Le blog de vassilia-x-stories
Chanette 27 – L’affaire Manet-Carrier – 6 – Adam Claude
Lundi 10 mai
Ce jour-là en fin d’après-midi Adam-Claude était à l’heure. Didier était déjà dans les lieux, son ordinateur portable lui renvoyant les images des deux caméras.
Le mec se déshabille, affiche un sourire béat, tout content de me montrer ses biscotos et sa grosse bite. Ça ne me fait ni chaud ni froid et je ne réponds que mollement à son sourire.
– Voilà, je suis prêt ! Me dit-il.
– Eh bien; installe-toi dans le fauteuil, je vais m’occuper de toi !
Je ne sais pas pourquoi, mais je pensais qu’il allait me demander de me déshabiller, en fait non ! C’est quoi son fantasme à ce mec ? Il est venu chercher quoi ?
Bon, je m’y prends comment, parce que branler une bite pendant une heure, ça ne me parait pas raisonnable, même si on assortit la chose d’un doigtage anal !
Il se touche la bite, toujours en arborant son sourire niais.
– Tu ne touches pas, c’est moi qui touche ! Mets tes mains sur les accoudoirs, je vais te les attacher !.
J’ai l’idée de commencer par lui titiller les tétons. Mais je me rend compte de suite que c’est mission impossible, ses bouts sont tellement courts que je parviens pas à les attraper, il y a certains mecs comme ça !
Changement d’endroit, ma main descend sur les couilles du monsieur, c’est là que je remarque enfin que le type est complètement épilé. C’est son droit et ça semble être la mode. Je lui serre les testicules, j’attends une réaction. Il se laisse faire quelques instants avant de protester mollement :
– Peut-être pas ça !
Bon, d’accord, alors ça va être service minimum, j’enfile un gant en latex et après l’avoir enduit d’un peu de gel, je lui en fonce un doigt dans le cul. Je m’étonne de l’extrême facilité avec laquelle ça entre, ce type doit être un fana de la pénétration anale.
– C’est bon comme ça ? Demandais-je tout en lui pilonnant l’anus.
– Oui, oui, c’est bon, vous faites ça très bien !
– Je peux te proposer un gode, si tu veux !
– Euh, non !
Il m’a semblé qu’il avait hésité, je reviendrais à la charge, mais pas de suite. De ma main restée libre, je le branle mollement. Comment vais-je tenir la distance ? Et puis l’idée…
– T’aimerais jouir deux fois ?
– On verra !
Il m’énerve, je continue ce que je faisais, sans me presser. Je commence à constater que le mec est lent à la détente, ça bande bien, mais il n’y a aucun signe de préjouissance, ce mec doit prendre des trucs, comme les acteurs de films porno ou les gigolos.
C’est ainsi que j’ai presque failli découvrir le pot aux roses, mais l’idée est repartie aussi vite qu’elle était venue.
Le temps passe, je branle et je doigte et même que je ne vais pas tarder à avoir des crampes. Je lui propose à nouveau un gode qu’il refuse.
Et au bout d’une bonne demi-heure Adam-Claude, me dit qu’il aimerait bien conclure.
– Il reste du temps, profites-en !
– Non, ça va, j’ai passé un moment agréable ça suffit à mon bonheur.
– Mais tu n’as pas joui !
– Pas grave ! Vous me détachez s’il vous plaît ?
Je le détache en restant sur mes gardes, il se rhabille tranquillou.
– Vous n’auriez pas à boire, j’ai un peu soif !
– Je n’ai rien au frais ! Mentis-je.
Pas envie d’aller dans la cuisine et de le laisser seul ne serait-ce qu’un instant.
– Un verre d’eau ce serait très bien ! Reprend-il
Cette fois je suis bien obligée d’y aller dans la cuisine, j’entre, Didier me fait signe que tout va bien, je tire un verre d’eau du robinet, je reviens. Pourquoi je suis en sueur, moi ?
– Merci, c’est gentil !
Il boit son verre à la vitesse d’une tortue, en fait il n’a pas soif, le verre c’était pour se donner une contenance, ce qu’il veut c’est faire un brin de causette, c’est pour ça qu’il a arrêté la séance avant terme.
Je ne peux décemment pas le foutre à la porte et d’autre part je brûle de savoir ce qu’il a dans le ventre.
– C’était très agréable, je reviendrai très vite, je suis en fond en ce moment.
– Ah ! Vous faites quoi ?
– Disons que je vis de mes rentes, et que suite à un héritage j’ai maintenant beaucoup de rentes.
Et un premier mensonge ! Un ! S’il avait tant d’argent que ça, ce n’est pas moi qu’il serait venu voir mais une escort de luxe, plus chère, plus jeune ! Alors pourquoi lui avoir posé la question, me demandez-vous ? Tout simplement pour savoir comment il mentait.
– J’aime beaucoup votre look, vous me plaisez beaucoup. Continue le lascar. Vous avez une classe, comment dire… je ne trouve pas les mots.
– Ce n’est pas grave, merci du compliment.
– Votre visage est magnifique !
– J’en suis fort aise.
– Vous savez, je peux vous gâter, vous offrir des cadeaux , vous sortir au restaurant, au théâtre…
– Mais voyons, monsieur nous nous connaissons à peine…
– Eh bien faisons connaissance ! Puis-je vous inviter un soir au restaurant.
– Non, n’insistez pas.
– Mais pourquoi ?
– Je vous remercie, vous êtes probablement très sympathique, mais c’est non, et je n’ai pas à justifier mon refus.
– Vous me brisez le cœur !
Il en fait vraiment de trop, là !
– Vous m’en voyez désolée !
– Et bien tant pis, ne dit-on pas que toute situation peut évoluer, Puis-je prendre un nouveau rendez-vous pour mercredi ?
– Si vous voulez ? On fera la même chose ?
– J’aurais préféré… comment dire… enfin vous savez bien, mais puisque pour l’instant ce n’est guère possible, alors, oui, nous ferons la même chose, l’espoir fait vivre.
Un peu timbré, le mec !
Il finit par prendre congé, monsieur est respectueux de l’heure ! Je lui tend la main.
– On ne s’embrasse pas ?
– Pas la première fois !
Sitôt le gars parti, Didier Remiremont lui emboite le pas silencieusement. Je regarde par la fenêtre, Adam-Claude rejoint sa moto tranquillement, le détective enfourche la sienne, la filoche peut commencer.
Je me demande vraiment ce que cherche ce type, son attitude n’a aucun sens. Il joue au mec qui a attrapé le coup de foudre pour ma modeste personne. Mais c’est un mauvais acteur. J’ai eu des clients qui sont tombés amoureux de moi, ils ont eu l’intelligence de ne jamais me l’avouer, alors pourquoi le savais-je me demanderez-vous ? La façon de me dévisager, le regard qui devient comme un aimant, la voix qui parfois se voile… Rien de tout ça chez ce citoyen !
Reste l’hypothèse d’un mec complètement dérangé, ce n’est pourtant pas l’impression qu’il m’a donnée ! Non ce gars-là joue un rôle, et je ne vois que trois hypothèses, un complice d’Hubert, mais quelle serait la finalité de tout ça ? Un sbire au service du ministre ? Mais que chercherait-il ? Pas une caméra quand même ? Ou alors une tout autre affaire ?
Bref, j’espère que Remiremont va me trouver quelque chose, parce que ça commence à me briser ce que je ne possède pas !
Le détective suit Adam-Claude jusqu’au boulevard Magenta, il gare sa moto devant un immeuble, puis compose un digicode sans hésiter une seconde.
« C’est soi chez lui, soit chez quelqu’un où il a l’habitude d’aller ».
Une dame âgée sort de l’immeuble dix minutes après, Remiremont l’aborde.
– Le monsieur en moto, c’est à quel étage déjà, c’est pour le compteur.
– Monsieur Gilles ? C’est au troisième, la porte du fond.
Il attend que la dame soit sortie, monte à l’étage indiqué, sur la porte du fond est affiché un nom : Brunet. Il redescend regarde les boites aux lettres, l’une porte la mention, Gilles Brunet. Avec sa petite clé magique il ouvre la boite aux lettres, elle est vide : Forcément à cette heure-là il a relevé son courrier. Un coup d’œil dans la corbeille à papier : des prospectus, une enveloppe à fenêtre en provenance de la Société Générale, un papier froissé…
Il le défroisse, c’est de la pub de sa banque « vous êtes titulaire du compte et patati patata… »
Didier me téléphone, j’en profite pour lui fournir les rares renseignements, probablement fantaisistes qu’a bien voulu me fournir l’individu:
– J’ai son vrai nom et son adresse, j’aurais du nouveau demain, dormez bien !
– On va essayer !
Mardi 11 mai
Remiremont de par sa profession de détective privé, possède des contacts dans les principaux établissement bancaires. Ce qu’il va demander à son contact à la Société Générale est complètement illégal, mais ce dernier sera rétribué.
– Pas facile !
– N’essayez pas de faire monter les enchères, je sais que ce n’est pas facile, mais c’est faisable, je vous donnerais la petite récompense en liquide.
– OK, je vous envoie ça par la poste à votre cabinet.
– Non, c’est urgent, je trainerais devant votre agence à 10 heures. On fera comme l’autre fois…
A 10 heures, l’employé de banque sort avec des copies d’écran dissimulées dans un exemplaire de « La Tribune » cachée sous sa veste. Remiremont à le même exemplaire avec la récompense à l’intérieur, Les deux hommes se heurtent volontairement, les journaux tombent, ils se confondent en excuses et échangent les canards, ni vu, ni connu !
Remiremont s’en va prendre un café dans un bistrot il a dans sa main les trois derniers relevés de compte mensuel du dénommé Gilles Brunet.
Il n’a plus qu’à les éplucher : Au débit ses dépenses, ses impôts, monsieur gagne correctement sa vie, mais n’a rien d’un crésus. Au crédit des versement d’espèces dans des automates, entre 600 et 1000 euros par semaines, aucun salaire, aucun virement, aucune remise de chèque.
« Ce type a donc une activité occulte ! Un dealer ? Possible, mais pour le vérifier il faut filocher. Mais ça doit être autre chose, à moins qu’il se garde une cagnotte chez lui, il n’a pas le budget pour payer deux passes par semaines !. »
Se mettre en planque boulevard Magenta, c’est pratique, il y a des bancs.
A 11 heures 30, Brunet sort de chez lui, enfourche sa moto et démarre, Remiremont le suit jusqu’à un hôtel situé près de la Gare de Lyon. Il pénètre dans le hall, une dame qu’il ne semble pas connaître lui fait signe. Il la rejoint, la salue et ils se dirigent tous les deux vers les ascenseur.
Le détective se calle dans un fauteuil et attend, au bout d’une heure, Brunet descend, sans la dame, et rentre chez lui.
Remiremont veut me voir, je n’ai pas de rendez-vous en ce début d’après-midi, ça tombe bien.
– Ce mec est un gigolo ! M’annonce-t-il.
– Un gigolo ? Mais ça n’a aucun sens !
– Sauf s’il est en service commandé.
– Quel service commandé ?
– Je ne le sais pas encore, mais je trouverai.
– Je fais quoi ?
– Je te dirais bien de jouer son jeu, il finira par se dévoiler, mais ça peut -être dangereux, son jeu c’est peut-être de te piéger d’une façon qui m’échappe.
– Alors !
– Une solution ce serait de refuser de le recevoir, ça nous permettrait de savoir s’il s’agit d’une initiative personnelle ou s’il y a quelqu’un derrière, dans ce cas tu verras un autre olibrius se pointer à sa place.
– Mwais…
– Sinon, l’autre solution, je le cuisine, je lui fous la trouille de sa vie… Mais s’il a un commanditaire, et qu’il se plaint auprès de lui, ça peut tourner au vinaigre.
– Sauf si on avait un moyen de pression…
– C’est ça l’idée
A suivre