galerie « la feuille à l’envers »
– Quel joli nom ! C’est intentionnel, je suppose ?
– Tout à fait.
Fabienne s’amuse à la vue des œuvres exposées mais ne s’y attarde pas.
– C’est en effet assez coquin, dit-elle, mais bon nous savons toutes les deux pourquoi nous sommes ici , sauf que le lieu n’est peut-être pas propice.
– Détrompez-vous, il y a un sous-sol avec quelques banquettes assez confortables.
Elles descendirent.
– C’est mignon ici !
– Mignon et intime. On va peut-être arrêter de se vouvoyer, non ?
– Cela va de soi ! Répondit Fabienne. Bisous ?
Les lèvres des deux femmes se rapprochent, elles s’embrassent à pleines bouches jusqu’à en baver. En même temps les mains ne restent pas inactives. Elles caressent, elles débraillent.
Anna a tôt fait de libérer les seins de Fabienne, de taille modeste mais terminés par de gros tétons sombres aux larges aréoles. Elle se penche et entreprend de les sucer.
– Oh, la la qu’est-ce que tu me fais ! C’est trop bon !
Rapidement les deux femmes se sont retrouvées presque complétement nues. Elles se pelotent, se caressent, s’embrassent, se lèchent.
Un moment le doigt d’Anna s’égare dans le trou du cul de sa partenaire.
– Tu aimes ?
– J’adore !
– Tu aimerais un petit gode ?
– Oui bien sûr… Mais tu as ça ici ?
– J’ai des tas de trucs, des godes, des boules de geisha, de machins pour les masos… Répond Anna en ouvrant en petit placard mural.
– Je suis peut-être indiscrète, mais qu’est-ce que ça fait dans le sous-sol d’une galerie d’art ?
– Oh la curieuse ! Mais c’est très simple, j’organise régulièrement des vernissages et parfois ça se termine en partouze, alors ces braves gens sont ravis de trouver quelques accessoires fournis
gracieusement par la maison !
– Ça doit valoir le coup d’assister à ça !
– Tu sais, ce n’est jamais pareil il y a parfois des gros lourds, mais il y a eu des fois où ça a été génial.
– Tu me racontes ?
Le récit d’Anna.
C’était le vernissage d’Orlanda, une artiste transsexuelle complétement extravertie. C’est une grande brune métissée au visage d’ange. Il y avait deux autres trans, mais aussi deux travestis, en tout nous étions une vingtaine.
Un moment Orlanda s’approche d’un type (on va l’appeler Pierre) en train de flasher sur une de ses peintures.
– Alors mon grand , il te plait mon tableau ?
– Il est joli.
– Achète-le.
– Pas évident d’accrocher chez soi !
– Parce qu’il y a une bite ?
– Ben oui !
– Quand c’est Michel-Ange qui dessine des bites on ne lui dit rien… mais bon je ne suis pas Michel-Ange, mais je m’en fous, j’aime bien les bites et toi ?
– Moi, ben… bredouille le type.
– Oh ! le gros timide qui ne veux pas avouer qu’il aime les bites !
– Vous exagérez quand même !
J’ai suivi la conversation, ça m’amuse, le champagne aidant un peu, j’ai envie de faire un peu de provocation.
– Descendez donc au sous-sol, vous pourrez discuter de façon plus intime !
– Bonne idée ! Répond Orlanda. Tu viens mon chou !
– Euh !
– Allez, ne fais pas ta jeune fille, personne ne va te manger.
Ils descendent, je les suis nochalement².
Il y a déjà du monde en bas, si dans un coin la première scène est classique avec une dame entre deux âges se faisant peloter par un jeune, ce qui se passe un peu plus loin est plus original puisqu’un gigantesque travesti la bite à l’air est en train de sucer un vénérable barbu sous l’œil égrillard d’une belle bourgeoise.
Me voyant arrivée, la bourgeoise me fait un clin d’œil explicite, je ne saurais refuser une telle invitation et vais de ce pas à sa rencontre et sans autres formes de procès nous nous roulons une gamelle d’enfer ! J’adore les vieilles bourgeoises salopes.
– Bon alors maintenant qu’on est là, se pose une question fondamentale. Lequel va sucer l’autre ? Demande Orlanda à Pierre.
– C’est-à-dire…
– Bon, tu veux que je prenne l’initiative, c’est pas un problème !
Et Orlanda lui dégrafe la ceinture de son pantalon, Pierre se laisse faire, tétanisé.
– Quand homme excité, retirer pantalon, sinon avoir l’air d’un con ! Disait Lao-Tseu.
Pierre n’est pas sensible à cet humour particulier, mais se retrouve néanmoins avec le pantalon sur les chevilles, le caleçon à fleurs suit le même chemin.
Orlando s’est saisi de la bite de Pierre,
– Beau morceau qu’est-ce que t’en penses, Anna ? S’exclame la transsexuelle.
– En effet, mais je suis occupée, régale-toi, ma grande !
Ben oui la vieille bourgeoise est en train de me lécher mes bouts de seins et ça me fait un bien fou.
La bite de Pierre est maintenant dans la bouche d’Orlanda qui se livre à un pompage en règle. L’homme se pâme de plaisir.
– Hum ! Qu’est-ce qu’elle est bonne ta bite ! Tu veux m’enculer ?
– Oui, oui !
Comme quoi il n’y a rien de tel qu’une bonne pipe pour envoyer sa timidité au vestiaire.
Le sous-sol s’est rempli, et il commence à y avoir beaucoup trop de monde là-dedans. Et il fait très chaud.
Orlanda s’est mise à l’aise dévoilant son corps de déesse à la peau satinée.
– Alors ma poule, je te plais comme ça ?
– Tu me fais bander !
– J’espère bien ! Et ma bite, tu aimes ma bite ?
– Elle est belle !
– Alors suce-là !
– Je n’ai jamais fait ça !
– Suce, je te dis !
– Peut-être pas aujourd’hui.
– Quand alors ? Il ne faut jamais remettre à demain une bite que l’on peut sucer aujourd’hui.
Pierre hésite encore un peu.
– Si tu ne me suces pas, tu ne m’encules pas !
L’argument a porté, Pierre ferme les yeux et embouche la bite d’Orlanda, il est comme dans un rêve, il se rend compte qu’il aime ça, il suce un peu n’importe comment mais il est heureux de le faire.
Il est néanmoins fort surpris quand il se rend compte qu’une seconde bite a pris place non loin de son visage, il lève le nez et ne reconnait pas cet homme en veston cravate.
– Ben qu’est-ce que tu attends, suce-le ! Lui dit Orlanda.
– Mais… c’est… c’est un homme…
– Oui et alors ? Quand on suce des bites, on suce des bites ! Allez vas-y tu vas te régaler, c’est tellement bon de sucer des bites, moi j’en sucerais bien toute la journée !
Alors Pierre, comme dans un rêve suce cette nouvelle bite et la trouve fort agréable.
– Ben Pierre, tu fais quoi là ?
Reconnaissant la voix de Delphine, son épouse, il stoppe sa fellation.
– Ben, tu vois je m’amuse un peu, j’ai dû boire un coup de trop !
– Cochon, salaud, pédé !
– Mais enfin Fifine…
– Morue, gros dégueulasse, pervers !
– Mais laisse-le tranquille il a bien le droit de sucer des bites ! Intervient une autre voix féminine.
– Bien sûr qu’il a le droit, mais il aurait pu me demander la permission ?
– Bon ça y est, je peux continuer ? Demande Pierre agacé par ce contretemps.
– Oui continue à sucer ce monsieur, moi je vais m’occuper de la bite d’Orlando, je n’ai jamais eu la chance de sucer une bite de trans.
Spectacle étonnant, non ? Que de voir Monsieur et Madame sucer chacun une bite.
– Madame vous me sucez divinement, mais j’ai promis à votre époux qu’il pourrait me prendre le cul…
– Je comprends, je comprends, quand nous serons rentrés à la maison je vais devoir le punir pour toutes ces turpitudes.
– Hum, vous vous livrez à des petits jeux sadomasos ?
– J’adore !
– Vous faites quoi ? fessées, humiliation, pipi…
– Tout ça !
– Hum, ça ne me déplairait pas d’être votre esclave pendant une heure.
– Ça peut se faire ! Lui répond Delphine.
– Je peux prendre vos coordonnées…
– Mais avec grand plaisir !
Après cet échange d’amabilités, Orlanda s’installa en levrette, prête à recevoir en son cul les assauts virils de Pierre.
Moi pendant ce temps-là, je léchais à qui mieux mieux la chatounette de ma belle bourgeoise qui se pâmait d’aise. Elle mouillait comme une fontaine, mais je perçu un moment la présence d’un petit goût différent.
– Il faut que je pisse, excuse-moi… me dit la dame.
– Vas-y pisse, je vais te boire !
– C’est vrai ?
– Puisque je te le dis !
Je me suis régalé, sa pisse était délicieuse.
Fin du récit d’Anna.
Le récit prit fin, non pas parce qu’Anna avait fini de raconter, elle aurait pu encore en rajouter pendant des heures… mais parce que ce dernier passage intrigua Fabienne qui du coup l’interrompit.
– Oh, tu as bu sa pisse ! S’exclame Fabienne
– Excuse-moi, je ne voulais pas te choquer.
– Mais je ne suis pas choquée, on pourrait faire des choses comme ça, toutes les deux ?
– Avec plaisir ! Tu veux commencer, j’ai peut-être une petite envie.
– Oh, oui ! oh oui !
– O.K. Mets-toi bien entre mes douces cuisses.
Anna se concentre quelques instants puis laisse couler son jet. Fabienne avale et se régale.
– Hum ! Génial, je n’ai pas eu si souvent l’occasion de faire ça
– Tu fantasmais là-dessus ?
– Oui, parfois quand je fais pipi, je m’en mets sur le doigt et je lèche, je suis cochonne, hein ?
– T’es pas cochonne, t’es coquine !
– Je suis une cochonne coquine !
– C’est ça !
– T’es lesbienne ou bi ?
– Tu sais les étiquettes… Mon activité de romancière, c’est mon jardin secret, sinon, je suis agent commercial, je me déplace beaucoup, ça facilite les « coups d’un soir ». Avec les
mecs c’est pas toujours évident, soit tu passes pour une salope, mais je m’en fous, soit le mec il croit que c’est arrivé et il te colle aux fesses, c’est pénible. Mais sinon, sucer une bonne
bite, j’aime bien, une bonne chatte aussi…
Et passant directement de la théorie à la pratique, Fabienne se précipite sur le sexe d’Anna et le balaie de sa langue, léchant au passage les sucs abondants, tandis qu’un doigt impertinent vient lui visiter le trou du cul. Anna se pâme, sentant déjà son plaisir proche, sa respiration s’accélère, elle jouit comme une folle.
Fabienne change de position, écarte ses cuisses exhibant sa chatte dégoulinante de mouille..
– Allez, ma grande, à ton tour de me brouter…
– Je sens que je vais me régaler.
A suivre