Le blog de vassilia-x-stories
Stoffer 2 – Les labyrinthes d’Orza – 10 – Erarny et Boumata par Nicolas Solovionni
Le lendemain eu lieu une scène étrange, l’un des esclaves libérés vint me trouver en me tenant ces propos :
– Nous nous sommes concertés à quelques-uns et nous avons pensé qu’il nous faudrait maintenant une reine pour nous organiser. Nous pensons que cette reine ne peut être que toi et nous te jurons obéissance.
Est-ce que j’ai une gueule de reine ? Non mais franchement ? Je leur fis donc une contre-proposition qu’ils acceptèrent facilement :
– Pourquoi cette reine ne serait pas Rita Skorg ? Elle a été dans cette affaire extrêmement courageuse avec son petit groupe et elle mérite bien d’assumer cette fonction. Quant à moi, eh bien, si vous le voulez bien, je serai la conseillère de la reine.
Il s’en suivit une petite discussion, mais la suggestion fut acceptée.
Nous nous sommes donc organisés pour vivre ensemble sans trop de heurts ni tension. De temps à autre nous faisions des incursions dans la caverne des Oulms, tout en restant près de l’entrée du petit labyrinthe. Certains alors s’amusaient à nous poursuivre, nous les semions facilement dans le dédale des couloirs en faisant de grands gestes désordonnés qui leur provoquaient une peur bleue. Dans ces cas-là, j’étais toujours présente, me gardant bien de révéler à qui que soit la façon de cheminer en ces lieux, estimant qu’on est jamais à l’abri d’une trahison. Ces démonstrations n’avaient rien de futiles et nous permettaient d’assurer notre tranquillité
Fin du carnet de bord de Cassia Ling.
J’ai assimilé tout cela, reprit Alexandra, et avant de reposer le carnet, je feuilletais les dernières pages où je trouvais ces simples mots rédigés d’une écriture désordonnée. :
« Je suis persuadée que si un vaisseau se pose, ses occupants aideront les Oulms à exterminer mon peuple. J’ai donc appris à Bela Skorg comment détruire tout visiteurs importuns. »
– Evidemment, me confia Alexandra, on ne connaît pas la suite mais on peut la deviner : plusieurs générations se sont succédé, les Skorgs et les Oulms ont continué à se détester, aussi bien les uns que les autres ont perdu le savoir lire et écrire, il n’y plus d’esclaves chez les Oulms. Quant au grand labyrinthe j’ignore si c’est une conséquence des tripotages de Cassia Ling, mais à ma connaissance, il ne s’est plus jamais retransformé en couloir, pire il est capable de prendre seize configurations différentes. Seul Gayascoh sait les mémoriser, c’est une espèce d’autiste doté d’une mémoire phénoménale, quand il mourra, personne ne saura sortir du labyrinthe. Je lui ai demandé plusieurs fois de me dessiner les plans de cheminement, il refuse systématiquement, mais il a rarement rechigné quand je lui ai parfois demandé de m’accompagner jusqu’à l’extérieur.
Mais je vais continuer mon récit, je savais maintenant tout ou presque.
Je pris mon air le plus solennel possible et m’adressais à ceux qui paraissaient mener le groupe :
– Les temps ont changé, les mécaniques volantes alliés aux Oulms ont été anéanties. Vous ne devrez plus toucher à la machine à partir de maintenant et sous aucun prétexte.
Je suis repartie, l’un des Skorgs m’a mis sur son dos et a escaladé à la main les cinq mètres me séparant de l’entrée du petit labyrinthe, puis il est redescendu s’occuper de Karl qui a pris le même chemin.
En théorie, il suffisait maintenant d’attendre qu’un nouveau vaisseau se pose, il ne serait donc pas détruit, restait le problème de l’attraction magnétique, le carnet de bord de Cassia Ling indiquait comment arrêter provisoirement la machine.
Et là il y avait un problème, le temps de l’arrêt provisoire de la machine était inférieur à celui, nécessaire pour aller de la machine jusqu’à un éventuel vaisseau. En conséquence, celui qui arrêterait la machine ne pourrait pas rembarquer !
Je vois l’objection, il n’est que demander aux Skorgs de le faire, oui mais pour leur demander il faut être près d’eux. Ou alors il faut leur faire confiance, leur dire un truc du genre « quand vous entendrez des vibrations, vous arrêtez la machine… Oui, mais ça ne va pas non plus, ce n’est pas à l’arrivée qu’il faut arrêter la machine mais au moment du départ et comment le sauront-ils ? Et puis il y a autre chose, je me refusais d’apprendre la manip au Skorgs, de peur qu’une mauvaise manipulation détruise le vaisseau au lieu de le libérer !
Je me dis qu’avec le temps, je trouverais une solution. Le sort en décida autrement, puisque ce n’est que quelques semaines après avoir visité les Skorgs que l’on entendit un vrombissement caractéristique, un vaisseau se posait et je n’étais pas prête.
Gayascoh alla les chercher, seuls deux hommes descendirent, le capitaine un dénommé Erarny, avec un look de viking à la barbe rousse et l’un de ses lieutenant, Boumata, un grand black tout en muscles
Je n’ai jamais su comment ils s’étaient aventurés jusqu’ici et d’ailleurs je m’en foutais. Il étaient bons commerçants et surent faire miroiter aux Oulms l’intérêt de faire des échanges. Restaient à savoir comment les autochtones pourraient les monnayer ? Qu’à cela ne tienne, Fulgoll leur montra naïvement la salle des trésors.
Après quelques festivités, je me présentais à eux.
– Bonjour Alexandra Plonga, je suis naufragée ici et voici mes compagnons…
– Naufragée ?
– Ben oui, non seulement mon vaisseau s’est détraquée quand je suis descendue ici, mais ensuite il a carrément explosé…
– On a eu quelques ennuis aussi, pas mal de choses se sont détraquées pendant la descente, on avait plus de direction, on a cru qu’on allait s’écraser et puis non, on s’est posé sans encombre. Plus de peur que de mal, on est en train de réparer.
– Vous croyez vraiment que vous allez pouvoir réparer ?
– Evidemment on est des pros, qu’est-ce que vous croyez ?
Voilà un aspect des choses auquel je n’avais pensé, est-ce que l’arrêt de la machine permettrait de remettre en usage les commandes qui ne répondait plus ?
Décidément les choses se compliquaient.
– Il faut que vous sachiez un certain nombre de choses… commençais-je.
– C’est cela racontez moi des choses ! Me répondit Erarny qui manifestement me prenait pour une demeurée, mais cela ne l’empêchait pas de lorgner sur ma poitrine.
Je lui racontais donc la machine, les Skorgs, les labyrinthes, enfin tout. Mais ce con ne m’écoutait qu’à peine.
– Pour tout dire, j’aimerais bien quitter cette planète ! Dû-je préciser au bonhomme..
– Tous les quatre ?
– Ben oui !
– Je veux bien vous prendre, mais je n’ai pas quatre places et puis vous allez payer votre voyage avec quoi ?
– Non, mais c’est pas vrai, vous voulez faire payer un voyage à des naufragés ?
– Je suis capitaine de vaisseau marchand, pas secouriste.
– On pourrait faire un effort ! Intervient Boumata, Je peux prendre Madame dans ma cabine et les autres pourraient se caser à fond de cale.
– Toi, ta gueule, on ne t’a rien demandé ! Toi je veux bien t’emmener, mais je ne vais pas te prendre en traitre, tu te doutes bien du prix que je vais te demander et n’ai pas peur, je ne suis pas une brute, il faudra juste que tu te laves un peu, tu fais un peu souillon,
– D’une part je ne pars pas sans mes compagnons, et d’autre part tu auras besoin de moi pour repartir…
– C’est ça, t’as raison…
Il s’éloigna de quelques pas et je le vis contacter son vaisseau.
– Comment ça, vous n’arrivez pas à réparer ? Ben essayez encore, je veux que tout le monde s’y mette, il y a un gros coup à faire ici, mais encore faut-il qu’on soit en état de repartir assez rapidement.
Il revint vers moi peu rassuré.
– Quel bande d’incapables ! Mais bon j’ai confiance, Tout se répare, non ? Bon en attendant je vais tirer un coup avec les deux nanas qu’on nous a gentiment prêtées, toi t’es trop maigre.
– Vous êtes charmant, monsieur !
Deux jours plus tard, rien n’était réparé sur le vaisseau d’Erarny et celui-ci commençait à montrer des signes d’impatience et d’énervement.
– Si vous m’écoutiez cinq minutes ?
– Vous savez réparer les vaisseau à distance ? Je peux comprendre que votre situation de naufragée vous perturbe mais arrêtez de me raconter des conneries.
– Et si vous m’écoutez quand même ? Qu’est-ce que vous avez à perdre ?
– Bon alors raconte-le moi ton gros délire, puisque tu en meurs d’envie.
– Il y a une machine ai fond des grottes qui provoque des perturbations magnétiques, je sais y aller, on ne peut arrêter la machine que pendant 18 minutes…
– Une seconde !
Erarny contacte son vaisseau.
– La panne ça a à voir avec le magnétisme ?
– On dirait bien, oui !
– Vous essayez toujours de réparer ?
– On est un peu dans le flou..
Le type raccroche et me regarde avec un rictus mauvais
– Bon, eh bien on va régler ça de suite, puisqu’il paraît que vous avez des pouvoirs magiques pour nous sortir de là, vous allez nous les montrer, de gré ou de force.
– Ce ne sera ni de gré ni de force, ce sera en échange de quatre places sur votre vaisseau.
– Bon d’accord !
Il avait accepté trop vite, il bluffait, la situation allait être difficile à gérer.
– Parole d’honneur ?
– Evidemment !
Tu parles !
Une solution était peut-être de jouer les deux bonhommes l’un contre l’autre, le dénommé Boumata me paraissant moins obtus que son capitaine.
Je réussis à l’entreprendre à part :
– Je vais être très directe, je suis un peu en manque sexuellement en ce moment, alors si tu veux t’amuser avec moi…
– Ça pour être direct, c’est direct !
– Ça te dis ou pas ?
– Je ne suis pas de bois ! Mais on a mis à ma disposition une charmante autochtone, un peu dodue, mais charmante.
– Bon, ben tant pis pour moi…
– Remarque… Après tout pourquoi pas, j’espère que t’es un peu cochonne.
– Très cochonne ! Alors, viens on va faire ça là-bas…
– C’est pas très confortable ! Rouspète le gars.
– Ben oui, il y a pas d’hôtel 5 étoiles ici !
– Tu te balades toujours à poil ?
– Ben oui, on manque d’industries textiles…
– Je pourrais t’enculer ?
– Ça dépend de la grosseur de ta bite !
Alors il me l’a sorti de sa braguette, comme ça sans préambule, Elle est plus grosse que la moyenne, mais ce n’est pas non plus un monstre, je pourrais faire avec !
– Tu me suces un peu avant ?, Demande-t-il.
J’en avais plus ou moins l’intention, mais je voulais auparavant vérifier si la chose était clean. Ça pouvait aller.
J’avoue qu’elle était bien jolie cette bite, couleur de chocolat avec un joli gland luisant. Je l’embouchais avec une certaine gourmandise et jouais de ma langue et de mes lèvres pour faire durcir convenablement la chose.
Il se laissa faire un petit moment, mais il voulait sa sodo et me le fit savoir.
Je me mis donc en levrette et lui fit des effets de cul pour bien l’exciter.
– Arrête, tu vas me rendre folle !
– C’est pas grave, tu t’en remettras.
Je sens qu’il va se mettre en position.
– Si tu me léchait le trou un petit peu, avant d’entrer, ça serait cool.
– Ah, tu veux que je te lèche le cul ?
– Ça serait mieux, maintenant c’est toi qui voit !
– D’accord, je vais lécher un peu !
Il ne doit pas faire ça souvent, il le fait mais je crois discerner un évident manque de conviction. Je décide donc d’arrêter les frais.
– Vas-y maintenant, mon gros lapin, encule-moi !
– Je suis un gros lapin ?
– Ben oui, c’est mignon les gros lapins !
– Alors le gros lapin il va t’enculer !
– Wouf !
L’introduction est un poil brutale !
– Je te fais mal !
– Non, ça va, continue, encule-moi bien, mon gros lapin !
Alors il s’est mis à me limer, en faisant un peu attention au début, puis au fur et à mesure que son excitation montait il a cessé de se contrôler et a juté dans mes entrailles. J’aurais sans doute joui s’il avait continué un peu mais ce ne fut pas le cas, alors j’ai simulé. Il y bien longtemps que je n’avais pas simulé !
Il est sorti de mon cul, en soufflant comme un bœuf sans savoir comment nettoyer da bite pleine de sperme. Je me suis donc proposé de le faire avec ma petite bouche.
Qu’est-ce qu’il ne faut pas faire pour se faire des amis !
Le type avait l’air satisfait.
– T’as été doux avec moi ! Mentis-je effrontément.
– Je suis toujours doux !
– C’est bien ! Dis-moi, j’aimerais te poser une question : Tu crois que je peux avoir confiance en ton capitaine ?
– Tu me mets dans une position difficile !
– Pourquoi ? Réponds-moi juste par oui ou par non
– Et si je réponds « oui », tu me croiras ?
– Disons que ce n’est pas la réponse que j’attends.
– Tu voudrais que je te dise « non » ?
– La réponse je la connais, j’aurais souhaité une confirmation, mais je peux comprendre ton embarras. Cela fait je ne sais combien d’années, je ne compte plus, que je suis ici et j’en ai marre, tu comprends ça ?
– Oui, je peux comprendre !
– Alors je pose la question autrement : as-tu assez d’influence auprès de ton capitaine pour arranger les choses ?
– Non !
Me serais-je fais baiser pour des prunes ?
– Et tu ne peux pas essayer ?
– Essayer, si je peux !
– Caresse-moi encore !
– Non, j’ai compris ton jeu, mais je comprends que tu l’ai joué et d’ailleurs je ne regrette rien, je t’ai promis d’essayer, ce ne sont pas des paroles en l’air, mais je ne voudrais pas te laisser de faux espoirs.
Bon c’est pas la joie, je voulais l’emmouracher, j’ai juste réussi à le satisfaire sexuellement, pour le reste j’ai peut-être passé l’âge.
Comment faire si Boumata échoue ? Je sais aussi que je ne pourrais pas persister dans mon refus d’aider Erarny à repartir, il possède les moyens de me forcer à le faire.
Et d’ailleurs le faire comment ?
Je me dis que peut-être Cassia Ling n’a pas su évaluer correctement le temps d’arrêt de la machine, faut bien qu’on se raccroche à quelque chose.
Alors j’ai demandé à Boumata de me prêter une montre
– Je te la rendrai dans une heure ou deux, c’est promis.
– Tu peux la garder, je te la donne.
– T’es un amour !
J’ai demandé à Karl et à Julius de se faufiler chez les Skorgs.
– Vous dites que c’est moi qui vous ai envoyé et que vous souhaitez protéger les Skorgs d’une nouvelle arme qui enverrait des ondes maléfiques par l’intermédiaire de la machine, enfin une fable dans le genre, vous trouverez bien ! Donc vous arrêtez la machine et avec la montre de Boumata vous me chronométrez le temps d’arrêt, vous le faites deux fois de suite, je n’aimerais pas que ce temps soit aléatoire.
– On ne prend pas le risque de détruire son vaisseau.
– Si, mais ce risque on est obligé de le prendre…
– Il y a du monde à l’intérieur.
– Je sais, mais vous allez être des grands garçons et me faire ça bien comme il faut.
– Et ensuite ?
– Ensuite vous revenez à toutes jambes, le but de l’opération est de savoir si on a le temps d’arrêter la machine puis d’aller jusqu’au vaisseau avant qu’elle ne redémarre. Quand vous reviendrez vous arrêterez le chrono à l’entrée du grand labyrinthe.
Quand ils revirent le constat fut sans appel.
– L’arrêt dure 18 minutes et quelques secondes. On ne peut pas recommencer la manip de suite, il faut attendre 9 minutes de plus.
– Pfff
– Il nous a fallu 25 minutes pour faire le parcours, On peut toujours grapiller quelques minutes en sortant plus vite de la grotte avec une échelle de corde ou un truc dans le genre, mais ça va faire juste.
– D’autant qu’après il y a le grand labyrinthe à franchir, donc on ne peut pas !
– Il y a peut-être une solution, me dit Julius. Tu pars toute seule et tu reviendras nous chercher.
En fait j’y avais pensé, mais l’idée ne me paraissait pas viable, comment après toutes ces années retrouver un vaisseau alors que je n’avais plus rien ? Je fis part de mes réserves à Julius.
– L’appât du gain, il y a un trésor ici, il ne sert à personne…
– Evidemment, c’est peut-être une carte à jouer…
Et après une petite période de réflexion, je décidais de la jouer, je partirais donc seule dans le vaisseau d’Erarny.
Et justement, Erarny vint me trouver, toujours aussi bourru et suffisant :
– On dirait que vous avez fait quelque chose, mais ça a replanté ! M’annonça-t-il.
– Et en clair ?
– On m’a avisé que tout refonctionnait, comme ça, tout d’un coup, et puis au bout de 20 minutes tout a replanté ! Vous fabriquez quoi au juste ?
– Je ne fabrique rien, j’ai fait un essai, et je confirme qu’on ne peut pas arrêter la machine responsable du blocage pendant plus de 18 minutes.
– C’est quoi cette salade, si c’est une machine qui est responsable de tout ça, il suffit de la détruire !
– Il y en a qui ont essayé, elle est indestructible.
– Dommage que j’ai laissé la grosse artillerie à bord, sinon je vous aurai montré si elle est indestructible… Bon vous avez un plan ?
– Oui, mais faudra m’obéir à la lettre.
– Vous vous prenez pour qui ?
– Pour quelqu’un qui a un plan.
Et je lui expliquais… Puis j’allais trouver Fulgoll.
– Ces gars-là veulent repartir, je propose que Gayascoh les accompagne jusqu’à leur vaisseau.
– Bien sûr.
– Je vais partir avec eux, je veux retrouver ma planète, mes amis, mais il n’ont qu’une place à nous proposer, je reviendrais rechercher mes amis dans quelques temps.
– On va te regretter. Mais je ne comprends pas pourquoi leur vaisseau n’a pas éclaté.
– Je suppose que la force qui est responsable de tout ça perd peu à peu de son pouvoir.
Je n’avais pas l’intention de lui raconter que j’avais été me balader chez les Skorgs.
– Bon dis-je à Erarny, on va faire comme ça, la machine va s’arrêter 30 minutes après le franchissement du labyrinthe. Si tous se passe bien les commandes deviendront accessibles et vous pourrez effectuer votre compte à rebours en sachant que vous n’aurez que 18 minutes à votre disposition.
– Ça me va ! On fait ça quand ?
– Mon compagnon vient de partir pour arrêter la machine, on a une heure devant nous.
– O.K, moi je suis prêt. J’ai juste mon sac à prendre, mais permettez que je me concerte avec mon équipier ?
Se concerter pour quoi ? Après quelques messes basses entre les deux hommes, je vois Boumata s’éloigner
Mais il va où celui-là ?
Je préviens Erarny que je vais chercher Gayascoh, mais en fait je filoche discrètement Boumata. Je le vois s’approcher de la salle du trésor, il vide alors son sac à dos, puis y entasse tout ce qu’il peut comme bijoux.
Oh, mais c’est que ça ne va pas du tout !
Je n’ai rien d’une sainte, et j’ai fait dans ma carrière de capitaine des choses pas toujours très légales, mais là je ne suis pas d’accord, d’une part parce que voir ce trésor tomber au main de cet abruti d’Erarny m’insupporte, mais surtout parce qu’en l’embarquant il me prive de mon appât si je veux un jour revenir rechercher mes compagnons.
Je ne sais trop que faire et prévient Fulgoll.
– Je vais régler ça, je vais emprunter le labyrinthe avec vous…
J’espère qu’il sait ce qu’il fait !
J’ai fait mes adieux à mes compagnons et aux gens que j’ai aimé côtoyer ici. Gros moment d’émotion mais ensuite quand il faut y aller, faut y aller.
Nous sommes quatre à l’entrée du labyrinthe, Gayascoh, Fulgoll, Erarny et Boumata.
Nous avançons dans le premier couloir sans qu’il ne se passe rien, ce n’est qu’au bout de cinquante mètres alors que Gayascoh allait nous faire tourner à droite, que Fulgoll intervint.
– Si tu ne poses pas ton sac au sol, Gayascoh refusera de vous faire sortir du labyrinthe.
Il est tout blanc en disant ça, Fulgoll, il n’a pas l’habitude des situations à risques
Erarny tente de la jouer bravache.
– Qu’est-ce qu’il a ton sac ? Demande-t-il à Boumata, alors qu’il le sait très bien.
– Rien, il a rien, c’est quoi cette histoire ?
– On vous a vu voler une partie de notre trésor.
– Il ne vous sert à rien votre trésor, alors je sais, on aurait dû vous demander la permission, mais on ne peut pas penser à tout… Bon, on avance.
– Non on n’avance pas ! Répond Fulgoll enveloppé dans sa dignité.
Du coup Erarny sort son arme et la pointe sur Gayascoh.
– Et maintenant avance !
Du coup j’interviens.
– Ça ne sert à rien ce que vous faite, d’une part, il n’a jamais vu une arme comme ça et ne sait pas ce que c’est, mais vous n’avez aucun moyen de pression sur lui, si vous le tuez, vous resterez prisonnier du labyrinthe.
– Hi ! Hi ! mais je connais quelques tortures qui vont le faire avancer…
– Vous ne le connaissez pas, il ne parlera pas ! Ne soyez pas idiot, le trésor est là et personne ne le sait, vous reviendrez le chercher avec d’autres moyens, je suis sûre que vous pourrez détruire le labyrinthe et la machine.
Erarny ne m’écoute pas et commence à secouer Gayascoh.
– Arrête ! Lui dit Boumata, Alexandra a raison !
– Je t’ai sonné, toi ?
Moment de confusion, Erarny ne sait plus trop quoi faire. Boumata dépose son sac à dos à terre.
– On reviendra et même qu’on pourra tout emporter ! Dit-il.
Gayascoh se tourne vers Fulgoll.
– Conduit les à la sortie, lui dit-ce dernier, je ne veux plus les voir !
L’incident serait donc terminé ? Je m’avance avec eux.
Très énervé, Erarny me fait face :
– Toi tu viens pas, on n’a pas besoin d’une emmerdeuse.
– Arrête, tu avais promis ! Proteste Boumata.
– Je n’ai rien promis du tout.
Je n’y crois pas ! Quel salaud !
– Vous ne pouvez pas me faire ça… commençais-je à protester.
C’est alors qu’il m’envoie un pain dans la tronche qui m’envoie au sol.
– On ne veut pas d’emmerdeuse, t’as pas encore compris ?
Je craque, tout s’écroule, c’est la crise nerveuse, mon rêve de quitter la planète s’envole. Je chiale comme une jeune fille.
– On perd du temps, tu nous conduis à l’extérieur ou pas ?
Fulgoll ordonna alors à Gayascoh d’accompagner Erarny et Boumata jusqu’à leur vaisseau.
Il est trop con, Fulgoll, moi je n’aurais pas fait ça, j’aurais demandé à Gayascoh d’égarer ces deux corniauds dans le labyrinthe dans lequel ils n’auraient pas tardé à mourir de faim, et en ce qui me concerne, j’aurais pu reprendre les commandes de leur vaisseau.
Il me restait l’espoir de voir leur vaisseau exploser au décollage, mais je n’eus pas ce plaisir, quand Gayascoh revint ce fut pour nous dire que le vaisseau était reparti dans l’espace.
Petite interruption dans le récit d’Alexandra et retour au présent juste le temps de quelques lignes.
– C’est donc les notes de Boumata que Micky m’a vendu sur Vargala ?
– Hein, quoi ?
– Boumata s’est retrouvé prisonnier je ne sais pas où, il a griffonné quelques pages d’un carnet, il explique qu’il y a un trésor à récupérer et il donne les coordonnées de la planète.
– Et Erarny ?
– Jamais entendu parler.
C’est beaucoup plus tard en faisant une petite enquête de curiosité auprès de la capitaine Annabelle Jiker, responsable de la sécurité sur Vargala-Station que j’ai pu reconstituer en gros ce qui s’était passé. Une violente dispute éclata sur Vargala dans la chambre d’hôtel de Boumata entre ce dernier et Erarny, les deux hommes se sont probablement battus et Erarny a trouvé la mort. Boumata n’a pas cherché à fuir et a été jeté en tôle en attendant son jugement, jugement qui n’eut jamais lieu puisqu’il se suicida, du moins ce fut la version policière, entre temps il avait eu le temps de rédiger son petit carnet en enjolivant son rôle. Ainsi, les autres membres de l’équipage n’ont pas été massacré comme il l’a prétendu mais il semble que personne ne les ai mis au courant de l’existence du trésor des Oulms. Sa mise en détention préventive avait effectivement été fait sous numéro afin de limiter les risques de vendetta.
Retour au récit d’Alexandra.
J’étais désespérée, jamais plus je n’aurais l’occasion de partir d’ici. Depuis que la base de données galactique avait rectifié son incroyable erreur, aucun vaisseau n’avait de motif d’atterrir ici, et je n’ai jamais su pourquoi Erarny s’y était aventuré.
Après une période d’apathie pendant laquelle je déprimais, je me fis violence et me résignais à ma situation, mais il n’était pas question que je reste sans rien faire, il me fallait un but.
Alors j’ai eu l’idée de faire en sorte de réconcilier les Oulms et les Skorgs, cette haine ancestrale ne reposant que sur des vieilles rancœurs déformées et dépassées.
J’en parlais à mes compagnons, ils m’écoutèrent à peine. Il faut dire qu’ils avaient chacun leurs petits soucis, Mony Goa souffrait depuis quelques temps de maux douloureux dans le ventre, et je n’avais rien pour diagnostiquer quoique ce soit, et à fortiori pour la soigner, nos perspectives de départ lui avait redonné un peu de punch, mais l’échec de l’opération l’avait plongé dans la déprime la plus profonde. Julius Bako lui avait un souci plus terre à terre, sa petite copine du moment ayant été butiner ailleurs, il s’en trouvait fort mari et me regardait avec une concupiscence qui ne s’était pas manifestée depuis fort longtemps.
A suivre