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Professeur Martinov 18 – L’héritage de tante Madeleine –6 – Romuald, secrétaire particulier par Maud-Anne Amaro

 

 stamp brune

 

 

Retour au jour de la cérémonie funèbre

 

Quand vint le moment du rituel des condoléances, Romuald, qui rappelons-le n’avait pas arrêté de lorgner Maria-Ines se trouva en train de lui serrer la main.

 

– Est-ce vous pourriez m’attendre ? lui dit cette dernière, je voudrais vous demander quelque chose après la cérémonie.

 

Alors que la petite foule se dispersait, Romuald droit comme un I attendait Maria-Ines qui s’empressa de le rejoindre.

 

– C’est un peu délicat, précisa-t-elle, il y a un bistrot à 500 mètres…

– Je suis en mobylette.

– On se rejoint là-bas dans cinq minutes ?

 

Maria-Ines craint un moment qu’il ne lui fasse faux bond mais il vint. Elle s’arma de son plus beau sourire, celui qui avait fait craquer tant d’hommes, avant de commencer :

 

– J’ai toujours été très franche et très directe dans mes rapports avec les gens. Je trouve qu’une telle attitude facilite grandement les choses.

 

Si ce préambule se voulait rassurant, il ne manqua pas d’inquiéter Romuald.

 

– J’ai remarqué que je ne vous laissais pas indifférent et… poursuit-elle

– Vous vous méprenez.

– Tss ! Tss ! Est-ce que j’ai l’air fâchée ? Je disais donc que j’avais remarqué que je ne vous laissais pas indifférent et il se trouve que cette attirance est réciproque.

 

Il n’en revient pas, Romuald.

 

– Oh ! Mais ne rêvez pas. Il ne s’agit pas d’un coup de foudre, du moins en ce qui me concerne. Il se trouve que les hommes qui me regardent comme vous m’avez regardé m’intéressent. J’aime jouer avec eux et j’aime qu’ils soient mes jouets, je suis très dominatrice en fait.

 

Romuald eut soudain envie de se pincer afin de vérifier qu’il ne rêvait pas.

 

– Je ne me suis pas présenté : Maria-Ines Hernandez, j’étais la compagne de Pierre…

– Romuald Leroyou, secrétaire particulier de Madame Mornay-Sauvignac

– Romuald, je peux vous appeler Romuald ?

– Si vous voulez !

– Je vais vous faire une proposition, voudriez-vous devenir mon jouet ?

 

Oups

 

– Admettez que la question est inattendue…

– Romuald, ne perdons pas notre temps en paroles inutiles, Ça vous tente n’est-ce pas ?

– L’idée est séduisante mais ça demande des précisions…

– Quelles précisions ? Imaginez que je sois presque nue devant vous en train de vous traiter en esclave.

– Je ne suis pas sûr de pouvoir tout accepter…

– Ce sera un jeu, Romuald, je tiendrais compte de vos limites et de vos tabous, sinon ce ne serait pas un jeu.

– Et la contrepartie ?

– Pas de contrepartie, le plaisir d’avoir un esclave me suffira amplement. Donc pas d’argent, si c’est à cela que vous pensez. Bon, je vous demanderais peut-être quelques menus services mais on va dire que ça faut partie du jeu.

– Par exemple ?!

– J’y réfléchirais, mais rassurez-vous, rien d’illégal. C’est quoi votre programme aujourd’hui ?

– Je vais manger un sandwich et rejoindre mon poste chez Madame Mornay-Sauvignac.

– Alors on va changer le programme, commandez votre sandwich, mais téléphonez à Madame Mornay-Sauvignac que vous êtes souffrant et que vous ne pourrez pas venir travailler cet après-midi.

– Je n’ai jamais fait ça !

– Il y a un commencement à tout ! Ou vous le faites et ensuite je vous emmène à la maison pour jouer à notre jeu, ou bien vous ne le faites pas et on en restera là.

– C’est à dire ?

– C’est à dire qu’on ne se verra plus et que vous serez peut-être passé à côté de quelque chose

 

Le lecteur aura deviné que Romuald, excité comme un pou, s’empressa de téléphoner à sa patronne pour s’excuser de ne pouvoir rentrer.

 

– Malade ! Vous ? S’égosilla la vieille Madeleine

– C’est la cérémonie…

– Vous devenez bien fragile !

– Je serais là demain !

– Je l’espère bien.

 

Maria-Ines partageait la maison de son défunt amant à Chantilly, à 60 km au nord de Paris, mais avais conservé un coquet petit studio dans la capitale au cas où… C’est donc là qu’ils se rendirent.

 

– Bon, je suis la maîtresse et toi tu es l’esclave, tu es toujours d’accord ?

– Oui, mais je risque de vous décevoir, je n’ai pas l’habitude !

– Tu ne l’as jamais fait ?

– Pas… pas vraiment… balbutie-t-il.

– Ça n’en sera que plus excitant. Bon assez causé, je vais me mettre en tenue à côté. En revenant je veux te voir complètement à poil et à genoux.

– Heu, j’aurais bien bu un petit verre d’eau avant !

– Tu as soif ?

– Un petit peu, oui !

– Et si je te faisais boire mon champagne ? Fabrication maison, bien sûr !

– Votre champagne ?

– Ben, oui, les petits soumis, ils aiment bien qu’on leur pisse dessus.

 

Le Romuald réalise enfin et devient rouge comme un drapeau chinois.

 

– Je veux bien, mais j’aimerais quand même un verre d’eau avant !

– Sers toi dans le bar, là-bas, il y a tout ce qu’il faut, je reviens.

 

« Il a accepté trop facilement, ce gars-là a dû se payer quelques séances avec des dominas professionnelles. Tant mieux, ce sera plus facile, je vais te l’entortiller le lascar ! »

 

Maria-Ines fouilla dans ses tiroirs et alla se changer dans la salle de bain. A défaut d’une tenue de dominatrice qu’elle ne possédait pas, elle avait opté pour un ensemble culotte et soutien-gorge en cuir qu’elle s’était procuré un jour dans un magasin de lingerie de Pigalle. Le soutien se contentait d’entourer le sein d’une fine lanière sans le cacher, quant à la culotte, elle était fendue laissant un libre accès autant devant que derrière sans qu’il ne soit nécessaire de la retirer. Elle compléta sa tenue par un porte-jarretelles en dentelle noire auquel elle fixa une paire de bas résilles.

 

Quand elle revint vers Romuald, ce dernier fut subjugué. Mais c’était bien là le but de l’opération.

 

– Alors qu’est-ce tu en dis ? Il n’y a rien à jeter, n’est-ce pas !

– Vous êtes très belle ! Balbutia-t-il en tirant la langue.

– Mais dis donc, esclave, tu commences à désobéir, je t’avais ordonné de m’attendre à genoux

– C’est à dire, vous m’aviez dit de me servir à boire, je voulais prendre une bière, mais j’ai rien trouvé pour l’ouvrir.

– Tu ne sais pas ouvrir une bière avec ton briquet ?

– Je ne fume pas.

– Bon résumons-nous tu n’as pas été foutu de déboucher ta bière et tu voudrais que je te punisse pour la peine ?

– Ben…

– Ben non, avec moi ça ne se passe pas comme ça : C’est moi et moi seule qui mène la barque et je punis quand j’ai envie de punir. D’accord ?

 

Romuald opina timidement du chef.

 

– Tu vas aller dans la cuisine, dans le premier tiroir sur ta droite, tu trouveras un décapsuleur, je veux que tu me le rapportes entre tes dents et à quatre pattes.

 

Romuald obtempéra.

 

– Reste comme ça, on a oublié quelque chose.

 

S’en allant en cuisine, elle revint avec une assiette à soupe, la posa sur le sol, ouvrit la petite bouteille de bière et en versa le contenu dans l’assiette.

 

– Maintenant, tu peux boire, je veux que tu lapes comme un chien, parce que tu es un chien, on est bien d’accord ?

– Oui ! Répondit l’homme sans grande conviction et en s’efforçant de boire quelques goulées.

 

En matière de domination, celle qui joue le rôle de la maîtresse dispose d’un outil de contrôle tout naturel, c’est la bite du soumis, si une pratique l’indiffère, il débande !

 

Or c’est exactement ce qui se passe, Romuald ne parvenant pas à « entrer » comme elle l’aurait souhaité dans ce scénario.

 

Maria-Ines s’empressa de passer à autre chose. Et comme les yeux de Romuald s’étaient emplis de concupiscence quand il avait été question de pipi, la suite fut tout naturellement trouvée.

 

– Allez, suis-moi dans la salle de bain, il faut que je pisse, j’ai une grosse envie !

 

Une fois dans la place, elle fit coucher l’homme par terre. Elle se mit debout au-dessus lui, l’enjambant au niveau du sexe.

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– Je vais commencer par te pisser sur la bite et toi tu vas ramper avec tes fesses pour te retrouver la bouche ouverte sous ma chatte. D’accord ?

– D’accord !

– C’est parti !

 

Un jet très dru dégringole sur la bite bandée de l’homme qui accomplit les gestes de reptation demandés. Il reçoit de la pisse tiède partout, et une fois la position finale obtenue, il ouvre une large bouche et avale tout ce qu’il peut de ce curieux breuvage.

 

– Alors, c’était bon ?

– Délicieux !

– Ça te fait de l’effet on dirait !

– Hé !

– Mais la fête n’est pas terminée ! Attention, je t’interdis de toucher à ta bite. Prend une serviette, essuie-toi bien, puis rejoins-moi à côté.

 

Maria-Ines n’avait ni cravache, ni autres objets qui fouettent, mais elle ne manquait jamais de ressource et s’empara d’une brosse à cheveux à piquants et à dos plat ainsi que de quatre pinces à linge avant de quitter la salle de bain.

 

– Dis-moi un chiffre entre 10 et 100 !

– 50 !

– Alors ce sera 50 coups de brosse sur les fesses !

 

Romuald cru faire preuve de bonne volonté en présentant ses fesses à la jeune femme.

 

– Tss, tss, je ne t’ai pas demandé de te retourner, on va d’abord fixer les petites pinces.

 

Romuald se prête volontiers à ce petit jeu, réagissant avec un plaisir évident quand les pinces vinrent s’accrocher sur ses tétons, mais avec une vilaine grimace quand elle entreprit de lui pincer la peau des couilles.

 

– T’aimes ça, hein ?

– Pas trop en bas !

– Essaie de supporter, je vais m’occuper du haut.

 

Maria-Ines s’amusa alors à jouer avec les pinces, les gestes qu’elle effectuaient faisaient tordre et tirer les tétons de l’homme qui se pâmait d’un plaisir masochiste.

 

Elle s’amusa de la sorte avec lui pendant plusieurs minutes avant de se décider à passer à autre chose.

 

– Tourne-toi, je vais m’occuper de ton cul !

– Euh, les pinces en bas…

– Quoi, « les pinces en bas » ?

– Ça fait trop mal !

 

Bien évidemment, Maria-Ines les retira sans autre commentaire qu’un joli sourire. Stratégiquement, le geste était intéressant, parce qu’aux yeux de Romuald, elle passerait pour une domina compréhensive, sévère certes, mais respectueuse de son soumis.

 

50 ! 50 coups sur les fesses, c’est beaucoup. Mais il suffit de doser tout ça ! Maria-Ines commence par un coup assez appuyé afin de tester sa capacité à les encaisser. Il réagit bien, la jeune femme frappa plus fort et ainsi à chaque coup jusqu’à ce que la douleur devienne difficilement supportable. Alors elle continua mais moins fort.

 

Elle avait commencé à compter, mais s’était oublié en route.

 

« Tant pis, ça doit faire à peu près le compte ! »

 

– Retournes toi, et mets-toi à genoux

 

Maria-Ines eut l’impression que Romuald attendait quelque chose de particulier, elle aurait pu lui demander mais préféra faire comme si elle avait deviné ce qu’il désirait.

 

– Je parie que tu voudrais voir mon cul, c’est ça ?

 

Non, ce n’était pas ça, mais la proposition l’intéressait néanmoins. Maria-Ines se retourna, se débarrassa de son minuscule string fendu et écarta les fesses dévoilant son œillet brun et fripé aux yeux de Romuald qui en restait baba.

 

– Viens le lécher !

 

Il s’approcha, tendis la langue et rencontra un goût un peu âcre mais qu’il trouva néanmoins subtil

 

– Alors, il est bon mon cul ?

– Oui !

– Il sent un peu fort, non ?

– Euh…

– Normal, un cul c’est un cul, ! Tu aimes ça lécher les culs ?

– Oui !

– Même quand ils sont un peu sales ?

– Je sais pas !

– Comment ça, tu ne sais pas ?

 

Embarrassé, Romuald préféra continuer à lécher plutôt que de répondre.

 

– C’est dommage que je n’aie pas envie de chier ?

 

L’homme ne répond pas !

 

– Eh ! Je te parle !

 

Il cherche une réponse pais ne trouve rien d’intelligent à dire.

 

– Arrête de lécher et relève-toi ! Tu aurais aimé me regarder chier ?

– Pourquoi pas ? Finit-il par répondre.

– Ah, quand même, imagine que je fasse un gros boudin devant toi et qu’après tu me serves de papier à cul avec ta langue ?

 

Romuald devient rouge comme une tomate, sa bite est tendue comme la corde d’un arc mais parvient à articuler :

 

– Ça c’est juste un fantasme, dans la réalité, je pourrais pas le faire.

– Qu’est ce que tu en sais, d’abord ? Mais bon parlons d’autre chose. On va essayer de finir en beauté ! Un petit gode dans le cul, ça te dirait ?

– Un petit alors !

– Mais oui, je ne vais pas te démolir le cul, ce serait dommage il est tellement mignon ! Ne bouge pas je dois avoir un truc dans le bas de l’armoire.

 

Effectivement elle sortit d’une boite à chaussures, un gode-ceinture qu’elle entreprit de s’attacher.

 

– J’arrive jamais à attacher ce machin, il va falloir que tu m’aides.

 

Si Romuald se prêta fort volontiers au service demandé, il fut néanmoins surpris que la jeune femme n’eût pas davantage l’habitude de s’équiper de son joujou.

 

– Je n’ai pas de préservatif, t’en as toi ? Demanda-t-elle.

 

« De plus en plus bizarre ! » ne put s’empêcher de penser Romuald.

 

– Ben non !

– Parce que c’est plus pratique, ça laisse le gode propre et en plus, ça lubrifie. Bon on va faire sans, viens le sucer !

– Le sucer ?

– Ben oui, le sucer !

 

Romuald obéit sans grande conviction, ne voyant pas l’intérêt de sucer une bite en plastique, aussi réaliste soit-elle.

 

– Mieux que ça ! C’est une bite, pas un esquimau ! T’as déjà sucé des vraies bites ?

– Deux ou trois.

– Comment ça deux ou trois ? C’est deux ou c’est trois ?

– Trois.

– Raconte !

– Bof, c’est pas très intéressant, c’était dans un cinéma porno il y a plusieurs années.

– Raconte quand même, ça va m’amuser.

– Ben, y’avait des mecs qui s’astiquaient en regardant le film, au début ça m’a choqué, je me suis dit « ils ne sont pas normaux ! », et puis j’en ai vu aussi se branler mutuellement et aussi se sucer. Moi je restais sage, mais un jour, juste à côté de moi, il y avait un mec avec une bite que j’ai trouvé superbe…

– Oh, oh !

– Enfin, je veux dire que la voir comme ça, ça m’a troublé, alors je ne sais pas ce qui m’a pris…

– Tu l’as touché ?

– Oui !

– Et ça t’as fait quoi ?

– J’étais dans un état second, mais j’ai immédiatement aimé le contact, et quand il m’a demandé si je suçais, je le suis retrouvé avec sa bite dans la bouche.

– Et t’as recommencé ?

– Oui !

– Trois fois ?

– Oui !

 

« Non, plein de fois, mais elle n’a pas besoin de le savoir ! »

 

– Et la sodo ?

– Non, jamais !

– Pas tenté ?

– Disons que l’occasion ne s’est jamais présentée.

– Juste les godes alors ?

– Oui !

– Tes rencontres, tu ne les as faites qu’au cinéma ?

– Oui, j’ai voulu un jour aller dans un club gay, on ne m’a pas laissé entrer, j’ai jamais compris pourquoi ! Je n’avais peut-être pas le bon profil.

– Va savoir ? De toute façon tu n’es pas gay ?

– Je ne sais pas trop ce que je suis ! Je m’en fiche.

 

Romuald se rendit compte alors qu’il était en train de raconter des détails intimes de sa vie, des choses qu’il n’avait jamais confiés à personne. Et le fait de se confier lui faisait un bien énorme. Pourtant il n’était pas sur le divan d’un psychanalyste, mais devant une superbe inconnue à moitié nue harnachée d’un gode-ceinture.

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– Bon, reprenons ! Suce ! Non pas comme ça, sers-toi de ta langue, fais-la tourner autour du gland, voilà, comme ça ! Sur le bout aussi, donne des coups de langues très rapides, O.K. Maintenant tu fais aller et venir dans ta bouche, voilà, ne va pas trop vite, bon assez rigolé, tu vas te coucher sur le canapé, je vais te prendre le cul.

 

D’instinct Romuald alla se positionner en levrette.

 

– Non, non, pas comme ça ! Tu vas te mettre sur le dos et lever les jambes.

 

Il obtempéra, Maria-Ines se plaça devant lui et lui tartina le cul avec du miel liquide (à défaut de gel intime), puis fit entrer le gode qui après quelques tentatives infructueuses finit par trouver le chemin. Elle poussa ensuite afin de l’enfoncer au maximum, puis se mot à coulisser en cadence.

 

Romuald gémissait de plaisir à chaque aller et venue du gode dans sa cavité anale. Maria-Ines le lima ainsi durant de longues minutes avant que le souffle commence à lui manquer, elle se retira, songea un moment à faire nettoyer le sex-toy souillé par son soumis mais y renonça.

 

« J’en ai assez fait, c’est pas Noël ! »

 

– Tu veux jouir ?

– Oui !

– Branle-toi en regardant mes seins. Je t’autorise à les arroser !

 

Il fut à deux doigts de lui dire qu’il aurait préféré le faire sur ses jolis pieds, mais n’osa pas demander, cette femme l’impressionnait trop. Il se masturba frénétiquement, les yeux fermés évoquant on ne sait quels fantasmes et finit par éclabousser la poitrine la belle brune de son foutre épais.

 

Elle eut alors un énigmatique sourire avant d’aller quérir de quoi s’essuyer.

 

– Alors ça t’a plu ?

– Ma foi…

– Et attends, dans ce genre de prestation plus on se connaît, plus c’est mieux. Tu peux peut-être te rhabiller ? Un whisky ? Un Martini ? Je ne te propose pas une bière !

– Euh, si vous aviez un jus de fruit ou même de l’eau…

– Gazeuse ?

 

Romuald est surpris, Maria-Ines est en train de lui faire comprendre qu’il y aura une – voire plusieurs – suites. Il se retrouve comme une andouille, ne sachant quoi dire.

 

– Au fait, il te convient, ce boulot chez la mère Mornay-Sauvignac ? Demanda Maria-Ines en lui apportant un jus d’ananas.

 

Romuald cru comprendre un moment que la femme allait lui proposer une embauche, mais ce n’était pas cela du tout…

 

– Il y a des avantages et des inconvénients.

 

Autrement dit : l’art de ne pas se mouiller, et puis il n’allait pas lui dire qu’au titre des avantages, le fait de gérer la comptabilité lui permettait de réaliser quelques détournements petits et grands.

 

– Elle n’appréciait pas beaucoup mon compagnon, n’est-ce pas ? Ni Herman ?

– Elle ne me parle jamais de sa famille, enfin presque jamais, nos échanges restent toujours très professionnels.

– Son testament, t’es au courant ?

 

Romuald commença à comprendre ce que voulait vraiment Maria-Ines, il devina que si les réponses à ses questions étaient trop négatives, son rôle deviendrait inutile, et qu’il pourrait en conséquence dire adieu aux prochaines séances. Il n’est pas complétement idiot le Romuald !

 

– Elle en a déposé un chez le notaire, je n’ai jamais eu la curiosité de m’y intéresser, mais je peux m’arranger. Lâcha-t-il sans se rendre compte des conséquences.

– Ah ! Eh bien voilà ce que je voulais entendre. Bon, alors écoute-moi bien : primo, je veux savoir qui va hériter. Deuxio : je veux que tu te creuses la tête pour savoir comment on pourrait la faire changer d’avis et donc de testament, tu noteras donc tout ce qui te paraitras intéressant en ce sens. Je veux un mail tous les jours pour me dire où tu en es. D’accord ?

 

Romuald commença à trouver tout cela bien compliqué et bien contraignant.

 

– Il est bien évident que si tu réussissais, il te reviendrait une belle enveloppe, et étant donné l’enjeu, elle ne pourra être que bien remplie !

 

Romuald estima le chalenge impossible mais se dit qu’en se creusant la tête… Qui sait, qui ne tente rien n’a rien.

 

Au début, Romuald prit son rôle très au sérieux. Bravant la perspective de se faire rembarrer sérieusement il osa lancer une réflexion à Madame Mornay-Sauvignac :

 

– Moi si j’avais votre fortune, je la léguerais aux pauvres.

– Les pauvres ? Quels pauvres ? Et d’abord de quoi je me mêle ? Si les pauvres étaient riches et moi pauvre, vous croyez qu’ils me donneraient quelque chose ?

– Il y a pourtant beaucoup de misère ! Répondit-il juste histoire de dire quelque chose.

– Vous ne seriez pas en train de devenir communiste, Romuald ?

– Non, madame !

– Alors à l’avenir abstenez-vous de vous exprimer sur ce sujet qui ne vous regarde pas ! Est-ce bien clair ?

 

Et toc !

 

Le fiasco : Il avait juste appris que le testament n’avait pas été établi en faveur « des pauvres », mais n’en savait pas plus. Pire il s’était fermé toute discussion sur ce sujet avec sa patronne.

 

« Comment faire maintenant ? A moins qu’elle ait une copie dans son coffre ? »

 

Madeleine Mornay-Sauvignac possédait en effet un coffre personnel dont elle seule conservait la clé.

 

« Qu’est-ce qu’il peut y avoir là-dedans ? Et comment l’ouvrir ? »

 

C’est la jolie Maria-Ines qui lui souffla la solution à l’occasion d’un échange téléphonique :

 

– Les vieux, quand ils ont un coffre, ils y planquent toujours leur livret de famille, c’est une manie.

– Euh, et après ?

– Après tu te débrouilles, tu ne crois pas que je vais te mâcher tout le travail, non ?

 

Il prétexta donc auprès de sa patronne une demande de photocopie du livret de famille de la part de la banque.

 

– Ils sont empoisonnants, je vais le chercher.

 

Romuald se déchaussa et la suivit à pas feutrés en chaussettes. La vieille rombière était à moitié sourde et ne voyait plus très bien. Cela facilite les choses. Il la vit donc retourner une mini chope pour y prendre une clé et s’en servir pour ouvrir le coffre qui se situait dans la même pièce. La clé suffisait, il n’y avait pas de combinaison. La chose avait été trop facile, il retourna à sa place.

 

– Voilà le livret ! Mais que font vos chaussures à cet endroit ? Vous travaillez en chaussettes, maintenant ? Vous vous croyez où ?

– C’est que j’ai un peu mal aux pieds…

– Et c’est sans doute une raison pour m’imposer cette insupportable odeur. Vous puez des pieds !

 

« La salope ! Elle ne rate pas une occasion de m’humilier, mais rira bien qui rira le dernier ! »

 

Il ne lui restait plus qu’à attendre le jour où elle irait en consultation médicale ou en salle des ventes… Ce jour-là, fébrile, il se dirigea vers la chambre de sa patronne.

 

« Merde ! »

 

La porte de la chambre était fermée à clé.

 

Il avait vu dans des films des types ouvrir des portes en glissant une carte de crédit dans l’encoignure, il essaya, mais n’y parvient pas. Il interpella Amalia Da Costa la bonne à qui il ne parlait pratiquement jamais.

 

– Je lui ai confié des papiers importants hier, elle m’a dit qu’elle les examinerait dans sa chambre, et elle a oublié de me les rendre.

– Ce n’est pas mon problème ! Répondit-elle sèchement.

– Oui, mais vous avez peut-être la clé ?

– Non, elle ferme toujours sa chambre à clé quand elle s’en va.

– Y’a pas un double ?

– J’en sais rien.

– Parce que le trousseau dans l’entrée, c’est les clés de quoi ?

– J’en sais rien, débrouillez-vous.

– Vous avez vraiment oublié d’être aimable, vous !

– Pfff !

 

Il s’empara du trousseau, mais aucune clé ne convenait, il en était déjà à essayer de concocter un impossible plan B, en imaginant les récriminations que ne manquerait pas de lui adresser Maria-Ines, quand Amalia Da Costa revint vers lui.

 

– Si vous me donnez un petit billet, je pourrais vous souffler comment entrer dans sa chambre.

 

Romuald oublia de réfléchir et sortit un billet de 20 euros de son portefeuille.

 

– 50 ?

– Pardon ?

– Ça vaut 50 euros.

– Vous exagérez !

– A prendre ou à laisser !

 

Il lui donna donc la somme demandée. Comment faire autrement ?

 

– Dites-donc, Monsieur Romuald, au cas où vous ne vous en seriez pas aperçu : je ne suis pas complétement neuneu !

– Pardon ?

– Vous n’allez pas me faire croire que vous avez accepté de me donner 50 euros juste pour récupérer des papiers ?

 

Bien vu !

 

– Ça ne vous regarde pas !

– Non bien sûr, vous savez je ne moucharde pas, mais parfois, je peux être un peu innocente, imaginez que je dise à Madame : « Oh, j’ai vu Monsieur Romuald sur le balcon, j’ai eu peur, je croyais que c’était un cambrioleur ». Evidemment dans ce cas, elle ne manquerait pas de me demander ce que vous y fabriquiez, et je pourrais toujours répondre qu’il m’avait semblé, mais juste semblé, sans en être sûre que vous vous rendiez dans sa chambre.

– Bon laissez tomber, j’ai horreur du chantage.

– Je viens pourtant de vous donner la solution.

– Je n’ai rien entendu, gardez l’argent que je vous ai donné et foutez-moi la paix.

– Et vous allez rentrer dans sa chambre quand j’aurais le dos tourné, vous me prenez pour une bille ? Dites-moi ce que vous cherchez, on le cherchera ensemble et après je serais muette comme une tombe.

 

Romuald réfléchit quelques instants. Avait-il d’autres choix que de faire de cette Amalia Da Costa sa complice du moment ?

 

– Je veux savoir ce qu’il y a dans son coffre ! Finit-il par dire.

– Il n’y a rien !

– Comment ça rien !

– De la paperasse.

– Comment le savez-vous ?

– D’après vous ?

– Et ben bravo !

– Donc si j’ai bien compris, le chemin c’est le balcon.

– Les volets sont ouverts, en principe la porte fenêtre reste entrebâillée, sinon je sais faire. Cela dit, j’ignore ce que vous cherchez mais ce n’est pas dans le coffre !

– Je verrais bien.

 

Passage par le balcon sans problème. Romuald récupère la clé, c’est un petit coffre mural très simple, sans combinaison, il ouvre : effectivement c’est de la paperasse, des photos jaunies, des correspondances, il y a même un long poème manuscrit se terminant par ses mots : « Bien à toi, ma Mado adorée, mon amour, Fausto. »

 

Un amour de jeunesse ? Pourtant le papier ne paraît pas bien vieux. Mais il s’en fiche, il passe, tombe sur une enveloppe cachetée, sur laquelle est mentionnée une simple date, il essaie de lire à travers l’enveloppe, en vain.

 

La colle de l’enveloppe n’est pas de très bonne qualité et Romuald parvient par petits gestes lents à l’ouvrir. Il lit :

 

« Moi, Madeleine Emilienne Andrée Gringola, veuve de Jérôme Paul Ferdinand Mornay-Sauvignac, saine de corps et d’esprit…  »

 

– Putain le testament !

– Et alors, ça vous fait une belle jambe ! Se moqua Amalia.

 

Romuald ne répondit pas, en arrêt qu’il était devant les dernières lignes du testament :

 

L’intégralité de mes biens mobiliers, immobiliers, comptes, titres et valeurs à Monsieur Fausto Montini, né le 7 aout 1988 à Nice (Alpes maritimes). Il s’efforça de mémoriser l’information.

 

– Vois savez qui c’est ce Fausto Montini ?

– Non, mais le poème de tout à l’heure était signé Fausto.

 

Romuald le relut, il s’agissait bien d’une déclaration d’amour en vers de mirlitons adressé à sa chère Mado !

 

– Le mec est né en 88, ça lui fait 29 ans. Ce doit être son gigolo. Suggéra Amalia.

– Ça alors !

– Faut vous en remettre, j’en ai vu d’autres chez ces bourgeois !

– Quand même, je n’aurais jamais cru !

– C’est fini, on peut repartir ?

 

Romuald feuilleta rapidement le reste des documents sans rien relever d’intéressant. Ils ressortirent en remettant tout bien en place.

 

à suivre

Ven 23 jui 2021 Aucun commentaire