Le blog de vassilia-x-stories
Soubrette de Charme 12 – Les errances de Cécile par Hélèna Sévigsky et Boris Vasslan – 1 – Raphaëlle
Commençons par présenter Gabrielle pour ceux qui ne la connaissent pas. La quarantaine, grande, assez sculpturale, la peau bronzée, les yeux bleus, les cheveux noirs relevés assez courts sur la tête, un joli sourire et beaucoup de distinction, de classe et de charme. Elle est mariée à un haut fonctionnaire et se disent tous deux libertins et bisexuels.
La galerie d’art que tenait Gabrielle, rue de Seine à Paris, marchait plutôt bien, surtout depuis qu’elle en avait volontairement changé l’orientation artistique. Elle avait rapidement délaissé les créations avant-gardistes multi directionnelles et « nimportenawak », pour des choses plus accessibles et plus perméables à l’érotisme. La clientèle n’était pas la même, mais elle s’y retrouvait largement.
Et comme le compte en banque gonflait, elle commença à recevoir la visite de curieux personnages surnommés « conseillers financiers » ! Gabrielle avait gardé de ses jeunes années de bohème un petit côté rebelle et prenait un malin plaisir à éconduire ces jeunes loups en tenue « La Défense », vous savez le costume trop sombre, la chemise trop blanche, les cheveux trop courts et le baratin trop préformaté… Ces gens-là lui cassaient tellement les pieds que deux fois elle changea de banque, et quand elle ouvrit son compte dans la dernière en date, elle prévint son interlocuteur ébahi qu’au premier soi-disant conseiller qui tenterait de venir lui vendre ses salades, elle s’en irait ailleurs… les banques ne manquent pas à Paris…
C’est une semaine plus tard qu’en pleine heure creuse, entra dans la galerie une femme au look assez atypique. Elle remarqua d’abord son visage, et décida qu’elle ne l’aimait pas. Elle était de taille moyenne, légèrement forte mais sans exagération, vêtue d’un ensemble en jean dont le haut s’ouvrait par un savant décolleté retenu par des lacets. Quel âge pouvait-elle avoir ? Au moins quarante ans, sans doute plus ? Sa peau était bronzée et sans doute naturellement, peut-être revenait-elle de huit jours de farniente sous les tropiques ? Sa coiffure était à peu près n’importe quoi, plaqué sur le côté à la garçonne et décoloré d’un blond jaune assez hideux. Enfin pour compléter le tableau, une véritable panoplie de bracelets de toutes formes et de toutes matières ornaient ses poignets tandis qu’une impossible breloque se baladait autour de son cou de façon ridicule ! Gabrielle se demanda pourquoi elle la détaillait à ce point, lui rendit le bref bonjour que murmura la visiteuse et passa à d’autres occupations.
Mais quelques instants plus tard, elle recommença plus ou moins involontairement à observer cette inconnue qui s’était mise à regarder les photographies exposées. Il s’agissait d’une partie de l’œuvre d’un jeune artiste suisse sur le thème de la fête et où dans chaque photo intervenaient des mannequins de vitrines. Gabrielle n’était pas trop emballée par ce truc, mais elle n’avait rien trouvé de mieux en ce moment et cela permettrait de patienter jusqu’au prochain vernissage, qui lui, s’annoncerait passionnant.
Et puis soudain le petit détail insolite apparut à Gabrielle ! Il était pourtant complètement visible ! Celle-ci se baladait avec une serviette porte-documents très « femme d’affaires de retour de stage » ! Elle ne se promenait donc pas, à moins qu’elle ne visitât simplement cette galerie pour tuer le temps en attendant un rendez-vous ? Ce n’est pas nouveau, ce genre de comportement arrive mais avait le don d’énerver Gabrielle. La nana continue sa visite, paraissant assez peu intéressée par la plupart des clichés exposés, mais s’arrêtant un peu plus longuement sur d’autres. De temps à autres elle jetait des regards furtifs vers Gabrielle.
– Bizarre ces trucs ! Finit-elle par dire assez fort, afin que Gabrielle entende.
– Un petit peu, oui ! Répondit prudemment la maîtresse des lieux.
– J’aurais dû me présenter. Raphaëlle Cadusec, conseillère financière du Crédit Machin Chose.
Conseillère financière ! Voilà qui expliquait tout : son attitude peu branchée, sa serviette. Elle les avait pourtant prévenus… mais c’est sans sourciller que Gabrielle répondit alors :
– C’est très bien… aujourd’hui je n’ai pas le temps, mais demain je passerais à votre agence… pour solder mon compte.
– Ne vous donnez pas cette peine, je ne vous propose rien, j’indiquerais dans mon compte-rendu de visite que vous êtes absolument inabordable et que j’ai dû fuir votre galerie… Répondit-elle en souriant et sur un ton qui se voulait celui de la plaisanterie.
Gabrielle se fit alors la réflexion que quand cette nana souriait elle n’était plus la même… et puis ce rouge à lèvres très rose allait décidément très bien avec son bronzage… Elle se reprit rapidement et s’échappa de sa rêverie.
– Je n’ai rien contre vous. Je comprends que vous fassiez votre boulot. Ce que je trouve inadmissible, c’est que des gens vous aient donné l’ordre de venir ici alors que j’avais portant été très claire.
– Alors faites comme vous voulez, mais permettez-moi de continuer à regarder…
– Vous ne regardez pas, vous faites semblant ! Cette exposition ne vous intéresse absolument pas. Mais continuez à faire joujou si ça vous amuse !
Piquée au vif, la conseillère ! Pourtant sa formation et son expérience lui permettaient de se sortir très souvent de situations difficiles. Mais là elle aurait beau dire tout ce qu’elle voudrait, la rougeur de sa confusion n’était que trop visible. Restait une seule solution : l’humilité, accepter le coup de l’adversaire. Mais Raphaëlle n’aimait pas la défaite, et s’abaisser n’avait pour elle de sens que si cela devait être considéré comme un investissement pour la suite. Or elle savait aussi juger les gens, il lui apparaissait que Gabrielle était une éternelle marginale et qu’aller lui vendre des produits financiers nécessitait sans doute des dons supérieurs aux siens. Alors restait l’autre tactique, biaiser, parler d’autre chose.
– Finalement la photographie érotique c’est un truc, il suffit de mettre en scène ce que les hommes ont envie de regarder.
– Vous n’y connaissez rien ! Rétorqua Gabrielle, agacée. Vous feriez mieux de partir, vous perdez votre temps et vous me faites perdre le mien.
– Oh ! Voyons, il ne faut jamais dire des choses pareilles, la confrontation entre des personnes qui n’ont pas le même point de vue est parfois très enrichissante…
– Vous en avez beaucoup comme ça des phrases toutes faites ?
– Un vrai stock, si vous voulez je vous invite au restaurant et je vous en récite plein !
Trop forte, la nana, Gabrielle n’arrivait pas à renouveler son trait assassin de tout à l’heure, et comme les conditions pour la chasser manu militari n’étaient pas encore tout à fait réunies, elle fit l’erreur (enfin quand on parle d’erreur…) de ne pas fuir le débat !
– Contrairement à ce que vous pensez, la photographie érotique n’est pas regardée que par les hommes…
– Vous croyez, expliquez-moi mieux ! Répliqua la conseillère, simulant l’intérêt.
« La salope ! », se dit alors Gabrielle, comprenant qu’à ce jeu elle ne pouvait gagner. Elle se ravisa donc.
– Je n’ai aucune envie de discuter avec vous, voyez-vous !
– Vous venez pourtant de le faire !
– Disparaissez, ça m’arrangerait.
– D’accord, mais j’aimerais vous poser juste une question.
– Non ! Foutez-moi la paix à présent sinon je vais devenir grossière !
– Je suis sûre que vous devez avoir des colères fabuleuses ! Allez juste une question et vous ne me verrez plus !
– Faut-il que je vous ouvre la porte ? S’exclama alors Gabrielle en martelant les syllabes.
– C’est laquelle votre photo préférée dans cette exposition ?
Et en disant cela, et ce fut sans doute non calculé, l’inconnue virevolta légèrement ouvrant plus largement de façon involontaire son haut de jean, et laissant percevoir la naissance de ses formes.
Oh, la pose n’avait absolument rien d’érotique mais l’espace d’un instant, Gabrielle imagina la fausse blonde affalée sur un canapé entourée de nanas et se faisant sucer le téton en se pâmant de plaisir. Du coup, elle ne répondit pas, et son regard divagua alors vers cette étrange photo. On pouvait y voir au premier plan deux femmes, dont l’une au décolleté provoquant, se lancer des regards langoureux sous le visage sans vie d’un mannequin blanc comme un cachet d’aspirine. Or cette photo c’était justement celle devant laquelle était plantée la conseillère.
Coïncidence ?
– Et vous ? Lança alors Gabrielle comme par défi !
– Celle-ci ! Confirma Raphaëlle.
– Et vous croyez vraiment qu’elle n’a été prise que pour plaire aux hommes ?
– Sans doute peut-on la lire à plusieurs niveaux. Répondit la conseillère.
Raphaëlle jouait son va-tout, plus par fierté personnelle que par professionnalisme, elle ne lui vendrait sans doute jamais rien, mais elle ne se ferait ni humilier, ni foutre à la porte par cette foldingue.
– J’ai parfois des petits fantasmes qui me chatouillent, les retrouver sur une photo comme celle-ci, c’est plutôt chouette, non ? Commenta Raphaëlle.
– C’est quoi votre fantasme, c’est de regarder deux femmes qui se regardent dans le blanc des yeux ?
– Ne faites pas semblant de ne pas avoir compris ! Minauda la conseillère.
– J’ai parfaitement compris ! Et pour être tout à fait claire, j’ajoute que vous voudriez sans doute être l’un de ces deux femmes ?
– Bien joué, vous voyez que finalement nous avons des points communs.
Mais comment pouvait-elle dire ça ? S’étonna Gabrielle qui n’avait rien révélé directement. Elle balbutia une réplique qui ne la satisfit que peu :
– Non, vous vous méprenez, les choses ne sont pas si simples que ça !
Mais malgré cette dénégation Gabrielle voyait maintenant son interlocutrice de façon différente, ses lèvres petites, mais charmantes dessinaient un sourire qu’on pouvait facilement trouver agréable, ses minuscules taches de rousseurs, sa peau halée. Elle essayait de l’imaginer avec une autre femme, puis elle chassa cette idée pendant que Raphaëlle répliquait trop innocemment :
– Moi je trouve au contraire que les choses peuvent s’exprimer très simplement, je suis parfois attirée par le regard d’une femme… Pas vous ? Demanda la visiteuse.
– Que le regard ? Rien d’autre ?
Aïe, terrain glissant mais la réplique avait carrément échappée à Gabrielle.
– Ça commence toujours par un regard… ensuite c’est autre chose… Il m’est arrivé d’aller… disons bien plus loin… J’ai en fait, assez peu de blocages.
– Et vous avez l’habitude de raconter cela à tout le monde au bout de cinq minutes de conversation ? Lança Gabrielle.
– Bien sûr que non ! A vrai dire je n’en parle jamais d’habitude… mais que voulez-vous, il est quand même assez rare que je me pointe dans une galerie où je découvre une photo avec deux nanas qui ne rêvent que s’envoyer en l’air mutuellement.
Gabrielle regarda sa montre :
– Bon, écoutez, j’aurais peut-être continué cette conversation, (encore une erreur) mais il va être midi et je ferme jusqu’à 14 heures.
– Mais qui nous empêche de la continuer… acceptez que je vous invite à déjeuner, et c’est promis je ne vous parlerais pas de produits financiers.
– Désolé, mais j’ai fait une commande au traiteur chinois, il devrait arriver d’une minute à l’autre.
– Bon d’accord, je vous laisse !
– Au revoir ! Dit simplement Gabrielle qui n’arrivait pas à assimiler que cette casse-pieds soit enfin parvenue à déguerpir.
« Bon débarras ! » se dit donc Gabrielle dans un joli exercice d’auto-mensonge, car la nature humaine est ainsi faite, quand une idée singulière émerge, elle devient parfois obsédante. Pourquoi n’avait-elle plus, d’un coup, insisté ? Et puis ce visage dont elle imaginait les lèvres embrasser les seins d’une autre femme, son sexe, son cul ! Mais qu’est-ce que c’était que cette histoire, Gabrielle n’était pas lesbienne et avait d’ailleurs tendance à ne pas supporter ce milieu, non elle était complètement bisexuelle, cela n’avait rien à voir ! Et puis même, ce n’est pas parce qu’une fille aime les filles et qu’elle le dit qu’il faut s’imaginer… Des nanas comme ça elle en avait rencontré des tas, il y a des endroits pour ça… Alors qu’est-ce qu’elle a de si particulier… son visage, son culot, ses formes. Bon on laisse tomber, on pense à autre chose. Pas assez de sel dans ce riz cantonais…. Mais pourquoi n’avait-elle plus insisté, Et puis ce visage… et hop ça recommençait à trottiner dans son cerveau, et ça n’arrêtait plus…
Et après déjeuner ce fut pire. Une envie pressante… Parfois dans la solitude de ses toilettes, Gabrielle se laissait aller à des gestes bien peu innocents. Elle avait là, tout de suite envie de ces gestes… Elle pissa d’abord, se regardant faire comme à chaque fois que l’excitation la gagnait, puis son doigt vint jouer sur sa vulve humide de son urine, elle le porta à sa bouche et le lécha tandis que son autre main prenait le relais. Sa main droite passa ensuite sous sa tunique, puis sous le soutien-gorge, trouva un téton qu’elle pinça avec force, l’autre main astiquait son clitoris avec frénésie. Son cerveau réclamait un fantasme pour l’aider, pour l’accompagner… et c’est sur l’image du visage de Raphaëlle qu’elle était en train de faire jouir. Quand elle eut fini, pantelante, elle murmura simplement : « Salope, je t’aurais ! »
Elle se calma un peu, à la maison, elle avait d’abord eu l’idée de s’amuser avec la soubrette histoire de se changer les idées, mais elle se souvint qu’elle lui avait accordé sa demi-journée pour elle ne savait plus quelle raison… L’excitation la gagna à nouveau en fin de soirée où elle demanda à son mari de la prendre et de l’enculer. Celui-ci surpris de cette demande, (en effet malgré une énorme complicité, les rapports en duo entre les deux époux devenaient rares) s’accomplit de cette besogne avec une étrange ardeur, tandis qu’encore une fois le visage de la conseillère envahissait l’esprit de Gabrielle
Le lendemain matin elle était enfin calmée et s’étonnait même qu’une pétasse au look de gouine en chaleur ait pu la troubler à ce point. Il suffisait maintenant de tourner la page et d’oublier l’événement.
Sauf que vers 10 h 30, une demi-heure après l’ouverture de la galerie. Raphaëlle refit son apparition. Elle était cette fois vêtue d’un tailleur pantalon vert amande ouvert sur un simple tee-shirt blanc !
– Bonjour ! dit-elle. Vous ne m’avez pas permis de me présenter jusqu’au bout, hier, mais ça fait rien vous pouvez m’appeler Raphaëlle !
– Vous perdez la mémoire, hier vous m’avez décliné vos noms, prénoms et qualité comme au tribunal, vous pensez me le refaire tous les jours.
Elle se contenta de sourire et alla se planter devant sa photo préférée de la galerie.
Pure provocation ?
– Vous allez finir par me l’acheter, cette photo ?
– Je n’ai pas les moyens, vous savez, conseillère financière, ça ne gagne pas grand-chose !
– Pourtant vous devriez connaître les vrais bons produits, non ?
– Elle est peut-être reproduite dans le catalogue ?
– Oui !
Et en disant cela Gabrielle lui tendit le livre !
– Il fait combien ?
– Oh ! Je vous l’offre !
Gabrielle ne réalisa qu’après coup ce qu’elle venait de dire, en quel honneur lui offrirait-elle ?
– Alors j’accepte, je vous remercie, permettez que je vous embrasse pour la peine !
– Salope ! Ne put s’empêcher de dire en souriant Gabrielle
– Je sais ! répondit l’autre sur le même ton.
Elles ne cherchèrent même pas à sauver les apparences, le baiser sur la joue qui glisse un peu, puis c’est carrément que les lèvres entrèrent en contact, et qu’ensuite les langues des deux femmes cherchèrent le contact. Ce fut Raphaëlle qui se dégagea la première, elle regarda alors Gabrielle dans les yeux.
– J’ai envie de toi !
– Ça peut s’arranger !
– Quand ? demanda Raphaëlle en pétillant des yeux !
– Tout de suite !
En disant cela, Gabrielle retourna vers son petit bureau, pris une clé dans un tiroir et ferma la porte d’entrée de la galerie, puis revint vers son « invitée ».
– Tu ne fermes pas le, le, le machin…
– Pas besoin, je vais t’expliquer un truc, tu vois l’escalier, là ?
– Ah ! D’accord !
– Parce qu’en fait l’expo, elle se continue en bas, t’avais pas fait attention ?
– Je ne pouvais pas !
– Ah, bon et pourquoi ?
– Parce que c’est toi qui m’intéressais, pas les photos…
– C’est facile de dire ça après !
En bas de l’escalier les deux femmes se refirent face !
– On en était où ? Demanda Raphaëlle !
– On en était là ! Répondit Gabrielle étreignant une nouvelle fois sa complice du moment.
Cette fois rien ne pouvait venir perturber leur baiser, les deux femmes mélangeaient leurs langues et leurs salives, se bavant à qui mieux-mieux sur le visage, n’en pouvant plus tellement leurs soifs réciproques leur dévoraient le corps. Gabrielle avait extirpé le tee-shirt de la fausse blonde de la ceinture du pantalon et passait maintenant sa main en dessous cherchant le soutien-gorge, passant allègrement sous les bonnets, et titillant déjà le téton qui attendait, gros et tendu.
– Tu aimes ça les petites grosses ? Demanda Raphaëlle se dégageant un peu mais sans refuser de se laisser faire
– T’es pas une petite grosse !
– Qu’est-ce que je suis alors ?
– Une petite salope ! Et viens là… je n’ai pas fini de t’embrasser.
Elle ne s’en lasse pas, mais surtout cette position permet à Gabrielle de continuer à peloter sa partenaire, le soutien-gorge a maintenant été éjecté par-dessus les seins et elle se délecte de les caresser et de les triturer en tous sens, même si la présence incongrue d’un tatouage en forme de petit serpent à la base du sein droit prêtait à sourire. Bizarrement Raphaëlle parait moins hardie, comme si elle prenait plus de plaisir à se laisser faire qu’à prendre ses propres initiatives.
– Plus fort ! Dit-elle soudain.
– Quoi plus fort ?
– Mes seins, mordille-les, fais-moi mal.
– Tu serais pas un peu maso, toi ?
– Un peu ! Allez venge-toi de cette salope de conseillère qui est venu t’emmerder !
Gabrielle
Voilà une réflexion qui tombe à pic, j’ai effectivement l’intention d’être un petit peu (juste un petit peu) sadique. Je me souviens qu’il devait y avoir des pinces à dessins quelque part dans le placard…
– Finis de te déshabiller, j’arrive ! Lui ordonnais-je.
Je revins avec les pinces, je les testais sur mes propres seins avant de les lui accrocher. Elle poussa un petit cri où manifestement, la douleur se mélangeait au plaisir.
Soudain quelque chose me gêne, à poil elle n’est pas terrible, je veux dire en haut, ça va, mais le reste… En plus de ce tatouage incompréhensible autour du nombril il y avait cet autre en forme d’épi de blé sur l’aine : trop ridicule ! Du coup ma libido dégringole ! Comment gérer ça ? Je ne vais quand même pas lui dire de se rhabiller !
– Tourne-toi que je vois ton cul de pétasse ! Lui ordonnais-je.
De ce côté c’était mieux, l’endroit était bien agréable, charnu à souhait mais sans trop de graisse superflue, je lui balançais quelques fessées, comme ça par pure méchanceté.
– Encore, encore ! J’aime trop ça ! Criait-elle.
Je suis saisie d’une envie irrésistible de lui lécher la rondelle, j’approche ma langue, l’endroit ne sens pas précisément la rose.
– Non !
– Tu n’aimes pas qu’on s’occupe de ton cul ?
– Si, parfois, mais là, il n’est peut-être pas très propre.
– N’exagérons rien ! Mais, moi, ça ne me dérange pas ! Alors je peux ou pas ?
– Vas-y, alors !
En fait j’aime bien ce petit goût acre, celui célébré par Théophile Gautier et tant d’autres poètes, quand la feuille de rose ne s’appelait pas encore l’anulingus ou autre anulinctus, et que la chose se pratiquait à n’importe quel moment et en toutes circonstances, et non pas juste après la douche !
Bon, je ne vais pas lui lécher le trou du cul pendant une heure non plus…
Je m’empare d’une règle plate transparente en plastique et je commence à lui rougir les fesses, elle adore et elle supporte bien, mais là aussi ça ne m’amuse bientôt plus. Mais dans quoi je suis-je donc embarquée ?
– On se met comme ça proposais-je ! En faisant un geste avec les mains évoquant le soixante-neuf.
J’étale une tenture sur le sol, elle s’y vautre, je la rejoins, j’essaie de faire de mon mieux en espérant que ça ne va pas durer des heures. Sa chatte est toute mouillée, c’est bon signe, j’attaque tout de suite son clito, il est énorme, trois minutes après elle jouissait comme une damnée. Quant à moi, j’ai simulé !
Bon, il est manifeste que j’ai eu un coup de folie, cette nana m’a, l’espace d’un instant, attirée physiquement sans doute à cause de son atypisme, mais maintenant il va falloir qu’elle comprenne que le délire est terminé et qu’il ne se renouvellera pas !
Plus facile à dire qu’à faire, mais la tâche n’a rien d’insurmontable. Je me lève précipitamment alors qu’elle s’apprêtait à m’enlacer.
– Où tu vas ?
– Ben, je me rhabille, j’ai une boutique à gérer, moi !
– Tu n’es pas très câline après l’amour !
– Je suis câline quand il y a du sentiment.
– T’es bizarre toi, tu es de quel signe ? Me demande-t-elle.
– Je ne réponds jamais à cette question ?
– Et pourquoi donc ?
– Peu importe, tu ne comprendrais pas !
– Tu me prends pour une andouille ou quoi ?
– Bon écoute, ma petite grosse, on s’est tapé un bon délire, c’était une pulsion, je ne regrette rien, mais maintenant on va tourner la page, OK, alors tu finis de te rhabiller bien gentiment et tu me laisses travailler !
Cette fois elle ne répond plus, je rejoins le rez-de-chaussée, la laissant se rhabiller. Quelques minutes plus tard, elle monte, j’évite son regard, elle franchit alors le pas de ma porte en me lançant un « salut’ auquel je réponds par « adieu », en m’efforçant de sourire.
Bon, j’ai le sentiment d’avoir été salope, mais au moins, elle ne me collera plus au cul ! Me voilà tranquille, me disais-je !
Désillusion !
Le lendemain, un peu avant midi, la voilà qui se repointe ! Je n’avais absolument pas envisagé cette éventualité !
– C’est pourquoi ? Demandais-je.
– Je voudrais qu’on discute, viens je te paye le restau !
– Non !
– C’est « non » pour la discussion ou « non » pour le restau ?
– Les deux !
– D’accord, finalement tu es une femme méchante…
– Je ne sais pas si je suis méchante, mais ce que je sais c’est que je n’aime pas les emmerdeuses ! La sortie c’est là-bas.
– Salope ! Conclue-t-elle
Et la voilà qui pleurniche ! Manquait plus que ça !
– Dehors !
Pourvu qu’elle y aille ! Oui… Ouf !
Le lendemain à moins que ce soit le surlendemain, peu importe, une femme se pointe dans la galerie en début d’après-midi, elle a entre trente et quarante, des cheveux bouclés, sans doute blonde naturelle, le teint blanchâtre, mince, très mince, presque maigre. Un certain charme malgré tout.
Il y a deux types qui sont là depuis un moment et qui prennent vraiment leur temps pour regarder. La nouvelle arrivante adopte une attitude bizarre, elle n’a pas vraiment l’impression de s’intéresser aux photos. Elle jette de temps à autre des regards vers les deux hommes, elle semble un peu paumée, elle a fini de faire le tour de l’expo, elle ne comprend pas que ça continue au sous-sol (mais ce n’est pas la seule). Alors elle refait un tour ! Bizarre ! Un homme seul entre, du coup mon inconnue détale.
– Je vais revenir ! m’informe-t-elle.
– Pas de soucis !
Et une heure après la revoilà, la galerie est vide, il n’y a que nous deux !
Alors là : ça va très vite, j’étais debout en train de faire je ne sais plus quoi, quand la nana se précipite vers moi, et m’aligne une gifle d’une violence telle que ça en fait valser mes lunettes.
– C’est pour vous apprendre à avoir été méchante avec Raphaëlle ! Dit-elle en quittant les lieux.
Mais qu’est-ce que c’est que cette dingue ? Je ramasse mes lunettes, encore une chance qu’elles ne soient pas cassées, j’enfile ma veste, sors et boucle la galerie. Un coup d’œil à gauche, un autre à droite, je la vois : l’esprit frappeur se dirige vers les quais de la Seine. J’ai le choix entre lui courir après et lui rendre sa baffe, mais bon, je suis connue dans la rue… ou alors la suivre discrètement et aviser, ce sera donc ce que je ferais.
Elle tourne sur la droite, puis finit par s’installer à la terrasse d’un café. Elle sort son portable et appelle quelqu’un, j’attends donc que Mademoiselle ait fini de jacter, puis de façon très décontractée, je m’installe à sa table, juste devant elle.
– Oh !
Elle regarde partout cherchant vainement une éventuelle assistance. Je n’ai aucun plan, je l’ai suivi de façon impulsive, mais qu’importe j’adore l’improvisation.
– Je vous rends tout de suite la baffe que vous m’avez filé, on vous préférez attendre un peu ?
– Foutez-moi le camp ou je fais un scandale ! Répond-elle
– Chiche !
Une nouvelle fois elle regarde autour d’elle, il n’y a qu’une bonne femme qui finit son thé ! Le serveur se pointe avec sa commande.
– Cette personne m’importune, pourriez-vous lui demander de s’installer ailleurs ?
Le garçon lève les yeux au ciel !
– Il y a de la place là-bas, si vous voulez ! Se contente-t-il de dire avant de disparaitre.
Je me marre.
– Je vais vous dire un truc : je ne suis pas méchante du tout, mais je ne supporte pas les glues ! Ça vous va comme explication ?
Elle ne répond pas : puisque le scandale semble impossible, son arme devient donc le mutisme :
J’attends, on verra bien, dans son genre elle n’est pas mal, un visage très lisse, rond, lunaire, de beaux yeux : Alors une idée complètement folle me traverse l’esprit : si j’essayais de la séduire ? Le challenge est fou, mais il m’amuse !
Comment faire ? Il faudrait déjà que la conversation s’engage. Et puis elle lui a raconté quoi, la Raphaëlle ?
Tilt
Il serait surprenant qu’elle soit allée raconter que nous nous sommes gouinées. Elle a dû inventer autre chose ! Pardi, cette réflexion m’ouvre un boulevard ! Je me lance :
– Je ne pensais pas qu’elle ferait une telle crise parce que j’ai eu le malheur de lui dire que ses tatouages étaient ridicules ?
– Foutez-moi la paix ? Hein ? Quoi ? Quels tatouages ?
– Les siens ! Vous voulez que je vous précise où ils sont situés ? Ce qu’ils représentent ?
– Elle vous a montré ses tatouages ?
– Elle m’a tout montré, elle a dû vous le dire puisque c’est à cause de ça qu’on s’est fâché !
Je ne vous dis pas la tronche qu’elle fait ! Elle ne sait plus quoi dire, et puis tout d’un coup elle sort son portable, compose un numéro, je comprends que c’est celui de Raphaëlle :
– Dis donc, tu n’avais pas dit que tu lui avais montré tes tatouages ?
– …
– Hein, quoi, un pari ? Et pourquoi tu ne m’en as pas parlé du pari ?
-…
– Espèce de menteuse, t’as couché avec elle et après vous vous êtes engueulées, et moi j’ai l’air de quoi dans cette histoire ? Salope !
Elle raccroche, fond en larmes.
– La salope, la salope ! Bougonne-t-elle.
– Calmez-vous voyons, il ne faut pas vous mettre dans des états pareils.
Le lecteur aura apprécié la grande originalité de la réplique… mais que voulez-vous, on ne peut pas être bonne tout le temps.
– Vous ça va, vous ne valez pas mieux !
– Qu’en savez-vous ? Je croyais qu’il ne fallait jamais condamner quelqu’un avant d’entendre sa propre version ?
– Et c’est quoi votre version ?
– Votre amie Raphaëlle voulait me vendre des produits financiers, moi je ne voulais pas, alors on a joué au chat et à la souris, et comme elle a compris que je n’étais pas insensible au charme féminin, et bien on a fini par s’envoyer en l’air.
– La salope ! La salope !
– On se calme ! Ensuite, elle est devenue, comment dire, un peu collante, je lui ai donc expliqué qu’on avait eu toutes les deux un coup de folie, mais qu’il était hors de question d’envisager une quelconque suite. Manifestement ça ne lui a pas plu !
Elle encaisse, semble un moment partie ailleurs.
– Demain, je loue une camionnette et j’embarque mes affaires, et ce soir je ne dors pas chez elle.
– Je suppose que vous dormirez à l’hôtel, mais vous allez les mettre où, vos affaires ?
Je lui dis ça en arborant le plus sensuel de mes sourires.
– Je ne sais pas, toute ma famille est en province, je me débrouillerais.
– Vous travaillez ?
– Non, j’étais vendeuse, je suis au chômage !
Le garçon revient en terrasse servir un client, il n’est même pas étonné de nous voir papoter le plus normalement du monde.
– Venez donc dormir à la maison, vous allez avoir envie de parler, ce sera mieux que de dormir à l’hôtel.
– Ça ne va pas non ?
– Si, si, je suis très sérieuse.
– Et pourquoi cette proposition ?
– Parce que j’ai une baffe à vous rendre !
– Faites le tout de suite, on en parlera plus !
Elle ne s’attendait pas à ce que je prenne au mot cette suggestion. La gifle l’a surprise. Même si je n’ai pas vraiment cherché à lui faire mal.
– Oh !
Je la regarde en souriant, je pose mon index sur ma langue sortie que je fais légèrement bouger. Ça passe ou ça casse. Son regard se trouble.
– Vous êtes très belle ! Dit-elle.
– Nous sommes quittes désormais, mais ma proposition tient toujours !
à suivre
Farida n’apparaît pas dans ce premier chapitre , mais patience, vous le retrouverez très bientôt !