Le blog de vassilia-x-stories
La mouche – 1 – Madame Isabelle par Anne-Abigail Lemeunier du Chesne
Carole est une belle femme brune d’une quarantaine d’années. Divorcée, assez mince, son 1,70 m ne laissait apparaître aucun embonpoint, mais il faut dire qu’elle entretenait son corps régulièrement par l’exercice physique.
Mère d’une jolie fille prénommée Elodie et qui avait maintenant 19 ans. elle s’astreignait à fréquenter le gymnase municipal de sa banlieue dès l’aube car il n’y avait que très peu de participants à cette heure-là. Ainsi, elle espérait maintenir sa ligne et sa forme. Détentrice d’une maîtrise en sciences appliquées, avait trouvé un boulot comme chargée de cours à l’université qu’elle avait jadis fréquentée et où elle avait conservé de bons contacts.
Comme tous les mardi matin depuis plusieurs mois, Carole gara sa petite voiture dans le stationnement du centre sportif et elle s’empressa de gagner la chaleur du grand bâtiment car il ne faisait guère plus de 5° C en ce jour de mars.
Mais avant d’aller plus avant il nous faut parler d’Elodie. Un jour celle-ci revint à la maison avec la mine déconfite. Evidemment Carole fit ce qu’aurait fait toute mère attentive et s’enquit de savoir ce qui se passait. Mais la jeune fille restait désespérément muette et monta dans sa chambre où elle s’alita sans prendre la peine de se vêtir d’un vêtement de nuit. Carole se dit alors qu’il fallait laisser passer l’orage et vaqua à ses occupations, se fit à diner puis monta se coucher et se déshabilla.
C’est alors qu’elle entendit les sanglots de sa fille. Et c’est complètement nue qu’elle pénétra dans sa chambre.
– Tu ne peux rester dans cet état ! Dis-moi ce qu’il t’arrive, ça te fera du bien de te confier.
Et cette fois Elodie eut envie de parler, en fait il s’agissait d’un banal chagrin d’amour. Banal mais néanmoins douloureux.
Carole se fit câline pour tenter de la consoler sans se rendre vraiment compte que ses câlins devenaient de plus en plus sensuels et qu’Elodie loin de les repousser en redemandait.
– C’est bon ce que tu me fais Maman, j’ai envie d’avoir mal, pince-moi les seins, donne-moi la fessée.
– Mais ma fille, tu es folle !
– Non, ça va me faire du bien. Je préfère avoir mal de cette façon que de penser à l’autre salaud…
Elle avoua un peu plus tard que le salaud en question était en fait « une salope’.
– Tu vas avec les filles alors ?
– Oui, et sans vouloir te vexer, tu es assez mal placée pour me le reprocher
– Pardon !
– Tu caches bien ton jeu, maman, mais pas assez.
– Dis donc petite peste, tu parles à qui en ce moment ?
– Oh pardon maman, punis-moi, je le mérite !
Carole se mit à fesser le jeune cul, puis se prit au jeu à ce point que les deux femmes, terriblement excitées par le promesse de cet acte incestueux se retrouvèrent en position de soixante-neuf en train se lécher le sexe.
– J’ai honte, je ne sais pas ce qui m’a pris ! Dit Carole après avoir joui comme une forcenée.
– Tu n’as pas à avoir honte, et j’espère bien que nous recommencerons.
Effectivement, elles recommencèrent, à chaque fois Elodie exigeait que sa mère lui fasse des « petites misères ». C’était devenu leur secret à toutes les deux…
Revenons à notre récit
Le gardien du centre sportif lui ouvrit la porte, la gratifiant d’un sourire qu’elle lui rendit sans même y penser réellement. Elle se hâta vers le pavillon abritant le gymnase, fit une brève pause au vestiaire pour passer son léotard noir, puis elle se dirigea vers la salle d’exercices encombrée de plusieurs appareils de musculature.
Sans surprise, elle ne vit qu’une poignée de lève-tôt à son image, deux autres femmes qu’elle reconnaissait de vue et le double d’hommes qui soufflaient en soulevant des poids. Comme elle n’était pas là pour lier conversation, Carole se dirigea vers l’aire réservée aux exercices d’assouplissement et qui n’était pas occupé. Elle procéda à quelques étirements statiques pour se mettre en forme. Elle s’allongea ensuite sur un matelas de caoutchouc et elle effectua quelques exercices pour ses abdominaux. Bien réchauffée au terme d’une dizaine de minutes, Carole marcha vers le mur recouvert d’espaliers où elle poursuivit sa mise en forme.
Carole sursauta lorsqu’elle entendit une voix de femme à côté d’elle. A son habitude, Carole avait choisi un coin désert pour mieux se concentrer et elle n’avait pas entendu l’autre femme s’approcher. Sans trop avoir compris la phrase qui lui était adressée, elle tourna la tête vers la gauche tout en poursuivant ses exercices d’étirements. Elle découvrit une jeune femme, vingt-cinq ans environ à vue d’œil, les cheveux bruns comme elle, mais beaucoup moins grande et aux formes rebondies.
– Pardon ? s’excusa Carole.
– Je vous demandais si c’était votre première visite ici ? Lui répondit l’autre femme.
– Oh ! non, je viens tous les mardi avant d’aller travailler…
– Ah bon ! Moi, c’est ma première journée, je croyais qu’il y aurait beaucoup plus de monde.
– Pas à cette heure-ci, mais si vous restez un bon moment, vous verrez beaucoup de gens, surtout avant l’heure du dîner. L’exercice met les gens en appétit, vous savez…
Comme le temps passait, Carole laissa les espaliers de côté et elle se dirigea vers le cheval-sautoir où elle procéda à trois ou quatre sauts avant de passer aux appareils musculatoires. Sans y attacher quelque importance, elle remarqua que l’inconnue l’avait suivie d’une zone à l’autre. Elle se dit qu’elle devait être un peu perdue et qu’elle souhaitait lier conversation. Mais Carole tenait à poursuivre sa routine et ne fit aucun effort pour encourager sa compagne. Elle se contenta de répondre à ses interrogations, mais sans trop en ajouter.
L’inconnue procédait d’une manière qui lui parut un peu étrange. Lorsque le double d’un appareil était disponible, elle l’utilisait à condition qu’elle puisse voir Carole de sa position. Chaque fois que Carole utilisait un appareil quelconque qui n’avait pas de double, elle se postait à côté d’elle et elle attendait qu’elle ait terminé pour prendre sa place. Carole fut tentée de lui proposer d’utiliser un quelconque appareil un peu plus loin, mais craignant de paraître désagréable, elle n’en fit rien.
Le tout se poursuivit durant une bonne heure, sans que l’inconnue ne se lasse de son manège. Plutôt que de déclencher une scène pour si peu, Carole décida de mettre un terme à sa séance d’exercice et elle marcha d’un pas décidé vers le vestiaire.
« Il y en a qui ne connaisse pas les bonnes manières, » se dit-elle en retirant son léotard avant de se diriger vers les douches.
Décidant de chasser de sa mémoire le souvenir de l’inconnue, Carole pénétra dans la seconde cabine de douche où elle actionna le robinet pour déclencher le jet d’eau chaude. Tout en se savonnant, elle crut sentir une présence derrière elle, mais crut que son imagination lui jouait des tours.
Elle avait réussi à concentrer ses pensées sur les tâches qui l’attendaient à l’université lorsqu’elle pivota dans l’enceinte de douche pour se rincer. Avec une surprise doublée d’un soupçon de colère, elle découvrit l’inconnue occupant la cabine opposée, se douchant avec application.
« Une vraie mouche ! » pensa Carole en quittant précipitamment la salle des douches.
Carole se hâta d’enfiler ses vêtements après s’être rapidement séchée de peur que l’inconnue ne la rejoigne. Elle fit si bien qu’elle put quitter les lieux sans plus être embêtée ce jour-là. Chassant de sa mémoire la situation un peu loufoque qu’elle venait de vivre, elle gagna l’université pour se mettre au travail. Elle oublia tout jusqu’à l’heure du lunch où son groupe de filles discutaient à tort et à travers des gens qui ne savent pas se conduire en société. Elle leur raconta son aventure en riant et baptisant l’inconnue pour la seconde fois de « mouche ».
– Mouche à merde ! rajouta l’une de ses compagnes qui n’avait pas l’habitude de mettre des gants blancs pour poser des épithètes sur les gens.
Si Carole avait pu se concentrer avec succès durant la matinée, il en alla tout autrement ensuite. L’image de l’inconnue la poursuivit durant le reste de la journée et elle y pensait encore lorsqu’elle regagna son domicile. Pour tenter de chasser cette pensée de son subconscient, elle appela Elodie sous un prétexte futile et lui parla durant une dizaine de minutes. Elle préféra passer sous silence sa rencontre fortuite du matin, mais elle ne réussit pas à oublier l’importune.
Elle rentra, Elodie avait préparé le diner qu’elles partagèrent. Carole s’approcha langoureusement de sa fille et lui offrit sa bouche. Elodie ne la refusa pas mais lui fit comprendre qu’elle avait besoin de sommeil. Elle n’insista pas, alla s’affaler devant la télévision, zappant frénétiquement. Finalement, exténuée, elle gagna son lit.
***
Vers deux heures du matin, Carole s’éveilla trempée malgré la température hivernale. Elle se remémora le rêve qu’elle venait de faire qui tenait bien davantage du cauchemar. Avec colère, Carole serra les poings, se souvenant soudain des événements du matin précédant. Dans son rêve, l’inconnue la poursuivait avec encore plus d’insistance que dans la réalité. A de nombreuses reprises, la Carole onirique n’avait pu échapper à l’étreinte de la « mouche » qu’au prix de continuels déplacements rendus difficiles par l’état vaporeux qui l’entourait.
Carole résolut de ne pas retourner à sa séance d’exercices la semaine suivante de peur d’y retrouver l’inconnue. Toutefois, le jour venu, elle avait oublié sa résolution et se retrouva à l’heure habituelle à l’entrée du centre sportif. Celui-ci était encore plus désert qu’à l’habitude car il neigeait plutôt fort ce matin-là; en fait, Carole se retrouva seule au milieu des appareils.
Comme à son habitude, Carole se changea, puis elle débuta sa période de réchauffement. Elle sursauta légèrement lorsqu’une voix bien connue se fit entendre à ses côtés :
– Quelle tempête, ce matin ! Un peu plus et je serais arrivée en retard…
Carole chercha à ne pas laisser paraître son trouble, mais elle ne répondit rien. Puis tout se déroula comme une exacte répétition de la semaine précédente, l’inconnue accompagnant Carole d’appareil en appareil, copiant ses exercices avec un mimétisme bizarre.
Carole décida de ne pas laisser libre cours à son imagination et elle entreprit de scruter le visage de la « mouche » alors qu’elle s’affairait sur un appareil renforçant les abdominaux. Sans chercher à dissimuler ses regards, Carole voulait s’imposer face à sa compagne. L’inconnue la regardait aussi en s’ingéniant sur son appareil. Il lui semblait qu’elle lui décochait des regards étranges et chargés de mystère.
Encore une fois, Carole préféra abréger la séance et elle abandonna sa compagne pour se diriger vers les douches. Certaine d’être suivie, elle ne se retourna à aucun moment et elle pénétra dans la même cabine de douche qu’elle avait utilisée la semaine dernière. Cette fois cependant, elle attendit impassible que retentisse le bruit du jet d’eau dans la cabine opposée pour actionner la manette. Elle s’aperçut qu’elle tremblait et elle laissa échapper sa savonnette qui roula sur la plancher de la salle. Carole posa un pied hors de l’enceinte et elle s’inclina pour atteindre la barre de savon visqueux, mais une autre main que la sienne la lui tendait déjà. Carole leva les yeux vers la « mouche » et la remercia machinalement :
– Merci.
L’inconnue dut se sentir en confiance car elle s’approcha doucement et elle pénétra dans le cubicule où le jet d’eau chaude continuait de couler sur le corps enduit de savon de Carole. Celle-ci, trop surprise d’une telle désinvolture, recula d’un pas, mais se retrouva dos au mur de céramique. L’autre ne se laissa pas distraire de son but et se colla amoureusement contre elle, plaquant ses lèvres sur celle de Carole qui la repoussa faiblement en soufflant :
– Non, c’est mal !… Je vous en prie, laissez-moi !
– Je ne sais pas si c’est mal, mais vous en mourrez d’envie ! Répondit « la mouche » en portant sa main sur le sexe de Carole.
– Vous me laissez ou je fais un scandale !
Un peu surprise du succès de sa parade, Carole vit l’inconnue la laisser à sa douche et aller reprendre place dans le cubicule opposé où elle continua de la dévisager avec un amusement discret. Carole aurait voulu hâter sa tâche, mais il lui semblait que ses bras étaient devenus de plomb. Elle se força cependant à terminer sa toilette, puis elle se dirigea d’un pas mal assuré vers le vestiaire.
La « mouche » la rejoignit avant qu’elle n’ait terminé de passer ses habits de ville. Carole en était à passer sa jupe plissée lorsque l’inconnue passa devant elle pour parvenir au casier qu’elle occupait. Elle en profita pour effleurer sa taille de l’envers de la main droite; Carole frissonna, mais ne dit rien. La mouche gagna sa place et ouvrit le casier métallique d’où elle extirpa, à la surprise de Carole, un très joli tailleur gris digne d’une femme fortunée; sans savoir pourquoi, elle s’était imaginé que l’importune ne pouvait avoir qu’une tenue négligée. Carole détourna son regard, compléta son habillement et elle quitta les lieux non sans avoir noté que la « mouche » achevait également de revêtir ses habits civils. Elle allait devoir faire vite si elle ne voulait pas la croiser en sortant. Malheureusement pour elle, Carole s’aperçut en mettant le pied hors du centre sportif que la forte neige du matin s’était rapidement transformée en véritable blizzard. Il lui fallut écarquiller les yeux pour reconnaître sa petite voiture sous l’amoncellement blanc.
Elle téléphona à l’université, on lui confirma qu’il n’y aurait aucun cours aujourd’hui.
– Eh bien ! fit une voix à côté d’elle, ce serait une excellente occasion pour faire connaissance !
Evidemment, Carole tourna la tête du côté d’où provenait la voix pour y retrouver la « mouche ». Chaudement coincé dans un manteau de fourrure, l’inconnue la fixait avec son sourire énigmatique.
– Je vous demande pardon ? fit Carole, un peu éberluée par tant de sans-gêne.
– Si nous allions nous réchauffer devant un café, nous pourrions nous présenter et discuter un peu… Et c’est moi qui vous invite, je vous dois bien ça !
Carole ne sut jamais quel était le petit lutin facétieux qui lui fit accepter cette invitation. Délaissant sa voiture qui aurait nécessité davantage de temps de déglaçage, elle monta avec la « mouche » dans sa petite voiture 4 X 4 haut perchée qu’elle avait eu le bonheur d’abriter hors des vents dominants. Quelques minutes plus tard, elles roulaient sur les grands boulevards pratiquement déserts. Carole avait cru qu’elles se seraient arrêtées dans un quelconque fast-food, mais la « mouche » opta pour un grand restaurant huppé doté de larges banquettes confortables et où elle semblait connue de la maison. Elles furent conduites dans une salle à l’écart où on leur apporta des gâteaux et du café. Par politesse, Carole prit une brioche, mais elle ne la toucha qu’après un long moment, buvant plutôt son café fort tout en scrutant le visage de l’inconnue.
Le maître d’hôtel vint les saluer, s’attardant davantage auprès de la « mouche » auquel il s’adressa en l’appelant Madame Isabelle.
Une fois l’homme parti, Madame Isabelle se dépouilla de son manteau de fourrure et elle se tourna vers Carole pour entamer la discussion.
– Comme vous venez de l’apprendre, on m’appelle Madame Isabelle. J’aimerais bien connaître votre nom, chère amie…
– Carole, répondit la jeune femme sans faire de mystère.
– Prof ?
– Non, je suis auxiliaire de recherches à l’université. Et vous ?
– J’ai la chance de vice de mes rentes, j’ai bénéficié d’un bel héritage. Je suis célibataire et un peu gouine, vous voyez, j’annonce la couleur. Non ne dites rien, je n’ai pas l’intention de vous sauter dessus. Parlez-moi de vous.
– Divorcée, une fille de 19 ans.
– Et vous vous entendez bien avec votre fille ?
– Oh oui, aucun problème !
Carole se demanda si son enthousiasme à faire cette réponse pouvait laisser deviner quelle genre d’entente elle pratiquait et voulu détourner la conversation, mais « la mouche » la relança.
– Vous avez une photo de votre fille !
– Non ! Mentit Carole !
– Allons vous en avez forcément une dans votre téléphone, mais rien ne vous oblige à me la montrer.
Carole, déstabilisée, lui montra une photo.
– Hum, 19 ans, belle fille, elle doit être coquine ?
– Je préférerais que l’on parle d’autre chose ! Répondit Carole en rougissant comme une pivoine.
– Mais bien volontiers !
Au terme d’une bonne heure de conversation amicale, Carole déclara vouloir rentrer.
– Puisque j’ai ma journée de libre, je vais en profiter pour me reposer un peu…
Madame Isabelle allait ramener Carole au centre sportif où elle avait abandonné son véhicule, lorsqu’elle se tourna vers elle pour lui proposer :
– Puisque vous avez quartier libre jusqu’à demain, pourquoi ne viendriez-vous pas chez moi ? Nous pourrions poursuivre cette agréable conversation et je vous avoue que je n’ai guère le loisir de parler à beaucoup de monde.
– Je crois deviner vos intentions.
– N’ayez crainte, je ne vous violerais pas !
– Alors pourquoi pas ! répliqua Carole.
Trop heureuse d’être parvenue à ses fins, Madame Isabelle donna un coup de volant pour changer de direction et le véhicule se dirigea vers les hauteurs de la ville, là où se retrouvent les quartiers les plus huppés. Tout le long du trajet, elle se montra empressée à renseigner sa compagne sur les bâtiments qu’ils croisaient ou les secteurs qu’ils traversaient comme si elle voulait à tout prix l’empêcher de réfléchir et de regretter sa décision.
Malgré le blizzard, il ne leur fallut guère plus d’une vingtaine de minutes pour atteindre leur destination. Carole fut fort secouée de constater que la jeune femme d’à peine trente ans était la propriétaire d’un véritable domaine de plusieurs hectares ceinturé d’un boisé touffu au centre duquel se dressait un véritable manoir. Haut de deux étages, avec un toit en croupe bordé de cheminées symétriques, la résidence avait fière allure.
Madame Isabelle laissa le 4 X 4 au pied de l’escalier monumental et invita sa compagne à la suivre. Sans qu’elle n’ait eu besoin d’utiliser sa clef, la porte d’entrée s’ouvrit pour les laisser entrer. Une jeune femme blonde, un peu boulotte et frisée comme un mouton, guère plus âgée que la propriétaire, vêtue d’une tenue de soubrette noire avec un petit napperon blanc les accueillit et les débarrassa de leurs manteaux.
– Voici ma domestique préférée, expliqua la « mouche ». Elle se prénomme Annie et elle fera tout en son pouvoir pour que votre séjour soit le plus agréable.
En entendant cela, Annie baissa les yeux, mais elle ne dit rien et elle se dirigea vers la cuisine pour préparer le dîner.
– Le problème de ces grandes maisons, c’est l’entretien, on est obligé de gérer du personnel, ce n’est pas toujours évident, voyez-vous ?
Carole ne répliqua pas trouvant parfaitement incongrue cette remarque déplacée de la part d’une personne socialement favorisée.
Madame Isabelle entraîna Carole à sa suite sans prendre la peine de se débarrasser de la veste de son tailleur. Elle lui fit visiter le rez-de-chaussée, puis l’étage des chambres. Carole s’émerveillait de tant de richesses. Elles allaient descendre pour visiter les caves lorsque la clochette annonçant le repas retentit. Remettant la suite de la visite à plus tard, les deux femmes se dirigèrent vers la salle à manger où deux couverts avaient été dressés face à face.
Poussant un chariot dont une soupière fumante était le seul passager, Annie apparut, venant de la cuisine et se dirigea vers la maîtresse de maison qui en souleva le couvercle pour dire :
– Bisque de homard, j’espère que vous aimez…
Carole opina en souriant car elle n’avait guère le loisir (et aussi les moyens) de savourer des plats aussi distingués et de plus, elle avait l’estomac dans les talons, après une matinée d’exercices.
Annie se dirigea vers elle avec le chariot. Elle prit son bol et l’approcha de la soupière fumante pour le remplir à l’aide d’une louche. Carole s’aperçut que la jeune domestique tremblait, sans doute en raison de la chaleur des ustensiles. Ce qui devait arriver arriva : au moment où Annie allait redéposer le bol fumant de bisque, elle fit un faux mouvement et une partie du contenu coula sur la cuisse gauche de Carole qui ne dut qu’à l’épaisseur du tissu de sa jupe de ne pas être ébouillantée. Elle ne put cependant réprimer un cri de douleur lorsque le liquide brûlant eut passé au travers.
– Aie ! cria-t-elle, saisie d’un tremblement fulgurant.
– Maladroite ! hurla Madame Isabelle.
– Je… je suis désolée, Madame… J’ai fait un faux mouvement et …
– Inutile, idiote, reprit la « mouche » en la toisant d’un regard d’une dureté implacable. Tu seras punie pour ça !
Le visage d’Annie se marqua d’une couleur rouge brique, mais elle ne répliqua rien. Revenue de sa douleur, Carole se leva et elle épongea le potage de sa jupe plissée à l’aide de sa serviette. Madame Isabelle contourna la table et vint vérifier les dégâts. Elle souleva la jupe maculée et passa un doigt sur le collant recouvrant la cuisse rougie par la brûlure.
– Inutile d’en faire tout un plat, dit Carole. Je me brûle souvent sur l’abattant du fourneau de la cuisinière, chez moi, dans quelques jours il n’y paraîtra plus…
– Sur votre cuisse, peut-être, déclara Madame Isabelle, mais je doute qu’il en soit de même pour les fesses d’Annie.
– Qu’allez-vous lui faire ? C’est inutile, voyons ! C’était un incident fortuit…
– Croyez-vous ?
Carole ne sut que répondre. Elle regarda vers Annie qui avait déjà tourné les talons en direction de la cuisine. Se pouvait-il que la jeune femme l’ait fait exprès ? Dans quel but ?
Le repas se poursuivit sans autre incident. La « mouche » ne fit aucun autre commentaire et se comporta en hôtesse exemplaire, proposant même de faire laver la jupe par Annie comme partie de sa punition. N’y voyant là rien de bien compromettant, Carole accepta. Madame Isabelle la conduisit à sa chambre où elle lui prêta un vêtement de rechange. Il s’agissait d’une jupe de cuir très moulante qui ne lui venait qu’à mi-cuisse; heureusement qu’elle n’allait pas devoir repartir dans cette tenue car elle serait certainement morte de froid. Elle quitta sa jupe plissée et passa le vêtement de cuir dont l’odeur lui étreignit les narines. Madame Isabelle assista à son changement de vêtements et la regarda tout comme au vestiaire, avec un sourire amusé.
– Si nous en profitions pour poursuivre la visite, proposa-t-elle en l’entraînant dans les escaliers.
Lui emboîtant le pas, Carole se tint coite.
Etrangement, les deux femmes retrouvèrent Annie qui se tenait à côté de la lourde porte donnant accès au sous-sol. Madame Isabelle lui tendit le vêtement souillé en disant :
– Tiens, petite sotte. Tu vas laver la jupe de notre invitée.
– Oui, Madame, répondit-elle d’une petite voix tremblante.
Carole regretta d’avoir accepté l’offre de nettoyage, tant cela semblait causer quelques craintes à la jeune fille. Madame Isabelle souleva la lourde clenche de la porte qui tourna silencieusement, ses gonds bien huilés. Carole sursauta en découvrant un escalier et des murs de pierre taillée; cela jurait avec le reste de la demeure qui se révélait moderne. Les trois jeunes femmes descendirent lentement la quinzaine de marches, Madame Isabelle devant, Carole au milieu et Annie en arrière-garde, étreignant toujours la jupe plissée.
Avec incrédulité, Carole découvrit un lieu incroyable au bas de l’escalier. Une rotonde occupait tout le centre du sous-sol avec des portes donnant sur des locaux sombres qui semblaient tenir de vulgaires cachots avec leur petite ouverture grillagée. Carole se sentit immédiatement apeurée.
– N’ayez crainte, chère amie, lui dit la « mouche ». Vous ne risquez rien… C’est Annie qui a le plus à craindre.
Carole allait ouvrir la bouche pour parler, mais Madame Isabelle l’en empêcha d’un mouvement de la main et tendis le doigt en direction d’Annie. Carole pivota pour se rendre compte que la soubrette s’était agenouillée sur les pavés de pierre lisse.
La « mouche » s’approcha d’elle doucement, lui retira la jupe des mains et lui dit :
– Qui es-tu, petite fille ?
Sans la regarder, Annie se prosterna, mains jointes, tête baissée comme en un geste d’adoration pour répondre :
– Maîtresse, je suis votre esclave !
***
Avec une surprise évidente, Carole découvrait une partie des liens particuliers qu’entretenaient Mme Isabelle et Annie. Une petite voix lui disait qu’elle aurait mieux fait de quitter les lieux sans délais, mais étrangement, elle ressentait une curiosité malsaine. Une étrange moiteur se mit à sourdre de sa fente. De plus, elle ne voyait guère comment elle pourrait repartir avec cette mini-jupe empruntée et sans manteau car elle ignorait la localisation du vestiaire. Préférant attendre la suite des événements, elle se contenta de reculer de quelques pas pour embraser toute la scène du regard.
La « mouche » n’avait pas accordé la moindre attention à son invitée, du moins en apparence. Elle n’avait d’yeux que pour Annie qui à ses pieds attendait les ordres.
– Déshabilles-toi, imbécile ! Lui lança Madame Isabelle
Sans un mot, Annie entreprit d’abaisser la fermeture-éclair de sa petite robe noire qui lui tomba des épaules, mais fut stoppée par la poitrine et le tablier de soubrette qu’elle portait toujours. Pour la première fois, Carole remarqua la beauté des seins de la jeune femme qu’elle avait fermes et globuleux, avec des aréoles bien rosées et surmontées de mamelons érigés, sans doute à cause de l’impudeur que l’on exigeait d’elle.
Madame Isabelle s’approcha d’elle et sans ménagement, elle dénoua le cordon du tablier qu’elle retira en disant :
– Tu n’auras pas besoin de ça pour le moment.
Puis, toujours aussi brutalement, elle abaissa des deux mains les pans de la robe jusqu’à mi-cuisse. Elle en profita pour montrer à son invitée que la jeune soubrette ne portait comme sous-vêtement qu’un porte-jarretelles et des bas. Pas de culotte ! Malgré l’hiver, il lui fallait travailler cul nu pour satisfaire aux exigences de sa maîtresse.
– Allons, houspilla-t-elle Annie, nous n’avons pas toute la journée ! A poil !
Maladroitement, la soubrette se débarrassa de sa robe sans quitter sa position agenouillée ce qui lui aurait probablement valu une punition additionnelle. Ensuite, elle dégrafa les jarretières, retira un à un les bas en soulevant la jambe, puis ultimement, enleva le porte-jarretelles. Enfin nue, Annie ferma les yeux, écarta les cuisses le plus possible et elle leva les bras au-dessus de la tête.
La « mouche » tendit la main droite entre les cuisses et palpa l’entrejambe de la jeune femme. Lorsqu’elle la retira, Carole put constater que les doigts étaient poissés d’un liquide un peu visqueux. Madame Isabelle les lui montra en indiquant, bien inutilement :
– Elle est tout excitée, vous voyez ? Elle adore qu’on l’oblige à s’avilir ainsi… évidemment, cette fois, il y aura beaucoup plus qu’une simple humiliation.
– Qu’allez-vous lui faire ? s’inquiéta Carole, ses yeux allant rapidement d’une femme à l’autre.
– Votre question est mal posée, chère amie. Il ne s’agit pas de ce que je vais lui faire, mais bien plus de ce que « nous » allons lui faire subir…
– Nous, mais je… je ne vois pas ce que… ce que nous…
La « mouche » lui décocha un regard chargé d’un intérêt mitigé. Elle reprit :
– Allons, chère amie, si je ne m’abuse, c’est à vous que cette jeune personne a manqué de respect. C’est donc justice que vous participiez à sa punition.
– Mais je vous ai dit qu’elle ne l’avait pas fait exprès, répliqua Carole. à quoi bon lui imposer des sévices ?
La « mouche » se dirigea vers Carole à pas comptés en prenant un air courroucé. Ses yeux avaient pris une teinte sombre et lorsqu’elle parla, ces mots martelèrent l’atmosphère :
– J’en ai assez de ces balivernes ! Annie est ici pour être punie et elle le sera, que cela vous plaise ou non !
– Mais je ne veux pas lui faire de mal, se plaignit encore Carole.
– Ecoute-moi, toi ! fit la « mouche » en délaissant volontairement son vouvoiement poli, ou bien tu coopères, ou alors tu subiras un châtiment, toi aussi !
– Moi, mais… protesta Carole, abasourdi par une telle menace.
Sans lui laisser le temps de réagir, Madame Isabelle lui décocha une gifle sonore sur la joue gauche. Eberluée, l’autre ne savait que faire et se passait la main gauche sur la joue devenue rouge autant sous le choc que par la honte.
A ce moment Carole aurait pu s’enfuir, il lui suffisait de prendre son manteau… (mais où était-il ?)
– Maintenant ou tu pars ou tu te laisses faire !
« La mouche » était certaine de son coup, elle avait deviné le côté profondément masochiste de Carole.
– Alors ?
-Je vais rester !
– Tu es sûre ! Bien sûre ?
– Oui !
– Alors tiens !
Madame Isabelle lui renouvela ses gifles à deux reprises. Carole se mit à pleurer doucement en croulant au sol.
– Relève-toi et ouvre la bouche !
Le crachat de salive fut humiliant, mais Carole l’accepta.
– Décidément, décréta la « mouche » en persifflant, je crois que je me suis trompée sur ton compte, tu n’es pas de ma trempe, tu n’es qu’une lavette !
Avec mépris, elle jeta :
– Allez, déshabilles-toi, trainée !
A suivre
PS : Cette histoire a été publié anonymement sur le site "https://www.xstory-fr.com/". Je l'ai corrigé, débarrassé de ses fantaisies typographiques et de quelques digressions sans intérêt, puis je l'ai complété en m'efforçant de rester dans l'esprit du récit