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Les survivants de la fin du monde - 11- La route d’Eyrand par Léna Van Eyck
J’ai changé ma chasuble rose contre une tenue moins exotique, jeans et tee-shirt. On a pris la route avec Betty. Elle était tout sourire en sortant de la ferme, mais après cinq minutes de vélo, on aurait dit qu’elle faisait la gueule.
– Quelque chose ne va pas ?
– Si, si, tout baigne ! Me dit-il alors que son visage exprime le contraire.
Voulant en avoir le cœur net, je prétexte une douleur dans la jambe afin que nous nous arrêtions un moment.
– Bon je suis pas folle, je vois bien que t’as un souci.
– C’est pas vraiment un souci, mais je me demande comment on va être accueilli ?
– Pourquoi ? Tu m’aurais caché quelque chose ?
– C’est pas ça, pour nous, faire des soirées gothiques une fois par semaine, c’était un jeu, une espèce de jeu de rôle. On acceptait tous que Jack soit notre leader, faut dire qu’il a un sacré charisme ! Et quand le fléau nous est tombé dessus, c’est tout naturellement qu’on l’a tous considéré un peu comme notre chef, on était très soudés, très solidaires. Et puis les choses se sont gâtés, faire le zouave une fois par semaine et vivre en communauté ce n’est pas la même chose, des dissensions sont apparues mais sans être fatales Quand Rochedoux et Thibault sont venus nous débaucher, la solidarité du groupe a éclaté pour de bon. Jack nous en a voulu à Louis et à moi.
– Je tâcherais d’arranger ça, ne t’inquiète pas ! Répondis-je sans bien sûr savoir comment je pourrai faire une chose pareille.
– Y’a un autre truc, je ne sais pas où est passé Louis, s’il a rejoint le groupe, il a dû leur raconter qu’on lui avait tiré dessus.
– On va se débrouiller !
– Et puis quand ils vont nous voir arriver toutes les deux, ils vont peut-être penser que je suis prise en otage, ça peut être dangereux.
– On verra bien !
N’empêche que ça commence à devenir vachement compliquée cette affaire-là !
– Il y a un autre truc qui me chiffonne !
– Vas-y, je t’écoute !
– Tu vas me trouver parano !
– Meuh non !
– C’est bizarre quand même, hier t’étais suspecte et aujourd’hui on te confie une mission qui a l’air importante.
Elle a oublié d’être con, la gamine !
– Je n’ai jamais été suspectée de quoi que ce soit : j’étais chargée de te tirer les vers du nez…
– Salope !
Et « vlatipa » qu’elle me fout une baffe. Je ne m’y attendais pas, mais quasiment par réflexe, je me jette sur elle, la déséquilibre, et nous dégringolons de conserve, elle en dessous, moi au-dessus.
On se bat comme des chiffonnières. Je ne me suis pas battue depuis le collège et je n’ai jamais pris de cours d’art martiaux, autant dire que je n’en mène pas large. En fait je ne sais pas trop ce qu’elle essaie de faire, on roule dans l’herbe, je parviens à éviter ses baffes, mais elle trouve le moyen de me déchirer mon tee-shirt. Je sens pourtant que je suis capable de la maitriser, mais voilà que cette salope s’en prend à mes cheveux. Dans un sursaut d’énergie, je lui rend la pareille et tire fortement sur ces tifs, du moins ce qui en reste. Elle lâche prise.
Je lui tiens solidement les poignets, j’ai « gagné » la partie. Je n’aurais pas cru.
– Bon, on arrête les conneries, d’accord ? Tu vois bien que tu ne fais pas le poids ! Lui lançais-je crânement.
– Salope !
– Mais de quoi tu te plains, espèce de conasse ? Je n’ai pas été vache avec toi, t’es libre, on ne t’a fait aucun mal…
– Et mes cheveux !
– Alors là ma grande, moi, j’y suis pour rien.
– C’est pas correct !
– C’est quoi qu’est pas correct ?
– Tout, toi, mes cheveux !
Elle commence à me pomper l’air avec ses tifs !
– Correct ou pas, c’est comme ça ! Maintenant si tu veux que je te lâche tes poignets, tu me fais des excuses.
– Des excuses de quoi ?
– Pour la gifle !
– Et sinon ? Me demande-t-elle avec une expression de défi.
– Tu verras bien !
Le souci, c’est qu’en pareil cas, je ne sais pas trop ce que je ferais.
– Bon, je m’excuse !
Ouf ! Mais en voilà encore une qui ignore qu’on ne s’excuse pas soi-même, mais qu’importe. Je la relâche, on se relève. Mon tee-shirt est sacrément déchiré, je n’ai pas mis de soutien-gorge et on voit mes nénés. J’ai alors l’idée de le mettre devant-derrière. C’est fou de penser à des choses pareilles en de telles circonstances !
– Faut peut-être mieux qu’on se sépare ! Suggère Betty.
– Non ! On reste ensemble, sinon comment veux-tu que j’accomplisse ma mission ?
– Hum !
– Bon ! Et puis arrête de faire la gueule, on est pas ennemies, on pourrait même être copines ! Faisons la paix et viens me faire un bisou !
– Désolé le cœur n’y est pas !
– C’est comme ça que tu me remercies te t’avoir fait libérer ?
– Tu ne m’as pas fait libérer, tu m’as manipulé, je n’ai pas confiance.
– O.K. Tu n’as pas confiance ! Mais fais comme si tu avais confiance, joue le jeu, force-toi un peu et embrasse-moi, ça me ferait plaisir.
Nos visages se sont rapprochés, enfin, c’est surtout le mien qui s’est approché du sien. Et hop, je lui roule un patin. Un peu passive la fifille au début, mais elle se rattrape rapidement. Elle aime les roulages de galoches, ça se sent !
– J’ai envie de pisser ! Dit-elle en s’éloignant de deux mètres.
Elle ne se cache pas, bien au contraire, elle fait en sorte que je vois bien sa petite chatte… mais au lieu de pisser là voilà qui cause :.
– Ça te plairait, vieille vicieuse de me voir pisser ? Je suis sûre que t’aimerais que je te pisse dessus ! M’apostrophe-t-elle.
Carrément la provoc !
– Oui, et alors, c’est quoi le problème ?
– Le problème c’est que je n’ai rien pour m’essuyer. Tu veux peut-être me rincer la chatte ?
Je viens de comprendre, elle essaie de m’embarquer dans un trip sexuel dans lequel elle jouera le rôle de la dominante. Elle ne doute de rien la gamine, à ce petit jeu, elle n’est pas de taille. Alors provoc pour provoc, je lui réplique :
– Figure-toi que moi aussi j’ai envie de faire pipi et comme ça m’embête de pisser sur les coquelicots, je me disais que je te pisserais bien dans ta bouche !
– Et tu ne me crois pas capable de le faire, c’est ça ?
– Ben viens, on va voir !
On se retrouve toute les deux, prises à notre propre jeu. Ni moi, ni elle ne pouvons reculer sauf à perdre la face.
Je baisse mon jeans, j’écarte les cuisses et l’invite à venir, ce qu’elle fait sans hésiter davantage. Elle ouvre la bouche, je me lâche, mademoiselle avale, pas tout, c’est impossible, elle aurait dû, elle aussi, retirer ses fringues, la voilà pleine de pisse, je me marre.
– Ben, alors tu vois, moi aussi je peux être salope ! Me dit-elle toute fière de son exploit.
– Je n’aurais pas employé ce mot-là !
– On s’en fout, on ne va faire de la grammaire ! Mais je t’avais demandé de me rincer la chatte, tu le fais maintenant, ou on attend le jugement dernier ?
Elle retire ses vêtements trempés, qu’est-ce qu’elle va en faire ? Elle est maintenant toute nue devant moi et je la vois en pleine lumière, c’est quand même mieux que la pénombre de la cave ! Sa poitrine est superbement galbée, et sculptée par les rayons du soleil.
– A mon tour de faire pipi ! Je ne peux plus me retenir.
– Allez vas-y ! Pisse-moi dessus ! Lui répondis-je en retirant mon tee-shirt.
Elle s’approche de moi, j’ouvre la bouche et en avale une goulée, le reste coule sur mon corps. Sa pisse a bon goût, j’apprécie de plus en plus cette fantaisie.
Me voilà toute excitée et je me dis que je me la sauterais volontiers. Le souci c’est que ça risque de nous retarder. Et puis tout d’un coup je me suis dit (c’est fou comme le cerveau fonctionne parfois de façon ultra-rapide) que finalement perdre du temps ne serait pas si mauvaise chose : les propos de Betty envisageant un éventuel accueil hostile de ses copains gothiques me turlupinent. En fait en toute logique, ils devraient plutôt s’enfuir de la bourgade ! Donc arriver à Eyrand et n’y trouver personne ne serait pas pour me déplaire.
– Bien sûr que je vais te la lécher ta chatte ! Quand je t’ai léché dans la cave, ça ne t’a pas déplu, si j’ai bonne mémoire !
– Les circonstances étaient particulières.
– Allonge toi dans l’herbe !
– C’est plein de fourmis
– Etends-toi sur tes fringues !
– Ils sont pleins de pisse !
– Ben sur mon tee-shirt !
On va peut-être y arriver un jour…
J’ai d’abord pensé me faufiler entre ses cuisses avant de me dire que rien ne valait la simultanéité. Alors je lui ai pour ainsi dire imposé le soixante-neuf, lui plaçant ma chatte à la hauteur de son visage.
Oh, elle ne s’est pas jetée dessus, elle a attendu une bonne minute, allez savoir pourquoi, avant d’y aller carrément et à grands coups de langues. J’ai commencé à mouiller sévère, elle n’a pas tardé à en faire autant. Ma langue s’est un moment égarée vers son petit œillet brun que j’ai trouvé si délicieux et si mignon que je ne pus m’empêcher d’y introduire deux de mes doigts, en espérant qu’elle me ferait la même chose. Elle l’a fait !. .
Et bientôt le cri de nos jouissances vint perturber le silence de cette quasi-fin du monde.
Et nous voilà à nouveau copines ! Elle m’a demandé une clope, on s’en est fumé une, ça l’a fait du bien je n’avais pas fumé beaucoup depuis le cataclysme, puis on s’est caressé avec tendresse.. Ce que ça ne fait pas faire un petit pipi !
A Washington, dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le président Keneth Fincher reçoit son principal conseiller et éminence grise, George Tracy.
– Alors ?
– Les médias ne soupçonnent rien, ils racontent n’importe quoi, parlent d’un sursaut gamma suite à la naissance d’une supernova.
– O.K. Alors faites-moi un point rapide
– C’est confirmé ! Voici une carte, l’épicentre est au Yémen. Sont tombées : toute l’Europe à l’exception de l’Islande, toute l’Afrique et même la côte ouest de l’Australie, toute l’Asie à l’exception de l’est de la Sibérie et un bout du Japon. Près de 90 % de la population mondiale a péri instantanément.
– Vous êtes sûr qu’il n’y a pas de survivants, des gens malades ?
– Non ! J’ai assisté aux essais sur des cobayes au Yémen, le rayon a une durée de vie très courte, moins de 10 secondes, après il n’existe plus. Il y a d’abord une sorte d’onde de choc qui assomme la victime, la mort intervient dans les secondes qui suivent. L’intensité du rayon est la même partout, de l’épicentre jusqu’au périmètre. Donc pas de demi-mesure, si on est touché, on meurt. La seule exception ce serait des gens qui au moment du rayonnement se seraient trouvés dans des abris enterrés, sous du béton et de l’acier, ils n’échapperaient pas à l’onde de choc mais survivraient car le rayon ne serait plus létal.
– Il y en a beaucoup des cas comme ça ?
– On n’en sait rien, mais statistiquement il y en aura forcément, un sur dix mille, peut-être ? J’ai rédigé un petit topo sur la procédure à employer afin de regrouper les survivants. Il ne faudrait pas qu’ils deviennent un problème ! Il n’y a qu’un exemplaire…
– J’ai compris, je lirais ça, merci ! Qui est au courant à part vous et moi ?
– Personne d’autre, l’équipe qui a mis au point le rayon était à Londres, et Ben Bachir qui a déclenché le cataclysme au Yémen est mort aussi, nous lui avons fait croire que les gens situés à l’épicentre seraient épargnés ! Quel idiot !
– Tracy, vous êtes catholique, je crois ?
– Oui, monsieur le président ! Pourquoi ?
– Votre confesseur est au courant ?
– Je ne pouvais me confesser avant que le péché soit accompli.
– Bien sûr ! Et puis il y a le secret de confession…
– Absolument, monsieur le président !
– Vous devez vous doutez que je viens de déclarer l’état d’urgence, cela me donne des pouvoirs considérables !
– Puisque les circonstances l’exigent !
– Il me fallait le faire, n’est-ce pas ? La Terre ne pouvait plus nourrir tant de monde !
– Tout à fait, Monsieur le président !
– Et personne ne devra connaître la vérité !
– Naturellement, Monsieur le président !
Alors le président des Etats-Unis sortit son revolver et abattit de sang-froid son fidèle conseiller, éliminant du même coup le seul qui aurait pu parler.
Ce qu’ignorait le président Fincher, c’est que le conseiller Tracy rongé par le remords devant l’ampleur de la tragédie avait décidé deux choses : la première c’était d’en finir définitivement avec cette vie qui après ces événements ne pouvait plus rien lui apporter, la seconde c’est d’envoyer un courrier à une vingtaine de gens influents ainsi qu’aux principaux médias afin de leur expliquer la vérité sur la nature du fléau.
Les médias pataugent alors que la population américaine se demande si elle n’est pas juste en sursis. Les zones touchées ont été déclarées interdites d’accès mais de toute façon personne n’y s’y serait risqué en raison d’un risque supposé de radiations.
David Carter, grand reporter à CNN, reçoit un courrier confidentiel, le genre de truc « à n’ouvrir que par l’intéressé.. »
Il ouvre et lit la confession de George Tracy. Il croit d’abord à un délire, mais la missive est accompagnée de références très précises qui rendent dubitatif notre journaliste qui se livre à quelques recherches dans les archives numérisées de la chaine. Il passe un coup de fil, le suicide vient d’être confirmé.
Il se décide à montrer tout ça à son rédacteur en chef.
– Vous croyez vraiment que j’ai le temps de lire tout ça ? Résumez-moi ça en deux mots !.
– C’est Tracy, le conseiller de Fincher, il s’est suicidé et…
– Pas une grosse perte, vous me pondez une news là-dessus, pas trop grosse, en ce moment les gens s’en foutent.
– C’est que Tracy nous ressort la théorie du complot.
– Aucun intérêt !
– En deux mots, il rend le président Fincher responsable du fléau !
– N’importe quoi ! Bon vous me laissez, Fincher a décrété l’état d’urgence et on est dans la merde.
– Juste un mot et je disparais !
– Pff…
– Tracy parle dans sa lettre d’un « rayon Gatwell ». J’ai un peu recherché dans nos archives et j’ai trouvé une news d’il y a deux ans, sans indication d’origine et qu’on n’a jamais publiée
– Abrégez, Carter je vous en supplie !
– Ce qu’on a dans la news et ce que décrit Tracy, on dirait bien que c’est la même chose.
– Et alors ?
– Je crois bien que c’est vérifiable !
– Comment ?
– En se rendant sur place.
– Vous iriez ?
– Oui, autorisez-moi à y aller en avion privé.
– Et bien, allez-y, ça vous fera une balade !
Dès le lendemain, un jet privé, décollait de New York avec à son bord David Carter et une infirmière de la Croix Rouge. Après une escale technique à Reykjavik en Islande, l’avion s’en alla se poser sur le tarmac de l’aéroport d’Oslo en Norvège.
Aussitôt qu’il fut immobilisé l’avion fut immédiatement entouré d’une dizaine de personnes braillant et gesticulant.
– Merde, on avait pas prévu ça ! Prends des photos, je gère !
Carter brancha le haut-parleur extérieur.
– Nous sommes des journalistes américains, on est venu pour essayer de vous aider mais avant il faut qu’on fasse un petit contrôle pour vérifier si vous êtes contaminés ou non !
Quelqu’un traduit, ça braille, ça gesticule de plus belle.
– Reculez tous de 50 mètres sauf un volontaire qui va passer au compteur Geiger.
Conciliabule. Le groupe recule à l’exception d’un type entre deux âges
Carter sort de l’avion revêtu d’une tenue anti-radiations et équipé d’un compteur Geiger. Il teste d’abord le milieu ambiant et constate l’absence de radioactivité, il s’approche alors de l’homme, constate qu’il n’est pas irradié.
– O.K. Apparemment, vous n’avez rien, je vais vois faire une prise de sang par sécurité.
– C’est vraiment nécessaire ? Demande le bonhomme tout content de ne pas être condamné.
– C’est juste une formalité, comme ça vous serez complètement rassuré.
On prélève le sang, et on s’enferme dans l’avion, l’infirmière vérifie juste la répartition des globules et la quantité de plaquettes. Tout semble normal. Une analyse plus approfondie interviendra plus tard.
Carter sort à nouveau de l’avion et s’adresse au groupe :
– Apparemment, vous ne développez aucune maladie, cela doit vous rassurer, on venait juste faire du repérage, un avion viendra bientôt vous parachuter des vivres et des médicaments.
Pieux mensonges puisqu’à ce stade rien n’est prévu.
Carter demande ensuite à examiner quelques cadavres, il constate leur mort subite, prend des photos et relève là aussi l’absence de rayonnement.
Comme l’avait indiqué Tracy dans son mémoire, il remarque que les insectes, les arachnides et la végétation n’ont pas été touchés.
En rentrant à New York, Carter fait son rapport au rédac’chef.
– C’est bien le « rayon Gatwell », tout concorde… Ça veut dire que quelqu’un l’a déclenché !
– Une organisation terroriste ?
– Peut-être, mais quel intérêt aurait Tracy à accuser le président ?
– Allez savoir ?
– Je ponds un article ?
– Et vous aller raconter quoi ?
– Je vais simplement parler du rayon Gatwell et m’interroger sur qui a pu le déclencher, sans mettre en cause qui que ce soit..
L’article parait, mettant le président hors de lui. Il ne réagit cependant pas par crainte d’éviter les soupçons.
Le directeur de la CIA est pour sa part circonspect, il fait ressortir un rapport reçu il y un mois d’une taupe infiltrée au sein d’une mystérieuse organisation islamique yéménite intitulée « groupe 23 ». Le rapport cite un certain monsieur Smith dont la description physique correspond parfaitement à Tracy, et dans lequel il est question d’un rayon de la mort capable d’anéantir les trois quarts de l’humanité.
Il joint immédiatement le responsable du Pentagone qui est l’un de ses amis politiques.
– Tracy aurait pu agir seul ! il accuse le président ! Pourquoi mentirait-il ?
– Dans l’hypothèse selon laquelle Fincher aurait fait ça avec la complicité de Tracy, il faut de suite entamer une procédure de destitution.
– Ça va prendre un temps fou ! Il est capable de recommencer et de bousiller l’Amérique !
– Si c’est lui ?
– Peut-on se permettre de tergiverser ?
– Non, je vais prendre mes responsabilités !
Deux heures après, la Maison Blanche était investie. Le président Fincher ne trouva rien de plus intelligent que de se défendre les armes à la main et périt, criblé de balles. Le vice-président fut prié instamment de prêter serment.
La suite fut un peu compliquée : à moyen terme, il fallait redémarrer l’économie des régions touchées en privilégiant les zones agricoles, y envoyer des colons volontaires, mais aussi du bétail d’élevage. Un programme de dingues !
A court terme, il fallait s’occuper des survivants. Tâche impossible puisqu’il aurait fallu sillonner tout l’Europe, l’Asie, l’Afrique… On décida donc de se limiter à la Norvège, à la Grange Bretagne et à la France… dans un premier temps.
Revenons en Normandie :
On est entré dans Eyrand, peu rassurées, je fais marcher Betty devant. On se rend dans le pavillon qu’elle occupait avec ses zozos, on le trouve vide.
– Bon, c’est bien ce que je redoutais, on n’a plus qu’à s’en retourner ! Proposais-je.
– On peut peut-être aller voir dans le pavillon des blacks.
– Les blacks ? Ah oui, les blacks !
– Ils ne sont pas méchants, ils sont juste en face !
Moi qui croyais qu’on allait être tranquilles, mais chez les blacks, il n’y a personne non plus !
En fait Jack et les autres nous ont repéré depuis un moment.
– La nana qui est avec Betty à l’air inoffensive, mais c’est peut-être un piège.
– Un piège de quoi ? Objecte Lucette ! T’avais pourtant affirmé qu’ils ne viendraient pas nous faire chier.
– On ne sait jamais, pour l’instant restons planqués.
Ils nous virent alors rebrousser chemin et prendre le chemin du retour.
Lucette attendit quelques instants puis enfourcha son vélo, elle nous suivit discrètement, puis quand elle fut persuadée que nous n’étions pas l’avant garde d’une troupe de dangereux envahisseurs, elle changea de braquet et vint à notre hauteur.
– Lucette ! D’où tu sors ? Demande Betty.
– On a déménagé ! Tu fais les présentations ?
– T’as des nouvelles de Louis ?
– Il est passé en vitesse et il est reparti je ne sais pas où !
– Il allait bien ? Il était blessé ?
– Non juste très énervé !
– Alors… euh Lucette ! Nadège… Elle vient prendre contact !
– Contact ?
– Je vais vous expliquer ! Vos amis sont avec vous ? Commençais-je.
– Oui, mais…
– Cool ! lui dit Betty.
A suivre