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Professeur Martinov 9 – Professeur Martinov et le « Droit Piquet » 1 – Visite d’usine par Maud Anne Amaro
Cette histoire, la neuvième relatant les aventures du professeur Martinov peut se lire sans avoir besoin de lire ou de relire les autres épisodes. Faisons juste un petit rappel des personnages : Le professeur Andrej Martinov n’a jamais été professeur, c’est une sorte d’inventeur indépendant, intermédiaire improbable entre le professeur Tournesol et Géo Trouvetout, il est célibataire, sexagénaire et officie dans une banlieue bourgeoise des Yvelines. Il ne s’appelle d’ailleurs pas Martinov mais plus prosaïquement André Martin.
1 – Viste d’usine
Mes rivières sont généreuses, mes courbes engageantes viens chez moi je suis le Jura !
Routine et libido
Quand commence cette histoire, le professeur Martinov travaille seul dans son laboratoire. On lui avait commandé un gadget permettant de conserver le café au chaud en le branchant sur le port USB d’un ordinateur. La difficulté était de créer quelque chose qu’on ne risquait pas de renverser sur la machine en le manipulant. Il est presque midi, le facteur sonne, lui remet un paquet et du courrier.
– Bonjour professeur, je suis en retard, vous avez vu cette neige…
Comme d’habitude, il trie le courrier : quelques propositions de travaux, des demandes d’entretiens… il ne va jamais y arriver tout seul. Quelle idée elle avait eu Béatrice sa collaboratrice de charme, qui excédée par cette inhabituelle rigueur hivernale, avait décidé d’aller faire quelques semaines de bronzette en solo en République Dominicaine ! Une lettre provenait de l’usine qui produisait le fameux « lapin dur » (en pilules ou en solution buvable), cet élixir aphrodisiaque qu’il avait découvert avec Béatrice, il y avait plusieurs années déjà et qui lui avait rapporté une relative fortune (voir Pr Martinov et le lapin dur). Sans doute était-ce le tableau de production trimestriel… Il ouvrit. Le rapport était aussi inattendu que catastrophique : les commandes dégringolaient dans des proportions alarmantes, il lui faudrait faire quelque chose dès le retour de Béatrice ! Il se languissait de son absence.
Certes ce n’était pas sa maîtresse, mais les excentricités sexuelles qu’il leur arrivait de pratiquer, lui convenaient (c’est un euphémisme) parfaitement. Non, sa « vraie » maîtresse c’était la Marianne, la veuve du grainetier et il avait pour projet de lui rendre visite ce soir même. Il avait d’ores et déjà acheté une bouteille de Saint-Emilion, le vin qu’elle préférait, afin de bien commencer la soirée. Ah ! Il faudrait qu’il l’appelle afin qu’elle lui mitonne un bon petit repas comme elle savait si bien les faire en préalable à leurs galipettes.
Mais en cette fin de matinée, Marianne ne répond pas. Bizarre, voilà qui ne lui ressemble pas. Il recommence une demi-heure plus tard après avoir grignoté un bout de pain et de fromage, puis à quatorze heures. Anxieux, il décide d’aller faire un saut chez elle. Evidemment ça ne répond pas et il s’inquiète auprès des voisins.
– Madame Michel ? Elle s’est fait renverser juste devant l’immeuble, elle sortait de chez elle…
– Oh ! C’est grave ?
– On ne sait pas, on l’a conduite à l’hôpital…
Un coup de fil aux pompiers, Marianne a été transportée au Chesnay, près de Versailles. Autre coup de fil. On le rassure mais jambe cassée quand même ! Il prend le car et direction l’hôpital.
Marianne roupille, il ne la réveille pas, lui griffonne un petit mot d’amitié, regrette de ne pas avoir pensé à lui apporter des fleurs, descend en acheter, remonte, puis sort de l’établissement hospitalier. Le voilà un peu désemparé. Il va vers l’arrêt du car, justement en voici un qui arrive et Martinov court afin de ne pas le rater. Ce n’est que quelques longues minutes plus tard, qu’il se rend compte qu’il s’est trompé de direction et qu’il se retrouve à la gare de Versailles-Rive-Droite.
Du coup, il décide de prendre le train vers Paris-Saint-Lazare. A défaut de Marianne, il connaît dans Paris une vieille connaissance qui lui épanchera fort correctement sa libido.
Il se rend rue Saint-Denis, là où officie Josie. Evidemment, elle n’y est pas, sans doute est-elle occupée, se dit-il, ce qui n’a rien d’étonnant : elle est douce et gentille et sait fidéliser sa clientèle. Martinov fait les cent pas, ronge son frein. Une demi-heure plus tard, la belle n’étant toujours pas apparue, il décide de se renseigner auprès d’une de ces collègues :
– Josie elle est là, elle est occupée. Montez l’attendre devant sa chambre, c’est au…
– Merci beaucoup.
Au moins il est au chaud ! Les filles des rues, il y a une éternité qu’il les fréquente. Bien sûr, il lui est arrivé de tomber sur quelques pestes, mais il a surtout rencontré pas mal de filles gentilles, consciencieuses avec lesquelles il a tissé des rapports sympathiques. Et oui, on est à cent lieues de ce que raconte une certaine littérature, vous savez celle où tous les clients sont des tarés et toutes les filles des malheureuses victimes.
La porte s’ouvre, libérant un client manifestement ravi, qui disparaît dans l’escalier.
– Dédé ! Mon cuisinier préféré, il y a si longtemps, entre donc !
Bisous, bisous. C’est bien la seule à l’appeler Dédé. Elle l’appelle « mon cuisinier préféré » depuis qu’un jour ils s’étaient échangés des recettes de cuisine. Il la paye en émettant des commentaires de circonstances sur la météo.
Josie est une femme mûre mais merveilleusement conservée. Elle est fine, la peau légèrement mate, avec une coupe auburn au carré qui encadre un visage aussi agréable que malicieux, rehaussé par de magnifiques yeux bleus.
– Allez viens, déshabille-toi. Tu veux qu’on fasse quoi aujourd’hui ?
Martinov allait lui répondre d’improviser, mais Josie surprit son regard lorgnant sur une étagère garnie de godemichés, rangés par ordre de grandeur.
– Ils te plaisent mes godes ?
– C’est rigolo !
– T’en voudrais un dans ton petit cul ?
– Pourquoi pas ?
– Je te fais un spécial cul : fessée, feuille de rose et gode.
– Ça marche !
– Je te domine un peu en même temps ?
– Si tu veux.
– Allez, c’est parti pour le délire.
Elle se déshabilla mais conserva sa guêpière.
– Tu ne me montres pas tes seins, aujourd’hui ? S’inquiéta Martinov.
– Ah ! C’est demandé si gentiment, je ne peux pas refuser. Dit-elle en les lui dévoilant.
– Je peux leur faire un bisou ?
– Tu crois vraiment que c’est de la domination, ça ?
– Tu ne veux pas ?
– Mais si !
Martinov se mit alors à sucer le téton droit de Josie comme un gamin qui téterait son biberon.
– Allez, passe à l’autre, sinon il va être jaloux !
Il ne se le fit pas dire deux fois !
– Bon, finie la rigolade, maintenant tu te mets en levrette sur le lit. Non pas comme ça, en travers, que je puisse te contourner, et tu me tends bien tes fesses, je vais bien te rougir ton petit cul, esclave !
Il obtempéra bien sûr.
– On dit « oui, maîtresse »
– « Oui maîtresse » ânonna Martinov, que ce protocole indifférait totalement.
Josie commença par claquer l’arrière train de notre vert professeur à l’aide de ses mains avant d’aller chercher un long martinet.
– Regarde comme il est beau !
Le martinet n’avait rien d’extraordinaire, sinon que l’extrémité de son manche épousait la forme d’une bite en érection. Sans plus de transition elle lui fouetta les fesses, graduant la force de ses coups en bonne professionnelle.
– C’est bon, esclave ?
– Oui maîtresse !
– Alors si c’est bon, je vais continuer à t’en donner.
Au bout de dix minutes de ce traitement, le cul du professeur avait changé de couleur, mais aussi de température car ça chauffait pas mal.
– Ne bouge pas ! Je vais te faire un truc, et dis-toi bien que je ne fais pas ça à tout le monde, mais toi je t’aime bien, t’as une bonne tête.
Martinov sentit alors la langue de la jolie prostituée lui lécher l’anus en de savantes circonvolutions. Elle tentait de pénétrer dans l’étroit orifice qui s’entrouvrait sous la pression et frémissait sous la caresse buccale.
– Et maintenant le bouquet final. Tu ne bouges toujours pas !
Josie s’harnacha donc d’un gode ceinture qu’elle encapota. Elle se présenta, provocante devant son visage :
– Alors elle te plaît ma bite ?
– Hé !
– T’aimerais bien la sucer ?
– Comme tu veux !
– Ben c’est pas le grand enthousiasme ! Quand on aime les bites dans le cul on aime aussi les sucer ! Suce esclave !
Martinov n’avait rien contre cette pratique, mais son gode manquait cruellement de réalisme.
– Je préférerais celui-là sur la planche !
– Ah ! Mais il fallait le dire !
Le professeur se prêta donc au jeu, puis Josie après lui avoir barbouillé l’anus de gel, le pénétra. Il ressentit une douleur qui faillit lui faire dire d’arrêter, mais peu à peu d’étranges frissons le parcoururent et il se laissa faire, plutôt satisfait de ce qu’on lui faisait subir. Cinq minutes après elle se retira, laissant l’anus de Martinov béant et un petit peu douloureux.
– C’est bon, une bite dans le cul, n’est-ce pas ?
– Ouuuui !
– Avec une vraie bite, tu as déjà essayé ?
– J’ai eu quelques occasions !
– Et t’as aimé ?
– Oui, j’avoue !
– T’es un cochon, Dédé !
– Si tu veux !
– Un cochon sympa ! Si tu veux je peux t’organiser un petit trio, j’ai deux ou trois clients qui ne seraient pas contre le fait de se faire sucer la bite.
– Et ils pourraient m’enculer aussi ?
– Bien sûr, mais il faudra que ce soit réciproque.
Josie fini par enlever le gode, laissant le professeur dans un drôle d’état.
– Ben dis donc tu bandes bien, c’est parce que je t’ai proposé de faire enculer que tu bandes comme ça ?
– Va savoir ?
– Tu veux jouir comment ?
– Tu me suces ?
Trois minutes après il éjaculait sous les coups de langue de la belle Josie. Puis vint le rituel, la petite toilette, le rhabillage.
– Tu veux boire quelque chose ?
Il appréciait les filles comme Josie pour qui le client reste un être humain pendant, mais aussi après la prestation. Il accepta un verre d’eau.
– Alors, Dédé, c’est quand que tu m’emmènes au restaurant ?
Dingue ! Elle se rappelait de cette vieille promesse lancée un peu en l’air qu’il lui avait faite un jour, sans jamais la tenir.
– Ce soir si tu veux !
– Ce soir ? Et bien oui, pourquoi pas ?
– On fait ça en copains ? Demanda-t-il craignant qu’elle en lui facture le temps.
– Bien sûr !
Ils convinrent donc d’une heure et d’un lieu de rendez-vous.
– A tout à l’heure mon lapin !
Pourquoi parle-t-elle de lapin ? Voilà que ça lui remémore cette affaire de « lapin dur ». Mais en même temps cela lui donne une idée.
Il est d’humeur joyeuse, Martinov ; Josie l’a véritablement détendu, c’était le but du jeu ! Il descend la rue vers la Seine, là où sont les sex-shops. Il en repère un assez grand, entre et se dirige directement vers la caisse. Le gérant a l’air aussi avenant qu’une feuille d’impôts, mais qu’importe :
– Vous avez du « lapin dur » ?
– Non, on ne fait plus, mais on a ça, répond-il sortant un produit de derrière le guichet, ça s’appelle « droit piquet » c’est aussi efficace et c’est moins cher !
– Ah ! Et il a longtemps que vous ne faites plus de « lapin dur » ?
– J’sais pas !
– Il y a d’autres boutiques qui en vendent ?
– J’en sais rien !
– Bon, merci, au revoir.
Le caissier de la boutique suivante était plus aimable, lui expliqua qu’il n’avait pas non plus de « lapin dur » et que ça avait été remplacé par le « droit piquet » depuis un mois ou deux. Notre professeur en acheta donc un flacon afin de l’examiner en laboratoire, puis chemina dans Paris en attendant l’heure de son rendez-vous avec Josie.
Ils dînèrent dans un bon petit restaurant, près de la Seine et papotèrent comme des vieux amis qu’ils n’étaient pourtant pas vraiment.
– Je vais te donner mon numéro, précisa Josie. Quand tu reviendras à Paris passe me voir et on se refera un restau… Et si tu n’as pas envie de sexe, et bien ça fait rien, on fera juste le restau !
Une excellente soirée donc au terme de laquelle ils rentrèrent en taxi, chacun de leur côté. Et inutile de vous dire que notre professeur était gai comme un pinson.
L’analyse du « droit piquet », réalisée dès le lendemain ne fut pas bien longue et les résultats éloquents : il s’agissait ni plus ni moins que d’un plagiat intégral du « lapin dur ». Martinov téléphone à l’usine, le responsable a l’air embêté, il confirme la baisse des commandes du « lapin dur » et dit n’avoir jamais entendu parler du produit concurrent. Béatrice devant rentrer lundi, il attendra donc son retour pour voir avec elle comment s’organiser.
Roland Vannier
Roland Vannier est à cinquante ans un éternel marginal (et d’ailleurs Roland Vannier n’est pas son vrai nom). Ingénieur en électronique et spécialisé en téléphonie, il s’est fait révoquer de deux grosses entreprises pour faute grave. Il est aujourd’hui officiellement gérant d’une officine de vente et de réparation de téléphones portables, mais notre homme a d’autres activités, autrement plus lucratives : escroc à la petite semaine, il s’est spécialisé dans le dépouillement de touristes japonais. Non sans avoir préalablement assimilé les rudiments de la langue, il leur refourgue ainsi allègrement des contrefaçons de vêtements de grandes marques, des montres ainsi que des parfums de sa fabrication, à base d’eau de Cologne, de fleurs séchées et d’épices diverses et variées. Les emballages sont réalisés sur ordinateur, en revanche les flacons sont authentiques. Il n’a été inquiété qu’une seule fois et il a écopé de huit mois de prison ferme, mais n’en fit que quatre. Maintenant, il redouble d’attention. Il a de l’argent et comme il ne sait qu’en faire, il claque : voyages lointains, croisières de luxe, hôtels quatre étoiles, restaurants et cabarets pour rupins. Il rêve de réaliser un jour un grand coup, comme ça pour la beauté de l’acte. Il a bien essayé de vendre un faux monochrome, ça n’a jamais marché, idem pour les faux souvenirs dactylographiés du président Pompidou, et encore idem pour ses « fragments de matériel électrique ayant appartenu à Claude François », mais il ne désespère pas, se disant que l’occasion fera bien un jour le larron !
Il est bel homme, Roland Vannier, du moins pour celles qui apprécient le genre brun ténébreux avec des sourcils partout, mais il a cependant un gros problème (un très gros problème, même) dans la vie : il bande mou. Quand il est seul, ça va, mais sinon, il est incapable de pénétrer une femme plus de trente secondes. Il a essayé des tas de trucs, ça n’a jamais marché, il a perdu son temps avec les urologues, les sexologues et autres quéquétologues. Quand le viagra est arrivé sur le marché, son médecin traitant a refusé de lui en prescrire, lui découvrant des problèmes cardiaques incompatibles avec les miraculeuses petites pilules bleues. Il en prit donc son parti, et quand un jour un ami bien intentionné lui indiqua qu’il existait d’autre formes de sexualité, il le remercia à sa façon en lui envoyant un pain en pleine poire. Vannier place sa fierté où il peut : être impuissant n’étant pas pour lui pas une raison pour devenir homo !
C’est un jour en province que ne sachant quoi faire de sa soirée, il s’en alla traîner sa carcasse dans la seule sex-boutique de la ville, regardant s’il y avait des produits nouveaux pour les empêchés de la quéquette, il remarqua le « lapin dur ». Il demanda à voir la notice, il y avait bien de légers effets indésirables annexes mais aucune contre-indication. Il acheta le produit, chercha en vain à draguer, dut attendre le lendemain et découvrit une officine de masseuses asiatiques. On lui précisa suite à sa demande que les massages pratiqués n’étaient que relaxants mais il accepta néanmoins la prestation et avala préalablement une gorgée de « lapin dur ». Miracle ! Dix minutes plus tard, il bandait comme un cerf en rut. La masseuse ne s’en aperçut qu’un quart d’heure plus tard, quand elle le fit se retourner. Baladant ses mains très près de la verge tendue, elle finit par proposer à Roland une petite masturbation moyennant un léger pourboire. Il souhaitait autre chose mais il s’avéra que la pénétration ne semblait pas au programme de la fille, mais que la pipe pouvait s’exécuter de façon tout à fait « exceptionnelle » et moyennant cette fois un triple pourboire. Le marché fut conclu.
Roland eu ainsi droit à 50 ans, à sa première véritable fellation. Ses yeux s’emplirent d’émotion et le triple pourboire devint vite un décuple pourboire, au grand étonnement de la masseuse, peu habituée à de tels élans de générosité.
Un honnête homme aurait remercié in petto l’inventeur du « Lapin dur » mais Roland Vannier n’était pas un honnête homme…
De retour à Paris, Roland contacta Ali le chimique, un personnage équipé de ce qu’il fallait pour analyser n’importe quel produit et qui lui était d’une aide précieuse quand il entreprenait de contrefaire de nouveaux parfums.
Ali lui restitua le résultat qui le rendit dubitatif : le produit était composé d’excipients divers et variés qui permettaient d’indiquer « à base de ginseng et de salsepareille » sur l’étiquette, mais aussi de plusieurs molécules assez compliquées. Il était probable que l’association de plusieurs d’entre elles constituaient la « magie » du produit, les autres étant neutres et présentes uniquement pour donner le change. Ali s’avoua d’ailleurs bien incapable d’indiquer comment les reproduire.
Il fallait donc faire autrement.
Une enquête rapide permit à Vannier de remonter jusqu’à l’usine de fabrication en Franche-Comté. Notre homme s’y précipita donc.
Il tendit à Paul Binder, le directeur de l’usine, la liste des molécules et excipients qu’il souhaitait voir entrer dans la composition du produit qu’il lui proposa de fabriquer. C’était en fait du « lapin dur » dans lequel le ginseng avait été remplacé par du fenouil et la salsepareille par du jus de concombre. Il proposa le nom de « droit piquet ».
– Pour les molécules, je sais que vous savez faire, puisque vous les incluez dans « le lapin dur ».
– Ce n’est pas trop légal, ce que vous me demandez là !
– Certes, mais dites-moi donc combien la personne qui vous fait fabriquer le « lapin dur » vous le payait. Moi je vous l’achèterai 25 % plus cher.
– Ça ne se vendra jamais !
– Oh si ! Vous m’en fabriquez 10.000 flacons pour commencer, je vous les paie cash.
– Je ne crois pas avoir les moyens nécessaires…
– Sauf si vous mettez la pédale douce sur la fabrication du « lapin dur »…
– Bien sûr !
La fabrication lancée, il contacta directement les grossistes, leur revendit à un prix bien inférieur à celui du « lapin dur », mais en exigeant qu’ils n’en profitent pas pour faire gonfler leurs marges. Faisant jouer la concurrence, il parvint à ses fins et deux mois plus tard le « droit piquet » se vendait en sex-shop ou sur Internet presque deux fois moins cher que le « lapin dur ». Roland perdait un argent fou dans cette affaire, mais des sous, il en avait et puis tout cela était de l’investissement. Une fois le « lapin dur » coulé, il réajusterait les prix et l’opération deviendrait rentable, très rentable même.
Lundi
Quand Béatrice arriva au laboratoire de Martinov, celui-ci qui s’apprêtait à l’accueillir en lui parlant de ses soucis liés à la fabrication du « lapin dur » se mit à bafouiller lamentablement. Il faut savoir que Béatrice arborait un véritable port de star, le bronzage était magnifique, sa chevelure blonde naturelle avait été ravivée, et ses lunettes de soleil qu’elle enleva très vite lui conféraient un air de starlette coquine à haut pouvoir érotique.
– Tu es de plus en plus belle, Béatrice !
– N’exagère rien, mon petit professeur.
– Je n’exagère rien, alors parle-moi de tes vacances !
– Sitôt arrivée, je me suis fait draguer par un jeune couple, ils m’ont adoptée, chouchoutée…
– Pas de sexe, alors ?
– Tu rigoles ! Je n’ai pas arrêté de coucher avec eux ! Le type était très doux, très mignon et très correct et sa copine était complètement délurée. Mais arrête de me regarder comme ça mon petit professeur, tu ne vas tout de même pas me dévorer toute crue !
– C’est que ma libido vient de remonter subitement !
– Voyons voir ça ! Répondit-elle coquinement en touchant la braguette du vert professeur.
Celui-ci était enchanté, ravi et anticipait dans sa tête la suite possible des événements.
– Je suis impatient de voir si ton bronzage est intégral.
– Ben non, il n’est pas intégral, j’avais un petit string ! Répondit-elle en lui ouvrant, non sans difficultés, la fermeture éclair du pantalon.
– Tu fais quoi ?
– Je vérifie la remontée de ta libido.
Béa avait à présent sa main sur le slip démodé de Martinov, et le caressait à travers le tissu.
– Tu vas me rendre folle !
– Je sais ! Admit-elle, en extrayant la bite bandée du professeur.
Elle le masturba quelques secondes puis s’arrêta pour aller chercher une chaise.
– Ne bouge pas, baisse ton pantalon, on va s’amuser.
Une fois assise devant lui, elle se déchaussa. Hiver oblige, elle s’était bottée et portait en-dessous de fines chaussettes en voile qu’elle retira. Elle lança ses jambes en avant.
– Alors ils ne sont pas mignons mes petits pieds-pieds tout bronzés ? Je les ai vernis ce matin.
– Adorables ! Consentit le professeur.
– Ben, s’ils sont adorables qu’est-ce que tu attends pour leur faire des bisous.
Il aurait préféré de loin qu’elle reprenne sa masturbation, mais Martinov, philosophe, se dit alors qu’il n’y a pas de meilleur plaisir qu’un plaisir retardé et se mit à embrasser les petits petons de sa collaboratrice.
Celui-ci ne partageait pas la passion des pieds qui habitait Béatrice, mais il n’avait cependant rien contre cette fantaisie et le fait de la pratiquer.
– Lèche-moi les orteils. Tu peux y aller, ils sont propres !
Martinov se mit donc à lécher et à sucer les doigts de pieds de sa complice.
– Allez, mets bien le gros orteil dans ta bouche et suce comme si c’était une petite bite.
Béa jouait parfois ainsi à stimuler les légères tendances bisexuelles du professeur.
– Ça t’excite, hein quand je te dis des choses comme ça ?
Martinov qui avait la bouche pleine, ne put répondre ! Ça l’arrangeait bien, il n’aurait su quoi dire !
Béa décréta alors que son pantalon la gênait et le retira, dévoilant des cuisses et des mollets sublimés par le bronzage.
Excité par cette vision, le professeur continua donc à s’amuser avec les gros orteils de sa collaboratrice en espérant secrètement que l’affaire ne dure pas trois heures.
– Hum, ça fait du bien, ça détend ! Tu me les as bien bichonnés mes petits pieds-pieds !
– Tu as vu dans quel état tu m’as mis ?
– Et tu crois que je suis assez méchante pour te laisser comme ça ?
– Non, tu n’es pas méchante !
– Qu’est-ce qui te ferait plaisir ?
– Ben, j’aimerais bien que tu me suces !
– Ah ! C’est ça les hommes, des pipes toujours des pipes ! Et tu crois que ça m’excite moi, de te faire une pipe ?
– Tu m’as demandé ce qui me ferait plaisir…
– Bon je vais te la faire ta pipe, mais après tu me fais jouir !
Et sans attendre de réponse, elle engoba la bite bandée du professeur et commença à la travailler de la langue et des lèvres, Martinov se pâmait de plaisir. Elle s’arrêta un moment pour se reposer la mâchoire !
– Tu veux mon cul ? Proposa-t-elle vertement.
– Je ne vais pas refuser !
Elle retire sa petite culotte, mais garde son haut, elle se tourne, gigote des fesses.
– Tu les aimes bien, mes petites fesses, hein ?
– J’aime bien tes nénés aussi !
– Ne soit pas trop gourmand, mon petit professeur !
Elle s’est positionnée sur le tapis, en levrette, relevant et écartant son cul de manière obscène. Martinov la caresse un peu de sa langue, mais constate que mademoiselle est tellement excitée que sa mouille a dégouliné jusqu’à son anus ! Il y introduit son sexe qui entre avec une facilité déconcertante, il va et il vient, il la pilonne, il la lime, il est en nage, tandis que Béa pousse d’insolites jappements en l’encourageant de la parole. Martinov n’est plus qu’une bête en rut, sa cadence s’accélère encore, il jouit dans un spasme. Les deux amants épuisés restent ainsi emboîtés quelques instants. Puis après que le professeur eut déculé, Béa se retourne telle une diablesse dans une boite à ressort :
– Viens me sucer !
Martinov la lèche ensuite jusqu’à l’orgasme se régalant de ses sucs.
– Attends un peu, lui dit-elle alors, mais reste là, j’ai envie de pipi, tu le veux ?
– Bien sûr !
– Alors bouge pas, et ouvre bien la bouche, on va essayer de ne pas en mettre partout.
Plus facile à dire qu’à faire, Martinov avala ce qu’il put à grosses lampées, hé, c’est qu’elle avait une grosse envie, la Béa ! Le reste fut pour le tapis qui fut bon pour le nettoyage, mais le tapis avait l’habitude !
Il fallut bien après toutes ces « turpitudes » que Martinov mette au courant son assistante de ses déboires avec la production du « lapin dur ».
– OK ! Dit-elle, faut qu’on aille voir, il y a quelqu’un qui a dû refiler la formule à je ne sais pas qui, il faut qu’on mette le responsable en face de ses responsabilités, et s’il ne veut pas coopérer, on verra comment porter plainte !
– D’accord je vais le prévenir qu’on arrive ! Proposa le professeur.
– Non, non, on va arriver à l’improviste ! Il ne faut jamais laisser à l’autre le temps de se préparer, disait euh…
– Qui ?
– Napoléon ?
– Il a dit ça !
– J’en sais rien, mais il aurait pu le dire !
Le contrat passé avec le fabricant prévoyait la possibilité de contrôler inopinément les stocks, le prétexte était donc tout trouvé.
Mardi
Ils voyagèrent en train jusqu’à Besançon, arrivèrent vers 18 heures et louèrent une voiture. Ils avaient prévu de ne se rendre à l’usine que le lendemain.
– T’as réservé où ? Demanda Martinov
– Nulle part, on couche chez l’habitant !
– Tu connais du monde ?
– Devine !
– Carole ? (voir Martinov et la maison de Cendrillon)
– Bingo ! Faut d’ailleurs que je l’appelle.
– Allô ! Ah Béatrice, vous êtes arrivés ?
– Il y a une demi-heure !
– Béatrice, j’ai un souci, je ne pourrai pas vous recevoir avant 23 heures, j’ai déconné avec mon agenda et j’ai un truc ce soir que je ne peux pas reporter.
– Ce n’est pas grave, nous viendrons donc à 23 heures, répondit Béa, bien plus contrariée qu’elle ne le laissait paraître.
Ils tuèrent donc le temps en traînant au restaurant. Et à l’heure dite, ils furent chez Carole.
Cette grande brune est toujours aussi jolie et est, de façon toute à fait inattendue, habillée d’une très élégante longue robe du soir de couleur bleue. Les deux femmes s’embrassent très tendrement. Elle serre la main du professeur.
– Ah, monsieur Martinov, je ne vous ai pas vu très longtemps quand vous étiez venu dans la région, mais je me souvenais bien de votre visage. Bon, vous voyez je suis un peu déguisée, je suis à une soirée… je m’en suis échappée un moment… c’est en rapport avec la gestion de ma galerie, un mec plein de fric qui reprend l’avion pour le Canada dès demain matin, j’étais bien obligée d’y aller, et d’ailleurs faut que j’y retourne. Voilà, je vais vous montrer la chambre d’amis, il y a des lits jumeaux, mais si vous préférez, l’un d’entre vous peut prendre le canapé. On se verra demain matin et demain soir, pour me faire pardonner ce contretemps vous êtes mes invités pour le dîner ! 19 heures ça vous ira ?
– C’est qu’on avait prévu de rentrer demain après-midi, Intervient Martinov, on a nos billets de train.
– Mais mon petit professeur, des billets de train, ça s’échange. Bien sûr qu’on sera là demain à 19 heures, Intervint Béa.
Pendant que Martinov, manifestement très fatigué ouvrait déjà sa valise à la recherche de son pyjama, Béatrice demanda à Carole l’emplacement des commodités.
– J’ai une de ces envies ! Précisa-t-elle.
Dans le couloir, le contact fut fulgurant : Carole se jeta sur les lèvres de Béatrice, qui ne demandait que ça et les deux femmes s’échangèrent un long et fougueux baiser.
– J’espère que demain on aura le temps de faire les folles ! Dit la brune en reprenant ses esprits.
– Moi aussi !
– Ton « collègue » ne risque pas de poser problème ?
– Pas de soucis, il a les idées larges, il est en fait assez coquin, mais ce n’est pas le genre à s’imposer.
– Ah, oui ! Il est hétéro ?
– Très légèrement bi, on va dire.
– Les toilettes sont là !
– Tu te souviens il y a trois ans, tu m’avais regardé pisser, à mon tour maintenant.
Béatrice baisse son pantalon et sa culotte et s’assoit sur la cuvette.
– Oh, que c’est mignon tout ça ! Tu as été au soleil, toi !
Elle la regarde à présent faire couler son petit jet doré dans la cuvette.
– Je ne peux rien faire d’autre, t’as vu comme je suis habillée et puis il va falloir que j’y aille, mais on se rattrapera demain !
Martinov et Béatrice choisirent de dormir tous les deux dans la chambre d’amis, et si le premier s’endormit comme une masse en se mettant à ronfler, Béa ne put trouver le sommeil qu’après s’être énergiquement masturbée.
Mercredi
Carole les réveilla à 8 heures le lendemain matin, leur servant un bon petit déjeuner avec beaucoup d’élégance.
– Je n’ai pas trop de temps à vous consacrer ce matin, je dois accompagner mon canadien à l’aéroport. Mais ce soir, promis, juré nous pourrons papoter comme des pies… et plus si affinités…
Vers 10 heures, ils prévinrent le fabricant de leur arrivée alors qu’ils étaient pratiquement devant l’usine (ce qu’ils se gardèrent bien de préciser). Cinq minutes plus tard, ils s’annonçaient à l’entrée.
– Quoi ? Ils sont déjà là ! Entendirent-ils dans l’interphone.
Paul Binder vint les accueillir, il était visiblement mal à l’aise. Plutôt que de tergiverser, il préféra prendre les devants, tout en arrangeant l’histoire à sa façon.
– J’ai un gros souci : j’ai eu la visite d’un type qui m’a demandé de fabriquer un clone de votre produit, destiné à remplacer le vôtre. Cet homme m’a fait des menaces à peine voilées, il m’a aussi demandé d’éviter de vous prévenir…
Martinov et Béatrice manifestèrent leur surprise, c’était donc au sein même de l’usine que se fabriquait la contrefaçon, ce qu’ils étaient bien loin d’imaginer.
– Comment ? C’est donc vous qui produisez le « Droit piquet » ?
Binder leur confirma, tout en découvrant que ces derniers ne le savaient pas… Peut-être aurait-il dû attendre avant de leur avouer ? Il se demanda s’il n’avait pas gaffé.
– Vous auriez pu trouver le moyen de nous prévenir malgré tout, non ? Nous aurions su être discrets. Intervint Martinov.
– J’avais la trouille !
– Ben voyons, et porter plainte, ça ne vous est pas venu à l’idée non plus ?
– J’en ai parlé à mon avocat, ça lui a paru peu pertinent, je vous dis : les menaces n’étaient que verbales.
– Vous avez les coordonnées du faussaire ?
– Oui, qu’allez-vous en faire ?
– On va voir, je n’exclus pas de déposer plainte pour rupture de contrat.
– Le contrat n’est pas rompu, je m’engageais à avoir en stock une quantité suffisante pour répondre à la demande des grossistes. Ce stock est toujours là, c’est la demande qui ne suit plus !
– Vous êtes un malin, vous ! Et si je porte plainte pour contrefaçon, vous aurez quoi comme argument ?
La douche froide ! Binder pensait encore s’en sortir, mais là il devient blême, incapable de répondre. Martinov enfonça le clou :
– Alors je vais vous dire ce que vous allez faire : vous allez informer vos clients grossistes que la production du « droit piquet » est arrêtée et vous leur proposez du « lapin dur » à la place. Je vous conseille également de ne pas prévenir l’escroc !
– Vous mettez ma vie en danger !
– Ce n’est pas mon problème, monsieur Binder ! Bon alors ces coordonnées ?
– Voilà, voilà ! Mais je vous en prie, ne portez pas plainte. Je suis conscient d’avoir fait une grosse connerie, mais qui n’en fait pas ? Je ne souhaite qu’une chose, c’est me racheter. Tenez si on parlait de tout ça autour d’une bonne table ? Permettez… dit-il en en appuyant sur l’interphone : « Joëlle, réservez-moi trois couverts aux « Trois Marches » pour midi, merci ». On fait comme ça ?
– Non, on ne fait pas comme ça ! Répondit Béatrice en se levant. En revanche, vous allez faire comme nous vous avons demandé de faire. Au revoir, monsieur Binder.
Et Martinov et Béatrice laissèrent leur interlocuteur abasourdi, qui mit une bonne minute à se saisir de niveau de son téléphone.
– Joëlle, annulez-moi la réservation de midi… Ou plutôt non, vous aviez quelque chose de prévu pour l’heure du déjeuner ?
– Euh, non !
– Alors téléphonez leur et dites-leur que nous ne serons que deux et qu’on n’arrivera que vers treize heures. Et vous, je vous veux dans mon bureau à midi pile !
– Mais, c’est que c’est mon heure de déjeuner, monsieur le directeur !
– Vous ne venez pas de me dire que vous n’aviez rien de prévu à midi !
– Ah, oui, c’est vrai !
Il raccrocha, ravi d’avoir trouvé le moyen de se déstresser, mais avant il lui fallait exécuter une corvée : il composa le numéro de Roland Vannier, son vrai numéro, pas celui qu’il avait communiqué à Martinov.
– Je vous rappelle dans cinq minutes, répondit Vannier chez qui la protectionnite devenait une véritable obsession depuis qu’il avait fait un séjour en prison.
Ce dernier sorti et rappela Binder d’une cabine de cyber-café ! L’autre lui déballa tout.
– Mais qu’est-ce qui vous a pris d’aller leur dire que c’est vous qui fabriquiez le « Droit Piquet ». Vous êtes con ou quoi ? Il fallait leur faire croire qu’il s’agissait d’une affaire d’espionnage industriel, que par exemple l’un de vos employés aurait pu refiler les secrets de fabrication à un concurrent.
– Ça n’aurait servi à rien, ils auraient remonté la piste à l’aide des grossistes.
– Oui, mais pas tout de suite. Ça nous aurait fait gagner du temps, on aurait pu trouver une parade.
– Et puis, ils m’ont pris de court. Ils m’ont annoncé qu’ils arrivaient et 5 minutes plus tard, ils étaient à l’entrée.
– Et alors ?
– Ils venaient faire un contrôle de stock, leur contrat leur en donne le droit !
– Et alors ?
– Ben alors, le « lapin dur » et le « droit piquet » sont stockés dans le même hangar !
– Quoi ? J’ai mal entendu !
– Je vous dis, j’ai été pris de court, je pouvais faire déménager mes stocks en une heure…mais là…
– C’est pas possible d’être aussi con ! Vous êtes nul Binder, nul à chier !
– Je fais quoi ? Monsieur Vannier !
– Rien, je vous rappelle dans un quart d’heure.
Vannier sortit de la cabine, furibard. Son projet reposait sur trois fortes probabilités :
– que l’inventeur du « lapin dur » ne s’aperçoive que le plus tard possible de la chute des ventes de son produit.
– qu’il en comprenne la raison également le plus tard possible.
– qu’il ne soupçonne rien, du moins au départ, du côté de l’usine de fabrication.
Rien de tout cela n’avait fonctionné. Si on retrouvait sa piste, il pourrait être poursuivi pour contrefaçon. Autant stopper tout de suite…
Binder était au bord de la crise nerveuse, il avait « pris sur lui » pour ne pas répondre vertement à Vannier, ce qui n’était pas son genre, mais il se méfiait de cet individu. Il convoqua son responsable de production.
– Rémy, vous me faites transvaser tous les flacons de « droit piquet » dans des flacons de « lapin dur ». Vous me foutez dans un camion toutes les étiquettes et emballages de « droit piquet » et vous attendrez mon feu vert pour les foutre à la décharge.
– Euh !
– Quoi « Euh » ? Ce n’est pas clair ? Et débrouillez-vous pour que ça soit fini ce soir. Mettez le monde qu’il faut pour cela !
– J’ai du « droit piquet » en production en ce moment…
– Et bien vous faites arrêter la chaîne, vous n’auriez même pas dû me poser cette question et en prendre l’initiative vous-même, ça allait de soi avec ce que je vous ai dit avant. Ah ! Je suis bien secondé avec des guignols comme vous. Allez disparaissez ! Eructa Binder.
– Bien Monsieur ! S’aplatit Rémy en quittant le bureau.
Binder le suivit quelques secondes plus tard afin d’aller satisfaire un besoin naturel et urgent. Il entendit au bout du couloir Rémy confier à on ne sait qui « Je ne sais pas ce qu’il a le boss, il est d’une humeur massacrante ». Il se retint d’aller lui remonter les bretelles.
Quand il revint son téléphone sonna.
– C’est Vannier. Laissez tout tomber et on ne se connaît plus !
– Voilà une excellente nouvelle et je vous remercie de m’avoir foutu dans la merde, pauvre connard !
Binder était tout fier d’avoir cette fois traité son interlocuteur de connard.
– Deux choses avant de raccrocher : vous avez les coordonnées de ce monsieur Martinov, je suppose ?
– Qu’est-ce que vous voulez en faire ?
– Juste trouver un arrangement avec lui. Je peux les trouver tout seul de toute façon mais j’aimerais gagner du temps.
– Bougez pas !
Il les lui communiqua.
– Dernière chose. Vous m’avez traité de connard, vous inversez les rôles. Alors de deux choses l’une : ou bien vous me présentez vos excuses, ou sinon je peux vous garantir que dans un an jour pour jour au plus tard, l’un de mes amis viendra vous casser la gueule. J’attends une minute.
Binder ignorait évidemment que Vannier bluffait. Dans un sursaut d’amour-propre il fut à deux doigts d’inviter son interlocuteur à aller se faire empapaouter… mais la perspective de vivre une année dans l’angoisse eut vite raison de sa résolution.
– Faut pas m’en vouloir, monsieur Vannier, j’étais énervé.
– C’est pas comme ça qu’on s’excuse, Monsieur Binder.
– Alors je vous prie d’accepter mes excuses, Monsieur Vannier.
– C’est en effet bien mieux comme ça ! Parce que, non seulement t’es un connard, mais t’es une vraie lavette. Ah au fait, Binder, tu vas attendre huit jours avant de détruire le stock de « droit piquet ». Si je ne t’ai pas téléphoné avant ce délai, tu mettras tout à la benne.
Binder chercha une réponse assassine mais l’autre avait déjà raccroché. Il était là derrière son bureau, ravagé par la honte, des sanglots lui montèrent aux yeux. Il barricada sa porte et se mit à chialer comme un gosse.
Que fallait-il faire ? Détruire le stock malgré les instructions de Vannier. Mais il était possible que ce dernier ait l’intention d’en prendre livraison pour le transférer on ne sait où… Et si Martinov se repointait ?
Il lui faudrait donc s’humilier jusqu’à la lie !
– Allô, Rémy ! Ne cherchez pas à comprendre, j’ai un contre-ordre pour les instructions que je vous ai données tout à l’heure : on laisse tomber, on va attendre quelques temps. Par contre vous allez faire transférer le stock de « droit piquet » dans le hangar principal et vous me masquez les étiquettes des boites !
– Je fais reprendre la production, alors ?
– Mais, non ! Pauvre andouille !
Vannier se délectait, il avait toujours été un peu sadique. L’idée de demander à Binder d’attendre une semaine avant de détruire le stock lui paraissait géniale. Vannier se fiant à son intuition, s’était persuadé que Martinov ne porterait pas plainte pourvu que la production de son produit reprenne. Il ne craignait donc pas grand-chose. En revanche, Binder allait vivre une semaine d’angoisse, se disant que si une plainte était déposée et que des enquêteurs tombaient sur le stock, cela pouvait aller jusqu’à la mise sous scellés de l’usine.
A midi tapante, Joëlle frappa à la porte.
– Entrez !
Puis il se souvint qu’il s’était enfermé et alla lui ouvrir.
– Joëlle, autant vous prévenir tout de suite, je suis d’une humeur massacrante !
– Je sais, monsieur !
– Comment ça vous savez ? Eructa Binder.
– Disons que ça se voit ! Se rattrapa Joëlle.
– Joëlle vous aller me sucer la bite !
– Avec plaisir, monsieur ! répondit la secrétaire qui n’en était pas à sa première pipe avec son patron.
– Et après je vais vous prendre comme une chienne. Tenez, verrouillez donc la porte !
Joëlle était une petite rousse assez gironde en fin de trentaine. Les cheveux étaient mi- longs, les lunettes en écaille et le rouge aux lèvres outrancier. Elle se dirigea vers la porte.
– Non pas comme ça, allez-y le cul à l’air et faites tortiller vos fesses !
– Oh ! Monsieur !
– Quoi « Oh ! Monsieur ! », ça vous pose un problème ?
– Non, mais vous êtes un sacré coquin, vous alors !
Elle s’empressa de retirer son pantalon et sa culotte et s’en fut exécuter l’instruction demandée en prenant bien son temps !
– Vous avez décidément un joli cul de salope !
– Hi ! Hi ! Vous voulez que je revienne vers vous à reculons !
– Non, tournez-vous et retirez le haut.
– Comme vous voulez monsieur le directeur !
– Quelle toison ! Vous ne pourriez pas vous raser un peu, non ?
– Vous me dites ça à chaque fois, vous savez bien que mon mari ne veut pas !
– Il est chiant ton mari ! Répliqua Binder abandonnant le vouvoiement fort peu de circonstance. Il ne te laisse pas faire ce que tu veux ?
– C’est un homme ! Répliqua-t-elle tout en déboutonnant son chemisier, laissant ainsi apparaître un soutien-gorge effectivement bien rempli.
– Caresse-les, fais les bouger !
– Hi, hi !
Elle s’amusa à tirer sur ses tétons en leur imprimant un mouvement circulaire, qui entraînait tout le sein avec lui. Binder commençait à bander. Il défit sa braguette et dégagea sa bite.
– Regarde comme tu me fais bander, salope !
– Humm, c’est vrai que vous bandez bien, monsieur le directeur !
Elle saisit l’organe dans ses mains et commença à le masturber très doucement.
– Suce, salope !
Elle s’apprêtait de toute façon à le faire, elle engloutit donc le sexe de Binder et commença à balayer le gland de la langue, puis comprimant ses lèvres, elle commença des mouvements de va-et-vient.
Joëlle savait pertinemment ce qu’elle faisait. Mariée, deux gosses, elle avait un amant mais cet amant n’était pas Binder. Avec ce dernier, elle n’éprouvait aucun plaisir, juste de l’amusement, mais surtout ces petites fantaisies lui apportaient des avantages professionnels non négligeables.
« S’il pouvait jouir comme ça » se dit-elle, en accélérant la cadence.
Mais justement Binder ne souhaitait pas en finir aussi tôt. S’il voulait essayer d’éliminer la forte dose de stress accumulée dans la matinée, il fallait faire durer le plaisir.
– Arrête, salope !
– Vous n’aimez pas ?
– Si mais on a le temps ! Va chercher la règle en bois.
– Vous ne préférez pas me faire ça avec les mains ?
– Va me chercher la règle en bois, salope !
Le fait qu’il la traite sans arrêt de salope avait le don de l’agacer prodigieusement mais Joëlle n’en laissa rien paraître et s’en alla chercher l’objet demandé dans une armoire vitrée dans laquelle s’empilaient des dossiers divers et variés.
– Tu la tiens entre tes dents et tu me l’apportes en marchant à quatre pattes.
Il fallait ensuite monter sur ses genoux.
– Faites attention, la dernière fois, j’ai dû attendre huit jours avant de montrer mes fesses à mon mari.
…parce que pour ce qui était de son amant, elle lui disait que la fessée venait du mari, pas toujours facile à gérer les doubles vies, surtout quand elles sont triples !
Binder ne répondit pas et se mit à frapper les fesses de Joëlle avec vigueur. Il voulait compter, il oublia de le faire et le cul devint rose, puis rougeâtre, puis violacé et boursouflé. La secrétaire tentait tant bien que mal d’étouffer ses cris. Elle était assez maso pour accepter ce genre de fantaisie, mais pas assez pour que la douleur se sublime en plaisir. Des larmes finirent par lui couler des yeux. Le directeur ne s’en aperçut que quand il la fit se relever.
– Je t’ai fait si mal que ça ?
– C’est pas grave j’aime bien ! Mentit-elle.
Se sentant encouragé, il se mit à lui claquer les seins du revers de la main, puis à lui tirer douloureusement les tétons.
– Allonge-toi sur le bureau, je vais t’enculer !
– Mais bien sûr, monsieur le directeur.
L’affaire ne traîna pas : il lui cracha au cul avec toute la poésie dont il était parfois capable afin de lubrifier l’entrée, et tandis que la belle écartait les fesses, il s’introduisit dans le conduit sans difficulté et sans capote (pas très prudent, ça !). Il opéra des va-et-vient de plus en plus rapides et finit par lui jouir dans le fondement en poussant un grognement animal.
Il allait mieux, à moins qu’il ne se mente à lui-même en se persuadant qu’il allait mieux. Sa bite n’était pas ressortie très nette de cette introduction anale à la hussarde. On pourrait même dire qu’elle était légèrement merdeuse.
– Nettoie !
– Je vais chercher un kleenex
– Nettoie avec ta bouche !
– Il y a un peu de merde !
– Ça ne va pas te tuer !
A ce stade, elle aurait pu refuser sans que cela contrarie le directeur, elle obtempéra cependant, débarrassant l’organe de ses traces de caca, cela ne la gênait pas tant que ça.
Binder se kleenexa la bite sommairement avant de remettre de l’ordre dans sa tenue. On vous l’a dit, Binder était un poète. Joëlle se rhabilla, s’essuyant le cul comme elle pouvait avec les moyens du bord.
– Vous devriez acheter des lingettes, Monsieur le directeur, c’est quand même plus pratique.
– Je vais te donner 10 euros, tu m’en achèteras.
– Avec plaisir, Monsieur le directeur.
– Bon va te donner un coup de peigne et te remaquiller un peu, je t’emmène au restau.
– Oh ! Ce que vous êtes gentil, Monsieur le directeur !
– Je sais !
à suivre